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MECACHROME EN DANGER

La chanson du représentant syndical FO Joffrey Loriot vient de remettre un coup de projecteur sur le PSE qu’affrontent les salariés de Mécachrome. Derrière cette initiative originale qui fait sensation sur la Toile, il y a le combat mené par notre organisation contre un plan injuste.

Pas moins de 306 postes menacés de suppression, et près de 92 concernés par une mutation, sur 971 emplois en France : le PSE qui frappe Mécachrome concerne plus de 40 % des effectifs du groupe. Si la fermeture du site de Vibraye, dans la Sarthe, le 25 septembre, a été un coup de massue pour les salariés, il n’était pas une surprise pour FO. En effet, elle intervient dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire engagée depuis le mois de mars par le Tribunal de Commerce d’Orléans. « Notre entreprise était mal en point depuis plusieurs mois, rappelle le coordinateur FO Mécachrome Stéphane Carré. Les déboires du 737 Max de Boeing, un de nos gros clients, ont pesé lourd et ont aggravé les problèmes liés à la mauvaise gestion de l’entreprise. Le passage par cette procédure a permis d’injecter 110 millions d’euros dans le groupe. » Une clause de confidentialité faisant partie du protocole, les salariés du groupe sont tombés des nues en apprenant la mise en place d’un PSE. Pas notre organisation, qui s’organise depuis mars pour combattre ce PSE et en limiter les effets pour préserver les intérêts des salariés.

Les activités de Mécachrome durement touchées

« Il y avait eu une première alerte, fin juin, avec l’annonce du transfert d’une dizaine de postes du site Mécachrome de Vibraye vers celui de Sablé-sur-Sarthe, se rappelle Joffrey Loriot. Et quand, il a été décidé de transférer (avant l’été) le centre des outils de coupe qui fournissait les autres sites, tout le monde a compris que ça ne sentait pas bon pour Vibraye ». Si l’événement était redouté par beaucoup, qui voyaient les carnets de commande baisser, l’annonce n’en a pas moins été un choc. La crise du Covid a aussi durement touché les activités du groupe. L’entreprise n’a d’ailleurs pas encore repris son activité normale depuis le déconfinement, beaucoup de salariés sont encore en chômage partiel. Sur cette unité spécialisée dans la réalisation de pièces moteur pour le secteur de l’aéronautique, mais aussi, dans une moindre mesure pour l’automobile, au sein de laquelle on trouve également un service de recherche et développement, le plan social prévoit une proposition de reclassement pour la moitié des salariés du site de Vibraye, notamment à Sablé-sur-Sarthe (surtout pour les emplois de production), et un licenciement pour les autres.

Réduire le nombre de licenciements potentiels

Notre organisation mise sur un accord APLD, qui pourrait être prochainement signé, pour sauver près de 200 postes sur le périmètre du groupe. Pour autant, hors de question d’aller sur un accord de compétitivité. FO a aussi obtenu l’ouverture d’un plan de départs volontaires, afin de réduire au maximum le nombre potentiel de licenciements secs. « Notre entreprise possède des savoir-faire uniques et des salariés d’une grande compétence, résume Stéphane Carré. Nous ferons tout pour préserver ces capacités et être en mesure de garder toute notre place sur le marché aéronautique quand l’activité reprendra, mais ce sera un long combat. »

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