Fédération FO de la Métallurgie

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Actualité sociale

SNOP : LE COUP DE JARNAC

A l’approche de la trêve estivale, les salariés de SNOP peuvent préparer leurs valises le sourire aux lèvres : les récentes NAO, judicieusement et âprement menées par FO, leur ont été bénéfiques, avec 5,1 % d’augmentation générale et autant en individuelle pour les cadres. Une autre organisation syndicale n’en a pas moins tenté de s’approprier ce beau résultat…

Si le concept de récupération politique n’étonne plus personne, c’est avec surprise que les salariés de la SNOP (Société noiséenne d’outillage de presse, filiale du groupe FSD, équipementier automobile), ont récemment découvert son équivalent syndical à l’occasion des négociations salariales du mois de juin. Comme c’est l’usage, plusieurs réunions ont mis organisations syndicales et direction de l’entreprise autour de la table pour parvenir à un compromis. Les deux délégués syndicaux centraux FO, Pascal Monthule et Délia Bourgeais Jaigu, ainsi que les délégués de chaque site, y représentaient notre organisation : « Le 7 juin, alors que devait se tenir la 3ème et dernière réunion des NAO, une des organisations syndicales du groupe s’est lancée dans un mouvement de grève qui n’avait rien de spontané et a tenté d’entraîner un maximum de sites derrière elle. » En fin de compte, seules 5 implantations sur les 14 que compte SNOP en France ont répondu à l’appel, et dans des proportions bien plus modestes que les « 50 à 100 % de mobilisation » fièrement affichés ensuite par ladite organisation. « Sur mon site, seuls 4 salariés sont sortis », s’amuse Pascal Monthule. Bilan officiel du mouvement : à peine 21 % de grévistes.

"Un équilibre entre deux impératifs"

Ce qui n’a pas empêché les organisateurs de la grève de crier victoire et de clamer haut et fort que les 5,1 % d’augmentation générale et les 5,1 % d’augmentations individuelles décrochés grâce au dialogue social prôné et mené par FO était le fruit de leur mobilisation. « Jusqu’au bout, ils sont restés accrochés à des revendications irréalistes avant de s’attribuer les mérites du travail des autres, s’indigne Pascal Monthule. Alors que SNOP est en situation de déficit financier, nous avons su trouver un équilibre entre deux impératifs : que les salariés puissent vivre de leur travail et que l’entreprise reste à flots. Car certains l’oublient facilement, mais s’il n’y a pas d’entreprise sans les salariés, il n’y a plus de salariés quand il n’y a plus d’entreprise ! »

"Nous agissons, d'autres gesticulent"

Résultat : FO, outre les augmentations salariales, a également obtenu que des tickets restaurant remplacent la prime panier pour les salariés à la journée, avec un gain quotidien de 4 euros. Tout le reste (prime transport, prime de partage de la valeur, etc.), FO l’a fait inclure dans de meilleures augmentations « afin que tout le pouvoir d’achat supplémentaire passe par la fiche de paie ». Derrière la manœuvre des afficionados de la grève, le DSC FO voit l’ombre de la campagne pour les élections professionnelles qui se tiendront en mars prochain. C’est d’ailleurs sous la même optique qu’il faut voir la campagne de dénigrement de la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie, négociée et signée par notre organisation. Pas de quoi inquiéter Pascal Monthule cependant : « Nous serons formés aux nouvelles classifications d’ici leur entrée en vigueur et prêts à aider les salariés sur la question. Ce sera l’occasion de montrer qui agit concrètement pour eux et qui se contentent de vaines gesticulations. »

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