Fédération FO de la Métallurgie

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SCHAEFFLER : DE SOMBRES PERSPECTIVES

Pour les métallos FO et les salariés de Schaeffler France, les dernières semaines de 2023 sont tout sauf rassurantes, entre l’absence de projet industriel pour les sites et une direction qui ne jure que par la flexibilité, qu’elle tente d’imposer sans garanties pour l’emploi. Explications.

La fin de l’année 2023 est placée sous le signe de l’inquiétude pour les salariés de Schaeffler France (rotules et galets tendeurs, guidages linéaires, metteurs, récepteur et système d’embrayage et éléments mécaniques de précision). Alors que l'échéance européenne de 2035 sur la fin des moteurs thermiques approche à grands pas, les sites d’Haguenau (Bas-Rhin) et Chevilly (Loiret), qui fabriquent des composants pour l'industrie automobile, sont toujours dans le flou quant à l’avenir et constatent que la priorité de leur direction n’est pas là. Comme l’explique Denis Petrazoller, délégué syndical (FO) et secrétaire du comité social et environnemental (CSE), il y a une « absence de visibilité » sur l'évolution de l'activité des deux sites, qui ne travaillent que sur les seuls moteurs thermiques et ne disposent d’aucun nouveau projet, ni nouveau produit tandis que les volumes baissent. Les deux usines emploient ensemble environ 1 500 salariés, dont près de 1 400 à Haguenau. Notre organisation y réclame des garanties pour l’emploi, « qui ne pourront passer que par de nouveaux produits fabriqués à Haguenau et à Chevilly, explique le responsable FO. Nous avons demandé des engagements au groupe, qui nous a promis des réponses avant les fêtes de fin d’année ».

Les salariés sont d’autant plus inquiets que notre organisation a récemment mis en échec un accord de performance collective (APC) que la direction voulait imposer sans la moindre contrepartie en profitant pour ce faire de la négociation sur la mise en place de la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie. « Une mauvaise manière assez répandue en ce moment », s’insurge la Secrétaire Fédérale Géraldine Nivon. Le texte comportait notamment des dispositions sur les mobilités internes et externes destinées à les faciliter, mais qui risquaient surtout d’accélérer les démissions en proposant des changements inacceptables. « Tous les sujets abordés pourraient être mis sur la table sans APC, s’agace Denis Petrazoller. Au lieu de cela, tout est fait pour mettre la pression sur les salariés. » Le projet de la direction est pour les métallos FO d’autant plus incompréhensible que les salariés de Schaeffler France travaillent depuis 2018 en activité partielle de longue durée et ont connu, depuis 2019, plusieurs ruptures conventionnelles collectives, dont l'une prévoit encore des départs jusqu'en juin 2025.

Les métallos FO doivent donc tirer l’oreille du groupe, lequel ne se préoccupe que du transfert de son siège social de Haguenau à Paris et de la nomination d'un nouveau président pour la France (les usines de Haguenau et Chevilly, plus cinq autres sites, dont certains acquis en 2022 et le dernier en 2023), pour se faire entendre. « Cette APC n’a vocation qu’à imposer davantage de flexibilité, considère Denis Petrazoller, alors qu’il faut apporter des réponses plus pertinentes à notre situation, comme des transferts d’activité vers l’électrique. »

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