A peine revenus de congés, les salariés des sites Amcor de Dijon et de Sarrebourg doivent affronter les mauvaises nouvelles et, avec à leurs côtés les métallos FO, doivent se battre pour leurs conditions de travail et la survie de leur site. Explication.
L’année commence bien mal pour les salariés dijonnais d’Amcor Flexibles qui, confrontés à la dégradation continue de leurs conditions de travail, ont décidé de tirer le signal d’alarme et d’entamer le 12 janvier un mouvement de grève illimité de 1h à 8h tous les jours. Il faut dire qu’avec l’absence de chauffage dans les ateliers, les températures relevées ont de quoi donner le frisson : il fait 12° C dans l’atelier impression, et 8° C à l’outillage, 5° C dans l’atelier I30 où travaille la seule femme de l’atelier impression. « C’est une véritable honte, tonne Jean-Marie Saria, DSC FO d’Amcor Flexibles, à l’origine du mouvement. Les portes automatiques qui ne fonctionnent plus ou que l’on ne fait pas réparer car ça coûte trop cher ne font qu’amplifier le problème. » Sans oublier l’obligation de justifier le moindre mouvement et en particulier son activité sur machines quasiment en permanence. Enfin, la mise en place de l’APLD en janvier 2023 s’est traduite par une perte de salaire devenue insupportable pour les salariés, sans même parler de l’inflation mais aussi de la forte pression mise par la direction du site. « Les démissions en cascade de salariés se poursuivent, suite aux mauvaises conditions de travail mais aussi au mépris de la direction concernant la nouvelle classification dans la métallurgie », explique Jean-Marie Saria. À plusieurs reprises, les métallos FO ont interpellé la direction sur cette situation insoutenable, sans obtenir la moindre réponse face aux préoccupations des salariés. « La direction du site se cache derrière les résultats financiers pour ne pas voir que tout se dégrade », regrette Jean-Marie Saria, qui reste bien décidé, avec les métallos FO, à se battre pour les salariés.
Sarrebourg en danger
Sur le site de Sarrebourg (Moselle), c’est l’annonce d’un PSE lors du CSE extraordinaire du 12 janvier qui a mis les salariés devant le fait accompli. Selon la direction, une baisse des volumes de près de 20 % et des résultats de 91 % depuis 2020 justifieraient la suppression de 43 postes au sein du site, ainsi que la modification de 4 contrats de travail. Derrière les chiffres, la direction invoque une perte de compétitivité ou un manque de « redéploiement stratégique » ainsi que l’inflation pour expliquer la situation et les mesures annoncées. FO Métaux alertait depuis déjà plusieurs mois sur le risque d’un PSE. Devant le comité de groupe européen le 23 octobre dernier, une délégation FO Métaux avait pourtant reçu des assurances de la direction du groupe : aucun PSE ne devait intervenir avant la fin de l’année fiscale, soit le mois de juin 2024. « Un mensonge de plus ! s’étrangle Hervé Juszczak, secrétaire du syndicat FO. L’annonce du PSE juste après les vœux de nouvelle année a achevé de saper la confiance des salariés dans leur entreprise. »
L’heure est à présent à la négociation d’un accord de méthode. Si FO est plutôt pour, le projet n’a pour le moment que peu d’intérêt, Amcor entendant se limiter aux dispositions du code du travail. Pour notre organisation, l’essentiel est d’abord de limiter le nombre de licenciements secs et de s’opposer à toutes tentatives de licenciement économique, que les métallos jugeraient illégitime, le groupe organisant les conditions de la manœuvre en retirant du volume d’activité au site (20 % devraient quitter Sarrebourg cette année). En attendant, le PSE, qui touchera presque exclusivement les Etam et épargnera le personnel de production, ne va pas manquer de désorganiser le site et de dégrader les conditions de travail. « FO se battra pour tous les salariés, d’autant que nous craignons que ce ne soit qu’une nouvelle étape vers la fermeture du site. » Les métallos FO et les salariés devraient d’ailleurs être fixés d’ici peu. Des investissements importants sont à réaliser rapidement pour pérenniser Sarrebourg, « et la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) nous met la pression quant au respect des normes environnementales, ajoute Hervé Juszczak. Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête et la décision du groupe d’investir ou non dans les prochains mois sera plus claire que n’importe quel discours quant à notre avenir. » Quoiqu’il advienne, les métallos FO, avec le soutien de notre Fédération, seront aux côtés des salariés.