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TRANSFIX : LE RETOUR DU DIALOGUE SOCIAL ?

Le 24 mars, les salariés de Transfix de La Garde (83), filiale du groupe Cahors spécialisée dans la fabrication des transformateurs électriques, ont repris le travail au terme d’une semaine de grève. Pour redonner toute sa place au dialogue social dans l’entreprise et assurer sa pérennité, les métallos ont été obligés de taper du poing sur la table.

Depuis le rachat en octobre 2019 du Groupe Cahors (propriétaire de Transfix) par la holding Epsys, les salariés du site de La Garde, dans le Var, n’ont pas eu un moment de répit et ont dû à plusieurs reprises montrer les muscles. Le dernier épisode vient de s’achever par une semaine de grève en mars, qui aura permis d’obtenir enfin la satisfaction de plusieurs revendications, portées par notre organisation.

L'ombre du redressement judiciaire

Inquiets quant à l’avenir du site, les 340 salariés craignaient particulièrement la fermeture à terme de leur site, son propriétaire ne semblant pas décidé à honorer ses engagements d’investissements, ni à préserver les emplois qui, en moins d’un an, ont été réduits de près de 100 salariés.

« Notre analyse montre clairement qu’il s’agissait de conduire Transfix à sa liquidation judiciaire afin de recentrer l’activité du groupe sur une seule entité », expliquent le secrétaire fédéral Eric Keller et la secrétaire FO du comité de groupe Cahors Elisabeth Vedel.

"Arrêter le démantèlement de l'entreprise"

En février, bien décidée à obtenir des réponses, FO Métaux et les autres organisations syndicales avaient négocié avec la direction. Face aux nombreuses suppressions d’emplois dans les filiales et à la cessation d’activité de Cahors International, il était devenu urgent d’obtenir un protocole avec le PDG pour mettre fin à cette situation en faisant graver dans le marbre une « véritable stratégie industrielle » et « l’arrêt du démantèlement de l’entreprise ».

En cours de discussions, notre organisation avait arraché un engagement oral sur plusieurs mesures (rétablissement des acquis sociaux, obligation de consacrer une partie du chiffre d’affaires à l’investissement…).

Surprise : rien n’avait été repris dans le document proposé à signature peu après. L’intersyndicale avait donc rédigé un protocole plus conforme aux discussions et le transmet à la direction. Qui avait fait la sourde oreille. D’où la grève illimitée engagée par les salariés.

"Il a fallu aller à l'épreuve de force"

La grève étant directement imputable aux agissements de la direction, de nouvelles revendications sont venues s’ajouter en cours de route, comme la garantie sur la fin des plans de licenciement, sur l'investissement pour la compétitivité et la pérennité du site, ou encore la prime Macron, avec le soutien actif de notre Fédération et des élus politiques locaux.

« Il est regrettable d’avoir dû aller à l’épreuve de force pour être entendus, déplore Eric Keller, mais la défense de l’industrie et des salariés était à ce prix. »

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