Fédération FO de la Métallurgie

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TRANE : RECHAUFFER LE POUVOIR D'ACHAT

Depuis le 4 octobre, les salariés de Trane, sur les sites de Golbey et Charmes (Vosges) mènent un mouvement de grève tournante avec le soutien de notre organisation. La raison de leur mécontentement ? Des salaires qui ne suivent plus l’inflation et une direction bien décidée à ne rien lâcher.

Rien ne va plus sur les deux sites vosgiens de Trane, fabricant de systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) ainsi que de systèmes de gestion et de contrôle des bâtiments. Depuis le 4 octobre, les salariés ont entamé une grève tournante entre les deux sites, raison d’un débrayage de trente minutes toutes les deux heures à tour de rôle. Pas moins de 85 % des salariés ont voté pour l’épreuve de force, emmenée par l’intersyndicale et par FO, syndicat majoritaire. Le cahier de revendications qu’ils ont adopté à une écrasante majorité est clair : une revalorisation des salaires de 100 euros bruts par mois, une prime de pouvoir d’achat de 3 000 euros, une réévaluation de la prime de transport ainsi que de la participation à la restauration, le passage de la part employeur dans la mutuelle à 75 % ainsi que l’ouverture de négociations sur la mise en place de la prime d’intéressement.

« La direction est seule responsable de cette situation, expliquent Jean-Louis Villard et Dimitri Marcoulis, délégué syndicaux FO. Lors des NAO de février, il y avait déjà eu un coup de semonce des salariés. Nous avions obtenu 3,5% face à une inflation plafonnant à 1,6%. Aujourd’hui, elle dépasse les 6% et la direction a refusé l’ouverture de nouvelles négociations, reniant ses promesses d’alors. Avant l’été, nous avions prévenu que la situation des salariés devenait intenable et que la rentrée serait chaude si la direction campait sur ses positions… » En septembre, les métallos FO avaient dans un premier temps porté les revendications des salariés, notamment une augmentation de 50 euros bruts mensuels. La direction avait fait une contre-proposition avec une prime de 500 euros. Consultés, les salariés ont unanimement refusé et fait monter les revendications d’un cran.

« Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’aller à la grève, massivement suivi par des salariés inquiets pour leur pouvoir d’achat », déplorent les délégués syndicaux. Pour garder la pression au plus haut, FO et les salariés ont décidé d’inscrire le mouvement dans la durée, prévoyant de le faire durer deux mois et n’excluant pas de le reconduire.

Alors que la société enregistre de bons résultats, portée notamment par un marché des climatiseurs en excellente santé et que les carnets de commande sont pleins, les 520 salariés vosgiens ne demandaient rien d’autre qu’un rattrapage de l’inflation pour pouvoir vivre dignement de leur travail. Aussi déterminés que la direction est obstinée, ils savent que le mouvement pourrait s’enliser mais ne lâcheront rien. « Pour le moment, le mouvement n’est pas encore trop dure, confirme Dimitri Marcoulis. Mais nous en avons sous le pied… » A la direction maintenant de prendre ses responsabilités.

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