Fédération FO de la Métallurgie

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Actualité sociale

TEFAL : VICTOIRE AU 6ème ROUND

Six jours de blocage, voilà ce qu’il aura fallu aux métallos FO pour arracher à la direction de Tefal, sur le site de Rumilly (Haute-Savoie), des augmentations de salaire décentes. A y regarder de plus près, le mouvement était loin d’être imprévisible…

« Un simulacre de négociations », tel a été le point de départ de la mobilisation sur le site de Rummily, comme l’explique Jean-Claude Petit, coordinateur FO du groupe Seb, auquel appartient Tefal. « Les négociations se sont mal passées. Le groupe nous a proposé une augmentation de 1,8 %, soit 1,5 % au 1er janvier, et 0,3 % en septembre 2022, sous condition de signature de l’accord, alors que nous demandions 3 % d’augmentation générale, compte tenu des bénéfices records annoncés par le groupe, qui sont à fin septembre de +63 % du résultat opérationnel d'activité. »

"Unis, nous sommes plus forts !"

Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que les métallos aient vu rouge et se soient lancés le 7 décembre, à l’appel de FO et des autres organisations syndicales, dans un mouvement de grève reconductible bloquant les expéditions et l’approvisionnement sur le site. Leur détermination a rapidement payé puisque la direction est revenue sur ses positions pour accepter finalement 2,1 % au 1er janvier et 0,2 % de plus en septembre, sans oublier d’autres mesures comme la prime d’ancienneté forfaitaire annuelle de 120 euros sur la fiche de paie de janvier, le doublement du nombre de bénéficiaire pour les augmentations individuelles avec un minimum de 30€, une augmentation de toutes les primes ou encore 65 embauches pour le premier semestre 2022 au lieu des 50 annoncées. « Nous avons récréé un lien social qui s’étiolait dans l’entreprise et avons montré qu’unis, nous étions plus forts », se félicite Jean-Claude Petit.

"Une inquiétude sur la désindustrialisation silencieuse"

Pour le secrétaire fédéral Eric Keller, qui avait échangé avec les métallos FO lors de leur coordination du 25 novembre, ce mouvement était prévisible : « nous avons évoqué les résultats du groupe et, dans cette période de menace sur le pouvoir d’achat, les équipes ont adopté des positions de négociation fermes et exigeantes, à la hauteur de l’investissement des salariés. Au-delà, précise le secrétaire fédéral, c’est aussi une inquiétude sur la désindustrialisation silencieuse à laquelle ce groupe, et bien d’autres, se livrent depuis des années en faisant lentement mais sûrement fondre leurs effectifs en France alors que leur santé et leur taille leur donne une responsabilité et un rôle à jouer dans la réindustrialisation de notre pays. »

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