Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Actualité sociale

SCOPELEC : « à l’Etat de prendre ses responsabilités ! »

Ce vendredi 23 septembre, des salariés de SCOPELEC venus de toute la France à l’appel de notre organisation se sont retrouvés pour manifester devant le ministère de l’Economie. Lâché par son donneur d’ordre à quelques jours d’une décision judiciaire cruciale pour son avenir, ce sous-traitant d’Orange se bat pour sa survie.

Plus d’une centaine de salariés de SCOPELEC, coopérative spécialisée dans le déploiement d’infrastructures de télécommunications, sont arrivés aujourd’hui en fin de matinée devant Bercy. Les longues heures de trajet n’ont eu raison ni de leur colère, ni de leur énergie à l’exprimer. La motivation est d’autant plus grande que c’est l’avenir de leur entreprise qui est en jeu. Cette manifestation qui les rassemble une nouvelle fois à Paris après de longs mois de mobilisation sur les 90 sites de la coopérative est peut-être, du moins l’espèrent-ils, l’une des dernières réunions dans le combat qu’ils mènent depuis mars dernier, après l’annonce d’Orange, leur principal client, de mettre fin à un contrat qui représente 40 % du chiffre d’affaires de SCOPELEC.

Pendant la campagne présidentielle, Orange avait cédé à la pression du gouvernement et s’était engagé à soutenir Scopelec, en lien avec le Comité interministériel de Restructuration Industrielle. Il était alors question de 45 millions d'euros de chiffres d'affaires sur 2022 et 2023 et de 20 millions d'euros équivalents aux dettes contractées auprès des sous-traitants, durant la période de sauvegarde. Peu, par rapport au contrat initial de 150 millions d’euros annuels qui liait l’opérateur et l’installateur, mais assez pour éviter la banqueroute. Depuis, l’été est passé et Orange est revenu sur ses engagements. Pour SCOPELEC, c’est maintenant une question de survie. Lundi prochain, 26 septembre, le tribunal de commerce de Lyon doit rendre une décision en délibéré sur le placement ou non en redressement judiciaire de l'entreprise. Si aucun accord n'est trouvé avec Orange d'ici là, c’est cette solution qui est la plus probable, avec à la clé des centaines de licenciements, si ce n’est pas la fermeture pure et simple.

« L’Etat, qui détient 23 % d’Orange, a les moyens d’amener l’opérateur à tenir ses promesses, tempête Frédéric Mazars. Après une nouvelle année de record en matière de versements de dividendes (près de 2 milliards d’euros), ne rien faire pour la survie du sous-traitant historique et de ses 3 800 salariés est inacceptable ! » Soutenus par plusieurs députés, jusque dans les rangs de la majorité présidentielle, et de nombreux élus locaux, les salariés de SCOPELEC veulent y croire, sans pourtant se bercer d’illusions. Cet été, SCOPELEC a officialisé un plan de sauvegarde prévoyant le licenciement de 550 de ses salariés. Pour le moment, près de 1 000 départs (volontaires ou salariés repris par d’autres entreprises du secteur) sont déjà intervenus depuis le début de la crise fin 2021. Plusieurs centaines d’autres pourraient suivre dans les semaines à venir. « Avec eux, ce sont des compétences essentielles à nos activités qui s’en vont, déplore Frédéric Mazars. Il faudra du temps à SCOPELEC pour se relever de ce massacre industriel. » Reste à espérer qu’on lui en donne le temps…

Retour