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SCHNEIDER ELECTRIC : LA FAIM JUSTIFIE LES MOYENS

Les salariés du site Schneider Electric de Lattes, près de Montpellier, poursuivent leur grève. Ce 20 janvier, ils ont reçu la visite des secrétaires fédéraux Eric Keller et Emmanuel Da Cruz (également coordinateur FO Schneider), venus leur apporter le soutien de notre Fédération dans leur combat pour amener la direction à reconnaître le préjudice que constitue pour eux la fermeture de leur site.

Pour beaucoup de salariés, le passage à 2021 porte l’espoir que cette nouvelle année sera meilleure que celle de 2020. Pour les salariés de Schneider Electrics de Lattes, les premiers jours de 2021 semblent démontrer le contraire. Le 14 janvier, après une première journée d’action le 10, ils ont démarré une grève reconductible et certains métallos FO ont même entamé une grève de la faim pour crier leur colère envers la direction, incapable de reconnaître le préjudice que constitue la fermeture annoncée de leur site au second trimestre 2021. Fortement soutenus par la population, ils ont reçu également le soutien de notre Fédération et de notre Confédération, avec les visites respectives du secrétaire général de FO Yves Veyrier le 15 janvier et celui des secrétaires fédéraux Eric Keller et Emmanuel Da Cruz ce 20 janvier.

"De la poudre aux yeux !"

Depuis le 16 septembre dernier, et l’annonce par le groupe de la fermeture des sites de Saumur (Maine-et-Loire) et de l’un de ses deux sites à Lattes, spécialisé dans les ampoules à vide et disjoncteurs moyenne tension, les salariés ne lâchent rien et Lattes tourne au ralenti. Pour les métallos FO, mais aussi pour l’ensemble du bassin d’emploi, le coup est dur : il s’agit de la cinquième « restructuration » en moins de 10 ans, et plusieurs métallos de Schneider Electric ont ainsi connu, avant, la fin de La Pompignane, les PSE chez Fabrègues et sa fermeture, ou encore celle de Mudaison. Seule une quinzaine de postes pourraient être reclassés sur Aubenas, à 200 km, en vue d’un bénéfice supposé de 400 000 euros d’ici trois ans. « De la poudre aux yeux, tempête le délégué syndical FO Jean-Charles Bigotière. Il y a 2 ans, on nous a promis la pérennité des emplois et nous avons été bernés. Maintenant, il faut que Schneider paie le prix de cette tromperie en mettant en place une prime préjudice ou une prime fermeture ! »

"C'est l'hécatombe !"

Pourtant, avec un bénéfice net de 2,4 milliards d’euros en 2019, le groupe se porte bien. Malgré le coronavirus, le cours de l’action a doublé en quelques mois, passant de 67 euros en mars dernier, en plein confinement, à 127 euros en ce début d’année, signant la deuxième meilleure performance du CAC 40 derrière Hermès, avec des dividendes en conséquence. Et le groupe investit en Hongrie avant même d’avoir finalisé le PSE, dans la droite ligne de sa stratégie de délocalisation… Après avoir exprimé leur colère, les salariés ont refusé de participer aux réunions proposées par la direction. La reconnaissance du préjudice constitue un point de rupture sur lesquelles elles ne comptent pas lâcher. « Il en va de notre honneur », poursuit Jean-Charles Bigotière, qui attend un geste fort de la direction envers les salariés épuisés. « Psychologiquement, c’est l’hécatombe, des gens sont en arrêt de travail », précise-t-il.

Du côté du Maine-et-Loire, les salariés du site de Saumur sont eux aussi en mouvement et ont entamé des débrayages depuis le 6 janvier. Enfin, à Mâcon, où 48 emplois sont menacés par une fermeture partielle du site due à un transfert d’activité, les métallos se montrent tout aussi déterminés.

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