Fédération FO de la Métallurgie

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SASA : COUP DE CHAUD SUR LE POUVOIR D'ACHAT

Voilà près de deux semaines que les métallos de SASA manifestent leur colère face à une direction qui a décidé de faire table rase du dialogue social dans l’entreprise et de dénoncer l’ensemble des accords salariaux, menaçant d’amputer sévèrement le pouvoir d’achat des salariés. A ce jour, la mobilisation ne faiblit pas.

Comme si l’inflation ne suffisait pas pour rogner le pouvoir d’achat, certaines directions semblent ne pas manquer d’idées pour aggraver la situation. Pas loin de 350 euros mensuels, voilà à combien pourrait se monter la perte que subiront les 140 salariés de SASA, fabricant de matériel de cuisson pour les boulangeries installé au Cateau Cambrésis (Nord), si la direction va au bout de son projet, à savoir supprimer l’intégralité des primes et avantages dont ils bénéficient via la dénonciation de tous les accords salariaux de l’entreprise. Depuis le 25 mai, à l’appel de FO et de l’intersyndicale, les salariés se mobilisent donc chaque jour en effectuant des débrayages pour marquer leur refus d’une telle régression sociale. « Avec ce projet, beaucoup de salariés se rapprocheraient dangereusement du Smic, au risque même de basculer dans la précarité, s’indigne le délégué syndical FO Jean-Marie Cardon. Et les nouvelles primes de performance que la direction projette d’instaurer ne viendraient en rien compenser cette perte puisqu’elles dépendraient d’objectifs impossibles à atteindre ! » Et ce n’est pas tout, puisqu’il est également question de revenir sur l’organisation du temps de travail, jusque-là annualisé, pour instaurer des horaires 6h-21h et surtout une modularité au jour le jour qui signerait le glas de la vie de famille de la plupart des salariés.

D’explications de la part de la direction, les salariés n’en ont point eu. « Nous constatons qu’il n’y a aucune volonté de résoudre la situation par le dialogue, s’agace Jean-Marie Cardon. Nous n’avons pas d’interlocuteur en face de nous. » Du côté des salariés, au-delà de la colère, c’est aussi le ras-le-bol qui prévaut, au point que plusieurs ont d’ores et déjà demandé une rupture conventionnelle sans que la direction ne s’en émeuve. Ce n’est d’ailleurs pas sans inquiéter celles et ceux décidés à rester, qui se posent à présent des questions sur l’avenir du site.

Soutenus depuis le début du mouvement par l'Union Locale FO de Cambrai et de son secrétaire général Jacques Vélu, ainsi que par l’UL de Valenciennes et le syndicat des Métaux de Valenciennes et de leur secrétaire Jean-Paul Delahaie, sans oublier notre Fédération, et à présent rejoints par plusieurs élus locaux, les salariés de SASA n’ont en tout cas pas dit leur dernier mot.

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