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MBF : LE COMPTE A REBOURS

Après plusieurs mois de discussions stériles, les métallos de MBF, fonderie jurassienne menacée de fermeture dans les prochaines semaines, sont sur le point de passer à des actions plus musclées. Si les espoirs de sauver le site sont tenus, ils sont prêts à saisir la moindre chance de le maintenir en vie.

Il y a un temps pour la discussion et un temps pour l’action. Pour les métallos de MBF Aluminium, fonderie située à Saint-Claude (Jura) et spécialisée dans les pièces pour l’automobile, les échanges polis ont atteint leur limite. Alors que la survie de leur site et de ses 280 emplois est en jeu, ils s’apprêtent à passer à la vitesse supérieure.

"Assez de paroles creuses !"

Placée en redressement judiciaire depuis le 4 novembre dernier, la fonderie s'est vue proposer un plan de continuation par la direction actuelle, avec le maintien de 200 emplois. Malheureusement, ce plan a été révoqué le 9 avril par le tribunal de commerce de Dijon, qui a de plus imposé un ultimatum : soit un repreneur se manifeste d'ici le 27 avril avec un projet cohérent et viable, soit MBF aluminium sera placée en liquidation judiciaire. Les salariés en ont immédiatement tiré les conclusions qui s’imposent, comme l’explique Sébastien Vacher, secrétaire de l’UD39 : « Les métallos n’ont plus envie de s’entendre dire qu’on regarde de près leur dossier et autres paroles creuses. Ils veulent des actes et des engagements de la part de leurs deux principaux clients, Renault et PSA, et de la part de l’État. S’il faut des actions coup de poing pour les obtenir, ils ne reculeront pas. » La semaine précédente, ils avaient déjà donné un aperçu de leur détermination, quand plus de la moitié des salariés de la fonderie avaient effectué le déplacement pour protester devant l'usine de Sochaux de son principal client Stellantis (ex-PSA), accusé de réduire le volume de commande, tout comme Renault.

"Coûte que coûte !"

Si FO déplore que l’actionnaire actuel n’ait rien fait pour pérenniser l’entreprise, qui a besoin de 25 M€ pour régler les créances non payées et remettre à flot l’outil de travail, elle s’insurge contre le fait que le seul repreneur potentiel, l’américain AIKEN, se soit vu écarté pour une question de liquidité. D’autant que sur le bassin de Saint-Claude, toutes les entreprises ont pris de plein fouet la crise éco-sanitaire actuelle, et que la disparition de MBF porterait un coup fatal à ce territoire en impactant fortement ses sous-traitants et co-traitants, qui mettraient purement et simplement la clé sous la porte. Décidés à agir, les métallos FO n’en gardent pas moins le contact aux plus hauts niveaux, persuadés que MBF peut être sauvé si donneurs d’ordre, État, région, département et salariés allient leurs forces pour créer les conditions d’une reprise pérenne. Ainsi, la président de région a pu confirmer à FO des échanges sur le dossier avec le ministre de l’Economie et la ministre de l’Industrie, et assuré dans le même temps AIKEN d’une aide financière de la région en cas de reprise. « Nous sommes prêts à l’action et nous ne laisserons pas MBF sombrer, prévient Sébastien Vacher. Quoi qu’il en coûte ! »

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