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MANOIR INDUSTRIES : L'ATTENTE, ENCORE

Les 439 salariés de Manoir Industries, à Pîtres (Eure), vont devoir patienter encore avant de savoir si l’entreprise, en redressement judiciaire depuis le 25 février, peut être sauvée. L’audience du tribunal de commerce de Paris, le 3 mai, n’a pas apporté les réponses attendues. Prochaine étape : le 18 mai.

« Ça ne s’est pas vraiment passé comme on le pensait au départ », lâche Grégory Chevalier, délégué syndical FO chez Manoir Industrie pour résumer la journée du 3 mai. Le sort du spécialiste de la transformation des métaux, dont les six filiales ont été placées en redressement judiciaire en février 2021, devait être tranché devant le tribunal de commerce de Paris. Après plusieurs péripéties, il ne restait plus sur la table que l’offre du britannique Paralloy, qui butait notamment sur la question des terrains et bâtiments du site, vendus en 2013 par Sun capital (l'ancien actionnaire américain) au groupe immobilier israélien Kalkalit. Son projet semblait sérieux et construit sur une vision de long terme, son principal écueil étant de ne reprendre que 285 des 439 salariés du site normand, vaisseau-amiral du groupe, un nombre insuffisant aux yeux des métallos pour faire tourner les machines à plein.

Une fois devant le tribunal, rien ne se passe comme prévu. L’offre de Paralloy n’est pas finalisée à cause de clauses suspensives concernant les bâtiments et le financement. Débarquent alors les avocats de CAM SPC, l’actuel actionnaire du groupe, basé à Hong-Kong, qui se dit prêt à reprendre le site de Pîtres, affirmant avoir bloqué sur un compte en France 15 millions d'euros pour financer le redressement de Manoir Pîtres et le siège social du groupe, y compris la période d’observation et sans conditions, en conservant l’intégralité des salariés et en s’appuyant sur un plan maintenant les activités pétrochimie et nucléaire du site. Un comble quand on sait que ce sont les erreurs de CAM SPC qui ont amené Manoir industries au bord du précipice !

Pour les métallos, c’est trop : « Nous attendons de voir cette offre et d’en discuter, tranche Grégory Chevalier. Si c’est pour se retrouver encore devant un tribunal dans deux ans, ça n’est pas la peine ! » Pour le tribunal, ce n’est pas assez, et les juges décident de renvoyer la décision au 18 mai. D’ici là, Paralloy devra lever les conditions suspensives, et CAM SPC fournir les détails de son plan de continuation. Pour notre organisation, la prudence reste de mise…

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