Fédération FO de la Métallurgie

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LEAR : REVALORISER LES SALAIRES

Avec un pouvoir d’achat rongé par l’inflation, les salariés de l’équipementier automobile Lear, à Feignies (Nord), ont mené le 21 avril un mouvement de grève pour obtenir des hausses de salaires dignes de ce nom et à la hauteur des efforts qu’ils ont fait et continuent de faire pour faire tourner l’entreprise. Ils avaient déjà manifesté le 11 avril pour la même raison.

Publié le 12 avril 2022. Mis à jour le 26 avril 2022.

La présidentielle et la crise ukrainienne ont beau tenir le haut du pavé médiatique, le pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation galopante reste la préoccupation numéro un pour de nombreux de salariés. C’est le cas chez Lear, sous-traitant automobile spécialisé dans la fabrication de sièges, basé à Feignies (Nord). Ce 11 avril, les métallos FO y ont mené une grève éclair pour faire entendre leur colère face à des propositions de revalorisation salariale bien trop basses. « Nous demandions 5 %, puis 4 %, une demande des plus raisonnables, explique le délégué syndical FO Michaël Vanderleenen, et la direction a fait une contre-proposition à 1 %, puis 1,5 %, soit environ 25 euros bruts, ainsi que 10 % sur la prime transport, ensuite passés à 20 %. Au vu de la situation, c’est tout simplement inacceptable ! »

Soutenus par les Unions locales FO de Maubeuge et de Sambre-Avesnois, ainsi que par l’USM du Nord et notre Fédération, les métallos ont vu rouge et ont installé un piquet de grève sur le parking de l’entreprise dans la foulée, n’excluant pas par la suite un nouveau mouvement plus conséquent. La direction restant sourde à leurs demandes, ils ont donc renouvelé l’opération ce 21 avril, avec la même détermination.

Si l’entreprise est pour le moment touchée par la pénurie de composants électroniques, comme de nombreux secteurs industriels, ce qui a entrainé la mise en place de chômage partiel, elle devrait prochainement retrouver son rythme de croisière. « Lear peut se permettre une hausse des salaires, assénait le 11 avril Michaël Vanderleenen, alors que les salariés ne peuvent plus se permettre de voir leur pouvoir d’achat baisser. Ils sont nombreux à nous dire qu’il devient difficile de venir travailler tant le coût du carburant est devenu exorbitant. FO lance donc un avertissement. Si les salariés ne sont pas écoutés, cela peut très mal se passer ! » Le secrétaire fédéral Valentin Rodriguez, qui suit le dossier de près, ajoutait : « De nombreuses entreprises ont largement les moyens de revaloriser les salaires convenablement. Le pouvoir d’achat des salariés ne peut pas être considéré comme une variable d’ajustement et un moyen de maximiser les profits. C’est ici aussi une question de justice sociale ! »

Cette deuxième journée de grève a cette fois permis d’aboutir à un compromis. « Une proposition de 2 % a d’abord été faite. Puis nous sommes tombés d’accord sur 2,6 % pour les coefficients les plus bas, c’est-à-dire les ouvriers. Une prime sera également versée en deux fois sans condition d’ancienneté, en mai puis en fin d’année, se réjouit Michaël Vanderleenen, sans oublier 20 % sur la prime transport. Nous resterons toutefois très attentifs à la situation économique, car nous n’oublions pas qu’il a fallu montrer les muscles pour obtenir ces bons résultats. »

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