A l’appel de l’intersyndicale, les salariés du groupe Hutchinson observent ce 10 février une grève nationale, et les métallos FO du site de Bondoufle (Essonne) se sont joints au mouvement. La raison de leur colère ? Des négociations salariales au rabais, loin de récompenser leurs efforts.
Pour les salariés de Hutchinson Composite, à Bondoufle, site spécialisé dans les produits composites destinés aux marchés de l’aéronautique et de la défense, la faiblesse des propositions de la direction lors des NAO de ce début d’année ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Alors que les résultats sont là, que les plus hauts salaires ont su s’augmenter de 9 % sur les deux derniers exercices, et que depuis 2020 et la suppression de près de 800 postes qui avait marqué cette année sur le groupe, les salariés sont moins nombreux mais la charge de travail, elle, n’a pas baissé, « la direction locale ose dire aux salariés qu’ils ont de la chance d’avoir un travail grâce au groupe », s’insurge le délégué syndical FO Hutchinson Jean-Yves Deniel. Pour FO, ce sont d’abord les salariés qui supportent le poids de la crise, mais surtout qui produisent et créent la richesse de l’entreprise. Massive, la mobilisation a été soutenue par le syndicat des métallurgistes FO de la Région Parisienne et par l’UD FO 91.
« Après avoir épuisé toutes les voies du dialogue social, le rapport de force par la grève était inévitable » regrette Jean-Yves Deniel. Face à une direction qui proposait une augmentation générale de 2 % et des augmentations individuelles de 0,3 % pour les salaires inférieurs ou égaux à 2.500 euros, et des augmentations individuelles de 2,3 % pour les salaires supérieurs à 2.500 euro, FO a répondu par une revendication claire : des augmentations générales sans distinction de tranche de salaire et supérieures à l’inflation conséquente des derniers mois. Alors que les négociations sont appelées à se poursuivre, les métallos FO ont clairement mis la balle dans le camp de la direction. Sera-t-elle capable de la saisir ?