Fédération FO de la Métallurgie

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HOWMET CIRAL : FAIRE REDECOLLER LES SALAIRES

Chez le sous-traitant aéronautique Howmet Ciral, notre organisation a dû aller à l’épreuve de force pour faire valoir les revendications des salariés sur le pouvoir d’achat. Après deux ans de gel et face au dérapage de l’inflation, les métallos FO d’Evron (Mayenne) n’ont rien lâché.

Deux jours, c’est le temps qu’il aura fallu aux métallos FO de Howmet Ciral (Fonderie aluminium à la cire perdue), qui fabrique des pièces pour les avions et les hélicoptères en Mayenne, pour faire plier la direction sur les négociations salariales. Ce 2 mars, poussée par les salariés, le syndicat FO, majoritaire sur le site, a appelé à une assemblée générale suivie par plus de 150 salariés, soit environ 80 % du personnel de la production de cette fonderie. « Nous savions que les NAO allaient être tendues, explique le secrétaire de syndicat Philippe Davoust. Nous sortions de deux années de gel, que nous avions accepté compte tenu des circonstances avec le chômage partiel. Avec des négociations sur l’intéressement qui n’ont pas abouti du fait d’objectifs irréalisables, la flambée de l’inflation est venue amputer un peu plus le pouvoir d’achat des salariés. Nos demandes étaient claires : 80 euros mensuels ou 5 % bas de grille brute. »

A regarder de plus près la situation du groupe, les revendications des métallos n’avaient rien d’irraisonnable. Après une sévère chute du chiffre d’affaires en 2020, conséquence de la crise sanitaire, l’entreprise a réussi à traverser les turbulences sans licencier mais avec de nombreuses démissions. Tandis que les commandes sont reparties à la hausse, l’entreprise peine à réaliser le recrutement de 40 personnes prévue pour 2022. « Le Covid nous a fait perdre des compétences que Ciral aurait dû engager avant la crise, glisse Philippe Davoust. Et maintenant, c’est à ceux qui restent de fournir les efforts sans pour autant avoir de contreparties. »

La colère des salariés était donc à la hauteur de leurs attentes. Leur détermination aussi. Rien d’étonnant à ce qu’ils aient choisi la grève après deux réunions infructueuses. La direction du groupe l’a d’ailleurs rapidement compris et est revenu sur ses insuffisantes propositions. Au matin du 4 mars, 93 % des grévistes ont donc voté la reprise du travail après la dernière réunion de concertation avec les salariés. « Nous avons obtenu une augmentation d’un minimum de 70 € brut pour tous soit 4,3 % pour les plus bas salaires. Viennent s’y ajouter les primes d’ancienneté, casse-croûte et panier de nuit revalorisés de 3 % également, a expliqué Philippe Davoust. Seuls des salaires corrects permettront d’attirer les compétences et éviteront de les voir partir. L’objectif de 5 % n’a pas été atteint, mais pour autant, la mobilisation exceptionnelle et la solidarité dont les salariés ont fait preuve a permis d’atteindre un niveau d’augmentation jamais atteint chez Ciral », conclut-il.

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