Fédération FO de la Métallurgie

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EXIDE : LILLE CRAINT POUR SON AVENIR

A force de voir l’activité baisser d’année en année, les métallos FO lillois d’Exide ont fini par demander le 10 mars des explications et des garanties sur le devenir de leur site à leur direction. Les réponses alambiquées qu’ils ont reçu ne les ont pas rassurés, bien au contraire, et les conduisent à durcir le ton.

Spécialiste des accumulateurs au plomb pour engins industriels, le site Exide de Lille fait figure de dernière usine française où sont fabriquées des batteries. Mais pour combien de temps encore ? Le groupe siphonne régulièrement Lille pour confier ses volumes aux autres usines européennes de son périmètre, jouant très clairement le dumping social avec une mise en concurrence interne déloyale. A l’aube des années 2000, près de 600 métallos se pressaient dans l’usine. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 243, et cela risque de baisser encore. « La crise sanitaire a entraîné une baisse de 25 % de notre principal marché –la batterie au plomb ouvert, utilisée en entrée de gamme– que Lille a subi de plein fouet, se désole le DSC FO d’Exide Rachid Ljabli. L’accumulation des mauvais coups nous a amenés à taper du poing sur la table ! »

Car derrière la chute des effectifs semble se cacher un nouveau projet de la direction : recentrer Lille sur la seule activité logistique sans pour autant y investir un euro. Equipements en sommeil depuis plusieurs mois, refus de compenser les baisses de volumes au prétexte d’arguments fumeux, flou volontaire sur le développement de nouveaux produits… jusqu’à ce lapsus de la direction : « Lille doit se concentrer sur ce qu’elle sait faire : la distribution ». Pour FO, qui s’inquiète de la centaine d’emplois qui seraient sur la sellette avec un éventuel arrêt de la fabrication, il est impératif d’obtenir aussi des garanties sur le développement de l’activité à Lille. « Nous sommes en train de récupérer la logistique du site de Rotterdam et nous avons besoin de place, explique Rachid Ljabli. Mais non contente de ne pas parler clairement, la direction ne paraît pas décider à investir ce qu’il faut pour assurer ce développement, ce que nous ne pouvons accepter. »

Avec le soutien de notre Fédération et des Métaux de Lille, les métallos FO ont déjà donné de la voix pour une première mobilisation le 10 mars. Pour eux, la cause est entendue : ils donnent jusqu’au 25 mars à la direction pour préciser ses intentions et donner des garanties. Faute de quoi ils n’hésiteront pas à durcir le ton…

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