Fédération FO de la Métallurgie

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DERICHEBOURG AERONAUTICS SERVICES : LE POUVOIR D’ACHAT AU COEUR DU COMBAT

Dans beaucoup d’entreprises, la COVID a eu des conséquences économiques et sociales importantes, mais a aussi été un bon prétexte pour tenter de remettre en cause des acquis sociaux au passage, et notre organisation a, à chaque fois, agit pour sauvegarder les intérêts des salariés, comme chez Derichebourg Aeronautics Services, où les métallos FO sont une fois de plus en première ligne pour préserver le pouvoir d’achat.

Lorsque la crise sanitaire a cloué les avions du monde entier au sol l’an dernier, c’est toute une filière industrielle qui a en a subi le contrecoup, avec parfois des allures de double peine, comme cela a été le cas chez Derichebourg Aeronautics Services (DAS), où notre organisation lutte encore pour atténuer les conséquences de la pandémie. Pour les 1 800 salariés de ce sous-traitant d’Airbus réparti sur Toulouse, Saint-Nazaire et Marseille, spécialisé dans la prestation pour le support technique, la préparation, la qualité et les compagnons, le diagnostic de la direction en pleine crise Covid a été sans appel : 700 d’entre eux étaient de trop. Entre PSE et accord de performance collective (APC), FO DAS Métaux parvient alors, appuyée par une expertise externe, à démontrer que cette dernière solution sera celle qui sauvera le plus d’emplois et la négocie en obtenant des contreparties, comme l’absence de licenciements économiques jusqu’en 2022 et le maintien de l’APLD à 84 % du salaire, et à 100 % pour les cadres, une des lignes rouges de notre Fédération. « A l’époque, face à l’insistance d’une direction qui n’avait pas attendu les annonces du plan de soutien à l’aéronautique et s’était même attirée des remontrances du ministre de l’Economie, nous avions pris nos responsabilités en tant que syndicat majoritaire et, par notre action et avec l’appui de notre Fédération, nous avions limité les dégâts », se souvient le délégué syndical FO Jean-Marc Moreau.

"FO n'a pas laissé faire"

Cette signature de l’APC, qui avait permis d’éviter un plan social et la perte de nombreux avantages sans possibilité d’autres négociations, aurait ainsi pu constituer une conclusion favorable aux salariés après la Covid, mais la direction de DAS s’en était alors pris à une prime de repas et une de transport qu’elle semblait avoir dans le collimateur de longue date. A l’origine de ce choix, une différence de lecture juridique par la direction et l’URSAFF de Toulouse, qui considère ces primes comme illégales et redresse chaque année l’entreprise sur les montants correspondants pour plusieurs millions d’euros. « Nous parlons de près de 1 700 euros par an et par salarié, précise Jean-Marc Moreau, pour lesquels une réintégration dans le salaire coûtait plus cher que les amendes de l’URSAFF, ce qui explique pourquoi la pandémie semble avoir été pour DAS l’occasion de supprimer ces primes sans négociations, ce que FO n’a pas laissé faire. »

"Notre priorité était de maintenir l'emploi pour tous"

FO Métaux a donc engagé la négociation pour tenter d’obtenir la compensation de la suppression des primes par des tickets-restaurant tout en précisant bien qu’il s’agit là d’une mesure transitoire dans le cadre de l’APC, et qu’il faudra remettre le dossier à plat une fois sorti de la crise. Mais le sujet de ces indemnités n’est pas nouveau et les désaccords et interprétations juridiques successifs du fait de la direction locale avec l’URSSAF avaient compliqué le dialogue. « Nos arguments sur les temps de repas et la compensation sont parfaitement pertinents mais cela relève pour chaque salarié du cas particulier », explique Jean-Marc Moreau. D’où le combat des métallos FO, à l’initiative de notre Fédération, qui avait mobilisé la Confédération à ses côtés pour échanger avec l’URSSAF, pour obtenir le passage de l’entreprise au statut « en situation de conditions particulières », des dispositions qui permettraient de remettre les primes en place tout en étant dans les clous de la légalité. « Nous n’avons pas signé l’APC et ses dispositions pour entériner des pertes d’acquis sociaux, insiste Jean-Marc Moreau, sans boule de cristal et face à une crise mondiale sans précédent, notre priorité était de maintenir l’emploi pour tous. L’encre n’était pas sèche que nous étions déjà au travail pour trouver comment récupérer et pérenniser les montants en jeu. Et nous n’arrêterons pas tant que nous n’y serons pas parvenus. »

"Le combat n'est pas terminé"

D’ailleurs, grâce à sa détermination et son combat permanent, dès septembre, FO a obtenu des premiers résultats positifs, décrochant une augmentation générale de 2,2 % avec une répartition égalitaire de 50 euros, sans oublier une prime PEPA de 500 euros net, soit un total de 1 000 euros net sur une année. Malgré ces avancées, les métallos FO ont prévenu : il ne s’agit là que d’un début…

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