Après Crépy-en-Valois (Oise) en 2003 et Monthyon (Seine-et-Marne) en 2019, c’est le site CNHi de Tracy-le-Mont (Oise) qui est menacé de fermeture. Depuis l’annonce du projet en début d’année, les métallos FO font tout pour éviter le désastre pour les salariés. Ce 5 juillet, face aux propositions indécentes de la direction, ils se sont mis en grève reconductible à l’appel de notre organisation et de l’intersyndicale.
« Les annonces de la direction dans le cadre des négociations sur le PSE sont ridicules ! Vu les moyens dont dispose CNHi, il va falloir revoir la copie ! » Cédric Malghem, secrétaire du syndicat FO et délégué syndical ne décolère pas et derrière lui, les 70 salariés du site de Tracy-le-Mont n’en pensent pas moins. Pour envoyer un message clair à une direction qui semble décidée à maintenir ses propositions d’indemnisation et de reclassement au ras du plancher, ils se sont mis en grève reconductible à partir de ce 5 juillet. A y regarder le dossier de près, il y a de quoi, en effet, être en colère.
Malgré la crise sanitaire de 2020, CNHi France (Iveco, Heuliez Bus, Case et New Holland…) affiche un bénéfice de plus de 2 millions d'euros et un chiffre d'affaire à 1,4 milliard d'euros, attendu à la hausse pour cette année. Le cours de l'action du groupe CNH n'a jamais été aussi haut depuis plus de 10 ans et les dividendes ne devraient pas tarder à pleuvoir. Mais cela ne semble pas assez à la direction du groupe, qui poursuit ses projets de fermeture de site, auxquels s’oppose notre organisation. Pour 2021, c’est le site de Tracy-le-Mont, dans l’Oise, qui est au menu. Sa fermeture le licenciement de 70 salariés, impactant lourdement 70 familles mais aussi l’ensemble du bassin d’activités. « Le groupe a les moyens d’investir et de développer, mais à Tracy, rien n'a été fait depuis des années, s’insurge le délégué syndical. Malgré les alertes des représentants du personnel, nous n’avons pas noté le moindre investissement, aucune formation, ou strictement limités aux obligations légales. Et on s'étonne aujourd'hui de “ difficulté économiques“... »
"Il va falloir revoir la copie !"
Les négociations sont censées se poursuivre durant tout l’été, la fermeture du site étant prévue pour fin septembre 2022. Pour les métallos FO, avec le soutien de notre Fédération, cela prendra le temps qu’il faudra, mais pas question de brader les intérêts des salariés ! « A la direction de voir si cette grève doit n’être qu’un coup de semonce ou s’il faut sortir l’artillerie lourde », résume Cédric Malghem.