Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Actualité sociale

BENTELER VEUT VIVRE !

Ce 23 novembre et depuis plusieurs jours, à l’appel de notre organisation, les 400 salariés du sous-traitant automobile de l’Yonne Benteler manifestent avec le soutien de notre Fédération et de l’UD89 pour défendre leur site, dont la fermeture a été annoncée quelques jours plus tôt.

Les profits ou la vie ? Pour Benteler, qui fabrique des structures de voiture et des châssis pour Stellantis, Renault et Volvo, la priorité est clairement à la finance. Le groupe vient de confirmer la fermeture de son site de Migennes, qu’il ne juge pas assez compétitif, et de laisser ses 400 salariés sur le carreau d’ici la fin de l’année 2022. Inacceptable pour les salariés et pour notre organisation, qui ont décidé de se battre pour leur site et leurs emplois.

L'équipe syndicale et le secrétaire fédéral Valentin Rodriguez.

Pour le délégué syndical FO Abderrahmane Nassour, les arguments avancés par la direction ne correspondent pas à la réalité de l’entreprise, qui tourne à plein régime : « on continue de travailler le samedi et le dimanche. Il y a trois entrepôts à Sens qui débordent de près d’un mois de stock, ce qui n'est jamais arrivé chez Benteler. Pourquoi faire autant de stocks ? interroge le métallo FO. Parce qu’il y a certainement un grand PSE qui se prépare, que la direction craint une grève et que ces stocks-là pourraient aider à la neutraliser. » Le rejet de l’offre déposée par Mutares, un potentiel repreneur allemand pourrait d’ailleurs être un signe supplémentaire du désastre imminent. Car si le profil de ce candidat spécialisé dans la reprise de PME industrielles en difficultés (il vient de racheter Lapeyre, spécialiste de l'aménagement, avec la perspective prochaine de suppression d'emplois) inquiétait les salariés, écarter son offre sous prétexte qu’elle manque de garanties au-delà de 2023 n’est pas sérieux : qui croira que Benteler se soucie de l’avenir d’une entité dont elle veut se séparer ?

Une mobilisation très suivie.

Avec ses 25 000 salariés à travers le monde pour un chiffre d'affaires de 6,3 milliards d'euros en 2020, Benteler ne cache pas qu’il « connaît une restructuration au niveau mondial » et affirme qu’il « n'a pas les moyens de réinvestir dans le site de Migennes ». Pour le secrétaire fédéral Valentin Rodriguez, venu apporter le soutien de la Fédération aux métallos icaunais, il ne fait pas de doute que « le groupe est dans une logique de délocalisation que rien ne justifie sinon des raisons financières ». Il a rappelé que pour notre organisation, qui est intervenue auprès de Bercy sur ce dossier, il fallait au contraire donner la priorité à la localisation et la relocalisation de l’industrie et des emplois sur le territoire français. « Pour parvenir à ce résultat, l’action des pouvoirs publics ne saurait suffire, a-t-il ajouté. Il faut aussi que les donneurs d’ordre de la filière automobile prennent leurs responsabilités pour pérenniser leurs sous-traitants en France. »

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