Fédération FO de la Métallurgie

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BAOMARC : LA RECONNAISSANCE PASSE PAR LA FICHE DE PAIE

Depuis ce mercredi, les salariés de Baomarc, fournisseur pour équipementier automobile d’Argancy (Moselle) sont en grève à l’appel de notre organisation, qui pèse 45 %, et de l’intersyndicale. A l’origine du mouvement : des négociations avec la direction qui n’aboutissent nulle part alors que la situation de l’entreprise est plus que préoccupante et que les salariés en ont assez de ne pas voir leurs efforts récompensés.

Rien ne va plus chez Baomarc ! L’entreprise de pièces métalliques pour l’automobile, qui fabrique notamment des châssis pour l’équipementier Renault SOVAB (spécialiste de l’utilitaire, et plus précisément le Renault Master, situé dans le département voisin, en Meurthe-et-Moselle) est dans la tourmente. Qu’il semble loin le temps où son projet « Ami moderne » était retenu pour bénéficier d’un soutien financier dans le cadre de France Relance ! Ce n’était pourtant qu’en 2022… Ces fonds devaient permettre de construire une extension du bâtiment industriel afin de réorganiser son site pour séparer la production et la logistique. Baomarc comptait aussi de moderniser les installations existantes à travers une automatisation accrue des lignes de production et diversifier la base clients vers les marchés des véhicules utilitaires légers (VUL) et des véhicules électriques. Dans cette transition toujours en cours, avec le projet du Master électrique (XDD) en ligne de mire, les salariés doivent aujourd’hui poursuivre en parallèle la fabrication de l’ancien modèle d’utilitaire avec une réduction du personnel compétent, tandis que la direction du site se dit en difficulté financière et ne veut plus prendre aucun engagement.

"Une dialogue de sourds"

« Nous n’avons pas eu de bénéfices récemment, pour plusieurs raisons, explique le sécretaire du syndicat FO Ghislain Massumbukolt : mauvais choix managériales, mauvais choix stratégiques, sans oublier divers problèmes d'approvisionnements. » Lors de la dernière consultation de la situation économique financière de 2023, les élus FO avaient cependant demandé à la direction d'assurer aux salariés, qui ont rempli leur part du contrat, une reconnaissance financière correspondante à l'implication attendue pour le succès de la production, ainsi qu’une amélioration des conditions de travail.

« Nous sommes dans un dialogue de sourds avec nos dirigeants, regrette Ghislain Massumbukolt. Il s’agit pourtant de l’avenir de notre site, qui passe par la prise en compte des salariés. Nous n’avons donc pas eu d’autre choix que d’aller à la grève pour obtenir satisfaction de nos revendications. » Ce que veulent les métallos ? En premier lieu réduire le volume de contrats intérimaires (qui ont représenté une dépense de 3,9 millions d’euros l’an passé) et augmenter les embauches pérennes pour stabiliser enfin la masse salariale et enrayer la précarité. Les effectifs, qui représentent 160 salariés, répartis en trois équipes, à travailler sur la chaîne de production, peuvent parfois atteindre 220 personnes avec le recours aux intérimaires ! Les métallos attendent également une amélioration des méthodes managériales. Enfin, ils demandent une prime de partage de la valeur ajoutée de 1 000 euros à verser en juillet pour récompenser les salariés de leur investissement dans l’entreprise. FO et l’intersyndicale ont décidé de mener la grève jusqu’à ce vendredi pour le moment, avant de décider des suites à donner au mouvement en fonction de la réponse – ou du silence – de la direction. Dans tous les cas, c'est avec le soutien de notre Fédération et de l'USM de la Moselle que se dessinera la suite.

La question du pouvoir d’achat n’est malheureusement pas une nouveauté chez Baomarc, puisqu’en juin 2022, ils avaient dû aller à l’épreuve de force pour obtenir une prime d’un montant similaire. Au bout de deux jours de grève, la direction avait lâché un complément d’intéressement de 400 euros net et 3 centimes de plus sur le barème kilométrique. Une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 650 euros avait été ajoutée à l’ensemble.

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