Fédération FO de la Métallurgie

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ATOS : LE COMBAT CONTRE LES EXTERNALISATIONS

Quand la stratégie est floue mais que les salariés risquent fort d’être seuls à en payer le prix, mieux vaut s’assurer d’être le seul maître à bord. C’est ce qu’a entrepris la direction d’Atos, un des leaders mondiaux de la transformation digitale, en s’en prenant méthodiquement aux instances de représentation du personnel. C’était sans compter sur notre organisation, bien décidée à ne pas laisser faire.

Achat d’entreprises un jour, risque de vente d’activités le jour d’après : la stratégie d’Atos a de quoi laisser perplexe, mais surtout de quoi inquiéter ses 11 000 salariés français. Plutôt que de les rassurer en clarifiant ses orientations, la direction du groupe a préféré s’engager dans une opération d’élimination une à une des instances de représentation des salariés. C’est ainsi qu’elle a d’abord dénoncé de manière unilatérale l’accord du Comité européen mettant en place le Conseil d’entreprise d’Atos SE, et a privé les salariés européens de leur instance de représentation. Elle s’en est ensuite prise à l’un des trois CSE existants, celui des salariés délivrant des opérations de conseil en solutions digitales, afin de pouvoir derrière mener sans entraves une réorganisation totale de l’entreprise. « A chaque fois, FO s’est opposée à ces pratiques, explique Lionel Bérenger, coordinateur FO Atos. D’autant que nous avons déjà affronté ce genre de manœuvres par le passé et que nous voulons absolument éviter de connaître à nouveau les pertes d’emplois et la dégradation des conditions de travail qui en avaient découlées. »

"FO demande l'abandon du projet Aral"

Baptisé « Aral », le projet d’externalisation d’une partie de ses activités liées à l’exploitation et au pilotage des datacenters qu’affronte FO a reçu un nom qui annonce clairement l’intention : l’asséchement de la population salariée d’Atos. Cette fois, 212 salariés de l’entité opérationnelle Bridge devraient être ainsi « transférés », une opération qui s’ajoute aux précédents « transferts », et à la cession de 800 salariés vers une autre société pour 1€ symbolique. « Alors que l’accélération de la transformation digitale devrait nous engager sur le chemin de l’emploi, Atos part en sens inverse, déplore FO. C’est pourquoi, malgré notre volonté établie de construire un vrai projet par le dialogue social, face à l’obstination de notre direction, les salariés n’ont eu d’autre choix que d’aller à l’épreuve de force et de se mettre en grève depuis le 30 septembre pour demander l’abandon d’Aral. »

Opposés à ces externalisations, qui ne sont que des plans sociaux sous-traités, les métallos FO d’Atos ont également défilé le 5 octobre à l’appel de notre organisation. « Nous craignons que ce ne soit qu’un début, confient nos militants, car le groupe a fait savoir cet été qu’il recherchait des « partenaires » pour 20% des activités stratégiques, soit près de 2 000 salariés en France. C’est la pérennité de nos emplois, de nos compétences et de l’entreprise que nous devons défendre. »

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