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ATHOS AERONAUTIQUE : FAIRE DECOLLER LE POUVOIR D’ACHAT

Le 13 mai, après trois jours de grève total, les métallos FO du sous-traitant d’Airbus, spécialisés dans les essais au sol et l’inspection qualité, ont obtenu gain de cause sur leurs revendications. Au-delà de la question salariale, c’est aussi le manque de dialogue social qui a pesé lourd dans le déclenchement du conflit.

Pour la deuxième fois en cinq semaines, les métallos FO d’Athos aéronautique ont dû aller à l’épreuve de force pour que soient satisfaites leurs légitimes revendications. Ce 11 mai, après plusieurs réunions consacrées aux NAO et marquées par les insuffisantes propositions de la direction, le syndicat FO, ultra-majoritaire chez Athos, a appelé à une grève qui a été très suivie et n’aura duré que trois jours, soit le temps suffisant pour faire plier la direction. « Avec 1% d’AG et 1% d’AI, le compte n’y était clairement pas, tranche le secrétaire du syndicat Jérôme Gloaguen. Nous sommes parvenus à faire grimper les AG et AI mais surtout, en adoptant un regard plus large que les seuls salaires, nous avons vraiment obtenu du plus pour les salariés. » Qu’on en juge : pour les non cadres, 3% d’AG et 1% d’AI ; pour les cadres, 1,25% d’AG et 2,75% d’AI ; une réévaluation de la prime kilométrique de près de 6% par tranche (avec la création d’une nouvelle tranche supérieure) ; une revalorisation de la prime de responsable et de celle d’encadrement, sans oublier deux jours pour enfant malade dès le 1er janvier 2022. « Près d’un salarié sur deux aura une augmentation individuelle en plus des AG et profitera des indemnités kilométriques, et un salarié sur trois verra son coefficient changer », se réjouit le secrétaire du syndicat FO, qui déplore cependant d’avoir dû aller à la grève pour obtenir ce beau résultat, et ce pour la deuxième fois en quelques semaines.

Peu versés dans la culture du conflit, les métallos d’Athos aéronautique n’avait pas connu de mouvement social depuis près de trois ans, même au plus fort de la crise sanitaire, quand la moitié de ses effectifs étaient menacés par un PSE. « En avril, nous nous sommes battus sur une prime et des jours de congés pour compenser le temps d’habillage et déshabillage, confie Jérôme Gloaguen. Depuis le rachat du groupe Expleo, dont Athos aéronautique est une filiale, par le fonds d’investissement Ardian, le dialogue social est à l’arrêt… » Impossibilité de connaître les chiffres clés de l’entreprise, manque d’informations sur la stratégie : les syndicalistes, dont la section est devenue un syndicat début mai, sont tenus dans l’ignorance. « Mais nous sommes sur le terrain et nous connaissons notre entreprise, s’amuse Jérôme Gloaguen. Nous savons quand l’activité se porte bien, et là, nous voyons bien qu’elle est au mieux, alors que l’on recrute à tour de bras et que la montée en cadence chez notre principal client augure d’un avenir positif. » Pour FO, la bonne santé d’Athos aéronautique est d’abord le résultat des efforts des salariés, notre organisation se bat donc pour qu’ils en profitent. D’autant que les rumeurs se font chaque jour plus fortes et plus crédibles sur la volonté d’Ardian de revendre l’entreprise. Là encore, quoiqu’il advienne, il faudra compter sur les métallos FO, prompts à défendre l’industrie et les salariés. « Sans les élus FO pour organiser ce mouvement, et sans la complicité de nos amis musiciens Pascal, Jean-Pierre et Philippe, qui ont mis notre lutte en musique, rien n’aurait été possible », conclut Jérôme Gloaguen.

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