Fédération FO de la Métallurgie

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ALVANCE ALUMINIUM : LE REDRESSEMENT JUDICIAIRE OU LA MORT

Plus d’un mois après la faillite de l’anglais Greensill, principal créancier du groupe sidérurgique GFG Alliance, les conséquences de la déconfiture se sont toujours sentir, et même s’aggravent, touchant toutes les sociétés du groupe et menaçant la survie des fonderies.

Depuis le CSE extraordinaire du 15 avril à la fonderie Alvance Aluminium Poitou, dont les 282 salariés fabriquent des culasses pour moteurs, c’est la question de leur survie qui est clairement posée, d’autant que la procédure de conciliation ouverte fin mars afin de trouver un accord avec les créanciers n’a débouché sur rien de concret. Pour FO, la situation est claire : « Cette procédure avait été demandée parce que le groupe ne compte plus injecter d’argent tant qu’il ne se sera pas refinancé, explique Jean-Marc Dubin, délégué syndical FO. Or cette absence de financement est difficilement tenable pour l’équipementier, qui perd déjà 4 millions d’euros par semestre. Il nous est impossible de produire sans apport financiers du groupe, tranche le métallo FO. En conséquence, le redressement judiciaire n’est plus une option mais une nécessité ! »

Le fiasco du PGE

Une mise en redressement permettrait de geler les dettes et garantir les salaires pendant la durée de la période d’observation. L’Etat et le groupe Renault ont fait savoir qu’ils étaient prêts à aider les fonderies, mais à la condition expresse qu’elles soient en redressement judiciaire. Cela permettrait également la recherche de repreneurs. Mais il y a urgence. Le CSE avait estimé que 8,5 millions d’euros seraient nécessaires d’ici fin juin, rien que pour les salaires et l’achat de matières premières. Le prêt garanti par l’État (PGE) de 18 millions d’euros, qui aurait pu couvrir ces besoins, n’arrivera jamais. Accordé en décembre, il a transité par une filiale allemande de Greensill puis a stationné sur les comptes d’Alvance Alumium Poitou avant de repartir vers l’Allemagne et de s’évaporer partiellement dans ce qui ressemble à une belle arnaque bancaire, sur laquelle le procureur de la République de Poitiers a ouvert une enquête préliminaire.

En attendant d’en savoir plus, FO demande, outre la mise en redressement judiciaire, le maintien de l’équipe SD ainsi que des intérimaires. « Pour nous en sortir, il est essentiel d’honorer les commandes de Renault, explique Jean-Marc Dubin. Ce qui ne sera pas possible si on commence à tailler dans les effectifs. Aujourd’hui, nous ne cessons d’augmenter notre taux de production avec une qualité qui s’améliore, alors ne cassons pas notre outil de travail ! »

"Il ne faut exclure aucune option !"

Outre les 861 emplois qui sont menacés chez Alvance Aluminium Poitou, Alvance foundry Poitou et Alvance Aluminium Wheels, FO Métaux n’oublie pas que la branche acier de GFG est elle aussi en mauvaise posture, notamment l’aciérie Ascoval et ses 270 salariés à Saint-Saulve, dans le Nord, à laquelle l’Etat a accordé fin mars un prêt de 20 millions d’euros pour consolider sa trésorerie fragile et lui permettre de retrouver son souffle. « Au-delà de ce soutien d’urgence, il est impératif de trouver des solutions pérennes, tant au plan industriel que social. Et il ne faut exclure aucune option, y compris, si besoin, le recours à une nationalisation provisoire pour maintenir ces activités », martèle Paul Ribeiro, secrétaire fédéral chargé de la sidérurgie, pour qui la position stratégique de la sidérurgie pour l’industrie appelle plus que des sauvetages au coup par coup. La Fédération FO Métaux, qui défend ce secteur qui en amont est indispensable à de multiples filières industrielles, milite pour que les pouvoirs publics y prennent une part active.

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