Après trop de mois au cours desquels ils ont tout donné pour assurer la production et l’avenir de leur entreprise, les salariés de Wibaie ont vu rouge, ce 2 septembre, face à des objectifs toujours plus impossibles à atteindre et des conditions de plus en plus dégradés pour le faire. Leur grève éclair n’est pas passée inaperçue. La balle est à présent dans le camp de la direction.
Quand le manque de personnel se conjugue avec un surcroît de commandes et que les salariés se voient ordonner de mouiller le maillot sans compensation pour rattraper le manque d’anticipation de la direction, la machine se grippe.
C’est ce qui se passe actuellement chez Wibaie, menuiserie industrielle de Cholet (Maine-et-Loire) qui emploie 650 personnes, où FO pèse 33,4 % des voix et est majoritaire au 1er collège.
Les salariés ont effectué vendredi 2 septembre un débrayage spontané pour refuser les samedis obligatoires, réclamer une prime, des augmentations et de meilleures conditions de travail avec l’aide de notre organisation.
« Cela fait plusieurs mois que nous alertons la direction sur un mécontentement qui va croissant chez les salariés, regrette le délégué syndical FO Aurélien Plaire, également secrétaire des Métaux de Cholet.
Voilà ce qui arrive lorsque l’on n’écoute pas ceux qui représentent les salariés. »
Malgré de fortes difficultés à recruter depuis le début de l’année, Wibaie n’en a pas moins accepté de lourdes commandes, tout en sachant pertinemment que le personnel et le matériel manquaient.
Dès janvier, la direction a mis en place des samedis travaillés sur la base du volontariat. Est venu s’y ajouter un management de plus en plus dur, qui a contribué à la dégradation des conditions de travail, entraînant de nombreuse démissions et des pertes de compétences pour l’entreprise. Sa seule réaction, à savoir supprimer le volontariat pour rendre la présence obligatoire les samedis, a été de trop pour les salariés, qui ont opté pour un débrayage spontané.
« C’est vers nous qu’ils se sont tournés afin que nous les aidions à préparer leur cahier de revendications et à le défendre face à la direction », précise Aurélien Paire.
Retour au système du volontariat, prime du samedi à 60 euros, nouvelles augmentations salariales pour compenser l’inflation, amélioration des conditions de travail et embauches : si leurs demandes ne sont pas satisfaites, les salariés ont fait savoir qu’ils étaient prêts à débrayer à nouveau. « Il y a urgence, explique Aurélien Plaire.
A présent, nous perdons des clients et il faut impérativement remonter la pente, sans quoi nous redoutons que l’an prochain, ce soit aux salariés qu’on présente la facture… »