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THALES GROUP : LE BRAS DE FER SUR LES SALAIRES

Le 10 mars, en parallèle des nombreux mouvements dans l’ensemble des sites de Thales Group, une délégation FO de Thales s’est mobilisée dans le quartier d’affaires de La Défense, au siège de l’entreprise, pour exprimer sa colère face aux indécentes propositions de la direction à l’occasion des négociations salariales annuelles. Il s’agit du 7ème jour d’un mouvement entamé fin janvier.

Plutôt habitués au ballet des cadres en costume et cravate, les salariés de La Défense ont vu ce jeudi 10 mars s’y adjoindre le rouge de notre organisation et des métallos FO de Thales venus de toute la France pour manifester contre une politique salariale loin d’être à la hauteur de la situation.

Depuis le 27 janvier, alors que devaient s'ouvrir les négociations annuelles avec la direction du groupe, chaque semaine, les salariés se mobilisent le jeudi pour demander une politique de revalorisation plus ambitieuse de leur rémunération.

 

Alors que le géant du spatial a multiplié les succès commerciaux ces derniers mois et que l'inflation ne cesse de s'accélérer, FO et les autres organisations syndicales estiment qu'il ne s'agit là que d'un "rééquilibrage" juste et nécessaire.

Au vue des exceptionnels résultats du groupe Thales (prise de commande en hausse de 18 %, CA en hausse de 5,3 %, bénéfice en hausse de 32,1 %), l’intersyndicale du groupe a confirmé ses revendications d’au moins 4 % dès janvier pour des augmentations qui doivent être en rapport avec les bénéfices dégagés et permettre une juste répartition des richesses.

A mesure que passaient les semaines, le mécontentement des salariés n’a fait que prendre de l’ampleur, et plus particulièrement chez Thales Alenia Space. « Il y a 60 % d'augmentation des commandes par rapport à ce qui était prévu.

Les salariés répondent présents mais ils ne sont pas récompensés », fustigeait Guilhem Ganivet, élu FO au CSE de Thales Alenia Space à Toulouse, lors d’un « jeudi noir » très suivi par les salariés le 17 février à l’appel de l’intersyndicale. Pas de doute, pour en arriver là, il a fallu trop tirer sur la corde, dans ce fleuron technologique où le dernier conflit social remonte à plus de 10 ans.

« On ne fait pas souvent grève, confirme Catherine Massines, secrétaire du syndicat FO Cannes de Thales Alenia Space. L'entreprise Thales n'a pas été impactée par le Covid et traverse la crise sanitaire sans trou d'air. Les bénéfices sont importants, les dividendes aussi, les carnets de commandes bien remplis, mais les salariés, auxquels on en demande toujours plus, sont fatigués et voient leurs augmentations gelées depuis 18 mois. Ils ont de quoi être en colère ! »

Pour FO, majoritaire chez Thales Alenia Space, la politique salariale doit être le reflet d’une juste répartition des richesses, d’où une revendication à 6,5 % avec un plancher à 120 euros pour tous, avec un rattrapage des 30 mois de non augmentation – et la rétroactivité au mois de janvier2022.

Si la direction a fini par lâcher sur ce dernier point, elle persiste à maintenir un plafond d’augmentation fixé à 3,5 % en masse pour l’année 2022, applicable à partir du 1er avril seulement. Pour les métallos, on est encore loin du compte…

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