Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Actualité syndicale

PSA DOUVRIN : LA TRAHISON

La nouvelle est tombée comme un couperet le 25 février sur les métallos FO de Douvrin : le moteur qui leur était promis sera finalement fabriqué en Hongrie, avec pour conséquence un risque considérable pour la survie de leur site. FO dénonce un procédé inacceptable.

L’encre de la signature de l’accord donnant naissance à Stellantis est à peine sèche que déjà les craintes de notre organisation semblent se confirmer. Le 25 février, les salariés du site de Douvrin, dans le Pas-de-Calais (ex Française de Mécanique) ont appris avec stupeur que le futur moteur essence de nouvelle génération EP GEN III qui devait leur être confié et devait pallier la fin de la fabrication de moteur diesel en 2022 serait finalement confié à l’usine Opel de Szengotthard en Hongrie.

Ne resterait plus à Douvrin qu’un petit 3 cylindres essence/hybride, lui aussi en sursis, et la promesse que la nouvelle usine ACC (le fameux Airbus des batteries), qui va s’implanter partiellement sur le site de Douvrin, viendra compenser la saignée. Car la conception de ces moteurs nouvelle génération devait assurer du travail à 300 salariés, et avec la fin du diesel, au final, près de 800 postes devraient être touchés.

De l’avis général, c’est la survie même du site qui est en jeu. Pour les salariés, le coup est d’autant plus rude qu’on leur avait promis qu’ils produiraient le moteur nouvelle génération en échange de sacrifices, auxquels ils ont consenti.

Nous avons fait des efforts, signé les accords, les salariés n’ont pas d’augmentation pendant trois ans, et tout ça avec la promesse d’avoir le moteur EP Euro 7 grâce à ces efforts, fulmine Fabrice Maciolek, secrétaire du syndicat FO. C’est une véritable trahison ! »

(Ci-dessous) l'interview vidéo de Fabrice Maciolek)

 

Pour notre organisation, alors que l’heure est au Plan de relance, le constat est amer :

L’intérêt financier prévaut encore et toujours sur la logique industrielle et l’emploi, et le groupe délocalise alors même que la direction clamait à toute force que la mise sur orbite de Stellantis ne se traduirait pas par des fermetures d’usine »**, s’indigne le secrétaire fédéral Valentin Rodriguez.

FO demande depuis l’annonce du projet Stellantis que la direction nous informe sur la politique industrielle qu’elle compte déployer concernant la production de nos moteurs thermiques et leurs éléments associés, dans les années à venir, s’inquiète le DSC FO PSA Olivier Lefebvre.

Le futur incertain de cette technologie dans certains pays, les décisions politiques européennes récentes concernant la réduction des gaz à effet de serre, les synergies envisagées par Stellantis nous laissent interrogatifs sur les engagements qui ont été pris lors des Comités Paritaires Stratégiques des années passées. Les questions concernant l'avenir des sites DMB (direction des mécaniques et brut) français sont nombreuses et sans réponse ! » 

Plus largement, un autre motif d’indigestion est le choix de la Hongrie de Victor Orban, un pays où les menées autoritaires vont de pair avec des réformes excessivement libérales. Ainsi, les Hongrois avaient foulé le pavé en 2018 contre une loi aux relents esclavagistes permettant à un employeur de demander à ses salariés jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, soit deux mois de travail, payables trois ans plus tard.

Enfin, il faut aussi rappeler que le groupe PSA a encaissé des subventions publiques conséquentes et s’apprête à verser à ses actionnaires 2,2 milliards d’euros sous forme d’action plus un bonus de 300 millions d’euros…

La Fédération FO de la métallurgie, au travers de son secrétaire général Frédéric Homez, n’a pas attendu pour réagir, tirant le lendemain de l’annonce de la décision la sonnette d’alarme à Bercy pour déclencher une intervention politique dans ce dossier.

 Le plan de relance de l’automobile doit porter ses fruits et la direction centrale de Stellantis doit s’engager, a tonné Frédéric Homez, et apporter des réponses à nos délégués

Retour