Aujourd’hui, alors que l’inflation et les coûts de la vie continuent de mettre les Français à l’épreuve au quotidien, le pouvoir d'achat et la santé se hissent au sommet de leurs préoccupations.
Selon le rapport annuel sur l'état de la France du CESE publié le 23 octobre, près d'un Français sur deux indique avoir des difficultés à subvenir à ses besoins essentiels, tandis que la santé est devenue la première source d’inquiétude. Révélant des préoccupations nettement éloignées des priorités médiatiques, le rapport montre aussi la prévalence du pouvoir d’achat dans les sujets qui angoissent les Français. Dans ce contexte, le dialogue social et le paritarisme constituent des leviers essentiels pour des avancées concrètes.
L’augmentation des prix, conjuguée à un accès inégal aux services de santé, place les salariés dans une situation de vulnérabilité accrue. Les familles, les personnes vivant dans les outre-mer et les zones rurales ressentent plus fortement que jamais les effets de ces inégalités. Il devient impératif de rétablir un équilibre.
Le dialogue social offre un espace et une méthode pour examiner ces réalités de manière concertée, afin d’élaborer des solutions adaptées à chaque secteur de notre économie. Dans la métallurgie, le dialogue social et la négociation collective apportent, au quotidien, des réponses concrètes, par des accords collectifs signés par FO au sein de chaque territoire. Ils permettent de maintenir le pouvoir d’achat en revalorisant notamment les primes d’ancienneté, qui améliorent le salaire réel.
Dans les négociations de branches et d’entreprises, nous portons la voix des salariés en priorisant des thèmes tels que l’augmentation des salaires ou encore la prise en charge des mutuelles santé. Il est essentiel que le dialogue social et la négociation collective ne se limitent pas à des ajustements économiques, mais prennent également en compte la santé et le bien-être des salariés, aujourd’hui menacés par les inégalités d’accès.
A cet effet, l’institution d’un régime de santé et de prévoyance dans la branche grâce à l’entrée en vigueur de notre convention collective en janvier dernier (2023 pour la prévoyance) répond pleinement à ces préoccupations. Quand nombre d’acteurs institutionnels ou syndicaux vocifèrent ou s’érigent en donneurs de leçons, nous agissons avec pragmatisme en apportant de véritables garanties sur tous ces sujets. La politique contractuelle permet de cranter ces garanties pour tous les salariés de la branche, de la TPE aux plus grands groupes.
Le paritarisme, en réunissant travailleurs et employeurs, conserve un rôle central et demeure un modèle qui a prouvé sa capacité à répondre aux besoins réels des salariés tout en permettant aux entreprises de s’adapter. Ce cadre équilibré favorise des discus- sions constructives, axées sur les solutions et prenant en compte les intérêts de chacun. La preuve : alors que le gouvernement projette un moratoire sur la revalorisation des retraites du régime général, les syndicats et le patronat pilotant le régime de retraite complémentaire obligatoire des salariés du privé sont convenus, le 15 octobre, d'augmenter ces retraites à hauteur de 1,6 %.
À l’heure où une grande partie de la population ex prime une défiance croissante vis-à-vis des institutions, le dialogue social, la négociation collective et le paritarisme s’imposent comme les instruments à même de retisser des liens de confiance.
En répondant aux préoccupations concrètes des Français, nous pouvons restaurer la confiance envers les institutions, y compris les organisations syndicales, et démontrer que des solutions justes et équilibrées peuvent émerger de discussions transparentes et paritaires. Notre Fédération réaffirme l’importance du dialogue social et du paritarisme qui font partie de son ADN pour protéger le pouvoir d'achat, garantir un accès égal à la santé et renforcer la solidarité entre tous.