La fermeture de Borg Warner, en Corrèze, est-elle une réalité irréversible, comme le présente la direction du site ? Les métallos FO ne sont pas de cet avis et ils l’ont clairement fait savoir en défilant le 4 juillet dans les rues de la ville.
Près de 1 500 personnes étaient à leurs côtés, témoignage du soutien de la population mais aussi de l’importance de Borg Warner dans l’économie locale d’un département qui ne compte que trois entreprises de plus de 300 salariés.
« Nous allons tout faire pour maintenir le site en activité, avec tous ses emplois", tonne Pascal Cheze, délégué syndical FO.
La direction va devoir s’expliquer sur le volet économique, » prévient-il. L’entreprise, présente à Eyrein, près de Tulle depuis 1995, qui produit des modules de commandes pour boîtes de vitesse pilotées, principalement pour le groupe Volkswagen, pointe un effondrement du volume de commandes pour justifier sa décision. Entre 2017 et 2019, le chiffre d’affaires aurait dévissé de 40 % et les pertes anticipées pour 2020 se monteraient à 6,8 millions d’euros. Face à cette situation, le groupe ne cache même pas qu’il considère les coûts de production en France trop élevés et compte délocaliser l’usine corrézienne en Hongrie. Elle a pourtant bénéficié de généreuses aides publiques, bien souvent attribuées sans aucune contrepartie sur le plan de l’emploi…
Pour notre organisation, l’opération était cependant prévue de longue date. Depuis 2017, la direction a réduit les effectifs de 500 à un peu moins de 400 par le non-remplacement des départs en retraite. FO avait également dénoncé les dangers de la stratégie de monoproduction sur le site et s’était alarmé de voir Borg Warner manquer sciemment le virage des nouvelles énergies en s’acharnant à fabriquer des produits d’anciennes générations, qui ne sont ni électriques ni hybrides. Reste que le site tourne à plein régime, que des heures supplémentaires ont été programmées sur certaines lignes et qu’un passage de 2X8 à 3X8 a même été évoqué. FO dénonce d’ailleurs la pression mise dans les ateliers pour maintenir la production au plus haut. Le CSE extraordinaire du 8 juillet a marqué le démarrage de la procédure d’information-consultation des représentants du personnel, les élus locaux font bloc autour des salariés pour éviter le séisme et se préparent à de nouvelles manifestations.