Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

NON A LA REFORME DE L'ASSURANCE CHOMAGE

Le gouvernement continue ses réformes et la casse de notre modèle social, pourtant essentiel à la paix sociale dans notre pays. C’est pourtant un des marqueurs qui a fait ses preuves et nous a permis de surmonter les différentes crises.

Le 21 novembre, il a présenté aux interlocuteurs sociaux le détail de la réforme de l’assurance chômage qui doit entrer en vigueur au 1er février 2023. L’introduction de la « contracyclicité », qui variera en fonction de la conjoncture économique, va entraîner dans un premier temps, par son principe et ses modalités, une baisse de 25% de la durée d’indemnisation pour tous les nouveaux demandeurs d’emploi.

Les différents gouvernements successifs ont, et ce sans exception, la folie continue de casser le paritarisme pour répondre aux critères économiques et financiers et plaire ainsi à la Commission européenne et au FMI, afin de respecter au mieux les budgets des Etats. Pour FO Métaux, il est anormal de mélanger le budget d’un Etat et les cotisations qui sont versées par les employeurs et les salariés. Bien évidemment, le gouvernement va nous rétorquer que pour l’assurance chômage il n’y a plus de cotisations salariales, ce qui n’est pas totalement faux car, pour mémoire et depuis le 1er janvier 2019, il a supprimé une partie des cotisations salariales. Il savait alors qu’il faudrait bien trouver une solution afin de la faire payer par d’autres, y compris par le budget de l’Etat, pour prendre la main sur des ressources financières intéressantes et pouvant être détournées de leurs objectifs initiaux et de la solidarité collective.

La Commission exécutive confédérale de FO qui s’est réunie le 24 novembre a fermement condamné, à juste titre, le projet de réduction drastique des droits des demandeurs d’emploi reposant sur le postulat révoltant que le système d’assurance chômage serait trop généreux et découragerait la reprise d’emploi. Une fois de plus, les plus précaires vont être fortement impactés par cette mesure, notamment les saisonniers et les seniors.

Ainsi, un demandeur d'emploi de plus de 55 ans pourra perdre jusqu’à 9 mois de droits (sa durée d’indemnisation passant de 36 mois à 27 mois), et un demandeur d'emploi de moins de 53 ans pourra être impacté jusqu’à 6 mois (durée d’indemnisation de 24 mois réduite à 18 mois) !

L’indemnisation actuelle des demandeurs d’emploi pourrait revenir à la normale, au cas où le taux de chômage serait supérieur à 9 %, et elle pourrait aussi être drastiquement à la baisse avec un taux de chômage à 5 %. Si cela n’est pas purement financier, nous n’y comprenons plus rien.

Cette réforme marque l’arrêt définitif du caractère assurantiel de l’assurance chômage et du paritarisme. Toutes les restrictions introduites depuis 2018 à la négociation de la convention d’assurance chômage, cette modulation-réduction des droits étant la dernière en date, faussent la négociation.

FO rappelle que ce n’est pas en réduisant la durée des droits et en appauvrissant les demandeurs d’emploi qu’on résoudra la problématique de pénurie de main-d’œuvre, mais bel et bien en améliorant significativement les conditions de travail des salariés, en augmentant les salaires, ainsi qu’en levant les freins périphériques à l’emploi (logement, transport, emploi du conjoint ou de la conjointe, garde d’enfants, etc.)

Cette réforme est injuste car les salariés ne demandent pas à devenir des demandeurs d’emploi et les entreprises ont souvent tendance à se séparer des séniors.

A ce titre, nous rappelons qu’actuellement, à partir de 59 ans, un dispositif permet aux demandeurs d’emploi de rester indemnisés jusqu’à l’âge de leur départ en retraite à taux plein. Demain, la durée d’indemnisation sera trop courte pour faire le pont entre ces deux dispositifs, et on aura des salariés âgés pauvres dépendant des minimas sociaux.

Si les interlocuteurs sociaux doivent renégocier les règles d’indemnisation chômage au 1er janvier 2024, ils n’auront pas pour autant les mains libres. Pour sa part, notre Confédération envisage plus que fortement, une fois le décret paru, de faire un nouveau recours devant le Conseil d’État.

Dans ce contexte où notre modèle social est mis à mal, où une nouvelle réforme des retraites est annoncée, où la crise inflationniste s’intensifie, portée par l’emballement des prix de l’énergie et de l’alimentation, FO tient à rappeler ses revendications en matière de salaires et de défense des régimes de retraite. FO confirme son exigence que soit abandonné tout projet visant à repousser l’âge légal de départ à la retraite et/ou augmenter le nombre d’annuités de cotisations.

L’heure n’est plus au regret, elle doit être à la préparation d’une mobilisation interprofessionnelle, et ce avec toutes les organisations syndicales, pour défendre notre modèle social et l’avenir des jeunes.

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