Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Au nom de l’écologie, une initiative malvenue

Pour la Fédération FO de la métallurgie, la défense de l’industrie est un combat syndical du quotidien qu’il convient de ne jamais relâcher. Nous veillons au grain car les politiques, au prétexte et au nom de l’environnement, proposent parfois, et en catimini, des projets de loi qui peuvent, si nous ne réagissons pas rapidement, anéantir une partie de nos secteurs industriels en poussant sans y réfléchir les industriels à délocaliser et à détruire les emplois sur notre territoire.

A l’heure de la réindustrialisation et de la relocalisation, ce n’est vraiment pas sérieux. Le dernier exemple en date a été très marquant : les métallos FO du groupe électroménager Seb ont été obligés de manifester le 3 avril à 14 h près de l’Assemblée nationale, après la remise d’une pétition pour la défense de l’industrie et de l’emploi au député Nicolas Thierry, auteur d’une proposition de loi qui menaçait l’entreprise et ses salariés.

Notre Fédération, avec l’aide de l’UD de Paris et de notre Confédération, a obtenu, dans un délai très restreint, le droit de manifester et cela n’a pas été de tout repos car il y a eu de nombreuses interventions afin d’essayer de nous empêcher d’obtenir de la préfecture de Paris l’autorisation de manifester pour faire comprendre aux députés les enjeux, les incohérences et les risques d’un tel projet de loi. En effet, le texte prévoyait, et seulement pour la France, l’interdiction de tout contact des denrées alimentaires avec les fluoropolymères d’ici 2025, les classant abusivement et au mépris de tout fondement scientifique dans la catégorie des substances per- et polyfluoroalkylées. Plus connues sous le nom de PFAS, elles présentent des propriétés chimiques spécifiques, utilisées dans de nombreux domaines industriels et produits de la vie courante. Extrêmement persistantes dans l’environnement, elles sont parfois appelées « produits chimiques éternels ».

Pour notre organisation et l’ensemble des acteurs du secteur électroménager, au premier rang desquels Seb et ses milliers de salariés, il ne fallait absolument pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Non seulement les fluoropolymères sont sûrs pour les consommateurs et l’environnement, et il y a des études pour le démontrer –le groupe Seb s’en est assuré en menant une politique de R&D audacieuse, ambitieuse et axée autour de la question écologique–, mais leur interdiction brutale et dénuée de fondements scientifiques menaçait jusqu’à 15 000 postes en Europe, et pour la France les sites de Rumilly (74) et Tournus (71). FO Métaux a donc dénoncé à juste titre un projet de loi inutile, mal conçu et aux effets non mesurés sur l’emploi et l’industrie, et a demandé son retrait de la « niche » (ordre du jour réservé) écologiste à l’Assemblée nationale.

Après cette manifestation et de nombreuses interventions auprès des élus et groupes parlementaires, nous avons obtenu une première victoire le 4 avril car les députés ont sorti les ustensiles de cuisine du périmètre de la proposition de loi visant à restreindre la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS. L’alinéa concernant ces produits a été purement et simplement supprimé. Tout en veillant à la santé des consommateurs, à la sécurité des salariés, au maintien et au développement des emplois, nous continuerons à défendre âprement notre industrie.

Ajoutons, pour répondre aux chants des sirènes malveillants et à une certaine organisation syndicale qui a soutenu l’alinéa risquant de mettre à mal une partie des emplois, que FO Métaux se préoccupe activement des salariés et entend peser dans les débats concernant l’environnement et la santé des Français. Pour preuve, nous rappelons notre Manifeste pour une industrie verte avec nos revendications publiées lors de l’élection présidentielle de 2022, toujours téléchargeable sur notre site, et qui conserve toute sa pertinence et son actualité. Et pour conclure, aux oiseaux de mauvais augure, nous répliquons qu’ils feraient mieux de revendiquer, comme nous, le rétablissement des CHSCT s’ils se soucient réellement de la santé et la sécurité des salariés dans notre pays !

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