Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

L'HYDROGÈNE, UNE SOLUTION QUI ROULE ?

Selon une étude de l’Hydrogen Council publiée en 2017 en marge de la COP23, 10 à 15 millions de voitures et 500 000 camions pourraient rouler à l’hydrogène dans le monde d’ici à 2030. Le Royaume-Uni a d’ailleurs annoncé en novembre l’arrêt de la vente des moteurs thermiques sur son territoire pour 2030, lui préférant l’électrique et… l’hydrogène. La course à la voiture propre s’intensifie et pour les constructeurs, ne pas mettre tous ses œufs dans le panier électrique revient donc à ne pas insulter l’avenir. Alors que l’approvisionnement en électricité pour l’auto demeure un problème, l’hydrogène offrirait de quoi répondre aux besoins d’une vaste flotte de véhicules, comme des taxis ou des bus, qui ont besoin de couvrir de longues distances. Il constituerait également une solution pertinente, par exemple pour réduire l’impact environnemental du « dernier kilomètre » des marchandises, souvent livrées par camion. L’industrie française se positionne déjà sur ce qui est vu comme un marché en devenir.

RENAULT et PSA, deux stratégies différentes

PSA mise sur l’utilitaire. Après avoir lancé sa nouvelle plateforme eCMP sur ses véhicules particuliers et présenté une gamme complète d’utilitaires électriques à batteries, le groupe prépare son offensive sur le segment de l’hydrogène. PSA prévoit ainsi le lancement d'une flotte de véhicules utilitaires à hydrogène en 2021 pour la clientèle professionnelle. L'équipement des 100 premiers véhicules de cette flotte sera réalisé par Symbio -filiale de Faurecia et Michelin- qui fournira ses systèmes hydrogène standards.

Du côté de Renault, la stratégie est différente : la marque au losange a choisi d’utiliser l’hydrogène comme prolongateur d’autonomie pour ses Kangoo et Master ZE H2, dont le lancement a été annoncé en octobre 2019. Pour Renault, cette technologie va surtout devenir un atout essentiel pour les utilitaires d’un tonnage plus élevé. « Pour des véhicules électriques légers tel que le Kangoo, qui offre une charge utile faible, les batteries sont une bonne solution, soutient Cyrille Lenain, directeur adjoint du programme Kangoo ZE Hydrogen chez Renault, cité par Le Figaro. L’autonomie qu’elles procurent va progresser et leur prix va baisser. Toutefois, le poids de ces batteries ne diminuera pas et, d’ici dix ans, il n’y a pas d’amélioration à attendre.

De ce point de vue, l’hydrogène fournit plus d’énergie au kilo que les batteries, il est donc plus approprié aux gros véhicules utilitaires dotés d’une ou deux tonnes de charge utile. » Afin d’acheminer 1,5 tonne sur 300 km, pas d’autre choix que de recourir à une pile à combustible, semble dire Renault.

Pour autant, le Kangoo sera facturé 48 300 euros H.T…

A ce tarif, pas sûr que les entreprises se ruent sur la nouvelle offre. Il n’empêche, l’automobile y croit. Pour preuve, dans les sports mécaniques, vitrine technologique du secteur, les 24 Heures du Mans ont décidé de promouvoir l’hydrogène en créant, à partir de 2024, une catégorie de véhicules recourant à cette technologie. Il faut cependant mentionner le cas de Toyota, qui était complètement allé sur l’hydrogène, avant de revenir sur l’électrique. 

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