Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

FOM 559 - La navale en rythme de croisière

Pour bien commencer 2017, FO Métaux met un coup de projecteur sur la filière navale. Retrouvez également l'actualité sociale et syndicale de notre organisation dans ce numéro. Bonne année !

L'édito de Frédéric Homez

Notre vœu : des salariés récompensés et motivés

Au nom de la Fédération FO Métaux et de toute l’équipe fédérale, nous vous présentons à l’occasion de cette nouvelle année nos meilleurs vœux pour une belle année 2017. Nous vous souhaitons, ainsi qu’à vos proches, et à celles et ceux qui vous sont chers, beaucoup de joie, de bonheur et une bonne santé.

En cette période de vœux, nous avons une pensée toute particulière pour nos adhérent-e-s, qui font la FOrce de notre syndicat, et aux salarié-e-s qui nous soutiennent, mais également à nos militant-e-s et délégué-e-s qui œuvrent quotidiennement pour un dialogue social constructif. Dans le cadre de la pratique contractuelle, et en fonction des thèmes, ils négocient et obtiennent, malgré un contexte économique difficile, de bons accords.

Parfois, face à l’entêtement de certaines directions, ils sont obligés d’engager un « rapport de forces », le dernier en date étant celui de la tour Eiffel. Notre section syndicale FO Métaux et ses délégués demandaient un réel dialogue social, mais la direction est restée sourde aux demandes des organisations syndicales. A notre grand regret, il aura fallu engager un conflit qui aura duré plus de 5 jours pour qu’elle prenne conscience de la nécessité de négocier et de contractualiser un accord. Au nom de l’emploi, ils ont obtenu des embauches en CDI, des revalorisations salariales, la participation des organisations syndicales au plan contractuel d’investissement, etc.

En 2017, nous allons continuer d’amplifier nos priorités sur l’emploi et les salaires, tout en défendant l’industrie. Ce n’est pas incompatible, car au contraire l’un ne va pas sans l’autre. Nous ne croyons pas au Père Noël, mais puisque nous sommes dans la période des vœux, nous formons le vœu que les patrons, et ce quel que soit le niveau, national, territorial ou d’entreprise, comprennent la nécessité de récompenser et de motiver les salarié-e-s qui contribuent amplement à la richesse des entreprises.

Nous nous devons d’obtenir et d’arracher des accords de salaires revalorisant le pouvoir d’achat des salariés. Au niveau national, comme dans les entreprises, quand nous revendiquons et négocions, nous tenons compte du contexte économique, de la situation des entreprises, du taux de l’inflation, de la revalorisation du plafond de la Sécurité Sociale et de l’évolution du SMIC. Sur ce dernier point, le gouvernement n’aura jamais donné de coup de pouce ; pour preuve, l’annonce du 19 décembre 2016, 0,93 % de hausse, correspond à la simple revalorisation prévue par le mécanisme légal. Même si l’inflation est basse, les augmentations de salaires devront être à la hauteur des enjeux d’un bon dialogue social permettant la paix sociale dans l’intérêt des entreprises et des salariés. C’est aussi une question d’attractivité pour nos secteurs et nos branches.

Les politiques comme les employeurs doivent se rendre à l’évidence, et absolument comprendre que la population en France doit pouvoir vivre dignement en ayant un emploi pour tous, avec un revenu permettant de vivre du fruit de son travail et d’assumer les besoins de sa famille. Pour une partie, ils le savent très bien et se rendent compte que tout le monde ne naît pas avec une cuillère en argent dans la bouche ! Ils sont d’ailleurs parfois concernés lorsque dans leur propre entourage les enfants sont dans la galère et touchent simplement le Smic ou pire le RSA. Dans tous les cas, ce n’est certainement pas la société que nous souhaitons !

Le dossier

La filière navale en rythme de croisière

Peu médiatisée mais pourtant très dynamique, la filière navale française est forte d’un savoir-faire dans la construction des unités les plus complexes à forte valeur ajoutée, portée par plusieurs grands groupes et par un tissu d’un millier de PME. Avec un chiffre d’affaires global de 10,5 milliards d’euros et près de 65 000 emplois industriels, c’est de plus un secteur fortement exportateur : plus de 70 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’exportation dans le nautisme, plus de 80 % dans les paquebots et ferries et 30 % pour les navires militaires. Structurée autour de STX France et DCNS, la filière navale regroupe près de 500 entreprises spécialisées, dont plus de 95 % de PME et ETI, parmi lesquelles des chantiers navals, des coréalisateurs, des équipementiers ainsi que des bureaux d’études et d’ingénierie. La France est en outre leader mondial de la construction de voiliers et quatrième producteur de bateaux à moteur. Focus sur l’action de FO Métaux sur le secteur naval.

Entretien avec Stéphane Martegoute, représentant FO Métaux au CSF navale et CORICAN

Qu’est-ce que le Comité Stratégique de Filière navale ?
Le Comité Stratégique de la Filière navale a été mis en place suite de la création du Conseil National de l’Industrie, tout comme d’autres CSF industriels. Cela fait aussi suite, rappelons-le, à une revendication de la Fédération FO de la Métallurgie auprès des candidats à l’élection présidentielle de 2007 pour la mise en œuvre d’une véritable politique industrielle dans notre pays. Le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN) assure la vice-présidence de ce comité et l’organisation des réunions. Il est composé de personnes représentants les industriels, des représentants des pôles mer Bretagne et PACA, d’associations, de représentants du gouvernement, etc. Il ne faut pas oublier que le CSF contribue aussi à la structuration de la filière Energie Marine Renouvelable en lien avec le Syndicat des Energies Renouvelables avec bon nombre de programmes qui sont autant de possibilités de diversification. Le but initial est pour notre organisation d’animer la politique industrielle de ce secteur dans notre pays en ayant à l’esprit que l’objectif est de développer l’emploi en France

Que fait FO Métaux au sein de ce comité ?
Comme dans beaucoup de comités dans lesquels nous siégeons, nous sommes d’abord présents pour donner notre avis sur les sujets traités. Il est vrai que les aspects techniques relèvent de la compétence de celles et ceux qui les mettent en œuvre, mais notre rôle a été de rappeler, du moins au début, que l’objectif est la création d’emplois sur notre territoire, qu’il est indispensable sur certains sujets de regarder ce qui se fait dans d’autres filières afin d’analyser les éventuelles opportunités de transfert de compétences. Enfin, et c’est tout aussi important, ce comité stratégique n’a aucune compétence sur le domaine social, qui relève des branches professionnelles.

Quelles sont les réalisations et revendications de FO Métaux au sein du CSF ?
Il ne s’agit pas à proprement parler de revendications, mais juste de rappeler ce qui doit être selon nous l’objectif de ce comité. Faire en sorte que l’ensemble des entreprises de ce secteur s’approprient les travaux du CSF et intègrent l’ensemble des groupes de travail. Trop souvent, nous parlons des entreprises allemandes qui « chassent en meute » les contrats de recherche, d’innovation et de constructions de navires. Il nous faut, compte tenu de la concurrence, tout mettre en œuvre afin que notre filière navale française soit reconnue dans le monde pour ses compétences et ses innovations. En ce sens, la structuration de la filière est primordiale, car toutes les entreprises ne sont pas situées à proximité du littoral. De plus, il est pour FO Métaux indispensable de structurer l’aide aux entreprises afin de capter un maximum de budget de recherches, qu’ils soient nationaux ou européens

Peut-on dire que le CSF contribue à établir une politique industrielle pour la filière ?
Bien entendu. Encore faut-il que les entreprises pouvant être concernées soient informées des travaux du CSF et puissent intégrer les différents groupes de travail. Ce doit être l’objectif prioritaire car il existe des entreprises en France qui ont des compétences en la matière mais dont l’activité première n’est pas à ce jour destinée à cette filière. La communication est donc un enjeu majeur et je reste persuadé que les régions, dans le cadre des compétences économiques, doivent être au cœur même de cette communication. Elles ne sont malheureusement pas ou trop peu représentées au sein des CSF. Il est trop dangereux de spécialiser les régions sur une mono activité alors qu’une diversification des activités de celles-ci relève du bon sens, tant en termes de réactivité vis-à-vis d’un retour d’activité qu’au plan des transferts de compétences possibles, que cela soit en formation des salariés ou en connaissance des matériaux et diverses technologies.

Etat des lieux
« Il y a 4 à 5 ans, j’aurais été embarrassé par cette question mais aujourd’hui, j’aurais tendance à dire que les perspectives sont globalement bonnes, quel que soit le secteur, analyse Stéphane Martegoute. Il est vrai que la société STX focalise à elle seule les regards que nous pourrions avoir sur cette filière. Quand STX va mal et s’enrhume, toute la filière tousse. » Heureusement, il n’en est rien, même si le devenir de cette société est au centre des préoccupations. S’agissant de la filière nautique, la reprise d’activité pointe son nez dans certains secteurs comme celui des catamarans de croisière. Certains constructeurs ont leur carnet de commandes plein. Le segment bateau à voile ne connait pas de reprise d’activité aussi forte que celle des catamarans et coté bateaux à moteur, on note une légère baisse de marché. La plupart de ces bateaux (75 % environ) sont destinés à l’export alors que leur fabrication en France (70 %) est en progression, ce qui est pour le moins satisfaisant pour l’emploi. Coté militaire, des constructeurs civils tels que STX, Piriou, Couach, CMN… deviennent des acteurs reconnus sur ce segment en collaboration, pour certains, avec DCNS. Compte tenu des renouvellements nécessaires pour notre marine nationale, il conviendra d’analyser les orientations budgétaires des différents candidats à l’élection présidentielle. S’agissant de l’offshore, le manque de visibilité sur le prix du baril de pétrole ne permet pas une grande sérénité quant au lancement de nouveaux projets. Enfin, s’agissant des Energies Marines Renouvelables, les différentes procédures juridiques freinent le lancement des projets éoliens en mer. Restent les autres activités pour lesquelles il serait bon de communiquer plus largement car il s’agit, à mon sens, d’un secteur industriel majeur et d’avenir. Globalement, la mise en place du CSF et celle du CORICAN adossé au Pôle mer (qu’il soit Bretagne ou PACA) contribuent au développement de cette filière. Certes, cela n’est pas toujours visible au niveau national mais au niveau régional, il y a de nombreuses initiatives prometteuses. Reste à mette en œuvre une communication plus forte et plus visible qu’elle ne l’est aujourd’hui afin d’attirer les jeunes salariés vers les activités de ce secteur

Navale : une question européenne
Une bonne partie des questions intéressant le CSF se traite au niveau européen. Comment s’organise le dialogue social à ce niveau et quel rôle pour FO Métaux ?
Pour FO Métaux, il est clair qu’en matière de politique industrielle, les décisions de la Commission européenne doivent aussi bénéficier au secteur naval, même si les fonds attribués pour les programmes de recherches ne sont pas au niveau de ceux de certains secteurs d’activité. Il n’empêche que le CSF a pris, à juste titre, des décisions permettant d’accompagner les entreprises du secteur naval français pour faciliter la captation de fonds européens de recherche et d’innovation. Les programmes d’aides européens sont tellement complexes qu’ils rebutent certaines entreprises et sur ce point aujourd’hui les acteurs français ne sont pas structurés pour y faire face.
Concernant le dialogue social européen, notre organisation travaille avec les représentants de SEA Europe (European Ships and Maritime Equipment Association), qui est le principal interlocuteur en qualité de représentation des chantiers navals européens. Les discussions sont souvent franches au sein de ce comité. Elles ont abouti à l’élaboration d’une charte visant à rappeler les droits fondamentaux pour les salariés de ce secteur en Europe.
Il est regrettable cependant que certains représentants n’en fassent pas la promotion car cela pourrait atténuer ce que l’on pourrait appeler le dumping social entre chantiers navals.
Bien entendu, compte tenu de l’évolution des technologies, les problématiques de formation des salariés qui doivent évoluer sont à l’ordre du jour. D’ailleurs, au sein du CSF, FO Métaux a contribué à la mise en œuvre de deux filières de formations. Là encore il doit pouvoir exister des synergies entre écoles
Le comité de dialogue social cherche aussi à montrer par différentes actions que ce secteur est attractif pour les jeunes. Cette attractivité reste malheureusement difficile à valoriser bien que la filière française semble remonter la pente. Difficile car pour être attractif, il faut faire rêver, et la situation des chantiers ces dernières années avait plutôt tendance à montrer l’ampleur du sinistre avec réduction d’effectif sur réduction d’effectif. L’actualité industrielle avec cette reprise d’activité, du moins en France, doit forcer l’ensemble des acteurs à valoriser cette filière et ses métiers.

Leadership 2020 : l’Europe au-delà du seul dialogue
Avec SEA Europe, FO Métaux a pu faire un certain nombre de rappels à la Commission européenne, voire à la Banque Européenne d’Investissement. De plus, lors des discussions visant à l’élaboration de l’initiative Leadership 2020, il a été rappelé que les Etats qui n’avaient pas signé les conventions de l’OIT et d’autres qui ne les respectaient pas bien que les ayant signés, voyaient leur part de marché augmenter au détriment des chantiers européens. Cette étude, qui avait été menée par industriALL Global Union, a été reprise par les représentants français de SEA Europe lors des discussions de leadership 2020. Comme quoi des choses sont possibles entre représentants patronaux et salariés !
Cela étant, en février 2013, l'initiative Leadership 2020 a donné lieu à l’adoption de mesures et d’objectifs destinés à consolider les industries maritimes européennes. Ces derniers comprenaient les revendications formulées en novembre 2011, par le Comité sectoriel « Construction navale » d’industriAll Europe à l’égard de la Commission européenne et visant à garantir l’emploi et éviter la désindustrialisation, ainsi qu’à saisir les opportunités qui résultent de la « Green Growth ».
Le message central de Leadership 2020 est le suivant : Une nouvelle stratégie est nécessaire au vu des opportunités et défis qui peuvent résulter de la prospection de nouveaux marchés et du développement de nouvelles technologies pour les industries maritimes européennes. Depuis l’adoption de Leadership 2020, FO Métaux déplore cependant les constats suivants : Le risque que la masse critique en compétences et en savoir-faire technologiques se perde n’a pas pu être écarté ; L’accès aux moyens financiers, cité comme « facteur concurrentiel le plus important pour les commandes de construction navale internationales » ne s'est pas amélioré de façon significative ; Jusqu’à présent, la plupart des propositions formulées dans Leadership 2020 pour le développement de nouveaux instruments politiques en matière d’industrie et d’emploi n’ont pas été saisies. La situation actuelle peut se résumer en une seule phrase : La réalisation des objectifs adoptés à l’unanimité dans Leadership 2020 est gravement compromise ! En effet, dans beaucoup de régions d’Europe, des chantiers navals ont dû cesser leurs activités et/ou licencier des salariés. Entre 2004 et 2014, au moins 15 chantiers navals et 16 000 emplois liés ont disparu en Europe. L’orientation de Leadership 2020 adoptée jusqu’à présent n’a pas permis de freiner les pertes d’emplois. En l’espace de dix ans, les volumes de commandes des chantiers navals européens ont baissé de plus de 37 % sur la base du tonnage.
Dans les années à venir, au lieu de vérifier dans quelle mesure les propositions énumérées dans Leadership 2020 seront mises en œuvre, FO Métaux préfère mettre en évidence les priorités suivantes : Amélioration et mise sur pied d’une structure de financement pour la construction de nouveaux navires ; Amélioration des conditions de travail chez les sous-traitants ; Développement d’une stratégie en matière de politique industrielle maritime, tant au niveau national qu’européen.
« C’est pour cela qu’il est indispensable que la Commission européenne soumette l’orientation actuelle de Leadership 2020 à un examen critique, en collaboration avec les fédérations et les groupes de pression impliqués, afin de lui donner un nouveau cap », conclut Stéphane Martegoute.

La question des salariés détachés
Concernant la directive européenne sur les salariés détachés que souhaite réviser la commission européenne, celle-ci affiche pour objectif de « ne laisser aucune place au dumping social dans l’union européenne ». Il faut savoir que le nombre de travailleurs détachés a augmenté de 46 % entre 2010 et 2014 selon les statistiques de l’Union européenne. « Ces 20 dernières années, le marché unique s’est élargi et les écarts salariaux se sont creusés, ce qui a malheureusement incité les entreprises à recourir au détachement pour tirer profit de ces écarts », reconnait la Commission européenne.
Le secteur de la navale n’est pas exemplaire sur ce sujet. Ainsi, l’étude du journal Le marin qui faisait état de 1 200 ouvriers en sous-traitance venus réparer un navire de la Regent Seven Seas Cruises. La nationalité des ouvriers, logés dans un ferry amarré à la digue du large, n’était pas connue. En avril 2016, deux ferries à quai ont également été utilisés pour loger des travailleurs étrangers. Et tout cela avec l’excuse que les sociétés étrangères sont capables de fournir la réactivité et le personnel qualifié. Alors même s’il est reconnue un manque de formations courtes diplômantes dans les secteurs de la navale, (4 ans pour former un soudeur, 3 ans pour un chef de bord), le coût d’un travailleur étranger détaché reste la raison de leur déplacement en masse dans les entreprises qui les emploient.
Pour Eric Keller, les choses sont claires : « FO demande une révision de la directive existante avec l’application du principe « à travail égal, salaire égal », la limitation de la durée du détachement, la protection des droits collectifs du détaché et la capacité de représentation et négociation collective par les syndicats, puis le renforcement des obligations de responsabilité solidaire du donneur d’ordre. »

Qu’est-ce que le CORICAN?
Le Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation pour la Construction et les Activités Navales (CORICAN) est issu du Grenelle de la Mer. Le CORICAN a été mis en place simultanément au CSF. A la demande de FO Métaux, il est identifié comme un groupe de travail du CSF Naval car, pour notre organisation, il paraît essentiel d’éviter une dilution en la matière et d’avoir une cohérence importante en termes de stratégie industrielle. En ce sens il est co-présidé par le Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE) et le Ministre de l’Économie. Il regroupe, comme le CSF, l’ensemble des représentants de la filière navale française : acteurs publics (Etat, collectivités locales), ONG, syndicats, entreprises… Il est chargé de mettre en œuvre le plan de recherche, de développement et d’innovation pour les activités du secteur, comme par exemple le « Navire du futur », « navire propre, économe, sûr et intelligent » dans 5 domaines de la marine : scientifique, marchande, militaire, pêche et nautisme. Là encore, l’objectif des travaux du CORICAN est de contribuer au développement de l’activité industrielle et donc de l’emploi sur le sol français en prenant en compte les initiatives nationales et les programmes européens.

Le démantèlement, une filière à construire
Lors de l’examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, le Sénat a voté l’obligation, pour les producteurs de bateaux, à compter de janvier 2017, de contribuer ou pourvoir au recyclage et au traitement des déchets qui en sont issus. Au niveau mondial, des réglementations existent pour les futurs navires mais l’enjeu de gestion de navires en fin de vie se situe entre 1 000 et 1 300 navires commerciaux par an, dont les deux tiers sont au pavillon européen.
Autre marché potentiel à ne pas négliger : la navigation de plaisance, qui représente des centaines de milliers d’embarcations inactives ou littéralement abandonnées dans des vasières ou sur le pourtour du littoral. Quelques acteurs ont commencé à se positionner en France sur ce marché, notamment en Bretagne, (à l’instar de la société les Recycleurs Bretons qui a créé une plate-forme spécialisée à Guipavas près de Brest).
Pour autant, il n’existe pas à proprement parler aujourd’hui de filière française de démantèlement de navires qui soit concurrentielle et attractive. La mise en place d’une filière démantèlement, qui pourrait s’inscrire dans la revendication FO Métaux de la mise en place d’un CSF démantèlement et recyclage, dépend de la mobilisation des armateurs privés et des organisations publiques qui ne s’associeront à ces bonnes pratiques de démantèlement qu’à la condition qu’on leur propose une offre industrielle concrète, structurée et sûre, alliant à la fois productivité et sécurité – en termes de protection des travailleurs et de protection de l’environnement. Avec les méthodes classiques de déconstruction, sécurité et productivité sont incompatibles. Dans ces conditions, une telle filière ne pourra exister qu’à condition d’opérer une vraie démarche innovante en investissant massivement dans des procédures et des matériels de grande capacité. En s’inspirant de la filière de fin de vie automobile, une filière française de démantèlement de navires doit pouvoir bénéficier d’innovations techniques pour accroître sa productivité et sa compétitivité, et assoir son positionnement à l’échelle européenne.
Par ailleurs, la Commission européenne s’est récemment saisie de ce dossier et certaines orientations vont dans le bon sens. Cependant, il est tout aussi important, concernant le démantèlement, que cette future directive amène les pays d’Asie à engager les investissements nécessaires dont l’objectif sera d’améliorer les conditions de travail et environnementales.
Au-delà du démantèlement ou de la déconstruction, il paraît indispensable à notre organisation de mettre en œuvre tout le tissu industriel nécessaire au reconditionnement des matières premières récupérées. S’agissant du naval, c’est cette étape qui sera principalement créatrice d’emplois sur notre territoire et permettra de maintenir des matières premières en France.

Les énergies renouvelables, un relais de croissance
Dans un environnement mondial hautement concurrentiel, maintenir la performance de la filière navale passe notamment par un véritable positionnement sur les énergies renouvelables, qui peuvent constituer des opportunités pour l’industrie navale française, notamment en ce qu’elle permettre de limiter les effets de cycle de la monoactivité ; la diversification des activités vers l’offshore et les énergies marines renouvelables (EMR) peut constituer une piste, notamment en conception et réalisation de grandes structures maritimes complexes, mais aussi en construction de navires spécialisés pour poser ces structures et les entretenir. Forte du potentiel de son littoral, la France avait voulu miser sur la création d’une nouvelle filière d’excellence dans ce domaine. Les géants Alstom et Areva avaient créé deux plateformes destinées à croître et à exporter. Malheureusement, la division éolienne d’Alstom est tombée dans l’escarcelle de GE avec les activités énergie. Quant à Areva, il a cédé en septembre 2016 sa participation dans sa filiale Adwen à son partenaire espagnol Gamesa, après que celui-ci eut décidé de fusionner avec l’allemand Siemens. Bilan : l’aventure dans l’éolien aura duré moins de dix ans, les acteurs français ayant déserté le secteur avant de l’avoir réellement investi et l’État n’ayant pas su donner les impulsions nécessaires alors que son soutien était pourtant crucial pour la création d’une véritable filière industrielle.
Souhaitons que, pour une fois, les investissements en France sur ce secteur d’activité avec le soutien de financement public servent au développement de l’emploi en France.

Au plus près des projets
Revendiquer une industrie forte, c’est suivre et soutenir les projets au plus près du terrain, c’est que fait FO Métaux. Dans la région PACA, notre organisation soutient par exemple les projets dans l’éolien de l’entreprise Nénuphar, qui propose des concepts novateurs et porteurs d’emploi. FO Métaux porte également une attention particulière aux chantiers navals de Toulon et de La Ciotat, ainsi que des activités de réparation situées sur Marseille.
Sur l’autre façade maritime française, l’Atlantique, les projets et activités ne manquent pas non plus. Sur Bassens, le démantèlement tient son rang. Il bénéficie d’investissements dans des portiques de grande capacité avec le soutien de l’Etat. Du côté de Bordeaux, on trouve notamment le centre d’essai des hydroliennes fluviales baptisé SEENEOH (Site Expérimental Estuarien National pour l’Essai et l’Optimisation d’Hydroliennes), coordonné par France Energies Marines. La capitale de la Gironde abrite également une importante activité de « refit » (réparation et rénovation) des navires. Toutes les pièces du puzzle de la reprise d’une économie nautique à Bordeaux s’assemblent et notre organisation est là aussi présente et active pour qu’elle se développe et génère des emplois.

Chantiers STX : le fleuron de la navale
Si la réputation et l’excellence des chantiers navales STX, à Saint-Nazaire, sont mondialement connues, la situation du site, elle, est moins rassurante. En mai 2016, le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, majoritaire dans les chantiers navals de Saint-Nazaire, demandait en effet son placement en redressement judiciaire. En effet, le groupe se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande mondiale en berne. Les chantiers de Saint-Nazaire, détenus pour un tiers par l'État français, sont sa seule filiale rentable. STX France, avec ses 2 600 salariés et 5 000 sous-traitants, dispose d'un carnet de commandes très bien rempli, avec quatorze paquebots de croisière à construire d'ici à 2026. Le 11 novembre, les banques créancières du groupe sud-coréen approuvent de justesse le plan de restructuration de sa dette, évitant ainsi sa liquidation. Le site de Saint-Nazaire ne doit pas moins être vendu. Si l’Etat a fait savoir qu’il n’entendait pas augmenter sa participation, il compte cependant utiliser son droit de veto pour peser sur le choix du repreneur.
Au-delà du marché de la croisière, ce dossier revêt des enjeux de souveraineté nationale. Car le repreneur qui met la main sur STX Saint-Nazaire dispose de capacités à fabriquer des très grands navires de guerre. Ce que ne fait plus DCNS depuis 2008, année où sous l'égide de l'État et du ministère de la Défense, STX et DCNS ont conclu "une paix des braves", déjà renouvelée une fois par les deux groupes, après une concurrence effrénée pendant des années pour la construction des très grands navires militaires français. Autant dire que l’évolution du dossier est suivi de près également par notre organisation, qui rappelle l’importance de « préserver les savoir-faire et les compétences de STX et de garantir la pérennité du site et des milliers d’emplois qui y sont rattachés ». Pour les métallos FO, cette situation ne doit d’ailleurs pas occulter d’autres préoccupations, et notamment la question salariale. Le 8 décembre, à l’appel de l’intersyndicale, plusieurs centaines de salariés ont débrayé pour protester contre des NAO au rabais, la direction ayant proposé 0,6%. On est très loin du compte. Avant, c'était le carnet de commandes qui ne permettait pas, selon la direction, d'augmentations salariales. Aujourd'hui, il est rempli pour dix ans, donc on nous dit que c'est la situation et la vente du site qui ne les permettent pas, ce n'est pas acceptable», a déclaré Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO. Les salariés attendaient également avec impatience le nom du repreneur, qui devait être connu le 26 décembre.

Actualité sociale

Handicap et travail : FO veut plus de justice sociale

A l’occasion de la 17ème journée nationale Travail et Handicap organisée par la Confédération FO, les métallos se sont déplacés et ont apporté leur contribution aux débats le 6 décembre. Conduite par le secrétaire fédéral Lionel Bellotti, en charge du dossier handicap à la Fédération, la délégation comprenait notamment Pierre Bridel, référent FO Handicap dans le Nord, qui est intervenu lors des tables-rondes, ainsi que le secrétaire de l'USM du Nord Jean-Paul Delahaie, le secrétaire général du syndicat des métallurgistes FO de la Région Parisienne Denis Bieber et l'ex secrétaire fédérale Marie-Josée Millan.

Malgré de nombreuses déclarations des pouvoirs publics au fil des années, l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap laisse sérieusement à désirer. C’est l’un des nombreux constats qui est ressorti de la 17ème journée nationale Travail et Handicap organisée par FO, et à laquelle participait notre organisation le 6 décembre. Avec près de 64 000 inscriptions chaque année à Pôle Emploi du fait d’inaptitudes au travail (la cause de licenciement de plus de 95 % des cas), le nombre de chômeurs en situation de handicap continue de croître, illustrant les difficultés de l’entrée et du maintien dans le monde du travail de cette population. Alors qu’il faudrait davantage de moyens à consacrer à ce sujet, un autre constat est alarmant : non seulement l’Etat se défausse toujours plus sur l’AGEFIPH et les milieux associatifs, mais en plus les fonds spécifiques pour les salariés handicapés, faute d’être sécurisées, sont de plus en plus souvent « pillés » par les pouvoirs publics pour d’autres affectations budgétaires. Ainsi, la loi de finances 2017 prévoit de prélever 50 millions d'euros sur les réserves de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), normalement destinées aux personnes âgées et handicapées, pour soutenir les politiques d'insertion des départements à destination des bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active), le tout au nom de la « solidarité budgétaire ». Pourtant, comme l’a rappelé Pierre Bridel, référent FO Handicap dans le Nord qui travaille activement avec FO Métaux, « les travailleurs en situation de handicap sont aujourd'hui davantage au chômage que le reste de la population : 18 %, soit près du double de la population active. » Il a par ailleurs poursuivi son intervention à la table-ronde « état des lieux du maintien dans l’emploi » en détaillant le dispositif de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), qui concerne 2,6 millions de salariés.
Au-delà des questions de morale et de justice sociale, les participants ont convenu que le maintien dans l’emploi des salariés en situation de handicap ne prenait toujours pas assez en compte la préservation et la transmission des compétences, des savoir-faire et de l’expérience dont sont détenteurs ces salariés, notant au passage que les plus âgés, habitués à se battre, s’en sortaient mieux que les plus jeunes. « Tout la difficulté reste de faire admettre que le maintien dans l’emploi de ces salariés est une chaîne de responsabilités et de compétences qui repose sur l’ensemble des acteurs de ce dossier, explique Lionel Bellotti : pouvoirs publics, syndicats et entreprises doivent agir de concert. » La journée a été l’occasion de rappeler que l’autonomie des personnes en situation de handicap passe par le travail, lequel est ici à considérer comme un véritable droit. Le handicap est d’ailleurs la deuxième cause de discrimination dans le monde du travail. Les participants ont souligné le rôle essentiel des organisations syndicales, notamment par leur action au sein des CHSCT et sur la GPEC, qui sont autant d’outils de prévention de la discrimination et de sécurisation de parcours. Une société se jugeant à la place qu’elle accorde aux plus faibles, le secrétaire général de la Confédération FO Jean-Claude Mailly a informé les participants que notre organisation comptait demander très prochainement l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle sur le dossier Travail et Handicap.

Actualité syndicale

Saint-Gobain : réunion au sommet

Le réseau syndical mondial de Saint-Gobain s’est réuni les 22 et 23 novembre dans les locaux de notre Fédération sous l'égide d'IndustriALL Global Union. Les responsables FO Métaux des implantations françaises du groupe et leurs homologues de nombreux pays étaient réunis autour des secrétaires fédéraux Paul Ribeiro et Lionel Bellotti pour partager sur leurs problématiques communes et construire leurs actions.

Belgique, Brésil, Colombie, Inde, Pologne, Thaïlande, Espagne, Colombie, Indonésie... et bien sûr France : les participants sont venus des quatre coins du monde pour la coordination du réseau syndical mondial de Saint-Gobain dans les locaux de notre Fédération les 22 et 23 novembre. Accueillie par FO Métaux, la réunion se tenait à l’initiative d'IndustriALL Global Union, représentée par Matthias Hartwich. Outre Paul Ribeiro, secrétaire fédéral responsable de l’international, et Lionel Bellotti, notre organisation était représentée par les métallos FO du groupe que sont Marc Biernat, Lionel Lagrue, Eric Morot, Grégory Preveaux et le secrétaire fédéral FO Chimie Joël Deremetz.
Situation globale du groupe, dialogue social, importance de se coordonner au niveau mondial, objectif de parvenir à des accords-cadres mondiaux, actions et axes de réflexion : les sujets de discussion ne manquaient pas et les participants n'ont eu pas trop de ces deux journées pour en faire le tour. « Nous avons fait le tour d’horizon des activités du groupe au niveau économique, industriel, syndical et social afin d’échanger sur des problématiques communes comme les conditions de travail ou les questions sociales et environnementales, résume Paul Ribeiro. L’ambition est de parvenir à acter des principes directeurs dans l’ensemble du groupe afin d’éviter que la condition globale des salariés ne fassent à la carte en fonction des pays. » Alors qu’il n’existe pas de comité de groupe monde, l’action syndicale permet de poser les premiers jalons du dialogue social au niveau supranational. La direction du groupe a d’ailleurs pris part aux échanges et a pu constater que le réseau syndical mondial Saint-Gobain monte en puissance. Un comité de pilotage a d’ailleurs été mis en place afin de suivre l’avancée de cette démarche d’IndustriALL à laquelle FO Métaux est pleinement associée.

Coordination Valéo : en bonne santé

Au menu des discussions de la coordination Valéo du 19 octobre : les questions de santé. Réunis autour de leur coordinatrice Géraldine Nivon et du secrétaire fédéral Laurent Smolnik, les métallos FO de l’équipementier automobile sont revenus sur les négociations en cours autour des frais de santé. L’occasion pour les nombreux participants d’échanger sur cette question importante pour eux, mais aussi pour leurs familles.

D’ici la fin de l’année, les négociations engagées chez l’équipementier automobile Valéo sur les frais de santé doivent permettre de parvenir à un nouvel accord, suite aux modifications législatives concernant l'évolution du périmètre responsables des contrats collectifs obligatoires pour les frais de santé. Pour les métallos FO, venus nombreux, il était impératif de capter toutes les attentes, dysfonctionnements et propositions d'améliorations des salariés afin de pouvoir défendre au mieux leurs intérêts et ceux de leurs familles. C’était tout l’objet de la coordination Valéo qui s’est tenue le 19 octobre à la Fédération.
Délais de carence sur l’ajout d’ayant droit, accueil téléphonique, qualité des renseignements, frais de dossier, demandes de prise en charge de dossier, évolution des prises en charges des plafonds et plancher de remboursement pour les postes optique et dentaire, etc. Les questions à examiner ne manquaient pas et les remarques des intervenants ont souvent été des plus pointues. Les discussions ont été menées autour d’un objectif clair : obtenir le meilleur niveau de prestation possible tout en maintenant le niveau de cotisation des salariés. « Les négociateurs FO/FO-Cadres ont su prendre en compte les besoins des plus démunis tout en répondant aux attentes du plus grand nombre, a résumé Géraldine Nivon. Et cette coordination, qui s'est déroulée avant la fin de la négociation, a permis aux participants de comprendre les enjeux du sujet et aux négociateurs de recueillir leurs propositions d’amélioration du projet d'accord. » A noter que suite à l’accord, un appel d’offres sera lancé pour le choix d’un nouveau prestataire sur la santé.

Métaux de la Manche : l’heure est à la vigilance

L’Union Locale d’Avranches accueillait le 1er décembre l’assemblée générale des Métaux de la Manche. Les métallos FO se sont retrouvés autour de leur secrétaire Gildas Potey, et en présence du secrétaire fédéral Lionel Bellotti et du secrétaire de l’UD 50 Yann Perrotte pour faire le point sur la situation du département et la place qu’y occupe notre organisation.

Alors que se poursuit le passage de relais entre les secrétaires fédéraux sur les départements, c’est dans la Manche que s’est rendu le secrétaire fédéral Lionel Bellotti pour l’assemblée générale des Métaux du même nom. Après les présentations d’usage avec les délégués syndicaux de la plupart des entreprises du département, les discussions ont rapidement tourné autour des difficultés économiques et industrielles qu’elles rencontrent. Beaucoup de métallos ont fait part de leurs craintes de voir les compétences se perdre du fait du non-remplacement des départs en retraite. Les questions ont été nombreuses sur la flexibilité et la modulation du temps de travail, que de plus en plus de directions demandent, et sur lesquelles les métallos se demandent quelles contreparties exiger. Cette omniprésence de la thématique liée au temps de travail va d’ailleurs bien au-delà du département. Les échanges se sont ensuite fait plus techniques, par exemple sur les congés maladie ou les NAO, qui concernent en ce moment beaucoup d’entreprises.
Lionel Bellotti a incité les délégués syndicaux à la vigilance et à la prudence face aux nombreuses demandes de renégociations émanant des directions, nombreuses en ce moment et certainement liées à l’anticipation des effets de la loi Travail. Il a ensuite abordé la nécessité de recourir à la formation syndicale pour mettre en œuvre plus efficacement le développement de notre organisation, et a particulièrement insisté sur l’impératif mise au point d’une stratégie pour conquérir le 3ème collège. Il a conclu par un point sur les élections TPE, dont les dates ont décalé et qui se tiendront du 30 décembre au 13 janvier et s’est dit ravi de travailler avec une équipe aussi dynamique que celle des Métaux de la Manche.

Coordination Schneider : une feuille de route claire

Les métallos FO du groupe Schneider se sont retrouvés à la Fédération les 28 et 29 novembre pour leur coordination. Rassemblés autour de leur coordinateur Emmanuel Da Cruz et en présence du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie, ils se sont penchés sur l’actualité sociale du groupe et ses enjeux afin de tracer les contours de leur feuille de route pour l’année à venir.

Faire le bilan de l’année 2016 et définir les perspectives pour 2017 : tel était le programme de la coordination FO Schneider qui s’est déroulée les 28 et 29 novembre dans les locaux de la Fédération. Les métallos FO ont ainsi pu se féliciter des embauches externes obtenues sur plusieurs sites industriels du groupe, même si celles-ci demeurent encore bien insuffisantes au regard du nombre de départs de l'entreprise : alors que Schneider comptait en France 20 000 salariés en 2011, les effectifs ont depuis fondu pour arriver à 17 500 salariés. Les échanges entre les délégués syndicaux ont également permis de prendre la mesure des différents enjeux en termes de transformation que la direction du groupe a annoncé pour l’année 2017. Concernant la question salariale, à l'aube du démarrage des négociations NAO 2017 qui débuteront en janvier, les participants ont longuement analysé et débattu autour des différentes interventions du PDG de Schneider pour affiner leur stratégie et leurs revendications.
Parmi les thématiques abordées figuraient aussi les évolutions à venir du fait des nombreuses lois récemment votées. « Nous avons souhaité définir ensemble la feuille de route de notre organisation au niveau FO Groupe pour appréhender au mieux les dossiers à venir, notamment la mise en œuvre en France des différentes mesures de la Loi Travail et de la loi Rebsamen », a résumé Emmanuel Da Cruz. Frédéric Homez a d’ailleurs largement échangé sur ces questions avec les métallos FO après être intervenu sur l'actualité de la Fédération, articulée autour des différentes négociations de la branche. Les travaux de la coordination ont permis de déboucher sur une feuille de route claire et axée sur deux objectifs majeurs : la défense de l'emploi en France et la juste répartition des richesses.

InFOs

Rétrospective 2016 : une année entre action et réflexion

Une année de plus sous le signe de la crise et de ses effets pour un trop grand nombre de métallos. PSE, modération salariale, externalisation, course au profit, austérité… Les maux qui affectent les salariés ne manquent malheureusement pas et notre organisation est sur tous les fronts pour défendre leurs intérêts et revendiquer une véritable politique industrielle en France. Cette année 2016 aura aussi été celle de la très forte mobilisation des salariés derrière notre organisation pour combattre la loi Travail, qui sera imposée dans un déni de démocratie, à grands coups de 49.3. FO aura cependant, par sa détermination, su éviter le pire et faire reculer le gouvernement sur plusieurs points essentiels. Enfin, 2016 aura été une année de rassemblement pour les métallos FO, qui sont venus nombreux au congrès fédéral de La Rochelle. Par leur présence et leur investissement, ils montrent, si besoin était, toute la force et la vitalité de notre organisation, qui continuera d’être nécessaire pour défendre l’industrie et les emplois sur notre territoire.

Janvier
KDI frappé par un 3ème PSE
L’USM des Bouches-du-Rhône et celle de Midi-Pyrénées, deux poids-lourds, font leurs assemblées générales
Nouvelle réunion du groupe digitalisation à la Fédération

Février
Les métallos FO à Bruxelles pour réclamer des mesures contre le dumping chinois (550)
Mobilisations contre le PSE chez Vallourec (550)
Les métaux de Sochaux font le point en terre automobile

Mars
La coordination Schneider réunit près de 180 participants à Angoulême (551)
Plusieurs manifestations contre la loi Travail, avec une forte participation des métallos (551)
FO Métaux participe à la journée de la femme
Conflit gagnant chez TIM

Avril
Les métallos FO d’Airbus group tiennent leur assemblée générale à Mérignac (552)
L’USM de l’Ain change de tête
La mobilisation contre la loi Travail ne faiblit pas (553)

Mai
XXIIè congrès fédéral FO Métaux à la Rochelle avec près de 900 délégués (554)
FO Métaux publie son guide de la digitalisation

Juin
Nouvelles journées de manifestation et mobilisation record contre la loi Travail (555)
FO Métaux signe l’accord national relatif à la mise en œuvre opérationnelle de la négociation de l’évolution du dispositif conventionnel de la métallurgie
Les métallos FO de SNT débrayent pour une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail (555)
FO Métaux participe au 2ème congrès d’IndustriALL European Trade Union à Madrid (555)

Eté
Inquiétudes chez ArcelorMittal Wire France quant à un projet de cession.
Les métallos FO de Sotralentz se battent pour sauver leur site

Septembre
La Journée des USM permet un point sur le développement et sur les élections TPE (556)
Alstom Belfort se bat pour éviter la fermeture
FO Métaux l’accord national du 23 septembre 2016 relatif à l’emploi dans la métallurgie.

Octobre
Assemblée générale Safran à Parigny (557)
FO Métaux participe à la semaine nationale d’information sur les élections TPE
Frédéric Homez conduit la délégation FO Métaux au congrès d’IndustriALL Global Union à Rio de Janeiro (557)

Novembre
FO Métaux une nouvelle fois au chevet du ferroviaire
Les métallos FO de Cameron obtiennent un PSE sans licenciement sec (558)
FO parvient à éviter le pire chez Latécoère

Décembre
FO Métaux participe à la journée nationale handicap (559)
Les métallos FO de Schneider en coordination

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