Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

FOM 548 - Une année de mobilisation et de réflexion

Retrouvez dans ce numéro la rétrospective de l'année 2015, mais aussi toute l'actualité sociale et syndicale de FO Métaux !

L'édito de Frédéric Homez

Emploi : pour des objectifs ambitieux

À l’occasion de cette nouvelle année 2016, nous vous présentons nos meilleurs vœux et nous espérons que vous avez toutes et tous passé de très bonnes fêtes de fin d’année avec vos familles et amis. Malheureusement, cela n’aura pas été le cas pour tout le monde au regard des horribles attentats qui ont frappé notre territoire en 2015, laissant des familles et des amis dans la douleur de proches disparus et absents dans ces moments qui auraient dû être pour eux aussi une période de fête. Nous pensons plus particulièrement à eux et nous partageons cette douleur qui restera à jamais gravée dans leur cœur.

L’affiche centrale du journal, qui présente les vœux, est orientée sur l’emploi et, contrairement à ce que fait une partie du Medef, les principaux thèmes que nous défendons doivent contribuer à favoriser l’emploi et non à peser sur lui. En effet, l’innovation, l’investissement, la qualité, la technologie, la réindustrialisation, la valeur ajoutée, l’usine du futur, la digitalisation, la qualification, la formation ne doivent pas sévir ni servir aux seules fins financières des actionnaires qui oublient les intérêts de celles et ceux qui font ou feront la richesse des entreprises et de notre économie. L’année 2016 sera donc pour notre Fédération celle de l’emploi et nous accentuerons ce thème lors de notre XXIIème congrès fédéral qui se tiendra les 25, 26 et 27 mai à La Rochelle.

Nous avons toujours mené ce combat, notamment avec toutes les actions que nous avons entreprises en faveur de la défense de l’industrie. Il suffit pour cela de se référer à nos différents Livres Blancs. Mais nous avons décidé, dans le cadre de l’une de nos revendications retenues dans l’agenda social de 2015, d’accentuer ce combat. Dès le mois d’octobre 2015, nous avons entamé une négociation sur l’emploi dans la métallurgie. Avant qu’elle ne commence, deux documents nous ont été présentés en séance plénière : le premier par l’UIMM sur le dialogue économique, le deuxième par la Fabrique de l’Industrie sur les allègements de charges liés au coût du travail. Face à cette deuxième présentation, nous avions réagi en indiquant qu’il serait intéressant de respecter l’engagement pris dans la lettre du groupe paritaire des branches de la Métallurgie et de la Chimie transmise aux politiques le 14 décembre 2009, et qui prévoyait de « réfléchir sur la refonte du système d’aides aux entreprises dans un ensemble simple avec des objectifs et des conditionnalités précises ». Au regard de la présentation des deux documents, nous avons démontré à l’UIMM qu’il était difficile de quantifier les réelles créations d’emplois liées aux allègements de charges, ce qui justifiait largement notre opposition au pacte de responsabilité et notre revendication de conditionner le CICE à l’emploi.

Pour revenir à la négociation, deux projets ont été remis, l’un le 16 octobre et l’autre le 20 novembre. Nous avons donné notre accord sur l’objectif qui vise à compiler les accords existants sur ce thème en un seul afin de tenir compte des évolutions législatives et d’en avoir une application plus lisible. Pour nous, le futur accord sur l’emploi doit contenir des objectifs ambitieux avec un pourcentage qui permettra de développer l’emploi dans la métallurgie et l’industrie. Il doit également permettre de créer les outils nécessaires en cas de retournement économique et de crise afin de préserver les emplois et les compétences, comme nous l’avions fait avec l’accord national du 7 mai 2009. Nous avons demandé une photographie des évolutions annuelles des effectifs de la métallurgie et, dans ce cadre, rappelé face au débat continu et stérile des 35 heures qu’un accord avait été signé en 1998 dans la métallurgie.

Nous notons, au vu des évolutions des effectifs, que les années de créations d’emplois ont été 1998, 1999, 2000 et 2001, ce qui était bien lié. Depuis, chaque année, les effectifs de la métallurgie sont en chute, sauf en 2011. Il convient donc d’analyser clairement ces données et de prendre des mesures permettant le développement de l’emploi dans la métallurgie. La prochaine séance de négociation sur l’emploi aura lieu le 28 janvier 2016 et nous continuerons d’appuyer cette priorité que nous nous sommes fixés.

Le dossier

Rétrospective 2015 : une année de mobilisation et de réflexion

Malgré une situation économique qui tarde toujours à s’améliorer, alors que les effets de la crise se font toujours lourdement sentir pour les salariés et pour les entreprises, aggravés par les politiques d’austérité, notre organisation aura été en 2015 sur tous les fronts et a remporté de nombreuses victoires. Politique salariale, plans sociaux, évolutions législatives ou sociales inacceptables : FO Métaux a démontré à de nombreuses reprises sa capacité à mobiliser et à agir pour changer le cours des événements. Les salariés ne s’y sont pas trompés, comme le montre la belle progression de notre organisation lors de nombreuses élections professionnelles. Mais 2015 aura aussi été une année de réflexion et de propositions, notamment via les nombreuses conférences de branches, et de poursuite du développement syndical.

Janvier
-Chez Schaeffler, la question des salaires met le feu aux poudres et conduit les métallos à un mouvement de grève.
-Deprecq Structural (ex SAEP) trouve un repreneur après un long combat mené par FO.
-Les métallos FO de Delphi Diesel se mobilisent pour la survie du site de La Rochelle.
Février
-Le XXIIIème congrès confédéral de FO se tient à Tours du 2 au 6 février, rassemblant près de 3 000 délégués.
-Les métallos FO de PCA Mulhouse sortent vainqueurs des élections professionnelles, faisant de FO la première organisation syndicale du site, mais aussi du groupe.
-Les métallos FO de Stelia Méaulte se retrouvent pour leur assemblée générale, la première depuis qu’Aerolia a changé de nom, le 1er janvier, pour devenir Stelia suite à la fusion entre Aerolia et Sogerma.
Mars
-La conférence de branche sidérurgie, métaux ferreux et non-ferreux, forge-fonderie se déroule à Colmar les 11 et 12 mars.
-Près de 150 élus FO du groupe Schneider remettent une lettre ouverte de notre organisation au Président du territoire France de Schneider Electric.
-Les métallos FO d’Areva préparent leur réponse au plan d’économies annoncé.
-Mécachrome lance sa coordination.
Avril
-Assemblée générale Airbus Group à Toulouse.
-Les métallos participent à la journée de grève interprofessionnelle le 9 avril à l’appel de la Confédération.
-1ère réunion du groupe de travail automobile à la Fédération.
Mai
-La conférence des branches mécanique, métallique, optique et secteurs associés se tient à Lille les 19 et 20 mai.
-Les métallos FO de Seb se mobilisent contre la casse sociale dans leur groupe
-Chez Flender Graffenstaden, grève pour défendre l’accord sur le temps de travail.
Juin
-La conférence de branche automobile se tient à Poissy les 3 et 4 juin.
-Chez Otis, Apave et Cermex, combat sur les salaires
-Lutte contre des PSE injustifiés chez Renault Trucks / Volvo et Nexans.
Eté
-Grève pour les salaires chez FMGC.
-Les métallos de l’Hérault tiennent l’assemblée générale de leur USM.
Septembre
-Journée des USM : retour sur le développement de ces structures de terrain.
-Les métallos d’Areva mobilisent massivement contre les suppressions de postes.
-La Région Parisienne fait sa rentrée avec une salle comble.
Octobre
-Les métallos FO des sociétés du groupe Safran se retrouvent pour leur assemblée générale les 1er et 2 octobre au Muret, près de Toulouse.
-Les métallos FO d’ACC revendiquent des commandes, dont dépend la survie de leur entreprise.
-Alstom : FO reçu au ministère de l’Economie.
-Première coordination commune SCA et SCC.
Novembre
-Les USM de Franche-Comté renforcent leur coordination.
-Sur le reste du territoire se réunissent les USM du Jura, des Deux-Sèvres, les Métaux de la Manche, de Haute-Garonne…
Décembre
-Les métallos de SPIE protestent contre les réorganisations de l’entreprise
-FVM Technologies : inquiétudes sur l’avenir du site.
-Vallourec : face à la tourmente, les salariés font confiance à FO.

Actualité sociale

FVM Technologies : y’a-t-il un pilote dans la fonderie ?

Miné par des années de sous-investissements et une absence de stratégie de la direction, le site FVM Technologies de Villers-la-Montagne est en redressement judiciaire depuis le 1er décembre. Ce jour-là, le secrétaire fédéral Lionel Bellotti était aux côtés des salariés dans le cadre d’une assemblée générale prévue de longue date et continuera de leur apporter l’aide de notre organisation dans leur combat pour la survie.

La réunion qui a rassemblée, le 1er décembre, le secrétaire fédéral Lionel Bellotti, le secrétaire de l’USM54 Laurent Bernard, le secrétaire de l’UL de Longwy Michel Mengin et Jean-Louis Jullien, secrétaire du syndicat FO de FVM Technologies et la secrétaire du CE Jocelyn Pizzirulli avait beau être organisée depuis plusieurs semaines, elle ne s’est pas du tout déroulée comme prévu. En effet, la veille, les métallos étaient conviés à un CE au siège parisien du groupe Arche, qui détient FVM Technologies, pour une annonce brutale : la probable mise en redressement judiciaire du site. Laquelle a d’ailleurs été prononcé le lendemain par le tribunal de commerce de Paris. Les métallos auraient préféré que la procédure se déroule au plus près du terrain, au tribunal de commerce de Briey mais FO, en organisation responsable, a accepté Paris afin que la procédure aille vite et que les salaires non payés et le 13ème mois soient rapidement pris en charge par les organismes compétents.
Si la rapidité des événements a choqué, les salariés n’ont cependant pas été vraiment surpris. Le site ne réalise plus de bénéfices depuis 2012 ni la maintenance des installations, et n’a pas bénéficié d’investissements depuis 2007, malgré les annonces faites par la direction début 2015 ! Résultat : alors que la demande ne cesse d’augmenter sur leur marché, le site peine à suivre et livre trop souvent de la mauvaise qualité, au grand désespoir des salariés, fiers de leurs savoir-faire mais ne disposant pas d’outils leur permettant de les mettre en œuvre. « Dans cette affaire, la logique mise en œuvre est incompréhensible, résume Lionel Bellotti, et l’on voudrait couler l’entreprise que l’on ne s’y prendrait pas autrement… » Néanmoins, notre organisation, majoritaire sur le site, ne compte pas laisser faire. Le 10 décembre, lors d’un CE, elle a fait mandater un expert afin d’obtenir une analyse économique et industrielle fiable de la situation et pouvoir aider, le cas échéant, à monter un dossier de reprise. De leur côté, les métallos FO de FVM ont pris contact avec les responsables politiques locaux, tandis que notre Fédération se tient prête à contacter les responsables nationaux si besoin. « Les salariés veulent que leur site vive, qu’ils puissent exercer leur métier en disposant d’outils à la hauteur de leurs savoir-faire, et ils exigent qu’un véritable dialogue social soit enfin mis en place dans le respect des IRP, explique Lionel Bellotti. Une fois de plus, c’est FO qui se bat à leurs côtés pour la défense de l’emploi et de l’industrie. »

SPIE Communications sous haute tension

Suite à l’appel de FO et d’autres organisations syndicales, les salariés de SPIE Communications se sont mobilisés le 2 décembre devant le siège social à Malakoff et sur plusieurs régions pour dénoncer le malaise social que ressentent les salariés du fait d’une stratégie peu lisible de la direction.

« Suite à l’introduction en bourse en juin dernier, les réorganisations qui impactent les salariés se multiplient », explique le délégué syndical central FO Claude Zanoletti. En effet, SPIE Communications, société de 3 200 salariés, acteur dans l’intégration et l’infogérance de services numériques, enchaîne les réorganisations sans pour autant prendre en considération les salariés. A force de départs non remplacés, de blocage des salaires et de dégradation des conditions de travail, les arrêts maladie explosent et le risque de « burn-out » crève tous les plafonds. C’est ce qu’ont voulu pointer les salariés en se mettant en grève le 2 décembre, aussi bien devant le siège de Malakoff qu’en régions (Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Bretagne, PACA, Aquitaine, Normandie, Pays-de-la-Loire, etc.). Le secrétaire fédéral Eric Keller et le secrétaire général du Syndicat des métallurgistes FO de la Région Parisienne Denis Bieber étaient à leurs côtés pour leur apporter le soutien de notre Fédération. Notre organisation s’est d’ailleurs réjouie de voir toutes les catégories de personnels –cadres, administratifs, techniciens, commerciaux–, participer au mouvement. La dernière réorganisation en date, qui consiste à faire supporter les arbitrages entre les commerciaux et les techniciens directement par les personnes du terrain, a encore aggravé la situation. Les différentes enquêtes CHSCT montrent que les risques psycho-sociaux sont en hausse partout où elle a été mise en place.
Pour FO, la direction de l’entreprise de ne prend pas en compte les impacts sociaux de sa stratégie : « L’entreprise a défini un certain nombre de domaines d’activité stratégiques (services hébergés, datacenters, sécurité, bâtiments intelligents…) à développer, mais la gestion des compétences n’a pas suivi et on se retrouve aujourd’hui avec une montée des licenciements pour incompétence professionnelle », déplore Claude Zanoletti. Autre problème pointé par FO : les économies de charges de personnel pris comme moyen d’optimiser les résultats. « On économise sur les rémunérations variables, les commissionnements, les mutuelles et bien sûr on réduit les effectifs à coups de ruptures conventionnelles (une cinquantaine par an) et de démissions non remplacées (une quarantaine en 2014), a regretté Claude Zanoletti. En résumé, l’entreprise gagne de l’argent et licencie pour gagner encore plus. » Pour FO, tout cela ressemble chaque jour un peu plus à un plan social qui ne dit pas son nom.
FO, qui est le porte-parole de cette intersyndicale, a rappelé lors de cette manifestation les revendications qui ont été déposées pour la réunion prévue le lendemain avec la direction générale. « Les conséquences d’une course aux profits financiers se font désormais ressentir au détriment du respect des salariés de l’entreprise, a déclaré Eric Keller. Le social avant la finance ; c’est l’une des revendications exprimées par notre organisation syndicale. Comme toujours, FO restera vigilant et sera aux côtés des salariés. »

Vallourec : l’urgence du développement

De passage à Paris le 14 décembre pour le CCE de leur société, les métallos FO de Vallourec ont fait une halte à la Fédération afin d’échanger avec le secrétaire fédéral Lionel Bellotti sur les problématiques de leur groupe, en pleine tourmente, mais aussi pour parler de développement syndical.

Le combat se poursuit pour les métallos FO de Vallourec, et il était au cœur des échanges menés ce 14 décembre avec le secrétaire fédéral Lionel Bellotti. Depuis l’annonce, le 28 avril dernier, de résultats catastrophiques au 1er trimestre, assortis de 2 000 suppressions de postes dans le monde, dont 900 en France, ils ont manifesté, revendiqué, rencontré des responsables politiques à plusieurs niveaux –le tout avec l’aide de l’USM du Nord et de notre Fédération– et ont progressé aux élections professionnelles en s’établissant à près de 13 %. Notre organisation a obtenu de l’Etat la mise en place d’un groupe de travail sur le dossier. Mais au fil des réunions, il est apparu que la direction de Vallourec ne jouait pas la transparence sur les conditions de maintien et de développement de l’activité, et que l’Etat (actionnaire à 7 %) n’avait pas pris la juste mesure des enjeux. A l’heure actuelle, les résultats poursuivent leur dégringolade et l’avenir de ce qui fut un fleuron français du tube sans soudure se fait chaque jour plus sombre…
Alors qu’un expert les aide à examiner la situation de l’entreprise et les restructurations en cours au plus près du terrain avec le CHSCT, les métallos FO, une équipe jeune et dynamique, ont profité de leur arrêt à la Fédération pour échanger avec leur secrétaire fédéral. Lionel Bellotti les a assurés du soutien de notre organisation et les a incités à suivre au plus vite les formations fédérales « afin de prendre en main votre destinée et votre combat ». L’objectif étant de peser plus pour être plus audible, il faut en effet se développer en progressant là où FO est implanté et en s’implanter dans le reste du périmètre. Une tâche d’autant plus urgente qu’avec la dégradation continue de la santé de l’entreprise, un nouveau risque apparait, contre lequel les métallos redoutent de devoir se battre : une OPA menée par un prédateur boursier qui achèverait le groupe. Quoi qu’il advienne, FO ne laissera pas faire !

Indesit : préserver les intérêts des salariés

Depuis le rachat d’Indesit par le groupe Whirlpool en août 2014, l’intégration se réalise par étapes mais ne va pas sans heurts et inquiétudes pour les salariés. L’équipe FO d’Indesit est venue à la Fédération le 4 décembre pour faire un point sur le dossier.

Qui dit rachat, dit souvent restructuration. Pour les salariés du groupe électroménager Indesit, racheté en 2014 par le géant Whirlpool, les craintes à cet égard sont nombreuses, d’autant qu’ils ont vu les sites italiens de l’entreprise se faire restructurer à la hache l’été dernier. Ils sont donc venus rencontrer le secrétaire fédéral Eric Keller et le secrétaire général du syndicat des métallurgistes FO de la région parisienne Denis Bieber pour trouver des réponses. Pour l’heure, les préoccupations à ce niveau tournent autour du possible regroupement à La Défense des différentes fonctions supports pour le moment réparties entre Suresnes pour Whirlpool et Croissy-Beaubourg pour Indesit. Pour les salariés de ce site, l’opération se traduirait par une hausse vertigineuse de leur temps de transport, et toute la question est de savoir s’il est possible d’éviter ce changement lourd pour eux de conséquences.
Deux autres dossiers les mobilisent également. Tout d’abord, celui des statuts et rémunérations en vigueur au sein des deux entités. « Une harmonisation va évidemment intervenir, explique Eric Keller, mais il faut préparer le terrain pour qu’elle se fasse par le haut. » L’autre question qui est sur la table, c’est celle de la représentativité, essentielle pour notre organisation. Fort de ses 88 % chez Indesit, FO Métaux entend bien tout mettre en œuvre pour que, lors de l’intégration à Whirlpool, cette confiance témoignée par les salariés d’Indesit soit préservée et que notre représentativité soit sauvegardée. Pour l’équipe syndicale, pas question de baisser les bras : les salariés comptent sur eux.

Actualité syndicale

Métaux de Saint-Nazaire : au service de la syndicalisation

Le syndicat des Métaux de Saint-Nazaire organisait son assemblée générale le 26 novembre. Les métallos de l’agglomération nazairienne se sont retrouvés autour de leur secrétaire Claude Arnau et du secrétaire fédéral Eric Keller pour un retour sur l’action de notre organisation au cœur de ce bassin industriel.

Les métallos FO de Saint-Nazaire étaient venus nombreux à l’assemblée générale de leur syndicat des Métaux le 26 novembre, et leur ordre du jour était chargé. Si la situation industrielle sur le bassin nazairien semble relativement bonne grâce aux deux locomotives que sont Airbus et les chantiers navals STX, aux carnets de commande pérennes pour plusieurs années, elle n’est pas aussi idyllique pour tous, notamment pour les sous-traitants. Une large partie de l’action de l’USM s’est d’ailleurs portée sur ce sujet, en lien avec la coordination FO des sous-traitants Airbus et son secrétaire Fabrice Chassaing, avec lequel une lettre a été écrite aux directions d’Airbus et de Stelia pour dénoncer la politique des revues de contrat et la mise en concurrence permanente qui ne cesse de dégrader la situation sociale de leurs salaries. « Dans ces entreprises, nous faisons face à plus de charges pour moins de personnel, à des recrutements exigeant de plus en plus de compétences pour des salaires au plus près du SMIC, à l’introduction ou au basculement vers des conventions collectives moins favorables aux salariés, et j’en passe, a dénoncé Claude Arnau. Ce n’est plus tolérable ! » A force de pérsévérance, FO est parvenu à rendre productif les échanges avec la direction du groupe et à faire émerger des pistes, comme la création d’une ETI Daher/IDEA permettant notamment sur pôle logistique, où Kune Lagel, sous-traitant rang 1, se contente de faire travailler Daher et IDEA (rang 2), ce qui permettrait à ces 2 sociétés de devenir rang 1 et donc d’avoir des marges plus confortables.
Le rapport d’activité a également montré que le bassin nazairien souffrait de longue date d’un taux de chômage supérieur à celui du département. En cause : le dumping social auquel n’hésite pas à recourir certaines entreprises, notamment STX, où FO est seul à dénoncer cette situation. Là encore, notre organisation est parvenue à obtenir des avancées et des engagements de la part de la direction.
Eric Keller est ensuite intervenu pour un point sur l’actualité nationale de notre organisation, particulièrement chargée cette année. Il a également félicité les militants pour l’important travail de développement syndical accompli.

Schaffler : rester unis

L’assemblée générale du syndicat FO Schaeffler s’est tenue le 13 novembre à Haguenau. Les métallos s’étaient rassemblés autour de leur secrétaire Jean-Charles Ros, et en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, du secrétaire de l’USM du Bas-Rhin Patrick Kammenthaler et de la secrétaire de l’UD67 Christiane Heintz.

Les métallos FO de Schaffler étaient venus nombreux pour l’assemblée générale de leur syndicat le 13 novembre. Il faut dire que sur ce site très syndiqué, le nombre d’adhérents FO continue de progresser et ce, sur tous les collèges. Paul Ribeiro a d’ailleurs félicité l’équipe syndicale pour son bon travail de développement et s’est félicité de voir de nouveaux cadres rejoindre notre organisation. Si la situation économique de l’entreprise est plutôt bonne, les salariés n’échappent pas pour autant au stress et à la pression liés à la forte compétition dans le secteur et à la course à la baisse des coûts qui engendre un climat assez tendu. « Nous devons rester solidaires et ne jamais céder à la division entre salariés, a expliqué Paul Ribeiro. Si nous ne sommes pas unis, notre capacité à défendre les salariés et l’industrie est amoindrie et tout le monde y perd. »
Jean-Charles Ros est revenu sur le bilan de l’année écoulée, notamment sur la grève que FO n’a pas eu d’autre choix que de mener lors des NAO. Et la détermination des métallos a payé puisqu’ils ont été entendus de la direction et ont obtenu satisfaction sur une bonne partie de leurs revendications. Il a appelé à renforcer la coordination de la réflexion et des actions, à occuper le terrain et à ne jamais baisser les bras, soulignant que c’est ainsi que l’on pouvait s’occuper des vrais problèmes et y trouver une solution. Paul Ribeiro est ensuite revenu sur les dossiers d’actualité nationale et a rappelé la méthode FO : « Pragmatiques et réalistes, nos actions s’appuient aussi et avant tout sur nos valeurs et nos convictions. Résister, syndiquer, militer, négocier : continuons d’appliquer cette recette gagnante ! »

Métaux de Toulouse : la croissance continue

Les métallos toulousains avaient rendez-vous le 27 novembre pour le congrès de leur syndicat des métaux autour de leur secrétaire Eric Ziegler, qui passait ce jour-là la main à Gérard Pimbert, et en présence du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Frédéric Homez.

Il y avait foule pour le congrès du syndicat des Métaux de Toulouse et sa région qui s’est tenue le 27 novembre, illustration de la belle croissance qu’a connue la structure depuis son dernier congrès, en 2012. « Nous avions alors 25 sections syndicales et j’ai le plaisir et la fierté de vous annoncer qu’en 2015 nous sommes 71 sections syndicales et implantations ! a résumé Eric Ziegler. Ce formidable résultat d’implantations et de développement, nous le devons à toutes les équipes rattachées au syndicat des Métaux 31, à tous les délégués de terrain que sont les DP, les CE et CHSCT, sans oublier nos nombreux collecteurs qui sont au contact quotidien des salariés et de nos adhérents. » Il a rappelé que c’était là la base du rapport de force, celui par lequel, en étant craint et respecté, il était possible de contraindre le patronat à la négociation concrète et d’apporter du plus aux salariés et à leurs familles. Et s’il n’a pas rejeté le recours à la grève quand la nécessité s’en fait sentir, il a marqué la préférence de notre organisation pour la négociation, soulignant que cela fonctionnait bien là où FO est bien implanté.
Cette force des adhérents qui fait de FO la première organisation syndicale du département ne sert pas que lors des négociations, mais aussi lors des élections, comme le montrent les excellents résultats obtenus dans les entreprises où la présence FO est forte. Eric Ziegler a d’ailleurs rappelé l’importance de convertir la confiance manifestée par les salariés lors des élections en adhésions pour rendre notre organisation encore plus incontournable à tous les niveaux.
Il est ensuite revenu sur la situation économique, constatant que les économies mondiales et européennes restaient fragiles et que, partout, la reprise manquait de vigueur. « Les politiques économiques menées depuis de nombreuses années, et durcies depuis 2010, ont apporté une austérité systématique et nous faisons le constat que ces politiques purement financières sont aujourd’hui en échec. Les exigences européennes, en termes de relations sociales et de négociations collectives, impactent fortement notre pays et touchent tous les salariés ainsi que les retraités », a-t-il analysé. Réforme des retraites, loi Macron, modernisation du dialogue social, pacte de responsabilité, ANI, loi Rebsamen remettant en cause le droit du travail et le droit des travailleurs… il a dénoncé un ensemble de plus en plus intolérable et de plus en plus insupportable avant de citer le dernier rapport de l’OCDE, qui a étudié l’impact social de la crise sur la période 2007-2011 et dont la conclusion est limpide : La crise en France a rendu les riches, plus riches et les pauvres, plus pauvres. Il en a appelé aux métallos : « Il est grand temps que tout cela cesse. » L’ensemble du propos a été largement complété par Frédéric Homez, qui est revenu sur les dossiers nationaux mobilisant notre organisation.
En conclusion, Eric Ziegler a passé la main à Gérard Pimbert à la tête du syndicat des Métaux 31, expliquant que depuis la création de l’USM de Midi-Pyrénées en 2012, dont il est le secrétaire et qui regroupe 8 départements, il avait fait ce choix pour pouvoir se consacrer pleinement à cette responsabilité, ainsi qu’à celle de trésorier de l’UD31. Il a chaleureusement salué et remercié les membres du bureau syndical, l’ensemble des militants et des équipes syndicales du département, sans oublier les anciens et la Fédération pour son soutien à tous les niveaux.

Le nouveau bureau
Le nouveau bureau élu est composé de : Gérard Pimbert (Secrétaire), Patrick Boucher (secrétaire adjoint), Stéphanie Lacambra (trésorière), Bruno Reynes (trésorier adjoint) et Alain Gruarin (archiviste).

USM du Calvados : montée en puissance

Les métallos FO du Calvados se sont retrouvés le 27 novembre dans les locaux de l’UD14, à Caen pour l’assemblée générale de leur USM. Réunis autour de leur secrétaire Stéphane Bigot et en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro et de Loïc Touzé, du bureau de l’UD14, ils ont évoqué de nombreux dossiers, et en particulier celui du développement syndical.

Les métallos étaient venus nombreux pour l’assemblée générale de l’USM du Calvados ce 27 novembre. Alliansys, Cermex, Bosch, Donaldson, Faurecia, KME, PSA, Inteva et bien d’autres : la métallurgie était présente dans toute sa diversité. Ensemble, ils ont beaucoup travaillé au développement de notre organisation. Comme l’a rappelé Stéphane Bigot, l’USM, en concertation et avec l’aide de notre Fédération, est en charge du développement des implantations syndicales du Calvados suivant 2 principaux axes : créer de nouvelles implantations syndicales quel que soit la taille, et soutenir les implantations syndicales existantes afin d’accroitre leur développement. Dans cette optique, pas moins d’une soixantaine d’actions de développement et de soutien ont été menées depuis le début de l’année, avec notamment des réunions de développement et de soutien des implantations, des négociations de protocoles d’accord pré-électoraux dans près de 25 entreprises, des distributions de tracts d’appel à candidature et de propagande électorales…
Stéphane a d’ailleurs remercié les militants qui ont participé aux réunions de négociation des protocoles pré-électoraux, mais aussi aux distributions de tracts électoraux, que l’UD a aidé à réaliser… Tout ce travail a permis d’accueillir de nouveaux militants et de créer 4 nouvelles implantations en 2015, tout en laissant de nombreuses perspectives pour 2016, notamment dans les services de l’automobile.
Les participants ont ensuite évoqué les négociations salariales 2015 des TEGA sur la Basse-Normandie, ainsi que les nombreuses réunions avec l’UIMM sur des sujets tels que la Charte Automobile Basse Normandie, notamment concernant les actions de formations en cours dans les entreprises, ainsi que la création de l’UIMM régionale Normandie. Les métallos ont ensuite fait un tour de table sur leurs implantations.
En fin, après avoir rappelé le rôle et le fonctionnement de la Fédération et ses fonctions au sein de notre organisation, Paul Ribeiro est revenu les conséquences négatives de l’accord retraite complémentaire –que FO a refusé de signer– en rappelant que l’objectif du patronat est de faire reculer l’âge de départ à la retraite des salariés. Il a également réaffirmé l’attachement de notre organisation au paritarisme et aux négociations collectives.

USM de Haute-Savoie : FO prend de l’altitude

L’USM de Haute-Savoie a tenu son assemblée générale le 3 décembre à Annecy. Les métallos FO se sont retrouvés autour de leur secrétaire Yasmina Zairi, et en présence du secrétaire fédéral Jean-Yves Sabot et du secrétaire de l’UD74 Stéphane Renaud pour un point sur l’activité de la structure.

Si les métallos FO n’étaient pas aussi nombreux que d’habitude lors de l’assemblée générale de leur USM, le 3 décembre, c’est parce que l’actualité sociale en mobilisait une grande partie dans leurs entreprises, et en particulier chez Tefal, l’une des plus belles implantations de FO en Haute-Savoie. Cela n’a pas empêché Yasmina Zairi, devenue secrétaire de l’USM il y a quelques mois, de faire un point complet sur l’activité de la structure et de saluer l’implication des militants et des militantes –de plus en plus nombreuses– dans la redynamisation de l’USM. La réunion a montré que l’équipe syndicale et les métallos sont parfaitement conscients des enjeux du développement syndical, de la nécessité d’aller au contact de tous les salariés et de toutes les entreprises sans se laisser impressionner ou freiner par la physionomie particulière du département. Ensemble, ils ont d’ailleurs pu constater que le syndicalisme réformiste a d’ores et déjà marqué des points et que des équipes syndicales FO se créent, renforçant le maillage du terrain par notre organisation.
Jean-Yves Sabot a salué et encouragé ces efforts : « Si les montagnes et vallées de Haute-Savoie peuvent sembler au départ difficiles à aborder, n’oublions pas qu’en termes de représentativité il suffit de conquérir 87 voix pour faire 1 %. » Cette progression à petit pas, qui a déjà réussi à notre organisation dans de nombreux territoires, qui met l’accent sur l’humain, sait faire preuve de réalisme et de pragmatisme, est au cœur de la stratégie de l’USM, qui travaille par ailleurs en symbiose avec l’UD74 pour faire grandir FO.

Groupe FO Jeunes : l’avenir de FO

Le 3 décembre, le groupe FO Jeunes s’est réuni à la Bourse du Travail pour une journée d’échanges sur une thématique centrale pour notre organisation : la syndicalisation, version jeunes. La méthode ? Le partage des bonnes pratiques pour favoriser l’émulation. La déléguée fédérale Elisa Noyer y représentait FO Métaux.

Ils étaient près de 150 représentants syndicaux FO, venus de toutes les UD et Fédérations FO, à s’être retrouvés le 3 décembre pour une journée d’échanges sur les outils de syndicalisation des jeunes, les pratiques en la matière, les défis à relever et les solutions pour y parvenir. D’emblée, il est apparu qu’il existait autant de réponses que d’entreprises, de secteurs et de situations professionnelles. Les témoignages, qui reprenaient différents exemples de campagne et d’initiatives, l’ont néanmoins bien montré : les militants ne manquent ni d’énergie ni d’imagination pour s’adresser aux jeunes. Tous sont cependant tombés d’accord pour considérer que ce sont avant tout les discussions et contacts réguliers avec les jeunes embauchés qui font la différence. En effet, elles constituent autant d’occasions de faire tomber les préjugés et de faire tomber les idées reçues sur FO et sur le syndicalisme, notamment en valorisant les actions et les réussites de notre organisation dans la défense de l’emploi et des salariés. Certes, des freins à la syndicalisation subsistent, comme le faible niveau des salaires à l’embauche. Mais parvenir à faire des jeunes des sympathisants n’en reste pas moins un premier pas qu’il faut vite transformer pour venir sur la voie de l’adhésion et du militantisme.
Les discussions ont également porté sur la question de la transmission et de la pérennité du syndicalisme réformiste. Si les militants ont conscience de l’indispensable transmission de la culture syndicale et des compétences acquises par leurs aînés, ils ont fait remarquer que ces derniers pouvaient aussi apprendre d’une jeune génération à l’aise avec les nouveaux codes de la communication, mais aussi plus en phase avec les conditions d’existence et les ressorts de mobilisation de la jeunesse. La journée a également permis de présenter aux participants la nouvelle gamme de supports de communication mis au point par la Confédération et de poser les bases d’un véritable réseau au service de la syndicalisation des jeunes. « Les échanges réguliers autour de nos pratiques vont créer une émulation, a résumé Elisa Noyer. En mutualisant nos expériences, nous agirons plus efficacement pour le rajeunissement de notre organisation. » La conclusion de la journée est revenue à Jean-Claude Mailly : « L’avenir de FO, c’est vous ! »

Renault Sandouville : rester n°1

Le 4 décembre était une journée pas comme les autres pour les métallos FO et les salariés de l’usine Renault de Sandouville : une délégation FO composée du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Frédéric Homez, des secrétaires fédéraux Jean-Yves Sabot et Laurent Smolnik (par ailleurs délégué syndical central FO de Renault), de l’administrateur salariée FO Mariette Rih et du DSC adjoint Brahim Hachouche sont venus à leur rencontre.

Voilà déjà plusieurs mois que l’équipe fédérale comptait se rendre sur le site Renault de Sandouville, et le 4 décembre elle a enfin pu le faire. Sandouville, c’est un site qui revient de loin. Au plus fort de la crise automobile, alors que le groupe envisageait de fermer un ou plusieurs établissements, notre organisation s’était battue et avait permis d’éviter le pire. Pour Sandouville, cela s’était traduit par, entre 2013 et 2014, le passage du véhicule particulier haut de gamme, attribué à Douai, aux véhicules utilitaires sur une nouvelle ligne. Des réticences et doutes du début, il ne reste aujourd’hui plus rien. Les salariés ont bien vu que l’opération marchait, avec une qualité et une productivité en hausse, et une activité supérieure de 17 % aux prévisions. Rien d’étonnant donc à ce que FO, dont le rôle a été central dans ce sauvetage, soit l’organisation majoritaire sur le site.
Le travail de l’équipe syndicale FO emmenée par Vincent Lefrançois a été considérable et très efficace. Les métallos, qui entendent bien rester n°1 afin de défendre l’industrie et les emplois, ont d’ailleurs exprimé de fortes attentes en matière de formation syndicale pour y parvenir. « La Fédération répondra à ces demandes dans le cadre d’une offre de formation rénovée et améliorée afin de répondre aux besoins des militants et aux contingences légales », a assuré Jean-Yves Sabot. La délégation FO a également rencontré la direction du site et Frédéric Homez, s’il a pu constater l’existence d’un dialogue social –qui peut toujours gagner en efficacité–, n’en a pas moins souligné les valeurs de notre organisation et la nécessité de rester constructifs pour parvenir à des accords gagnant-gagnant.

Coordination Koné : défendre l’emploi

Les métallos FO de l’ascensoriste Koné étaient venus nombreux à la Fédération le 9 décembre pour leur coordination. Ils sont retrouvés autour de leur délégué syndical central Cédric Zielinski et du secrétaire fédéral Eric Keller pour préparer les NAO et faire le point sur la situation économique du secteur.

Incontournable dans de nombreux secteurs, notre organisation l’est notamment dans celui des ascenseurs. Pour s’en convaincre, il suffisait de voir le nombre de délégués présents lors de la coordination Koné le 9 décembre : ils étaient près d’une trentaine, illustrant bien la force de FO chez l’ascensoriste. Ce poids, les métallos comptent bien le mettre à profit lors des futures NAO, pour lesquelles ils ont commencé à bâtir leur cahier de revendications. Ils savent d’ailleurs qu’il leur faudra faire preuve de détermination pour aboutir, car la situation est en train de changer dans leur entreprise. En effet, si la nouvelle direction prend beaucoup de décisions, elle semble avoir plus de mal à en informer les salariés, et les métallos FO sentent bien que la qualité de dialogue social qu’ils ont contribué à mettre en place est vacillante.
Ensuite, l’activité de l’entreprise tend à se réduire mécaniquement, conséquence de la loi SAE que notre organisation avait anticipé et sur laquelle elle a alerté depuis longtemps, notamment les ministères concernés. Certes, l’entreprise a su anticiper la chute de l’activité rénovation et préserver les emplois via la GPEC et le recours à la formation professionnelle. Mais il n’est pas sûr que cela sera suffisant et beaucoup craignent que d’autres outils, plus destructeurs en termes d’emploi, ne soient finalement utilisés…

ASF - AGFF Un peu d’histoire !

Rappelons-nous … le 26 mars 1983 était votée la 82ème promesse du candidat à la présidence, à savoir : la possibilité de liquider sa retraite à 60 au lieu de 65 ans ! Celle-ci applicable le 1er avril … 1983.
Pour le régime général de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) cela ne posait théoriquement pas de problème… Il n’en était pas de même pour les caisses complémentaires ARRCO et AGIRC qui, elles, ne « pouvaient » pas financer 5 ans plus tôt, les retraites complémentaires à taux plein… Il fut donc mis en place, en avril 1983 (dans la douleur), un dispositif appelé : l’ASF, l’Association pour la gestion de la Structure Financière, financé par des cotisations spécifiques salariés et employeurs. L’accord n’était pas pérennisé, et à chaque échéance annuelle ou bisannuelle, les négociations étaient source de chantage de la part du CNPF. Son président (1997 à 2005), M. Ernest-Antoine Seillière, menaçait de supprimer le dispositif, ce qu’il fit au premier trimestre 2001.
Celui-ci fut rétabli face aux protestations d’ampleur qui s’ensuivirent.
A la suite de ces évènements, en février 2001, une nouvelle structure sensiblement identique a été mise en place : l’AGFF, Association pour la Gestion du Fond de Financement de l’AGIRC et de l’ARRCO. Sous la nouvelle présidence du MEDEF (2005-2013), les renégociations qui s’ensuivirent furent plus « calmes » mais toujours avec l’arrière-pensée de supprimer ce dispositif.
Le dernier accord signé en 2011 durera sept ans et demie, du jamais vu ! Il arrivera à échéance en décembre 2018.
A l’horizon de cette échéance, le MEDEF fait pression sur les organisations syndicales pour rappeler que l’AGFF n’est pas acquis « ad vitam æternam » … Le patronat voulait réduire les « dépenses » en voulant instaurer un abattement dégressif sur les retraites complémentaires entre 62 et 67 ans ce qui a amené? un durcissement de la négociation. Il nous faut rappeler que la retraite complémentaire ARRCO, c’est environ 1/3 de la pension totale de retraite pour les non cadres, et pour les cadres avec l’AGIRC environ les 2/3 de la pension totale… Cela met en évidence l’enjeu des futures négociations...

La commission des retraités du syndicat des métaux de la Région Parisienne, Paris, Octobre 2015.

InFOs

L’ingénierie mécanique tient sa conférence mondiale

Les 23 et 24 novembre, Berne accueillait la conférence mondiale de l’ingénierie mécanique, organisée par IndustriALL Global Union. Le secrétaire fédéral Paul Ribeiro et Jean-Luc Strub (FO Schaeffler) représentaient FO Métaux lors de ce rendez-vous au programme chargé.

Présente dans tous les domaines de l’industrie, l’ingénierie mécanique tenait une réunion au sommet à Berne les 23 et 24 novembre sous l’égide d’IndustriALL Global Union. Brésil, Chine, Autriche, Russie, Vietnam, Inde, Allemagne, Etats-Unis… : l’événement a rassemblé des représentants syndicaux du monde entier. Ensemble, ils ont échangé et réfléchi sur le marché du travail, l’évolution du secteur, la question des conditions de travail, ces différents éléments se trouvant souvent liés au sein d’accords-cadres mondiaux. Ces accords, dont plusieurs exemples ont montré la pertinence et l’efficacité, consacrent l’engagement de groupes multinationaux avec IndustriALL afin de garantir des principes fondamentaux tels que la liberté syndicale, le refus du travail des enfants ou encore le droit à la négociation collective, et les participants se sont accordés sur la nécessité de les développer.
Parmi les autres sujets abordés : le développement syndical, que FO connaît bien, la question environnementale avec la COP21, qui a permis de réaffirmer la nécessaire pérennisation de l’industrie et son évolution vers un modèle durable, mais aussi le dossier de la digitalisation. Les résultats d’une enquête menée dans le secteur mécanique sur les conséquences de la digitalisation ont montré qu’en l’état actuel, elle n’apporte que très peu. L’étude a cependant souligné qu’il fallait anticiper, évaluer et préparer cette inéluctable évolution, qui reste un enjeu pour les salariés et les pour les organisations syndicales. Enfin, un plan d’action que notre organisation a qualifié de « réaliste et prêt à être mis en place » a été approuvé. Il prévoit notamment de créer et renforcer les réseaux syndicaux mondiaux, de combattre le travail précaire, de faire avancer l’égalité homme/femme et d’intégrer toujours plus les enjeux du développement durable. « Comme toujours, nous avons tenu notre place et partagé notre expertise, fidèle à nos engagements », résume Paul Ribeiro.

IndustriALL Europe : bientôt le congrès

Les secrétaires fédéraux Paul Ribeiro et Brigitte Capelle se sont rendus à Bruxelles les 2 et 3 décembre pour le comité exécutif d’IndustriALL European Trade Union. Objectif : tenir le rythme dans la préparation du congrès de l’organisation, qui se tiendra à Madrid en juin prochain.

Pour les métallos européens, le compte à rebours avec le congrès a commencé. Début décembre, à Bruxelles, ils se sont retrouvés pour faire la synthèse des différents comités politiques d’IndustriALL European Trade Union et arrêter des positions sur de nombreux sujets. Après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, la solidarité européenne s’est exprimée et le terrorisme a fait l’objet d’une résolution. Puis les sujets se sont succédés, et notre organisation a fait valoir ses vues sur nombre d’entre eux. Le comité exécutif a notamment pris position sur les Conseils nationaux de compétitivité, dont la Communauté européenne demande la mise en place, considérant qu’il s’agit là de « la mauvaise question, qui limite comme toujours la compétitivité au coût du travail et veut imposer aux syndicats ce qu’ils peuvent ou non faire dans la négociation collective, résume Paul Ribeiro. Pour IndustriALL et pour FO, c’est inacceptable car cela menace la capacité des salariés à s’organiser pour se défendre ! » Sur la question des normes de pollution des véhicules individuels, la position arrêtée reconnaît qu’elles incitent à l’innovation et que de nouveaux objectifs sont acceptables si le progrès ne se fait pas au prix de l’emploi industriel. Concernant la digitalisation et son omniprésence croissante, IndustriALL a considéré qu’il fallait agir pour la prise en compte de la dimension sociale de cette mutation qui va bien au-delà de la sphère industrielle.
La veille, les membres de la région Sud-Ouest d’IndustriALL Europe (France, Espagne, Portugal) se sont réunis et se sont mis d’accord quant à leurs positions sur les évolutions de structure d’IndustriALL, se satisfaisant que les positions défendues par FO depuis le congrès fondateur de 2012, à savoir que chaque organisation membre devait avoir voix au comité exécutif, aient été prises en compte. Paul Ribeiro participe d’ailleurs, pour FO, au comité de motion et de résolution. « FO fait et fera en sorte que toutes les sensibilités puissent s’exprimer et continuera de travailler étroitement avec celles et ceux dont nous partageons les valeurs. »

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