Les métallos de la branche se sont retrouvés à Feytiat les 8 et 9 octobre pour une conférence de branche électrique, électronique, nucléaire et secteurs rattachés aussi riche d’échanges que fraternelle, et qui a bien illustré la vitalité de notre organisation dans ce secteur. Retrouvez également dans ce numéro l'actualité sociale et syndicale de notre Fédération.
L'édito de Frédéric Homez
Deux vrais accords au plus près de la réalité
Dans notre édito du mois précédent, nous abordions les revendications absurdes du Medef. Dans le secteur de la Métallurgie, nous restons heureusement dans la réalité. Pour preuve, le 21 octobre nous avons négocié et conclu deux accords conformes à notre ADN, c’est-à-dire la pratique contractuelle et conventionnelle. Ces deux accords portent sur la formation professionnelle et sur le développement de l’alternance. Pour les salariés, ils sont importants. Le premier, parce qu’il concerne leur formation et leur déroulement de carrière ; le second, dans le cadre de l’emploi et des embauches pour les jeunes en contrat d’alternance, car la branche de la Métallurgie se fixe des objectifs ambitieux en faveur de l’insertion des jeunes dans le monde du travail, avec, en finalité, des contrats à durée indéterminée (CDI).
Sur l’accord concernant la formation professionnelle, après trois groupes techniques paritaires tenus depuis le mois de mai 2014 et quatre séances de négociation depuis juillet, nous sommes parvenus à un texte qui apporte des garanties aux salariés. Il met en œuvre l’accord interprofessionnel du 14 décembre 2013 signé par FO et reprend notre accord du 1er juillet 2011 qui avait rassemblé l’ensemble des textes de la branche portant sur ce sujet. L’accord du 21 octobre l’actualise en intégrant de nouvelles dispositions, à savoir : le compte personnel de formation (CPF) ; les entretiens professionnels tous les deux et six ans ; les adaptations des dispositions de professionnalisation et d’alternance ; enfin les nouvelles modalités de financement de la formation professionnelle. Le compte personnel de formation (CPF) remplacera le droit individuel à la formation (DIF) dès le 1er janvier 2015 avec un droit en nombre d’heures acquises au fil des années plus important que dans le DIF : 150 heures au lieu de 120, et de surcroît une action de formation obligatoirement qualifiante.
Sur l’accord concernant le développement de l’alternance, après deux séances de négociation nous sommes également parvenus à un texte qui prévoit de nouveaux objectifs quantitatifs et qualitatifs dans la branche. Il rappelle l’action constante de celle-ci en la matière, avec en particulier l’accord du 7 mai 2009 relatif à des mesures urgentes pour l’emploi prévoyant à l’époque un maintien du nombre des contrats en alternance à 35 000 ; la déclaration paritaire en faveur de l’emploi des jeunes du 29 mars 2011, avec un objectif de 40 000 contrats fin 2012 ; l’accord national du 1er juillet 2011 revalorisant la rémunération minimale des alternants pour améliorer l’attractivité de la branche ; enfin l’accord sur le contrat de génération du 12 juillet 2013 maintenant l’objectif de 40 000 contrats par an à l’horizon 2016.
L’accord du 21 octobre revoit ces objectifs à la hausse, à 46 000 alternants par an au 31 décembre 2020 (soit 11 000 de plus qu’en 2009), avec des échéances intermédiaires à 42 000 à fin 2016 et 44 000 à fin 2018. Il reprend aussi le diagnostic de branche sur l’alternance avec les constats suivants : fin 2013, 40 530 contrats en alternance ; un faible taux de rupture anticipée des contrats à 5 % ; un haut niveau de réussite aux examens à 85 % ; une insertion dans l’emploi six mois après la formation de 80 % des apprentis et de 85 % des contrats de professionnalisation. L’accord maintient ces objectifs qualitatifs et en ajoute deux nouveaux : la progression du taux d’emploi en CDI à l’issue de la formation d’environ 60 % à 65 % ; un objectif de 10 %, contre 6 % actuellement, de femmes apprenties présentes dans les CFAI fin 2020. FO Métaux se félicite de cette nouvelle étape dans la politique ambitieuse de la branche en matière d’alternance.
Nos deux accords s’inscrivent donc naturellement dans l’action de FO Métaux, qui, depuis plus de 60 ans, défend l’industrie et l’emploi par la négociation et la conclusion d’accords et de conventions collectives.
L'événement
Conférence nationale des industries électriques, électroniques, nucléaires et secteurs rattachés : Le dynamisme FO
Près de 180 responsables syndicaux FO des industries électriques, électroniques, nucléaires et secteurs rattachés se sont retrouvés à Feytiat (Haute-Vienne) les 8 et 9 octobre pour leur conférence de branche. Rassemblés autour de leur secrétaire fédéral Eric Keller et en présence d’une partie de l’équipe fédérale emmenée par le secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Frédéric Homez, ils ont pu mener de fructueux échanges sur la situation de leur secteur et de leurs entreprises, ainsi que sur les actions de notre organisation.
Frédéric Homez : « Nous devons innover »
Lors de son intervention, le secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Frédéric Homez a félicité les métallos pour leurs interventions et pour la qualité du travail syndical accompli au sein de leurs implantations, qui contribue au dynamisme de la branche. Il est ensuite largement revenu sur la mauvaise situation économique que connaît notre pays et ses conséquences, ainsi que sur les décisions des pouvoirs publics, qui n’améliorent en rien la situation, dénonçant « une succession de mauvais choix, d’échecs et de parades qui ne marchent pas. » Pendant ce temps, a-t-il rappelé, le patronat en profite pour d’une part appeler les syndicats à la modération et, d’autre part, pousser ses propres revendications, souvent jusqu’à l’absurde. Répondant point par point au Medef, il a pointé le détournement du dispositif du CICE de son objectif et le mauvais tour joué par le Premier ministre lors de la Conférence sociale, avant de se concentrer sur le Pacte de responsabilité.
« Aider les entreprises, FO n’est pas contre, mais pas n’importe comment, a tonné Frédéric Homez. En l’occurrence, il n’y a aucune contrepartie à ce Pacte, dont le financement reste flou, quand il n’est pas question de le faire sur le dos de la politique familiale, ce qui est inacceptable ! » Il est d’ailleurs revenu sur sa participation à un bilan sur les négociations collectives et le Pacte de responsabilité qui s’est tenue le 10 septembre au ministre du Travail, et au cours de laquelle il a pu rétablir certaines vérités, notamment le fait qu’il n’y a aucun accord dans la métallurgie sur ce Pacte qui n’est que poudre aux yeux, mais seulement une méthode de travail. « Au mieux, ce Pacte permettra le maintien de l’emploi mais aucune création, ce qui est insuffisant », a-t-il expliqué.
Face à une situation que les salariés ne supportent plus, il a souligné la nécessité de réagir et de poursuivre nos actions. Le soutien aux 34 plans industriels, la revendication d’une véritable banque industrielle ou encore le combat permanent pour la représentativité constituent autant de moyens d’agir et de réagir. Pour aller plus loin, il faut continuer de progresser au plan électoral. « Depuis sa création, notre Fédération n’a cessé de grandir, que ce soit en termes d’implantations ou en nombre de militants, s’est-il réjoui. Pour continuer, nous devons innover et faire savoir à tous que pour la défense de l’industrie et de l’emploi, il n’y a que FO qui vaille ! »
Eric Keller : « FO reste incontournable »
Le secrétaire fédéral Eric Keller a présenté lors de son intervention le rapport de branche et remercié les délégués d’être venus si nombreux, témoignant de la vitalité du secteur. Au cours des quatre années qui viennent de s’écouler, l’actualité de l’industrie a été très riche. L’action de FO aussi. « La défense de l’industrie et de l’emploi demeure au cœur de notre démarche et sur le devant de la scène sociale, a-t-il expliqué. Dans ce cadre, FO reste un interlocuteur incontournable. » Effectivement, la Fédération est intervenu à de nombreux niveaux, jusque dans les ministères, dans de multiples dossiers, mais aussi pour contrer avec succès les menées du patronat qui tente de faire peser inlassablement les efforts sur les seuls salariés. Par sa présence, FO a pu équilibrer des négociations souvent compliquées imposées par les pouvoirs publics et a su s’imposer comme force de proposition dans l’entreprise, n’hésitant pas à aller à la grève quand il le faut, pour obtenir des augmentations générales ou des embauches. D’où cette déclaration d’Eric Keller aux métallos : « L’avenir des salariés est entre vos mains ! »
Détaillant les combats menés par notre organisation dans la branche ces dernières années, il a rappelé que beaucoup ont évité des fermetures de sites ou limité la casse sociale. FO a aussi participé activement à la mise en place d’un cadre plus favorable à la défense de l’industrie, comme c’est le cas avec le Conseil National de l’Industrie (CNI) et ses filières, au sein desquelles notre organisation est très active, ou encore la création de la Banque Publique d’Investissement (BPI) qui répond en partie à la revendication FO d’une banque industrielle. Eric Keller a également félicité les équipes syndicales pour les bons résultats électoraux obtenus dans plusieurs groupes et entreprises et le travail réalisé pour faire croître le nombre de militants et la représentativité de FO. Il a également proposé d’aller plus loin dans le travail de coordination en généralisant les coordinations sectorielles, à l’image de celle en place dans le secteur des ascenseurs et qui a permis à FO de devenir la première organisation syndicale dans ce domaine. « C’est en étant unis et organisés que nous pourrons peser davantage », a déclaré Eric Keller. Enfin, il a salué la présence de représentants FO dans plusieurs CCE européens, expliquant qu’agir au niveau supranational était plus que jamais impératif pour défendre les salariés et l’industrie.
Le mot de l’UD
Le secrétaire de l’UD de la Haute-Vienne Serge Rozier a pris la parole pour accueillir les militants et brosser le tableau de la situation économique et sociale du département. « De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés, dans la métallurgie et au-delà, a-t-il expliqué. A chaque fois qu’il y a un problème, FO répond présent. » Et si la situation semble continuer de se dégrader, notre organisation ne baisse pas les bras et n’entend pas mettre un frein à son action pour arrêter enfin les dégâts. Il a également souligné les valeurs de fraternité et de militantisme qui animaient ce grand rendez-vous.
Une organisation au top
L’équipe syndicale FO de Legrand Limoges, emmenée par son secrétaire Francis Jarry, a été chaleureusement remerciée par les participants pour la qualité de son accueil, la solidité de son organisation et le choix d’un cadre propice à la tenue d’une conférence de branche particulièrement réussie. Encore bravo !
L’accueil
Francis Jarry, secrétaire du syndicat FO Legrand Limousin, a pris la parole pour accueillir les participants. Il a exprimé sa fierté de s’être vu confier l’organisation de cette conférence de branche par la Fédération, la remerciant au passage pour son action et son soutien, et souhaitant aux métallos des débats de qualité.
Les interventions des délégués : « Continuer de progresser »
Stéphane Martegoute, représentant FO au CSF et IndustriALL pour le secteur maritime
« Le secteur maritime représente plus d’emplois que celui de l’automobile et il est potentiellement l’un des plus forts relais de croissance des années à venir. La France est la seule nation présente sur tous les océans du globe et le savoir-faire français peut répondre à tous les défis du secteur pour peu que la puissance publique et la société comprennent que la mondialisation est avant tout une maritimisation. Il faut donc connaître et anticiper les besoins en formation. Une étude est en cours sur le sujet, malheureusement sans la région Aquitaine dans sa première phase, pourtant à la pointe dans ce domaine, et qui connaît une forte évolution industrielle sur la navale et les énergies marines renouvelables. L’accès au financement est d’ailleurs vital et il faut aller plus loin que la seule BPI. FO agit également au niveau européen au sein d’IndustriALL, en particulier pour lutter contre le dumping social. Alors que la moitié des chantiers navals en capacité de construire des navires de plus de 300 tonnes ont fermé ces cinq dernières années dans le monde, nous devons continuer de nous battre pour l’industrie et les salariés. »
Christian Mérot, DSC Bull/Atos
« Bull va disparaître en tant que marque, suite à son rachat par Atos. Nous avons remporté notre premier combat avec le maintien de l’UES (unité économique et sociale) Bull, qui permet de rester dans la convention de la métallurgie et de sauver nos mandats syndicaux. Face à une direction qui veut faire des économies et augmenter la rentabilité, nous avons fait savoir qu’il était hors de question d’accepter un PSE et avons été entendus. Mais Atos effectue des délocalisations vers les pays low cost et pratique une politique salariale individuelle qui nous préoccupe. Syndicalement, nous repartons presque de zéro mais nous sommes motivés et continuons d’enregistrer de nouvelles adhésions. Après l’OPA d’Atos, nous demandons également que l’Etat entre au capital via la BPI, afin de tenir à distance d’éventuels prédateurs. »
Nathalie Durand-Prinborgne, STX, Saint-Nazaire
« Après une forte mobilisation contre un accord de compétitivité voulue par la direction, les élections d’octobre 2013 ont conforté notre positionnement puisque nous sommes passés à 19 %, ce qui nous place en position d’arbitre au sein de l’entreprise. Depuis, notre nombre d’adhérents a été multiplié par trois. Si notre site a des commandes en stock, il n’en a pas moins connu plusieurs coups durs. Avec d’abord l’arrêt du ferry à propulsion gaz, où nous perdons l’occasion de devenir leader sur un marché porteur. Ensuite avec la condamnation de la SNCM qui, du fait de l’amende, annule la commande de quatre navires. FO demande d’ailleurs à l’Etat, actionnaire des deux sociétés, de réfléchir aux conséquences et de proposer des solutions. Enfin, la possible suspension des livraisons de Mistral à la Russie nous inquiète beaucoup. Il est plus que temps de nationaliser STX, d’autant que nos dernières commandes sont le fait des interventions de l’Etat, alors que notre actionnaire est dans une position attentiste. »
Fabrice Gros, Legrand Limousin
« Spécialisé dans les infrastructures électriques, nous voyons la part du marché lié aux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) se développer fortement, tiré par une importante demande sur les produits électriques. En 10 ans, ils ont progressé jusqu’à représenter 40 % des ventes du groupe. Maintenant que des financiers sont à la tête de l’entreprise, il faut réaliser 20 % de marge opérationnel et voir les dividendes grimper à 60 % ! Les salaires, en face, n’augmentent que trop faiblement, pendant que nous perdons des emplois (4 654 entre 2000 et 2013) car les départs ne sont plus compensés par des embauches. Et la crise accentue tout. Heureusement, FO est présent sur presque tous les sites français. En Limousin, nous continuons de faire des adhésions et de progresser en termes de représentativité. Nous sommes force de proposition et le démontrons régulièrement, mais sommes vigilant sur toutes les négociations, en cours ou à venir. »
Eric Devy, Areva NP
« Nous sommes spécialistes de la conception, la construction et l’entretien de centrales nucléaires. Mais aujourd’hui, notre premier actionnaire, l’Etat, vend tout ce qui ne fait pas partie du cœur de métier, à commencer par l’informatique, car nous perdons 500 millions d’euros par an depuis 2011. Quand il a voulu s’attaquer à ce cœur de métier, FO s’est dressé contre le projet et a remporté la bataille. Les négociations sur les salaires n’étant pas toujours satisfaisantes, nous négocions plus largement pour améliorer les congés exceptionnels, la prévoyance, le budget du CE… Nous n’avons pas pu faire prendre en compte la dosimétrie dans le dossier pénibilité mais avons obtenu un CET avec abondement et des avancées sur les retraites. Ce sont autant d’arguments pour faire grandir FO, mais l’intégration des filiales dans notre périmètre, avec une forte proportion de cadres, complique la donne. Nous sommes prêts à relever ces défis et nous le ferons. »
Jean Arrar, Philips
« Avec ses 2500 salariés répartis sur 4 sites, Philips dispose en France de trois branches : médical, grand public, électrique. FO y pèse 16 %, mais nous comptons continuer de grandir car nous sommes en phase de reconquête. Aujourd’hui, l’ANI et ses conséquences nous inquiètent. Tous les 6 mois, l’employeur peut faire un PSE ou un plan de départs volontaires (PDV) sans problèmes. Nous qui défendons les emplois passons notre temps à négocier de bons niveaux d’indemnisation. Que fera-t-on quand il n’y aura plus de salariés ? Comment concilier défense de l’emploi et nécessité de négocier, sans se faire sanctionner aux élections professionnelles ? D’autant que Philips compte se réorganiser afin de se positionner sur de nouveaux marchés, comme celui des éclairages LED. Nous serons vigilants afin d’éviter que ce ne soit les salariés qui payent le coût de l’opération. »
Frédéric Morio, Leroy Somer
« Notre société, spécialisée dans les systèmes d’entraînement, emploie 2 300 salariés sur cinq sites charentais. Depuis 1990, nous dépendons du groupe Emerson. Notre situation actuelle est délicate : nous faisons face à des délocalisations et des transferts d’activités vers les pays low cost, avec d’importantes conséquences sur l’emploi. Notre actionnaire principal pèse trop dans les choix stratégiques de l’entreprise et il le fait mal. Face à cette situation, FO ne baisse pas les bras. La motivation de notre équipe est intacte et nous continuons d’agir pour défendre les emplois et l’industrie. Notre plus grand défi est d’enrayer l’érosion syndicale due au départ des anciens. Si nous voulons éviter le grignotage de nos acquis, il faut continuer de peser. Pour cela, il est vital d’attirer les jeunes chez FO afin d’assurer la relève. »
Dominique Sciot, DSC Nexans
« Depuis de nombreuses années, nous perdons des marchés et les PSE se succèdent. Aujourd’hui, c’est notre site de Lyon qui ferme, et 138 emplois qui disparaissent. Seul l’actionnaire compte, et nous craignons qu’avec l’arrivée de notre nouveau président en provenance d’ArcelorMittal cela ne s’améliore pas. Son premier message a d’ailleurs annoncé la couleur ; nous avons 18 mois pour augmenter la productivité. Autant dire que l’avenir est incertain et qu’un nouveau PSE pourrait nous tomber dessus. FO est la deuxième organisation chez Nexans, nous avons donc les moyens de nous battre et comptons sortir encore plus forts du cycle électoral en cours. Mais entre les PSE et les départs en retraite, il devient difficile de recruter de nouveaux militants. Pourtant, nous y croyons et nous savons que face aux menaces pesant sur l’industrie, il faut être fort. »
Philippe Pillot, DSC Alstom Transports
« Avec la vente de notre branche énergie à General Electric et la réorganisation qui s’annonce, nous savons qu’il va y avoir du dégât. Nous demandons aux CE et CCE des éléments qui nous manquent pour évaluer l’impact social de l’opération, afin de ne pas avoir à attendre la fin pour faire le bilan et pouvoir donc agir rapidement. Le rachat de la signalisation va poser problème pour la partie transports. Sur les 12 milliards d’euros attendus, notre dette va en consommer un tiers. Un autre tiers ira à GE. Reste un tiers qui risque de finir dans les poches de nos actionnaires. Que va-t-il rester pour nous développer ? Une fois réduit à la partie transports, que va devenir l’entreprise dans un secteur ultra concurrentiel ? Nous attendons beaucoup de certaines commandes, comme le Grand Paris et le TGV, mais l’avenir reste incertain. Nous n’en resterons pas moins actifs. »
Didier Glath, Sew Usocome
« Notre entreprise, qui fabrique des moteurs électriques, se porte plutôt bien. L’essentiel de la production est destiné à l’export, nous affichons 6 % de croissance annuelle et 8,5 % de marge opérationnelle. Une nouvelle usine est en cours de construction à 10km de notre site. Elle débouchera sur la création de 400 emplois l’an prochain. Depuis 2004, FO est la première organisation syndicale, avec 51 %. Malgré les départs en retraite, nous continuons d’accueillir de nouveaux adhérents, ce qui est indispensable pour pérenniser notre syndicalisme. Grâce à FO, de bons accords sont signés, comme celui sur les 37h, qui apporte du pouvoir d’achat aux salariés, ou encore l’inclusion de l’ancienneté dans le salaire brut. Sur les 10 dernières années, les augmentations négociées par FO atteignent 28 %. Le syndicat de la fiche de paie, c’est nous ! »
Thierry Gruet, Schneider Electric Angouleme
« Depuis 2010, nous faisons face à un large mouvement de restructuration dans laquelle la GPEC est beaucoup mise en œuvre. Une commission régionale en suit le déploiement et FO a mis en place des coordinations régionales Schneider pour s’adapter à cette donne. Nous défendons l’emploi et obtenons des recrutements. Mais si les résultats du groupe augmentent, son désengagement de la France aussi. Seule compte la performance, et les implantations des nouveaux sites semblent se faire surtout en fonction des taux de change. Au final, ce sont toujours les salariés qu’on essaye de culpabiliser et à qui on fait payer la note. Heureusement, FO est là pour agir, dénoncer, revendiquer et protéger les salariés et l’industrie. Ce n’est jamais facile, mais nous ne lâchons rien. »
Maurice Mattiuz, Sagem Com
« La situation économique de notre entreprise est bonne, avec une croissance et un retour sur investissement appréciables, mais sur le front de l’emploi, c’est une autre histoire puisque plus de la moitié de nos effectifs ont disparu en 5 ans. Adieu les capitaines d’industrie ! Bonjour les financiers qui dirigent les affaires calculette en main et voient les salariés comme une variable d’ajustement au service de la rentabilité. En financant notre croissance par des meccanos basés sur la dette, ils absorbent nos capacités d’investissement et détruisent notre activité. Et chaque opération est accompagnée de sa phase d’épuration syndicale, à laquelle FO résiste, seul… Avec l’aide de la Fédération, nous intervenons aux plus hauts niveaux pour préserver l’industrie et l’emploi. »
Guylène Mira, Legrand Antibes
« L’année 2015 sera pour nous capitale. Des élections professionnelles vont avoir lieu et nous misons beaucoup sur notre plan de développement syndical pour en faire un succès pour FO. Face à la crise qui frappe durement, aux entreprises qui ferment, au chômage qui augmente, à des jeunes en panne d’avenir, il ne faut pas baisser les bras. Nous devons revendiquer et nous faire entendre car nous sommes les premiers à supporter les conséquences d’une situation dont nous ne sommes pas responsables. Les salariés attendent de nous que nous apportions des idées, des réponses, des propositions. Plus que jamais, FO est en première ligne. »
Jean-Noël Laroche, DSC Itron
« Le compteur électrique Linky est un succès, et nous en avons un million à fabriquer pour ERDF jusqu’en mars 2017. Cela va générer des embauches sur Chasseneuil-du-Poitou. Un appel d’offres suivra pour la nouvelle génération de compteurs. Malgré cela, le secteur va mal, le chiffre d’affaires baisse et Itron va restructurer sa division électrique. Côté gaz, GRDF n’a pas joué la carte française et notre entreprise laisse la place aux pays low cost sur le compteur gaz standard. La comptabilité a été délocalisée en Irlande et des emplois ont été perdus. Les augmentations générales sont faibles, tout va sur les AI et nous craignons que tout cela ne s’accentue. Pour contrer ce mouvement, nous travaillons sur le développement syndical. Nous sommes n°2 chez Itron et comptons bien progresser. »
Emmanuel Da Cruz, coordinateur Schneider Electric
« Entre la restructuration permanente du groupe et les nombreuses négociations, les membres de notre coordination ont fort à faire. Nous réunissons aussi régulièrement les 40 délégués syndicaux FO du groupe pour accorder nos positions et préparer nos actions. FO s’inquiète particulièrement de l’avenir des sites de production car la direction refuse de s’engager sur quoi que ce soit, préoccupée uniquement par la compétitivité. Les PSE deviennent le principal outil de transformation de l’entreprise à la place de la GPEC. FO négocie pour mettre des barrières et limiter la casse sociale. Sur la politique salariale, nous revendiquons une meilleure répartition des bénéfices là où les actionnaires en captent 57 % en dividendes et où la direction s’accorde de généreuses augmentations, et que nous n’avons pas eu d’accord sur les salaires depuis 3 ans ! »
Jean-Charles Bigotière, Schneider Electric Montpellier
« Racheté il y a 4 ans, notre site a fait face au volet 3 de la GPEC en 2012 et a fermé. Grâce à FO, tous les salariés ont été reclassés et nous avons signé un accord de suivi. Le centre de R&D de Grenoble est à présent menacé mais nous continuons de nous développer, de faire de nouveaux adhérents et nous avons remporté 67 % des voix lors des dernières élections professionnelles. Nous obtenons également des embauches. Notre problème, c’est que le groupe ne raisonne plus qu’en termes de coûts, raison pour laquelle il espère envoyer tout le monde sur le site de Grenoble. Face à cette situation, nous restons vigilants et nous n’hésiterons pas à nous mobiliser. »
Anne-Marie Chopinet, DSC Gemalto
« Notre entreprise, qui est en pleine croissance, est passée de la production aux services et solutions. Elle regroupe en France 2 500 salariés –essentiellement des cadres– sur 5 sites, dont le siège mondial opérationnel à Meudon. Le processus de transformation est long et pourrait être douloureux. Les départs en retraite ne sont plus remplacés, le stress augmente et la politique salariale se fait à minima, même si l’action de FO permet de limiter la baisse. A Pont-Audemer, il n’y avait plus assez de salariés pour faire tourner le site et nous avons dû aller à la grève pour obtenir des embauches. Pour éviter les délocalisations dans la R&D, les salariés travaillent plus, jusqu’au burn-out. FO progresse sur un terrain difficile et se bat pour améliorer la situation et limiter la casse. »
Katia Langelier, Schneider Evreux
« Sur notre site, après les élections professionnelles, nous aurons une déléguée syndicale d’à peine 30 ans, qui incarne pleinement l’avenir. Nous ferons tout pour la soutenir. Un nombre croissant de femmes prennent des responsabilités syndicales et participent à notre réflexion, nos actions et nos conférences. Ce qui est aussi important que positif. Nous voyons aussi que les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’impliquer dans la vie syndicale, ce qu’il faut là aussi saluer et encourager. Ils constituent la relève et le futur du mouvement syndical, et il faut faire savoir le plus largement possible que leur seule vraie place est à FO ! »
Cédric Zielinski, DSC Koné
« Les ascenseurs sont rattrapés par la crise, malgré la loi urbanisme et habitat qui a boosté le secteur depuis 2004. L’embellie est terminée. La charge de travail augmente tandis que les emplois disparaissent. Tous les grands du secteur affrontent des PSE, sauf Koné. Nous avions pourtant tout fait pour éviter un moratoire sur cette loi, en particulier à cause des risques que cela faisait peser sur les usagers, et des conséquences sur l’emploi. Mais les pouvoirs publics n’ont rien voulu entendre. FO est n°1 chez Koné avec presque 45 % des voix, et nous sommes en passe de devenir leader chez Otis, tandis que nous progressons chez Schindler et réalisons des débuts prometteurs chez Thyssen. Nous allons amplifier notre développement afin de peser davantage et de pouvoir agir encore plus efficacement. »
Alain Cabran, DSC Savelys
« Spécialisée dans la maintenance d’appareils de chauffage, Savelys est à la pointe du progrès technique. On ne peut pas en dire autant au niveau de l’emploi. Grâce à la géolocalisation, l’entreprise pensait doubler son chiffre d’affaires en 5 ans. FO a pointé avec raison l’ineptie de cet objectif, qui n’a abouti qu’à une surcharge de travail des salariés. Les bénéfices, moins élevés qu’attendus, sont cependant là, et les salariés n’en voient pas la couleur. L’emploi est également impacté par les restructurations et les rapprochements d’agence. Avec 4 200 salariés répartis sur 247 sites, l’information et la syndicalisation sont des sujets compliqués. Une mobilisation d’ensemble est difficile à organiser et la direction tire profit de cet éclatement pour rester sur une ligne dure. Pour autant, nous ne baissons pas les bras et ne le ferons jamais. »
Jean-Luc Baudillon, DSC Clemessy
« Propriété du groupe Eiffage, nous travaillons pour le spatial, le nucléaire et la mécanique robotique automobile. Le niveau d’activité est bon et nous attendons entre 160 et 200 embauches, du monteur électrique à l’ingénieur. FO est présent dans l’entreprise depuis 2006 et nous avons depuis développé nos implantations. Nous sommes présents au CCE et obtenons pour l’instant 13 % des voix et comptons progresser, notamment lors des élections professionnelles au siège en 2015.Notre philosophie, c’est que les élections ont lieu chaque jour, et qu’il faut gagner au quotidien la confiance des salariés sur le terrain. »
Renaud Lantelme, DSC ABB
« Chez nous, FO est déjà présent sur deux sites. Mais pour chaque victoire, nous devons nous battre et ne rien lâcher. Récemment, nous avons même dû aller en justice pour obtenir gain de cause. L’aide de notre Fédération a été précieuse pour remporter ce combat. Aujourd’hui, nous avons gagné notre représentativité. Nous pouvons donc agir, négocier, faire avancer nos idées pour la défense de l’industrie et des salariés. Maintenant, nous allons mettre toute notre énergie au service du développement syndical afin de renforcer notre poids et d’aller plus loin. »
Sylvie Galuppo, DSC Otis
« Aujourd’hui, les femmes représentent 12 % des salariés dans le secteur des ascenseurs. Il a fallu batailler ferme pour en arriver là. FO est n°1 chez Otis avec 28 % des voix, et nous comptons bien passer la barre des 30 % afin de pouvoir signer seuls ! En 2015, nous aurons fort à faire car avec le moratoire sur la loi urbanisme et habitat, nous craignons un PSE. La stratégie du groupe UTC, dont nous dépendons, et qui passe par les regroupements, la mutualisation et la polyvalence n’augure rien de bon pour les salariés. Au plan salarial, il est difficile d’obtenir des augmentations mais nous nous battons. Nous comptons sur les élections qui vont se tenir sur de nombreux sites pour progresser, mais aussi pour conquérir davantage de cadres, qui ont des problématiques sur lesquelles FO peut et doit les aider. »
Invités
Gérard Ciannarella, USM13
« Si dans notre département les semi-conducteurs ne se portent pas trop mal, avec toutefois une production en dents de scie, nous nous battons plus largement afin de trouver des solutions pour défendre l’industrie et les emplois dans toute la métallurgie. Nous regrettons cependant que la mauvaise gestion sociale de L Foundry, près de Rousset, ait provoqué le licenciement de 650 salariés, malgré notre combat. Nous sommes également actifs sur le dossier naval, car les sous-traitants du secteur sont nombreux dans la région PACA. Pour peser sur les choix et orientations, FO doit poursuivre son développement, faire vivre la pratique contractuelle et ne rien lâcher. Nous continuons de grandir sur notre département, car nous avons fait de la représentativité l’affaire de tous les métallos. »
Brigitte Capelle, secrétaire fédérale en charge des cadres
« Alors que la population des cadres ne cesse d’augmenter au détriment du premier collège, nous devons plus que jamais faire porter nos efforts de syndicalisation dans leur direction. Pour défendre les emplois, il faut représenter tous les salariés, y compris les cadres, qui ne sont pas épargnés par la crise et ont eux aussi des problématiques. Isolés par leur mode de rémunération, leur évaluation quotidienne, leurs déplacements, ils connaissent trop peu leurs droits. Ce ne sont plus des privilégiés. Chaque jour plus axés sur la technique que sur le management, ils sont plus ouverts à la question syndicale qu’on ne le pense. Allez les voir, informez-les de ce que FO fait et négocie pour eux, notamment les barèmes ingénieurs et cadres. C’est ainsi que vous les convaincrez de nous rejoindre. Autre population qu’il ne faut pas négliger : les femmes. Là aussi, FO agit et c’est à vous de le faire savoir ! »
Rolando Lepori, UNIA
« En Suisse, les PSE ne sont pas une obligation, ce qui déresponsabilise les patrons, qui s’attaquent eux aussi à notre assurance chômage. La France et la Suisse ont de nombreuses problématiques communes, notamment sur les problèmes sociaux résultant de fermetures de sites par de grands groupes. Les interventions des métallos à cette conférence montrent bien que, face aux défis syndicaux que nous partageons, il faut se questionner et apporter ensemble des réponses afin de donner un nouvel élan au syndicalisme, la seule structure pouvant faire pièce à un capitalisme uniquement centré sur le profit. Il faut lutter et ne jamais se rendre. C’est à nous d’écrire l’avenir, pas aux financiers ! »
Le point sur de nouvelles obligations
Audrey Daninos, du cabinet Actys, est intervenue pour évoquer la base de données unique, issue de la loi de sécurisation de l’emploi, qui doit remplacer l’ensemble des informations données tout au long de l’année au comité d’entreprise. Christophe Zugolaro et Pascal Beaurain, du cabinet Syncéa, ont ensuite pris la parole pour revenir sur les nouvelles obligations comptables pour les comités d’entreprise à compter du 1er janvier 2015. Enfin, Carole Martin, du groupe Chèque-déjeuner, partenaire historique de FO, a présenté son groupe et ses services.
Motion : La résolution de cette conférence nationale de branche électrique, électronique, nucléaire et secteurs rattachés a été présentée par Philippe Pillot. Les métallos l’ont adopté à l’unanimité.
Actualité sociale
Delphi : FO remporte son combat
Ce n’est un secret pour personne, les équipementiers automobiles connaissent une situation difficile. Certains d’entre eux n’hésitent pas à essayer de tirer profit de la situation pour préparer des délocalisations et compromettre un peu plus l’avenir de l’industrie et des salariés. C’est ce qui s’est passé chez Delphi Diesel à La Rochelle. Heureusement, FO était là…
Après un plan social en 2006, puis un autre en 2010, et encore un autre cette année, qui a vu le départ de 66 salariés, les métallos du site Delphi Diesel de Périgny, près de La Rochelle (Charente-Maritime) viennent de repousser un projet de la direction qui, s’il était allé à son terme, aurait pu signer l’arrêt de mort de l’usine, qui fabrique des composants de système d’injection pour véhicules diesel. En décembre dernier, un plan de réorganisation industrielle était présenté au personnel de la branche injection de l'équipementier automobile américain Delphi, Delphi Diesel System. Pour Delphi, il s'agissait officiellement de « faire face à la sixième année consécutive de baisse des commandes des constructeurs européens ». Pourtant, la situation de l’entreprise est loin d’être aussi négative que la direction veut le faire croire. En effet, le chiffre d’affaires continue de croître, dépassant les 16 milliards de dollars. Les bénéfices sont là. Les dividendes aussi. L’entreprise a même retrouvé son niveau de 2008, avant la crise et sa mise sous tutelle du chapitre 11 de la loi des faillites aux Etats-Unis. Depuis, elle a même ouvert une usine en Turquie, une en Roumanie et une de 22 000 m2 en Chine ! Pendant ce temps, les investissements en Europe ne cessent de se réduire. Pour les organisations syndicales, et notamment pour FO, n°2 sur La Rochelle avec presque 30 % des voix, il ne faut pas être devin pour identifier une stratégie de délocalisation qui n’attend que d’être poussée davantage.
C’est précisément ce qui se met en branle, lors du CE du 16 septembre. Ce jour-là, la direction annonce qu’elle va transférer les quatre machines qui réalisent les produits de la gamme CVA de La Rochelle vers Blois. Elle justifie l’opération par la baisse du volume de commandes en Europe. Dès le lendemain, l’équipe FO de Périgny, qui se coordonne étroitement avec l’équipe de Pascal Foubert à Blois, rencontre la direction avec un message clair : hors de question de laisser partir les machines en l’absence de contreparties sérieuses et pérennes. « C’est grâce à ces machines que nous fabriquons le seul produit d’avenir présent sur notre site, précise Jean-Louis « Jimmy » Dupain, secrétaire du syndicat FO Delphi Diesel de Périgny. Si on nous les enlève, nous n’aurons plus aucun moyen de pression quand la direction décidera de mettre la clé sous la porte et ses 330 salariés à la rue ! » Car pour tous, il est évident que la fermeture du site s’inscrit comme l’étape suivante dans les plans de l’équipementier. Une éventualité que la direction n’a d’ailleurs pas voulu démentir…
Convoqués en CE le 7 octobre par la direction pour consultation sur le départ des machines, les responsables syndicaux ont appelé les salariés à sortir pour montrer leur désaccord avec ce projet inacceptable. Près de 95 % d’entre eux ont répondu présents, ce qui a fait reculer la direction, qui a suspendu le projet. « Nous avons remporté la première manche, la mobilisation a porté ses fruits mais nous savons que cela ne s’arrêtera pas là, explique Jean-Louis Dupain. La direction tentera à nouveau de faire aboutir ce projet. Nous, nous continuerons de nous battre pour la pérennité des emplois et du site de La Rochelle et revendiquerons de la direction des actes concrets nous garantissant un avenir certain. » Les pouvoirs publics ont aujourd’hui l’œil sur ce dossier –les métallos ont rencontré la préfète et le commissaire régional au redressement productif–, de même que notre Fédération, il ne faut pas oublier que cette société a bénéficié de beaucoup d'argent public pour venir en France et pour y rester, notamment quand elle était dans une mauvaise passe. Ce désengagement du territoire national n’est donc tout simplement pas acceptable !
Actualité syndicale
Constellium Neuf-Brisach prêt au vote
Les métallos de Constellium Neuf-Brisach se sont retrouvés pour l’assemblée générale de leur syndicat le 9 octobre autour de leur secrétaire Pascal Andres, et en présence du secrétaire fédéral Frédéric Souillot et du secrétaire de l’USM du Haut-Rhin Jean-François Ansel.
Cette assemblée générale a permis aux militants de Constellium Neuf-Brisach de faire le point sur la situation économique et sociale de leur entreprise ainsi que sur les actions de FO durant l’année. Au plan industriel, ils se sont félicités de la diversification à venir de l’entreprise. En effet, le site de Neuf-Brisach fabriquait principalement des boîtes de boissons en aluminium, avec une petite partie pour les boites de conserve pour le secteur alimentaire et de l’aluminium destiné à l’équipement automobile. Un investissement de près de 190 millions d’euros est en train de se réaliser pour permettre à l’usine de se tourner davantage vers le marché de l’automobile pour fournir des éléments de carrosserie en aluminium. Notre organisation a pris ses responsabilités en étant la première à signer le contrat social négocié avec la direction en échange de cette nouvelle orientation. Et les négociations ont d’ailleurs amené des évolutions positives au plan social. Ainsi, le contrat prévoit le maintien à minima jusqu’en 2017 du niveau des effectifs tel qu’en 2013 et permettra la création de 60 postes. Côté salarial, l’augmentation générale couvrira au minimum l’inflation, sans préjuger du niveau des augmentations individuelles.
Fort de ces avancées, les métallos comptent bien progresser aux prochaines élections professionnelles qui se dérouleront le 13 et 14 novembre, ainsi que du 17 au 21 novembre. Frédéric Souillot a souligné la qualité du travail accompli en ce sens : « La démarche de développement syndical initiée depuis 18 mois a porté ses fruits puisque le nombre d’adhérents a progressé de 30%. C’est de bon augure pour les élections. Nous avions fait 13,50 % au dernier scrutin et comptons faire grimper ce score. » Jean-François Ansel, qui apporte son soutien avec l’équipe de l’USM 68, s’est dit fier de ce que les camarades de Neuf-Brisach avaient accompli.
PSA Trémery : élections en vue
Le 22 octobre, des délégations FO de différents sites PCA (Sept-Fons, Vesoul, Hérimoncourt, Metz, Valenciennes, Caen, etc.) sont venues soutenir l’équipe syndicale FO du site de Trémery dans la perspective des élections professionnelles du 4 novembre.
Frédéric Homez, secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie, le secrétaire fédéral responsable de la branche automobile Jean-Yves Sabot et le délégué syndical central FO PCA Christian Lafaye avaient également fait le déplacement. Ils ont visité le site. A cette occasion, un tract a été distribué aux salariés afin de rappeler l’importance de cette échéance, de présenter les candidats FO et les propositions de notre organisation concernant le CE.
« Certes, FO Trémery ne part pas favori, a expliqué la secrétaire du syndicat Evelyne Brione, mais l’équipe nouvellement formée incarne les valeurs fondamentales qui font la force de notre organisation, telles que la liberté, l’indépendance et la détermination. Rien n’est joué, tout reste possible ! » Forte de ces soutiens et animée par une motivation sans faille, l’équipe compte bien gagner sa représentativité lors de ces élections professionnelles afin de pouvoir peser davantage lors de toutes les négociations, et ainsi mieux défendre l’industrie et les emplois. Les métallos de Trémery ont été touchés par la solidarité de la grande famille FO PSA et leur implication dans cette démarche de développement. Comme le résumait un militant : « Ensemble, nous sommes plus forts ! »
COC PSA : le temps de la réflexion
Les délégués syndicaux du groupe PSA se sont réunis le 2 octobre dans les locaux de la Fédération pour un comité de coordination autour de leur délégué syndical central Christian Lafaye. A son invitation, son homologue de Renault Laurent Smolnik était également présent, de même que les DSC de la SCC (réseau commercial Citroën) Patrick Chandon et de la SCA (réseau commercial Peugeot) Eric Bonnaire, ainsi que le secrétaire fédéral Jean-Yves Sabot.
L’action, la prise de décision ou la discussion autour de choix syndicaux sont bien souvent au cœur des comités de coordination. Ce 2 octobre, les métallos de PSA avaient choisi de prendre le temps de la réflexion afin de se pencher sur de nombreuses thématiques qui concernent le groupe et leurs implantations, et plus largement l’automobile. Plusieurs intervenants se sont succédés afin d’apporter des éclairages sur les sujets retenus. Ainsi, les participants ont notamment abordé le mouvement syndical au sein du secteur automobile. Yves Dubreil, ancien chef de projet Twingo, est intervenu pour évoquer la question des relations entre le management et les équipes d’ingénierie, un dossier qui intéresse de près la population cadres, à laquelle FO s’adresse de plus en plus fortement. Autre thème qui concernait de près les PSA, celui de la sous-traitance, avec les relations donneurs d’ordre et sous-traitants, les charges des établissements, l’approvisionnement, etc.
« Ce sujet était d’autant plus important que PSA est l’un des principaux soutiens d’une filière automobile en difficulté et que tous les sites ont des sous-traitants, explique Jean-Yves Sabot. Une réflexion coordonnée sur les moyens d’améliorer ce système pour un monde automobile plus harmonieux ne peut que nous aider dans la défense de l’industrie et de l’emploi. » Un point a également été fait sur les récents résultats électoraux à Rennes (où FO se maintient malgré un contexte difficile) et chez le sous-traitant Sense (33,33 % réalisé par l’équipe de Gérad Sabot, avec un coup de main des métallos FO de PSA), ainsi que sur les élections à venir notamment à Trémery, à Saint-Ouen et à Sochaux d’ici la fin de l’année.
PSA Hérimoncourt prépare l’avenir
Les métallos de PSA Hérimoncourt se sont retrouvés pour l’assemblée générale de leur syndicat le 10 octobre dans les locaux des Métaux de Sochaux autour de leur secrétaire Philippe Vourron. Le secrétaire fédéral Jean-Yves Sabot, le DSC PSA Christian Lafaye, le secrétaire du syndicat FO de PSA Sochaux et du secrétaire FO du CE européen PSA Patrick Michel ont également assisté à la réunion, ainsi que le secrétaire de l’UD du Doubs René Michoulier.
Présentant le rapport d’activité, Philippe Vourron est revenu sur les nombreux accords négociés et signés par FO, notamment dans le cadre du Nouveau Contrat Social d’octobre 2014, mais aussi sur le temps de travail ou sur la mutuelle. Le syndicat a également été actif sur les conflits entre direction et salariés, évitant de lourdes sanctions à plusieurs d’entre eux. L’avenir a été au centre des discussions, en particulier les élections professionnelles de mars 2015, que l’équipe syndicale prépare activement. Si la rénovation, cœur de métier du site, tourne sous perfusion et au ralenti, elle tourne encore, et « sur l’avenir d’Hérimoncourt, nous marquons aussi des points, a confié Philippe Vourron, car la plupart des rumeurs émises depuis tant d’années quant à une délocalisation de notre outil de production sur Sochaux s’éloignent avec le projet de PMA de reprendre les locaux d’UMS avec des projets d’industrialisation divers. »
Au plan syndical, si le rapport a montré dans les chiffres une stabilité des effectifs, Jean-Yves Sabot a rappelé qu’il fallait voir au-delà des apparences : « Malgré les nombreux départs en retraite, les militants sont toujours aussi nombreux car de plus en plus de jeunes rejoignent FO sur le site. Dans la perspective des élections professionnelles de 2015, cette montée en puissance de la nouvelle génération syndicale est de bon augure. »
Amiante : victoire des Chaffoteaux
Le 8 octobre, les métallos des Côtes-d’Armor ont fêté la victoire des salariés de Chaffoteaux dans le dossier de l’amiante, à Saint-Brieuc. Le secrétaire fédéral Paul Ribeiro était venu leur apporter le soutien de notre Fédération.
Quatre ans après les premières plaintes, des procédures et un jugement favorable aux salariés contesté par la direction, le dernier combat des Chaffoteaux a payé. Exposés à l’amiante pendant des années, 59 d’entre eux, défendus par FO, ont touché le 8 octobre un chèque de 8 000 euros de la part de leur ancien employeur au titre de leur préjudice d’anxiété. Au total, ils devraient être près de 400 à être indemnisés. À la retraite depuis le début des années 2000 ou licenciés en 2009, à la fermeture de l'usine, ils avaient eu droit à la « retraite amiante » mais avaient décidé d’agir en justice pour aller plus loin. Par trois fois, la juridiction prud'homale briochine avait déjà donné raison à d'anciens ouvriers réclamant la reconnaissance de leur préjudice d'anxiété. Cette fois, l'entreprise et ses avocats ont renoncé à poursuivre l’acharnement juridique et ont reconnu le jugement indemnisant les salariés victimes.
Paul Ribeiro a rendu hommage aux métallos de cet ancien fleuron industriel breton : « Pour FO, le combat sur l’amiante est un long combat dont Paul Malnoé, métallurgiste, fut l’un des initiateurs dès la fin des années 60 et dont aujourd’hui nous récoltons les fruits. Paul, en refusant toute connivence avec les gouvernements successifs et les industriels de l’amiante, a toujours défendu les salariés, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, vous avez continué ce combat en allant jusqu’au bout de la démarche pour faire reconnaitre la responsabilité de votre patron. C’est une victoire qui permettra à d’autres de faire reconnaitre la responsabilité de l’employeur ! » Le combat n’en est pas pour autant terminé, car la maladie peut se déclarer au bout de plusieurs décennies. Nul doute que, grâce à la solidarité exemplaire dont ils ont fait preuve bien après la fermeture du site, les Chaffoteaux sauront agir à nouveau si besoin.
Métaux de Maubeuge : un fort dynamisme
Les métallos du syndicat des Métaux de Maubeuge se sont retrouvés le 11 septembre dans les locaux de l’Union Locale de Maubeuge pour l’assemblée générale de leur syndicat autour leur secrétaire Derry Deltenre. Etaient également présents le secrétaire fédéral Paul Ribeiro, le secrétaire de l’USM du Nord Jean-Paul Delahaie, le secrétaire de l’UD59 Lionel Meuris et le secrétaire de l’UL de Maubeuge Patrick Golinval.
Cette réunion des Métaux faisait suite à la réunion du 23 avril où les mêmes participants s’étaient engagés à refonder les bases du Syndicat FO des Métaux de Maubeuge et Environs. Venus en nombre et représentants des entreprises telles que Vallourec Tuberie, Nexans, Areva, ArcelorMittal ou Tata Steel, les militants ont apporté leurs témoignages sur les actions et négociations menées dans leurs entreprises et ont réaffirmé leur volonté de participer au développement de FO Métaux, et d’agir tant au niveau local que national en participant aussi bien à la vie de la Fédération qu’à celle de l’UL et des Métaux.
Un point a été fait sur les résultats des élections passées et sur les prochaines échéances électorales. Les participants se sont engagés à continuer de développer les sections et syndicats là où notre organisation est présente et à s’implanter là où elle ne l’est pas. Une prochaine réunion mettre d’ailleurs l’accent sur la stratégie de développement en s’appuyant sur les fichiers de la Fédération et de l’UD. Le thème de formation syndicale, outil indispensable du développement syndical, a été bien sûr abordé. Les militants se sont montrés très intéressés par le sujet, sachant que l’UD et la Fédération offrent un large éventail de formations. La Fédération, l’UD et l’USM ont assuré les métallos de leur soutien et les ont félicités pour leur engagement syndical à mettre tout en œuvre pour développer FO Métaux.
Le nouveau bureau élu
Le nouveau bureau élu est composé de Derry Deltenre (secrétaire), Gregory Baud (secrétaire adjoint), Dany Couture (trésorier) et Dominique Henaut (trésorier adjoint).
Coordination Amcor : se développer
Les délégués syndicaux des différentes entités du groupe Amcor se sont réunis en coordination à Saint-Seurin-sur-l’Isle les 1er et 2 octobre autour de leur coordinateur Eric Borzic et en présence du secrétaire fédéral Lionel Bellotti.
Cette coordination réunissait des métallos venus de Selestat, Sarrebourg, Chalon-sur-Saône, Moreuil, Dijon, et bien sûr de Saint Seurin sur l’Isle, dont l’équipe syndicale emmenée par Michel Deffarges, également délégué syndical central d’Amcor Flexibles, avait organisé l’événement. Après une rencontre avec la direction du site et une visite des installations et des ateliers, les militants ont échangé longuement autour de nombreux sujets. Ils ont notamment fait le point sur la situation générale de leurs établissements, évoquant des domaines tels que les résultats techniques et économiques, le niveau des carnets de commandes, les investissements, l’évolution des effectifs et les prévisions au niveau des embauches. Tous ces éléments leur ont permis de préparer les questions pour le prochain Comité de Groupe France. Les délégués ont également élaboré leurs revendications communes dans la perspective des prochaines NAO, qui débuteront en fin d’année, ainsi qu’une nouvelle stratégie de communication afin de faire connaître plus largement les positions et les valeurs de notre organisation. La question de la formation syndicale étant au cœur du travail syndical, ils ont examiné leurs besoins et le plan de formation fédéral afin d’inscrire les jeunes militants pour les sessions 2015. Enfin, ils ont largement évoqué leur engagement en matière de développement syndical, une des priorités de notre organisation, et ont convenu de poursuivre les démarchés initiées en la matière afin que le syndicat FO Amcor demeure incontournable à tous les niveaux. Ils ont conclu en se donnant rendez-vous pour une nouvelle coordination à Mareuil en février prochain, juste avant l’échéance cruciale que constitueront les élections professionnelles sur ce site, et pour lesquelles tous les métallos se sont d’ores et déjà mis en ordre de bataille.
Erasteel Champagnole sur le qui-vive
Les métallos d’Erasteel Champagnole se sont retrouvés le 8 octobre pour l’assemblée générale de leur syndicat autour de leur secrétaire Nabil Eziani et en présence des secrétaires fédéraux Frédéric Souillot et Lionel Bellotti, et de la nouvelle coordinatrice FO Eramet Hanane Abaynagh.
L’assemblée générale d’Erasteel Champagnole s’est tenue dans un contexte un peu particulier, peu après un CE extraordinaire où a été annoncée la restructuration de la partie alliage du groupe Eramet, présentée comme une réponse aux difficultés que connaît Eramet du fait de marchés en baisse. Les élus FO sont sur le qui-vive quant à l’avenir du site et ne cachent pas leurs inquiétudes sur la stratégie industrielle adoptée par le groupe, dont l’impact est indéniable même si au plan social les conséquences sont pour le moment minimes. « On nous a expliqué que la survie du groupe était en jeu, qu’il fallait absolument rationaliser l’activité, résume Nabil Eziani. Mais faute de chiffres précis, la démonstration était un peu courte et pas vraiment convaincante. »
FO revendique donc des informations plus précises afin de pouvoir mieux jauger le plan et ainsi défendre les emplois et l’industrie. Pour cela, mieux vaut peser au sein de l’entreprise. Les militants se sont donc accordés pour poursuivre la démarche de développement syndical qui leur a permis de progresser jusqu’alors, notamment avec l’aide du délégué fédéral Sébastien Vacher. Ils ont également confirmé leur implication dans la vie de leur USM et, plus largement, de notre organisation.
InFOs
FO Métaux et UNIA : échanges au sommet
Du 15 au 17 octobre, FO Métaux et le syndicat suisse UNIA ont tenu leur onzième session d’échanges bilatéraux à Morsbronn, dans le Bas-Rhin. Conduite par son secrétaire général Frédéric Homez, la délégation de notre Fédération comprenait les secrétaires fédéraux Paul Ribeiro, Philippe Fraysse et Marie-Josée Millan, tandis que Renzo Ambrossetti, président d’UNIA, emmenait la délégation suisse.
Les équipes FO de l’USM 67, de Schaeffler et d’Alstom, qui accueillaient cette réunion d’échanges entre FO Métaux et UNIA, étaient représentées par Patrick Kammenthaler, Jean-Pierre Beck et Philippe Pillot, tandis que Christiane Heintz représentait l’UD67, dont elle est secrétaire. Depuis de nombreuses années, les deux organisations syndicales ont noué des liens aussi étroits que solides, qui se traduisent notamment par un contact permanent et, chaque année, des échanges sur les évolutions politiques, économiques, sociales et bien sûr syndicales de leurs pays, avec des discussions approfondies sur leurs négociations collectives respectives et leurs champs d’applications dans les différents secteurs couverts par les deux organisations. Comme l’a expliqué Rolando Lepori lors de la conférence de branche électrique de FO Métaux plus tôt dans le mois, notre organisation et UNIA partagent de nombreuses problématiques communes, qui ont été évoquées au cours des échanges, notamment les questions liées aux salariés transfrontaliers dans leurs dimensions économiques et sociales. Les délégations ont également fait le point sur les positions et revendications qu’elles ont exprimé et défendu dans les fédérations internationales tant au niveau européen (IndustriALL European Trade Union) que mondial (IndustriALL Global Union) en vue de défendre l’industrie et les emplois.
Les participants ont ensuite visité l’usine Alstom de Reichshoffen, où sont conçues et construites les dernières générations de TER et certains éléments du TGV. Les sujets de discussion n’ont pas manqué, eu égard aux évolutions législatives françaises et aux différentes votations qui se tiennent régulièrement en Suisse. « Nos appréciations et positions se rejoignent et se confortent, a expliqué Paul Ribeiro, tant sur les valeurs de la politique contractuelle que sur celle de la démocratie et de la solidarité. » Cette année, la rencontre aura également été marquée par l’hommage rendu par FO à Renzo Ambrossetti, qui co-présidait sa dernière rencontre avant de profiter d’une retraite bien méritée en août prochain. Le rendez-vous pour l’an prochain n’en est pas moins d’ores et déjà pris !
Elections AFOC : FO a besoin de vous
L’action syndicale menée au quotidien au sein des entreprises ne doit pas faire oublier que d’autres modes de défense du salarié, tel que le combat pour un logement décent et de qualité pour tous à un prix abordable, sont également nécessaires. C’est ce que fait l’AFOC (Association FO Consommateurs) qui préparent les élections HLM pour la fin de l’année.
Pouvoir se loger à un prix abordable est par excellence un combat syndical. Ce combat-là, c’est celui, entre autres, que mènent les militants de l’AFOC (Association FO Consommateurs) dans les conseils d’administration des bailleurs sociaux HLM. « Parce que notre engagement dans et hors les lieux de travail, pour la défense et l’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie de ceux qui n’ont que leur salaire ou leur retraite pour vivre doit être total, nous devons, ensemble, nous mobiliser pour réussir les élections des représentants des locataires au sein de conseils d’administration HLM, explique Martine Derobert, secrétaire nationale AFOC. C’est l’objectif de l’AFOC, notre association de défense des consommateurs et des locataires, vitrine de notre Organisation syndicale dont elle conforte l’audience et le rayonnement. » Ainsi, du 15 novembre au 15 décembre 2014 se tiendront les élections HLM qui ont lieu tous les 4 ans, avec pour objectif d’élire les représentants des locataires au sein des conseils d’administration ou de surveillance des organismes HLM. Depuis 2010, l’AFOC est la 3ème organisation en nombre de sièges parmi les cinq associations de défense des locataires représentatives au plan national. Elle peut encore progresser à la condition de présenter un maximum de listes auprès des bailleurs sociaux implantés dans les départements. Pour cela, l’association compte sur l’implication et la mobilisation de tous les militants et adhérents. Toute personne titulaire d’un bail d’habitation à jour de ses loyers ou ayant obtenu un délai pour les payer, peut voter mais aussi être élu, donc être candidat, quelle que soit sa nationalité. Pour être candidat(e), il suffit de prendre contact avec l’AFOC départementale de son lieu de résidence (liste sur www.afoc.net) ou auprès de l’équipe de l’AFOC Nationale.
RESOLUTION DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE FEDERALE
Paris, 24 octobre 2014
La Commission Administrative de la Fédération FO de la Métallurgie s’est réunie vendredi 24 octobre 2014.
Pour un vrai dialogue social
Elle a pris acte du premier bilan du pacte de responsabilité, dressé le 10 septembre dernier à l’initiative du Ministre du travail. Ce bilan démontre que FO avait raison en estimant que le pacte ne marcherait pas. Sur les 47 branches censées avoir entamé des discussions, un seul accord est enregistré (Chimie) dont les soi-disant contreparties faisaient déjà partie des prévisions avant l’annonce des aides de l’Etat ! Aussi, la CA fédérale demande le retrait du pacte de responsabilité, qui trompe les salariés sur sa nature et sa portée. La CA fédérale revendique, à la place, la négociation d’un pacte social, accord collectif engageant les organisations syndicales et patronales.
La CA fédérale confirme qu’elle est favorable aux aides publiques aux entreprises, à condition que ce soit bien au profit du développement de l’industrie produisant en France et de ses salariés, sans remettre en cause le système de protection sociale. Pour ce qui concerne les contreparties, il appartient à chacun de prendre ses responsabilités. Or, Les déclarations récentes du MEDEF ne témoignent pas d’une grande prise de responsabilité du patronat. La CA exige que les entreprises utilisent le CICE en faveur de l’investissement et de l’emploi plutôt que pour renforcer leurs profits ou verser des dividendes. Elle revendique une réorientation des aides publiques aux entreprises. Et pour qu’aucune aide publique ne soit détournée de son objectif, la CA fédérale exige des pouvoirs publics le contrôle de toutes les aides apportées aux entreprises.
La CA fédérale regrette également que la négociation de branche sur la prévoyance santé obligatoire dans la métallurgie ait été clôturée de manière unilatérale ; l’UIMM ne s’estime plus en capacité de négocier. C’était pourtant une contrepartie phare du fameux accord interprofessionnel sur la sécurisation de l’emploi, dont FO n’est pas signataire.
Vu le contexte, la CA fédérale tient à rappeler son attachement à la négociation collective, aux accords gagnant-gagnant, faisant partie de l’ADN de FO.
Pour le rebond industriel
De plus en plus d’analyses, en Europe, montrent que la meilleure productivité ne s’obtient pas en tirant le coût du travail au plus bas. Qualité, innovation de rupture et formation adaptée sont les clés de la réussite. Pour la CA fédérale, c’est là qu’il convient de réformer et de se remettre en cause. Encore faut-il le vouloir. Il est plus facile de faire porter le chapeau aux salariés.
Dans l’intérêt de notre pays, la CA fédérale demande au Bureau fédéral d’œuvrer, contrairement aux déclarations du Ministre de l’Economie, pour le maintien, voire le développement, des 34 plans industriels et des 14 comités stratégiques de filières industrielles, qui sont des projets d’avenir. La CA fédérale rappelle qu’elle revendique une industrie constituée en filières et génératrice d’emplois. Il ne saurait y avoir de stratégie industrielle ambitieuse avec des moyens au rabais. S’il faut choisir entre la croissance industrielle, qui passe par l’innovation et la formation, ou les restrictions budgétaires, la CA a choisi ! Tout en estimant que l’équilibre est possible.
Pour la nécessaire relance par la consommation
La CA fédérale condamne l’idéologie ambiante appelant à la baisse des salaires, dans un contexte de faible inflation, qui pourrait conduire à la déflation. Ce serait prendre le risque de plonger dans une crise bien plus grande. Plus que jamais, le contexte économique doit donc inciter à revoir les orientations du gouvernement et des entreprises sur les salaires. La relance par les salaires fait partie des éléments du redressement économique de la France, en même temps qu’elle permet de meilleures conditions de vie aux salariés et à leurs familles.
La CA fédérale demande aux syndicats, sections syndicales et unions de syndicats relevant de la Fédération de poursuivre leur action pour parvenir à des accords de salaires.
Développer le syndicalisme libre et indépendant
Porter et développer le syndicalisme FO est plus que jamais nécessaire pour tous les salariés et leurs familles. Il ne peut être entrepris que par des équipes syndicales fortes et nombreuses. La CA fédérale encourage ses équipes syndicales à redoubler d’efforts envers les ingénieurs et cadres. Elle demande à nos militants de poursuivre l’effort de développement syndical par la syndicalisation et la multiplication du nombre de nos implantations, indispensable au syndicalisme libre et indépendant que nous représentons.