Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

FO Métaux 520 - FO veut éviter le naufrage de STX

Face à l'avenir incertain de STX, FO Métaux demande la nationalisation de ce site de premier plan dans un secteur stratégique pour notre pays.

L'édito de Frédéric Homez

Contrats de génération : FO négocie dans la métallurgie

La situation du chômage dans le monde continue d’être inquiétante, en particulier dans notre pays. Depuis l’élection présidentielle, le gouvernement a fait de la bataille de l’emploi l’une de ses priorités. Sauf que depuis le mois de mai 2012, les chiffres ne s’améliorent pas et le nombre de demandeurs d’emploi continue de croître. Face à ce chômage de masse, deux populations sont fortement touchées : les jeunes et les seniors. Les derniers chiffres d’inscription à Pôle Emploi, ceux du mois de mars, sont malheureusement parlants. Le nombre des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans augmente de 10,9 % et, dans le même temps, celui des plus de 50 ans augmente de 17 % sur un an.

Dès sa prise de fonction, le Président de la République avait souhaité mettre en place un dispositif associant recrutement en CDI d’un jeune et maintien dans l’emploi d’un senior, avec transmission des savoirs et des compétences entre les deux. Dans ce but, et après avoir été invités à négocier, les organisations syndicales confédérées et le patronat ont signé le 19 octobre 2012 un accord national interprofessionnel relatif au contrat de génération. Par la suite, une loi en date du 1er mars 2013 et des décrets sont venus compléter cet accord interprofessionnel. Le mérite de cet accord est de répondre principalement à une revendication de FO en privilégiant les embauches en CDI des jeunes et moins jeunes.

Dans la foulée de la signature de l’accord interprofessionnel, de la loi et des décrets, nous avons entamé au sein de la branche de la métallurgie une négociation sur les contrats de génération. Elle a débuté le 5 mars avec un premier diagnostic qui se proposait d’essayer de regarder la part des différents contrats de travail (CDI, CDD, intérim, etc.) Le 4 avril, nous avons eu une deuxième négociation et reçu dans ce cadre une première trame de projet. Lors de cette séance, nous avons demandé un complément sur les éléments du diagnostic qui étaient incomplets et, dans la ligne constante qui est la nôtre, nous avons revendiqué en priorité pour la branche l’embauche des jeunes et moins jeunes en CDI. Nous avons également revendiqué la reprise de l’accord sur les seniors du 4 décembre 2009, avec en particulier l’article 10 sur la pénibilité. Car il faut savoir que les futurs accords sur les contrats de génération vont se substituer aux accords seniors.

Le 22 mai, troisième séance de négociation avec, pour faire suite à notre demande, un document de diagnostic (prenant en compte les années 2008, 2009 et 2010) sur la situation des effectifs et des recrutements dans la métallurgie ; celui-ci démontre, en particulier pour l’année 2010, un fort taux d’emploi (hors intérim) de 93,7 % en CDI, avec sur la même année 72,7 % des jeunes de moins de 30 ans qui bénéficient d’un CDI.

Pour l’instant, et dans le cadre des objectifs des contrats de génération, la branche de la métallurgie prévoit de fixer dans les recrutements annuels, en fonction des effectifs globaux (environ 1 400 000 salariés), la part des salariés âgés de moins de 30 ans à 25 %, celle des moins de 26 ans à 13 % et de maintenir à 11 % la part des salariés âgés de 55 ans et plus.

Nous avons également revendiqué, dans le cadre de la transmission des savoirs et des compétences, que les salariés, dans les deux à trois ans précédant leur départ à la retraite, puissent bénéficier d’un dispositif leur permettant de déterminer les compétences clés qu’il serait bon de transmettre avant leur départ. Ce qui pourrait donner lieu, en contrepartie, à un aménagement de fin de carrière.
La prochaine séance de négociation aura lieu le 6 juin et devrait être, en principe, conclusive. FO Métaux mettra tout en œuvre pour essayer de conclure un accord permettant une meilleure insertion des jeunes et moins jeunes dans le monde du travail, et ce dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée permettant aux futurs salariés de s’engager socialement et familialement dans la durée.

Le dossier

STX veut éviter le naufrage

STX, dernier grand chantier naval de France, va-t-il disparaître, et avec lui les compétences et le savoir-faire français en matière de construction navale ? Depuis l’annonce de sa mise en vente par son principal actionnaire début mai, la question est posée. Notre organisation est sur le pont, parée au combat, revendiquant résolument la nationalisation du site, qui navigue entre tempêtes et accalmies depuis trop d’années.

Avis de gros temps chez STX, à Saint-Nazaire : la maison-mère sud-coréenne a annoncé le 3 mai son intention de se séparer du site. Un coup dur pour les 2 100 salariés de l’entreprise (près de 4 000 si l’on prend en compte les emplois indirects), qui se demandent ce qui va advenir du dernier grand chantier naval français. La pilule passe d’autant plus mal qu’après deux années sans nouvelles commandes, les métallos avaient repris espoir en décembre dernier avec la signature d’un contrat de plus d’un milliard d’euros pour la construction d’un paquebot de luxe, l’Oasis, le plus grand du monde, pour le compte du numéro 2 de la croisière, Royal Caribbean International. Mais cette nouvelle douche froide pourrait bien être la dernière pour le site, dont les salariés balancent perpétuellement entre euphorie et abattement depuis plusieurs années, au gré de la valse des actionnaires. Aux yeux de notre organisation, une seule solution, qu’elle défend avec constance depuis 2006, pourrait sauver STX et garantir enfin sa pérennité : la nationalisation.
En effet, cette année-là, les Chantiers de l’Atlantique sont rachetés par Aker Yards, filiale du groupe norvégien Akers. L’entité française emploie alors près de 3 000 salariés. Mais rapidement, le groupe sud-coréen STX fait son entrée, en acquérant 39 % des actions en octobre 2007, avant de passer à la vitesse supérieure en août 2008 en rachetant directement Aker Yards. Côté français, la méfiance est de mise. STX est connu pour avoir pillé les compétences et le savoir-faire tricolores pour la construction des navires méthaniers au début des années 90, avec pour résultat un quasi-monopole sur ce créneau. Voyant un secteur aussi stratégique changer de main, l’Etat français prend quelques mois plus tard 33 % du capital via le Fonds Stratégique d’Investissement (FSI) afin de disposer d’une minorité de blocage. « A cette époque déjà, rappelle la déléguée syndicale Nathalie Durand-Prinborgne, FO demandait la nationalisation du site. Si nous avions été écoutés, nous ne serions pas aujourd’hui en danger de mort. »
Car le chantier naval subit la crise de plein fouet. Fin 2009, malgré les 250.000 heures de chômage partiel négociées la même année, un plan de départs volontaires de 351 personnes, soit 14 % des effectifs, est annoncé. Aucune nouvelle commande de navire civil n'a été enregistrée depuis 2007, seuls deux paquebots restent à construire, tous deux prévus pour 2010, ainsi qu’un bâtiment commandé par la Marine nationale pour une livraison en 2011. Mais les bureaux d'études tournent à vide et, au-delà de ces livraisons, le carnet de commandes est vide. L’année 2010 laisse présager une embellie, avec la conclusion d’un accord de 1,37 milliard d'euros avec la Russie pour la construction de deux porte-hélicoptères Mistral. Un autre contrat est passé avec l’italien MSC. Et en janvier 2011, la compagnie allemande Hapag Lloyd-Cruises passe commande pour un paquebot de luxe, qui sera livré en mars 2013. Mais face au manque de lisibilité des commandes, STX commence à chercher les moyens de se diversifier. Cela se traduira par une alliance avec DCNS, le groupe français de construction navale militaire, et Areva pour produire des éoliennes en mer. Un premier contrat est signé fin 2012 pour la construction d'une station électrique destinée à une ferme éolienne située en mer du Nord. De quoi assurer 150 000 heures de travail aux salariés de STX ; une paille, comparé aux 2,5 millions d'heures qu’a nécessité le navire de Hapag Lloyd-Cruises…
D’autant que 2012 s’ouvre sur un nouveau revers pour le chantier naval, avec l’annulation d’une commande pour la construction de deux navires, à livrer en 2014 et 2015, pour un armateur norvégien, soit 4 millions d’heures de travail qui seront finalement confiées à un concurrent italien. Ce n’est qu’en décembre dernier que l’espoir renaît, après deux ans sans commandes, avec le « mégacontrat » pour la construction de l’Oasis, avec une option pour un deuxième paquebot. STX Offshore & Shipbuilding, fragilisé par une énorme dette, se désengage donc au moment même où le chantier naval, durement éprouvé par la crise, commençait à remonter la pente. Le dossier revient sur le bureau du ministre du Redressement productif, qui se refuse à envisager la nationalisation du site, au motif que « l’outil de travail est performant » et que la commande l’Oasis lui assure une bulle d’oxygène. « Nous n’avons obtenu qu’un sursis ! Ce n’est pas une victoire, répond Nathalie Durand-Prinborgne. Il faut aller au bout de la logique et nationaliser, car nous avons bel et bien un problème d’actionnaire. Nous avons besoin d’avoir enfin une véritable stratégie industrielle pour le site et un accès aux banques, et seule la nationalisation le permettra. » Le secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie précise : « Nous ne demandons pas une nationalisation de toute l’industrie française, qui serait d’ailleurs impossible, mais une approche pragmatique au cas par cas. Quand un secteur, qui plus est stratégique, est en danger de mort, la nationalisation avec un réel projet industriel privé et public est la seule planche de salut. » Une position que soutient également la Confédération FO. Notre organisation veille de près à l’évolution de ce dossier via sa participation au travail de la filière navale au Conseil National de l’Industrie (CNI) et a également mis en place une coordination navale à la Fédération en début d’année.
Des acheteurs potentiels sont déjà sur les rangs, et on devrait y voir plus clair dans la deuxième partie de l’année. D’ici là, les scénarios potentiels sont peu rassurants : soit se manifeste un industriel qui se diversifie, soit un concurrent qui cherche à récupérer la technique mais pas forcément le site. Dans un marché mondial restreint, la possibilité de ne pas trouver de candidat à la reprise de la totalité des avoirs de STX n'est malheureusement pas non plus complètement exclue. « Nous gardons contact avec le ministère du Redressement productif et continuons à revendiquer la nationalisation, explique Nathalie. Nous sommes inquiets quant à une possible reprise par les italiens, qui ont déjà racheté 50 % de STX offshore, car nous craignons qu’ils ne pillent le site avant de le fermer. Dans ce cas-là, on ne pourra plus, par exemple, envisager de donner un successeur au Charles-de-Gaulle en France ; il faudra le construire à l’étranger. Sur une activité aussi stratégique que la nôtre, il n’y a pas d’autre solution que de nationaliser ! » En effet, les besoins de renouvellement de la marine nationale, qui commencent à se préciser, pourraient bien être suffisantes pour assurer un plan de charge, puisque une trentaine de bâtiments pourraient être commandés, dont quatre navires polyvalents pour la flotte logistique, de 200m de long chacun pour un poids de 30 000 tonnes. Qui d’autre que STX pourrait les construire ?

Actualité sociale

Florange ne lâche rien

Alors que l’avenir du site lorrain ne cesse de s’assombrir, les militants FO refusent de s’avouer vaincus et entendent poursuivre l’action jusqu’au dernier souffle. L’Assemblée générale du 18 avril a été l’occasion de déterminer le chemin à suivre pour l’ensemble des métallos.

Les sidérurgistes d’ArcelorMittal Florange se sont réunis le 18 avril pour l’assemblée générale de leur syndicat autour de leur secrétaire Walter Broccolli, et en présence du secrétaire de l’UD de la Moselle Alexandre Tott, du secrétaire fédéral Frédéric Souillot, du représentant syndical national pour ArcelorMittal François Zarbo et du délégué syndical central Jean-Marie Calebout.
Au menu de la réunion, un bilan du combat mené depuis 20 mois pour la survie du site bien sûr, ainsi que des discussions sur les actions à mener, qui ont toutes été votées à l’unanimité. Ils ont notamment décidé d’une initiative médiatique pour rappeler les promesses non tenues du président de la République quant à l’avenir de Florange. Ils ont également convenu de la nécessité, puisque la lutte continue malgré la trahison politique, de s’engager dans les négociations sur un accord social préservant au mieux les intérêts des salariés dans le cadre de la fin de la filière liquide à Florange. En effet, si nul ne savait à quelle date les hauts-fourneaux seraient éteints alors, tous savaient que la décision avait été prise et qu’au vu du coût d’un redémarrage, celui n’interviendrait jamais, ce qui signifiait la mort de la filière liquide. « FO va continuer à se battre pour que l’existant continue de tourner », résume Frédéric Souillot.
L’investissement de 130 millions d’euros sur 5 ans promis par Mittal sera-t-il une bulle d’oxygène pour le site ? Même pas : « Hormis les 55 millions alloués à la partie du site qui travaille pour le secteur automobile, l’investissement ne couvre même pas le simple entretien de l’outil de production, qui aurait besoin de 50 millions par an pour voir sa pérennité assurée », s’indigne le secrétaire fédéral. Mais les sidérurgistes n’entendent plus en appeler aux pouvoirs publics désormais. « Qu’on laisse les organisations syndicales faire leur travail, demande Walter Broccolli. Si on nous avait laissé faire dès le départ, nous aurions obtenu mieux que l’accord entre le gouvernement et Mittal. » Alexandre Tott a d’ailleurs évoqué « un rendez-vous manqué entre les salariés et le gouvernement sur la nationalisation temporaire. » Car aujourd’hui, même un site aussi rentable que celui de Basse-Indre se retrouve dans la tourmente. Deux outils essentiels à son autonomie et à sa pérennité industrielle et économique vont en effet être transférés à Florange, conformément à l’accord signé entre Mittal et le gouvernement, sans pour autant qu’une vraie demande le justifie. Conséquence, pointée notamment par l’expert économique : la manœuvre tire les deux sites vers le bas. Il en faudra pourtant plus pour que FO baisse les bras. Dans cette optique, les métallos ont reconduit le bureau du syndicat et y ont accueilli de nouveaux membres.

Une nouvelle filière au Conseil National de l’Industrie

Le CNI vient enfin de créer une nouvelle filière stratégique « Industries extractives et première transformation », que réclamait notre organisation. En place depuis le 24 mai, elle aura pour mission de faire un état des lieux et de déterminer les actions à mener pour soutenir ce secteur dans sa nécessaire évolution et d’assurer sa pérennité. Explications.

Sidérurgie, extraction de minerai, transformation des métaux, fonderie... Les entreprises regroupées au sein des « Industries extractives et première transformation » représentent plus de 64 milliards d'euros de chiffre d'affaires (dont 22 % rien qu’avec la sidérurgie) et près de 200 000 emplois. Se pencher sur ses problématiques et identifier les moyens de soutenir son développement étaient une nécessité, et c'est dans la mise en place d'une filière au sein de la CNI –que notre organisation réclamait et qui est effective depuis le 24 mai– qu'elle va trouver une réponse. « L’objectif de cette nouvelle filière sera d’établir un diagnostic de ce secteur industriel, qui n’avait été qu’esquissé par le rapport Faure sur le site de Florange, explique le secrétaire fédéral Frédéric Souillot, qui siège au bureau du comité de cette filière. Il s’agit de mettre un coup d’arrêt à la déliquescence de la filière dont la vitalité reste essentielle pour l’ensemble de l’industrie en France. » Pour la Fédération FO de la métallurgie, qui couvre plus de la moitié des entreprises de la filière, il s’agit là d’une belle avancée.
Si le secteur n'est plus aussi fort que par le passé, il reste capable de répondre aux demandes des grands consommateurs industriels que sont l'aéronautique, l'automobile ou l'emballage. Mais son renforcement et sa pérennisation restent à assurer. Force de proposition et de dialogue, FO Métaux a donc naturellement participé le 29 avril à la première réunion du comité stratégique de cette filière « Industries extractives et première transformation » à Bercy. Notre organisation, bien implantée au sein de cette filière et au fait de ses problématiques, tiendra toute sa place dans cette nouvelle instance afin d'aider à apporter des réponses aux enjeux de cette industrie et saura agir, comme toujours, pour la défense de l'industrie et dans l'intérêt des salariés. FO Métaux sera présent au sein des cinq groupes de travail qui se pencheront d’ici à septembre sur des questions aussi variées que l’approvisionnement en matières premières, le recyclage, l’énergie, les utilisateurs et les applications, la R&D et l’innovation, l’environnement, les relations entre donneurs d’ordres et sous-traitants (on compte cinq emplois dans la sous-traitance pour un emploi direct dans la filière !) ou encore l’emploi et les compétences. « Le secteur fait face à des enjeux cruciaux pour son avenir, analyse Frédéric Souillot. D’ici à 2016, ce sont près de la moitié des effectifs de la sidérurgie qui partiront à la retraite et les techniques de production n’ont que peu évolué depuis 200 ans. Préparer l’avenir est plus qu’une nécessité : c’est un impératif. » Et si le périmètre des travaux du comité concernera d’abord les entreprises de la filière en France, la dimension européenne et internationale ne sera pas négligée.
A partir des recommandations formulées par ces groupes, le comité de filière ventilera des fonds issus du Grand emprunt pour différentes actions de soutien aux entreprises. « Ce faisant, nous pourrons également contrôler l’utilisation qui sera faite de cet argent et nous assurer qu’il ne soit pas redistribué sous formes de dividendes », précise Frédéric Souillot. Une vigilance qui, au vu de l’actualité, n’a rien de superflu…

GMD Pack se bat pour sa survie

Le mois de mai n’aura pas été de tout repos pour les 90 salariés du pôle production de GMD Pack, dans le Loiret. Spécialisée dans le découpage, l’emboutissage, la soudure, majoritairement pour le secteur automobile, mais aussi pour l’aéronautique, l’électronique ou le ferroviaire, l’entreprise n’échappe pas à la crise. Directement impactée, l’entreprise connaît de réelles difficultés depuis l’année dernière. Le scénario est typique : la baisse des commandes et des recettes a entrainé une diminution de l’activité de 50 %. Premières victimes : les salariés, qui connaissent des mesures de chômage partiel, que la direction a refusé de revaloriser et qui prendront fin en juin.
Ne supportant plus le manque de lisibilité par rapport à leur avenir, ils ont décidé le 13 mai de se mettre en grève. Objectif : obtenir la garantie de l’emploi pour le maximum des salariés sur ce site et, pour ceux qui seraient licenciés, une indemnité supra-légale de licenciement. Pour tenter de sortir la tête sous l’eau, la direction de GMD a demandé sans succès à sa principale cliente, l’usine Inteva, installée juste derrière, d’accepter sa hausse de prix de 34 %. Le délégué syndical FO Joffrey Coute se démène, avec l’aide de l’UD 45 et du délégué syndical FO d’Inteva Dominique Galopin, et le 21 mai, les salariés obtiennent la revalorisation du chômage partiel à 75 % au lieu de 60 % avec rétroactivité au 1er janvier 2013, ainsi que la garantie de prime supra-légale. Le travail reprend le 24 mai mais les salariés sont dans l’attente du jugement du Tribunal de commerce d’Orléans, qui doit se prononcer sur la situation de l’entreprise. Ce qu’il fait le 28 mai, laissant les salariés dans l’expectative car il se déclare incompétent ! Chez GMD Pack, le combat pour la survie est loin d’être terminé. A suivre…

Acutalité syndicale

La Région Parisienne mise aussi sur les cadres

La première Commission exécutive post-Congrès du syndicat Force ouvrière des Métallurgistes de la Région Parisienne s’est réunie 18 avril au siège de la Fédération FO de la métallurgie. Denis Bieber, le nouveau secrétaire général du syndicat, a déclaré : « C’est notre première commission exécutive après Congrès. Je tenais encore une fois à vous remercier et à vous féliciter pour votre élection. Aujourd’hui, la présence à notre CE est importante et nous devons la rendre la plus dynamique possible, tout le monde doit pouvoir s’exprimer. Notre syndicat représente plus de 130 sections réparties sur l’ensemble de nos département et 22 d’entre elles composent notre CE. Elles sont autant d’atouts pour développer et concrétiser notre action de syndicalisation. »
La première initiative prise lors de cette réunion aura été la mise en place d’un groupe qui sera chargé, en coordination avec celui existant à la Fédération, de réfléchir à la meilleure manière d’aborder les différentes problématiques que rencontrent les cadres. « En Île-de-France, plus de 47% des salariés sont cadres ou assimilés cadres, a précisé Denis Bieber. FO est le syndicat de tous les salariés, tous les salariés rencontrent des problèmes, tous les salariés ont besoin d’un syndicat « fort, libre et indépendant ». Passons des paroles aux actes ! »
Manuel Martinez, trésorier du syndicat, est intervenu pour rappeler que « lors de nos différentes réunions de trésorerie des demandes de différents trésoriers nous avaient été faites pour mettre en place les prélèvements automatiques. Depuis le début de l’année, cette possibilité est offerte aux sections qui ont en le besoin. » Il a ajouté que cette option ne devait pas être la règle pour toutes les sections du syndicat général car le contact avec les adhérents devait prévaloir. Le secrétaire adjoint Marc Partouche a pour sa part tenu à souligner qu’il ne fallait ignorer aucune piste de syndicalisation pour renforcer notre organisation : « Nous devons avoir une action sur l’existant et son développement, mais aussi nous développer là où nous ne sommes pas présents. Pour rappel au niveau de la représentativité en Région Parisienne la Métallurgie FO représente 17,58 %. »
Cette réunion s’est terminée par un pot de l’amitié au cours duquel la CE du syndicat a rendu hommage à Philippe Fraysse et Michel Fortin pour l’ensemble de leurs actions au niveau du syndicat, et a mis l’accent sur l’importance de créer une dynamique pour la nouvelle équipe.

Pas de département oublié pour FO Métaux

Ce n’est pas parce qu’on travaille à l’autre bout du monde que l’on doit être l’éternel oublié du syndicalisme. Les salariés de l’île de La Réunion ont ainsi récemment pu voir que, malgré la distance, la Fédération FO de la métallurgie était à leurs côtés et les soutenait dans leurs actions.

L’île de La Réunion. Plus de 9 000 km de Paris. Près de 840 000 habitants. Un taux de chômage de 29,5 % en 2011, qui flirte aujourd’hui avec les 40 % et grimpe à presque 60 % chez les moins de 25 ans. Un tissu industriel qui se développe mais reste faible. Autant dire que là-bas, faire vivre le syndicalisme libre et indépendant est un défi quotidien. Et les équipes FO ne ménagent pas leurs efforts pour le relever, en particulier chez ArcelorMittal Construction, qui dispose de cinq sites sur l’île. Aux dernières élections professionnelles, qui se sont déroulés le 15 février, FO a conquis 75 % des voix au premier collège et 61,5 % au deuxième, pour un résultat global de 70,78 %, devenant ainsi la première organisation syndicale de l’entreprise.
Pourtant, les métallos reviennent de loin. En effet, suite à l’absence du délégué syndical Jean-François Toupart pour cause de maladie, FO avait perdu sa représentativité. En 2012, elle avait fait face à la tourmente. Après la reprise en main d’un mouvement de grève, le délégué syndical FO avait subi les représailles de la direction, qui lui avait collé une interdiction de travail de deux mois. Il avait alors fallu l’intervention de la Fédération, de l’Union départementale et de l’inspection du travail pour qu’il soit réintégré dans ses fonctions de chef d’atelier. C’est à la suite de ces événements qu’avait démarré la campagne électorale qui s’est achevé sur l’impressionnant score de notre organisation. Dans la foulée, la direction avait alors démarré les NAO, trois mois plus tôt qu’à l’accoutumée. Probablement dans l’espoir de déstabiliser l’équipe syndicale FO. Ce qui n’a pas empêché les métallos de décrocher un accord avec 1,3 % d’AG et 0,2 % pour les compétences, que le CE FO encadrera et distribuera, ainsi qu’une harmonisation des coefficients suite aux différentes fusions sur l’île, et une prime de 300 euros.
Fin mars, les militants de La Réunion sont venus à la Fédération pour participer au stage de formation syndicale « Nouveaux élus – nouveaux responsables » et rencontrer la direction d’ArcelorMittal construction France à la Fédération. Puis, du 28 au 31 mars, le secrétaire fédéral Frédéric Souillot est allé à leur rencontre, à La Réunion. En compagnie du DSC FO ArcelorMittal Construction Pascal Villain, il a fait le tour des sites d’ArcelorMittal Construction afin de débattre et d’échanger, tant avec les salariés qu’avec les équipes FO, et les assurer du soutien de la Fédération FO de la métallurgie. Avec le délégué syndical Jean-François Toupart, ils ont également examiné les moyens de développer la syndicalisation à La Réunion, mais aussi les possibilités de mettre en échec le dumping social, par exemple via un statut ou une convention collective territoriale de la métallurgie. Notre organisation va d’ailleurs étudier la meilleure manière de la mettre en place. « Ce département présente de nombreuses spécificités qu’il faut parvenir à faire prendre en compte si l’on veut défendre au mieux les intérêts des salariés et l’industrie, explique Frédéric Souillot. C’est en utilisant la force de notre organisation à La Réunion pour s’implanter dans les autres entreprises de la métallurgie et des services automobile que nous pourrons conforter notre assise et obtenir des résultats. » Ils ont également été reçus par le secrétaire de l’UD Eric Marguerite, qui a exprimé son enthousiasme quant au plan de développement de la Fédération.

Saint-Gobain PAM : cap sur les élections

Les métallos de Saint-Gobain PAM se sont retrouvés à Pont-à-Mousson le 13 avril autour du secrétaire de leur syndicat Mohamed Boughsas. Ensemble, ils ont pu faire un bilan de l’année écoulée ainsi qu’un point sur l’action de FO chez Saint-Gobain, sur la situation de l’entreprise et sur les négociations à venir.
Comme beaucoup d’entreprise, Saint-Gobain PAM n’est pas épargnée par la crise, qui se traduit par une baisse d’activité sur les grands diamètres et le placement de plusieurs semaines de RTT sur la ligne7m. Sur le site de Blénod, le ralentissement de l’activité a entraîné la suppression des postes de nuit et le déplacement de 25 à 30 personnes sur Pont-à-Mousson et Foug. Notre organisation n’a pas chômé, puisque les métallos ont tenus onze réunions mensuelles inter établissements, deux réunions de négociations annuelles obligatoires au niveau du GESIM pour améliorer la convention collective (panier, primes de transport, valeur du point pour l’ancienneté…) et ont notamment négocié et signé un accord sur la diversité et sur la prime de partage des profits, qui a été fixée à 200 euros. Différentes négociations ont également eu lieu, sur des sujets tels que les évolutions de carrière, les classifications, le seuil d’accueil et surtout la mobilité conjoncturelle. Côté NAO, FO a refusé de signer l’accord qui ne prévoyait que 2 % d’augmentation. Rien non plus sur la participation et l’intéressement.
Pour FO, le prochain challenge important, ce sont les élections professionnelles, qui commenceront par le site de Pont-à-Mousson en fin d’année et se poursuivront jusqu’à fin 2014. Leur réussite est capitale pour maintenir la représentativité de notre organisation chez Saint-Gobain PAM. Grâce aux efforts de l’équipe syndicale, qui a fait avec succès de la syndicalisation une de ses priorités, le nombre d’adhérents à FO ne cesse d’augmenter, et les métallos entendent bien en voir le résultat lors du prochain scrutin.

Beau succès pour FO chez Ascometal

Les efforts des métallos d’Ascometal à Custines (Meurthe-et-Moselle) ont payé. L’objectif qu’ils s’étaient fixé était de faire progresser leur représentativité, et ils ont réussi de fort belle manière en remportant 24 % des suffrages. Il s’agit à présent de faire porter l’effort sur les autres sites de ce groupe qui réalise des produits semi-finis pour le secteur aéronautique, l’automobile, l’armement ou encore l’outillage.
Voilà pourquoi le secrétaire fédéral Frédéric Souillot s’est rendu sur le site de Custines le 20 février, en compagnie du secrétaire de l’UD 54 Patrick Feuillatre et du secrétaire adjoint de l’USM. « Custines doit être le fer de lancer de la reconquête de notre représentativité chez Ascometal », a déclaré Frédéric Souillot après avoir félicité les métallos pour cette belle performance. Car si FO confirme sa force sur l’établissement de Custines, notre organisation n’est pas représentative pour l’ensemble du groupe. Sur les cinq établissements d’Ascometal, FO obtient un score sous la barre des 10 % à Fos-sur-Mer et n’est pas présent sur les autres implantations. Il va donc falloir mettre les bouchées doubles. C’est tout le sens du plan de bataille électoral que l’équipe syndicale a mis au point en liaison avec la Fédération, l’Union Départementale et l’USM. Forts d’une nouvelle stratégie et d’un planning d’action, ils comptent bien mettre à profit les deux années qui les séparent des élections professionnelles sur les autres sites pour affûter leurs armes et regagner leur place à la table des négociations. Si la situation de l’entreprise s’est améliorée depuis qu’elle a affronté un plan de sauvegarde de l’emploi –que notre organisation a aidé à gérer au mieux des intérêts des salariés–, il est plus que jamais nécessaire de peser pour pouvoir défendre les emplois et les sites. Les métallos, par un patient travail de terrain, entendent bien faire savoir à tous qu’ils peuvent compter sur FO.

Altia : la force tranquille

Comment remporter des élections professionnelles avec une majorité écrasante ? « Il faut gagner la confiance des salariés par l’action et la revendication, répond Bruno Grimaux, délégué syndical FO chez le sous-traitant automobile Altia, à Bessines-sur-Gartempe, près de Limoges, et ne jamais cesser d’être présents sur tous les fronts pour continuer de mériter jour après jour cette confiance. » C’est cette méthode que les métallos appliquent depuis près de 20 ans dans l’entreprise, et c’est ce qui a fait le succès de FO, qui a une nouvelle fois remporté les élections, le 5 avril dernier, avec 82 % des voix.
Il faut dire que chez Altia, l’ensemble des avancées sociales doit au travail de notre organisation, à commencer par la politique salariale qui a permis une augmentation de 160 euros sur les trois dernières années. Mais la force du syndicalisme réformiste chez Altia, c’est avant tout une équipe très soudée, où les décisions sont prises en commun et où l’on ne compte pas les heures passées au service des 165 salariés du site. Car il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers quand on dispose d’une aussi large majorité. « Il faut savoir se remettre en question régulièrement, confie Bruno. Si l’on se repose sous prétexte qu’on fait carton plein et qu’on contrôle tous les sièges, on prend le risque d’oublier pourquoi les salariés nous ont fait confiance et de les décevoir. » La méthode FO, c’est aussi de savoir être revendicatif tout en étant responsable. Ainsi, l’ensemble des salariés a effectué un débrayage d’une heure à la mi-mars pour protester contre une situation économique difficile, et qui nécessite un coup de pouce de l’investisseur. « Il faut savoir être raisonnable dans la revendication, explique Bruno. A quoi bon demander la lune si cela doit mettre en danger l’entreprise et donc l’emploi ? L’efficacité repose sur le réalisme. » Chez Altia, les salariés ont bien compris quelle organisation syndicale sait en faire preuve…

Métaux de l’Eure : un fort potentiel de développement

Les métallos de l’Eure se sont retrouvés nombreux le 26 avril à Evreux pour l’assemblée générale de leur syndicat des Métaux, organisée en concertation avec la Fédération FO de la métallurgie et l’UD de l’Eure, dont les secrétaires généraux Frédéric Homez et David Lecomte étaient présents.
La réunion avait pour but d’effectuer un tour d’horizon des entreprises de la métallurgie dans lesquelles notre organisation est implantée et de faire un point sur les différentes négociations territoriales, notamment sur la convention collective et les barèmes de salaire, domaine dans lequel l’Eure affiche de bons résultats. De nombreux syndicats sont intervenus, notamment ceux des sites de Schneider, des services de l’automobile Renault, Compass, Snecma, Federal Mogul, Gemalto, Novelis Foil France... Si certains, comme Schneider, tirent plutôt bien leur épingle du jeu, la situation économique et industrielle reste néanmoins contrastée selon les secteurs d’activité.
Frédéric Homez s’est exprimé sur la situation générale, en particulier sur la représentativité, les négociations en cours, l’opposition de notre organisation à l’ANI du 11 janvier 2013 et le développement syndical. Il a notamment rappelé la nécessité de mieux se coordonner et de renforcer les échanges afin de donner plus de force aux actions de FO. Le secrétaire de l’UD de l’Eure David Lecomte est intervenu pour appuyer ce propos et souligner le potentiel de développement existant dans le département, qui compte plus de 500 entreprises de la métallurgie. Les participants se sont retrouvés sur la priorité à accorder à la création de nouvelles implantations pour assurer le développement de notre organisation.

Itron : être force de proposition

Rassemblés autour de leur délégué syndical central Jean-Noël Laroche et en présence du secrétaire fédéral Eric Keller, les métallos du groupe Itron se sont retrouvés pour leur coordination le 16 mai à Reims, dont la toute jeune implantation syndicale accueillait pour la première fois ce type de réunion.
Au centre des discussions : les appels d’offres européens qui vont être lancés par ERDF et GDF Suez pour 44 millions de compteurs intelligents (33 millions pour l’électrique et 11 millions pour le gaz). Itron, qui réalise déjà 40 % des compteurs de GDF, a largement les capacités de répondre à la demande et entend bien le faire savoir. Pour notre organisation, il est essentiel de voir le groupe remporter ce marché. En effet, une partie des compteurs concernés étant destinés à être installés en France, il serait cohérent de les produire sur le sol national. Au-delà, FO compte aussi faire valoir ses positions sur les questions liées à la transition énergétique, notamment sur les aspects permettant aux industriels français la nécessaire diversification de leurs activités afin de pérenniser les sites et les emplois. Sur ce dossier, la Fédération FO de la métallurgie est d’ailleurs soutenue par la Confédération FO, qui a repris ses arguments et ses positions.
Une délégation FO conduite par Eric Keller a été reçue par la direction du site de Reims sur ce sujet. « Il s’agissait pour nous de rappeler que le syndicalisme ne se limite pas à revendiquer, à négocier et à contracter, explique Eric. Être force de proposition et apporter des réponses pour soutenir l’industrie française et son développement font partie intégrante de notre conception du travail syndical. »
Au plan syndical, la coordination a permis d’établir le cahier revendicatif des métallos, qui demandent 3 % d’augmentation générale ainsi que le remplacement de chaque départ en retraite. Car malgré la crise et un recours, certes faible, au chômage partiel, Itron réalise des embauches. Reste à s’assurer qu’elles sont en nombre suffisant. Dans le cadre des prochaines négociations sur le contrat de génération chez Itron, notre organisation y veillera…

USM de Haute-Saône : faire progresser FO

Les métallos de la Haute-Saône se sont retrouvés à l’UD du département le 17 mai pour l’assemblée générale de leur USM autour de leur secrétaire Régis Fournier et en présence du secrétaire fédéral Frédéric Souillot.
Ensemble, ils ont fait un tour d’horizon des entreprises du département et de la situation économique et sociale à laquelle elles font face. Automobile, sidérurgie, mécanique… Si le tissu industriel est assez diversifié, il n’échappe pas pour autant à la crise et une partie des échanges a porté sur la restructuration de PSA, dont le site logistique de Vesoul est le plus gros employeur du département.
Frédéric Souillot est intervenu pour informer les militants des négociations en cours dans la métallurgie au niveau national. Il a également consacré une partie de son intervention au rôle des USM, en particulier celle de la Haute-Saône, évoquant les pistes de travail à explorer pour FO et l’appui que la Fédération apportera pour soutenir les actions de l’USM, notamment une formation à venir pour les jeunes et les nouveaux militants concernant les pratiques du syndicalisme libre et indépendant ainsi que le développement syndical. Les métallos ont d’ailleurs décidé de se concentrer sur la syndicalisation et sur le ciblage des entreprises où notre organisation est peu ou pas présente. Dans ce département de 200 000 habitants, notre organisation affiche une représentativité de 17,93 % et bénéficie en effet d’une marge de progression appréciable. Le bureau de l’USM a été renouvelé à l’unanimité. Les militants ont remercié Régis Fournier, qui était secrétaire de l’USM depuis sa mise en place en 2000, qui a accepté de rester au bureau pour seconder son successeur Sébastien Galmiche après avoir œuvré sans relâche au développement de la structure.

Le nouveau bureau :
Le nouveau bureau élu est composé de Sébastien Galmiche (secrétaire), Régis Fournier et Laurent Daval (secrétaires adjoints), Antoine Pires (trésorier), Angélique Lepaul (trésorière adjointe) et Mario Jeronimo (archiviste).

Eramet : une progression continue

Les sidérurgistes d’Eramet se sont réunis pour leur coordination les 16 et 17 avril à Lons-le-Saulnier autour de leur coordinateur Christian Grange et en présence du secrétaire fédéral en charge de la branche Frédéric Souillot et du secrétaire de l’UD 39 Thierry Gazon.
Après une visite du site Erasteel de Champagnole, les représentants des implantations ont fait un point sur la situation du groupe. Eramet se porte plutôt bien, surtout si l’on considère la situation à laquelle fait actuellement face la sidérurgie lourde. Essentiellement tournée vers l’aéronautique, le groupe profite de la bonne santé de ce secteur et travaille actuellement sur des questions de réorganisation et d’optimisation qui ne devraient pas peser sur l’emploi. Un représentant du cabinet SECAFI est venu compléter ce tour d’horizon, et un représentant de Malakoff-Médéric était également présent pour faire le point sur le contrat de santé et sur les problèmes rencontrés avec le changement de progiciel Malakoff. Après un tour de table, Frédéric Souillot est intervenu pour évoquer la situation dans la métallurgie au niveau national et de la branche.
Les discussions ont également porté sur la succession de Christian Grange au poste de coordinateur, ce dernier faisant bientôt valoir ses droits à la retraite en 2014. Dernier succès à son actif : la création d’une nouvelle section syndicale à Eyrieux. En effet, grâce à la veille permanente effectuée sur le périmètre du groupe en vue du travail de développement prôné par la Fédération, des candidats FO ont pu être présentés lors d’une élection partielle à la fin de l’année 2012. Leur élection a permis d’établir une tête de pont qu’ils ont mis à profit pour réaliser un efficace travail de syndicalisation. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : les adhésions ont permis la création de la section syndicale le 28 mai. Une bonne nouvelle pour notre organisation, qui pèse déjà 20 % chez Eramet et entend continuer de se développer, en particulier en nombre d’implantations.

USM de Corrèze : le défi de la syndicalisation

Les locaux de l’UD19, à Brive-la-Gaillarde, a accueilli l’assemblée générale de l’USM de Corrèze le 22 mai. Les métallos se sont retrouvés autour de leur secrétaire Marc Pons, et en présence du secrétaire fédéral Philippe Fraysse et du secrétaire de l’UD de Corrèze Marie-Christine Caquot.
Si la Corrèze est un département peu industrialisé, les entreprises qui y sont installés résistent relativement bien à la crise. Sous-traitantes de plusieurs secteurs, dont l’aéronautique et l’automobile, elles font davantage face aux défis posés par leur développement qu’à ceux des entreprises en restructuration : nécessaires investissements de mise aux normes, difficultés à recruter les profils dont elles ont besoin, tant chez les ouvriers que chez les techniciens ou les ingénieurs… Il aura néanmoins fallu toute la combativité et la détermination de FO pour les négociations salariales. Et le résultat a été à la hauteur des efforts puisque les NAO ont débouché sur une augmentation de 2,6 % de la Rémunération Annuelle Garantie (RAG) dans la métallurgie corrézienne. Les métallos ont en plus décroché une augmentation de 2 % du point servant au calcul de la prime d’ancienneté et de 4 % sur la prime panier.
Lors de son intervention, largement consacrée à l’actualité nationale, Philippe Fraysse est également revenu sur les enjeux de la représentativité. Si FO pèse 16 % dans le département et ambitionne de dépasser ce chiffre, la syndicalisation reste une tâche complexe et ardue sur ces terres où les PME constituent l’essentiel du tissu industriel. Une réflexion va donc être menée afin de déterminer comment parvenir à créer de nouvelles implantations syndicales et accroître ainsi le poids de notre organisation.

InFOs

Ciao Marcello

C’est avec tristesse et émotion que la Fédération a appris le décès de Marcello Malentacchi, Secrétaire général de la Fédération Internationale des Organisations de Travailleurs de la Métallurgie (FIOM) de 1989 à 2009, le 24 mai à l’âge de 66 ans, chez lui en Toscane.
Né en 1947 à Grosseto, en Italie, il part pour la Suède à 17 ans et commence à travailler sur une chaîne de montage de l’usine Volvo de Torlanda près de Göteborg. Très vite, il devient actif dans le mouvement syndical et rejoint la FIOM à Genève en 1981 pour prendre en charge les questions de santé et sécurité, avant de devenir secrétaire général en 1989. Syndicaliste dévoué et combatif, Marcello a été au service des métallos aux niveaux local, national et mondial pendant plus de 40 ans et a œuvré sans relâche pour promouvoir la solidarité et la justice sociale à une époque de grandes mutations dans l’économie et la politique mondiale. Jamais il n’a oublié d’où il venait ni ses racines ouvrières.
Il laisse à tous le souvenir d’un camarade extrêmement chaleureux et empathique, toujours prêt à partager son expérience sans jamais se départir d’un formidable humour. Avec Marcello, ce n’est pas seulement un syndicaliste d’exception mais aussi un grand ami que perd notre organisation, qui partage la douleur de sa famille et de tous ceux qui l’ont connu, leur adressant ses condoléances.

Joël Noël nous a quittés

Les métallos lyonnais, et plus largement tous les membres de notre Fédération, ont ressenti un grand pincement au cœur à l’annonce de la disparition de Joël Noël le 30 avril, après plusieurs années de lutte contre la maladie.
Débutant sa carrière chez Rohé, il était rapidement devenu un militant actif chez FO, membre du bureau de l’USM et délégué syndical central de Rohé. « Il a mené au sein de l’entreprise une lutte sans concession pour faire reconnaitre le droit des travailleurs et pour obtenir de nombreuses améliorations (salaire, conditions de travail, etc…), se souvient le secrétaire fédéral Eric Keller, toujours au service du collectif, sans penser à sa propre situation. » Sa retraite, Joël l’avait voulu tout aussi active. Secrétaire de la section syndicale des retraités de la métallurgie du Rhône FO, il avait également rejoint de 2005 à 2010 l’équipe de formation de la Fédération, au sein de laquelle il a participé au développement de nouveaux outils de formation syndicale.
« Jusqu’à la retraite il a défendu les revendications, syndiqué des salariés, a participé vivement à la vie de l’USM. C’était un grand bonhomme que l’on ne peut pas oublier », confie Marcel Basset, ancien secrétaire de l’USM 69. Il a été un très bon formateur syndical sachant transmettre l’essentiel. Avec son air de nounours, il savait se faire respecter tout en respectant les autres. Pour l’USM il a mis en place de nombreux fichiers informatiques pour la gestion des cotisations, des sections syndicales et bien d’autres services. Toujours présent dans les manifestations avec sa haute silhouette, cet « excellent copain » d'une gentillesse peu commune, très attentif aux problèmes des uns et des autres, à l'écoute, toujours indulgent, méritait une retraite plus longue. Il manquera à tous, de même que ses conseils avisés et sa spontanéité. La Fédération partage la douleur de sa famille et de tous ceux qui l’ont connu, leur adressant ses condoléances.

Italie : FO Métaux au congrès de la CISL-FIM

La Fédération de la métallurgie (CISL-FIM) de la confédération syndicale italienne CISL a tenu son congrès du 22 au 24 mai à Lecce. Le secrétaire fédéral Paul Ribeiro y représentait notre organisation dans le cadre de ses activités internationales et dans le but de renforcer les liens avec ses homologues italiens, qui étaient présents lors du congrès fédéral de FO Métaux à Montpellier en juin dernier.
« L’industrie pour l’emploi », tel était le slogan choisi par la CISL-FIM pour ce congrès par une organisation elle aussi réformiste et attachée à son indépendance. « Nous partageons une communauté de vue sur un nombre de thématiques important », résume Paul Ribeiro. Qu’il s’agisse de combattre la primauté donnée à la vision financière sur la vision industrielle, de pointer les lacunes de la politique européennes ou d’aborder les questions liées à la désindustrialisation, les échanges n’ont pas manqué de matière. « Si nous avons une approche similaire de nombreuses problématiques, nos amis italiens ont fait remarquer que les organisations françaises interpellaient plus fortement les pouvoirs publics que leurs homologues italiennes », note le secrétaire fédéral. Notre organisation n’a d’ailleurs pas manqué d’aider les métallos de la CISL-FIM lors d’une action entreprise au niveau des comités européens du groupe Schneider, et qui avait vu une délégation italienne venir manifester devant le siège du groupe.
Une après-midi complète a été consacrée aux questions internationales et à leur volet syndical, en présence de délégations venues de tous les continents. « Nous nous sommes retrouvés sur la nécessité d’accentuer l’action syndicale à ce niveau face à une globalisation de plus en plus forte et au nombre croissant d’entreprises multinationales. Les organisations syndicales ont un rôle majeur à jouer et doivent poursuivre le rapprochement entamé depuis plusieurs années afin de mieux coordonner leurs efforts et de mieux faire entendre la voix des salariés du monde entier. »

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