Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

FO Métaux 510 - juillet/août - spécial congrès - partie 2

Ce numéro, publié en deux parties sur notre site, est spécialement consacré à notre XXIè congrès statutaire qui s’est tenu les 6, 7 et 8 juin au Parc des Expositions de Montpellier. Un congrès qui a mis en avant et à l’honneur les militantes et militants de la Fédération, car ce sont elles et eux qui œuvrent quotidiennement sur le terrain.

Interventions des délégués : Indépendance syndicale, défense de l'industrie et élections TPE

Walter Brocolli, ArcelorMittal, Florange
« La situation de notre site est critique. Nous nous battons depuis février avec un patron qui est tout sauf un capitaine d’industrie et qui se fiche des salariés. Nous avons mené de nombreuses actions, qui ont été largement médiatisées. Et ce travail a payé puisque nous avons fini par être reçus à l’Elysée par le président de la République et le ministre du Redressement productif le 5 juin. C’est un aboutissement mais pas la fin du combat. Alors que Mittal veut arrêter tous les sites continentaux pour ne garder que ceux du littoral, un sentiment de révolte parcourt l’Europe. Le vent tourne et les pouvoirs publics semblent prêts à aller dans notre sens. Sans la Fédération, la Confédération et l’ensemble des militants FO, rien n’aurait été possible. Nous avons montré notre force et devons continuer de le faire. »

Pierre Contesse, PSA (s’exprimait au nom de Christian Lafaye, absent)
« Pour réussir, être crédible et être respecté, nous disposons d’un atout incomparable : la formation syndicale. C’est le devoir de chaque responsable syndical que de développer ses compétences et de s’entourer de personnes compétentes. Si nous voulons penser l’avenir et le préparer au mieux, il est impératif de penser toujours plus collectif et d’agir en ce sens. C’est à ce prix que nous sommes devenus les meilleurs et que nous le resterons. »

Pierre Contesse, PSA, Rennes
« Le groupe PSA va mal. Nous perdons des emplois et la situation est inquiétante. L’avenir n’est pas rose et nous voyons se profiler à l’horizon la remise en cause de nombreux accords. Mais nous gardons l’espoir et nous sommes déterminés à nous battre pour nos sites et nos emplois. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls à souffrir, et pensons plus particulièrement aux équipementiers automobiles, qui subissent eux aussi les conséquences des décisions qui affectent notre groupe. L’implication de la Fédération sur le dossier de l’APLD a été plus que déterminant. Son intervention régulière dans le débat public pour faire avancer nos idées, comme cela a été le cas avec le Livre blanc pour la défense de l’industrie – Acte III, est aussi nécessaire que pertinente. Que l’action continue ! »

Denis Langlet, Métaux des Versailles
« Alors que nous sommes entre deux élections, notre organisation a su préserver sa liberté et son indépendance en s’abstenant, fidèle à elle-même, de donner des consignes de vote. L’austérité n’ayant pas de couleur politique, nous sommes dans la meilleure position pour faire valoir nos postions et faire face à la situation dans l’intérêt des salariés. Seule l’action syndicale sur la base de leurs revendications saura faire avancer notre combat. Si l’augmentation de leur pouvoir d’achat doit être notre priorité, nous devrons continuer de refuser les délocalisations et une logique purement financière. Le dossier de la compétitivité exigera toute notre vigilance mais, au-delà, c’est la notion même de croissance qu’il faut repenser et sur laquelle nous devons apporter notre contribution. »

Stéphane Martegoute, USM 33
« Alors que la logique financière à l’œuvre durant la crise a surtout aidé les banques à transférer leur dette à la collectivité, la question du coût du travail a fait son retour sur la table alors qu’en fait, ce n’est qu’un prétexte pour préserver le niveau disproportionné des dividendes versés aux actionnaires. On essaye de rendre le pays collectivement plus riche en appauvrissant individuellement celles et ceux qui créent la richesse. Il ne faudrait pas que l’argent public destiné à la relance industrielle soit mis au service d’intérêts privés. Depuis 2007, nos positions sur cette crise de l’industrie ont été constantes, mais il aura fallu attendre longtemps pour que les pouvoirs publics se soucient enfin des conséquences de la situation. Pour en sortir, il ne faut pas plus de libéralisme, mais davantage de réglementation. Il nous faut donc agir dans un cadre plus européen sans oublier pour autant les enjeux de la représentativité au niveau national, en particulier les élections TPE en décembre. »

Laurent Smolnik, Renault, DSC
« FO est incontournable dans notre groupe et c’est à notre action qu’on doit de nombreuses avancées sociales, comme les contrats de crise 2009, 2010 et 2011, qui ont permis d’indemniser le chômage partiel à 100 %. Nos accords sont devenus des références dans de nombreuses entreprises en France et au-delà. Même sur la pénibilité, nous avons obtenu des résultats, avec la reconnaissance du travail posté comme pénible, dans notre accord GPEC, au prix de sept ans de négociations ! Pourtant, nous sommes inquiets : nous sommes le groupe qui produit le moins de voitures dans son propre pays. Si les ventes progressent, c’est grâce au low cost, qui détruit des emplois en France, comme FO l’a toujours dénoncé. Alors parler de compétitivité, pourquoi pas ? Mais à notre façon, en misant sur la R&D, la formation, la protection sociale et les savoir-faire. »

Denis Bieber, Métaux Région Parisienne
« Le syndicat Général de la Région Parisienne compte aujourd’hui 134 sections réparti sur cinq départements, pour une représentativité globale de 23 %. Malheureusement quelques sections ont perdu leur représentativité, un résultat de la loi scélérate de 2008. Mais ne mettons pas toujours la faute sur les autres. Il y a aussi parfois une prise de conscience de nos équipes qui ne se fait pas toujours. Même si nous continuons de la combattre, cette loi existe, aujourd’hui il faut faire avec, et nous saurons redresser la barre. FO est un syndicat d’adhérents, le syndicat de tous les salariés. Cette doctrine a toujours prévalu au syndicat général et c’est pour cela que nous avons décidé d’amplifier notre développement en mettant en place un plan de syndicalisation ambitieux, qui prévoit notamment une forte implication dans la campagne pour les élections TPE de décembre. »

Jean-François Knepper, Airbus, DSC
« FO représente 40 % des voix chez Airbus. Ce succès est le fruit de la politique contractuelle, dont la politique salariale est le socle. Mais au-delà, il ne faut pas occulter les questions de politique industrielle, sur lesquelles notre organisation se mobilise depuis longtemps. Chaque fois qu’il a fallu combattre des projets qui auraient abouti au démantèlement du groupe, FO a répondu présent, et à chaque fois nous avons gagné. Nous devrons continuer de nous battre pour consolider une aérostructure forte au sein d’EADS, comme les allemands ont su le faire. Alors que le groupe vient de changer de gouvernance, nous aurons fort à faire. En effet, la France a choisi de mettre des financiers aux postes clés, ce qui a de quoi inquiéter. Restons mobilisés autour des objectifs de notre Livre blanc. Faisons-en un outil de conviction, de syndicalisation et de formation. »

Daniel Barberot, Safran, coordinateur
« Safran bénéficie d’une bonne situation économique et industrielle : les carnets de commande sont bien remplis, le groupe dépose de nombreux brevets et nos clients manifestent déjà leur intérêt pour le successeur du moteur CFM-56, qui sera mis en service en 2016. Mais le projet d’échange d’actifs entre Safran et Thalès a refait surface, faisant peser une grande menace sur les emplois sans avoir pour autant de véritable justification industrielle. Il a fallu toute notre force et notre mobilisation pour parvenir faire reculer la direction sur ce dossier. Mais ce genre de combat ne s’arrête jamais, puisque nous sommes à présent face au projet de fusion entre la SME et SPS, qui va réclamer toute notre vigilance. Notre groupe est entré en bourse, mais notre participation, dont le mode de calcul n’est plus adapté, ne cesse de baisser alors que les résultats, eux, grimpent. Là aussi, nous devons agir. »

Pascal Pavillard, PSA, Sochaux
« Le site de Sochaux fait vivre 12 000 salariés, 40 000 si on compte les emplois indirects. Mais l’automobile va mal, les ventes baissent et même notre site, bientôt centenaire, n’est pas épargné. Nous avons connu des moments difficiles depuis 2009, et si nous avons cru être sortis d’affaire fin 2011, nous subissons en fait de plein fouet les effets de la fin de la prime à la casse. La remplaçante de la 308 n’arrivera qu’en 2013 et depuis juin, la production baisse, impactant aussi les équipementiers. L’alliance avec GM fait peser des risques de réduction d’effectifs chez nous. Face à cette situation menaçante, nous avons besoin de l’aide de la Fédération. L’automobile ne doit pas devenir le parent pauvre de la métallurgie. »

Sébastien Vacher, Wire France, Bourg-en-Bresse
« La situation de notre entreprise est plus que préoccupante puisque nous risquons d’affronter à nouveau un plan de sauvegarde de l’emploi. Depuis que cette menace pèse sur nous, FO n’a cessé de prendre l’initiative et n’a rien lâché. Notre organisation est un acteur de premier plan dans le combat pour la préservation des sites et des emplois, et pour contrer la stratégie d’ArcelorMittal, qui s’attaque aujourd’hui à toutes les filiales de son groupe. C’est l’avenir de toute la sidérurgie en France qui se joue en ce moment. Le combat ne fait que commencer, et nous ne pouvons pas nous permettre de le perdre. »

Gilles Mohr, USM 37

« PSE, restructurations, délocalisations… La crise a frappé fort dans notre département, n’épargnant presque personne. Pourtant, nous avons réussi à progresser en nombre d’adhérents depuis trois ans, notamment dans les garages. Les salariés ne sont pas aveugles. Ils voient bien que toutes les organisations syndicales ne se valent pas, et que FO est la plus digne de leur confiance. Nous menons efficacement des combats justes et les salariés ne s’y trompent pas. Mais nous sommes contraints de consacrer un temps croissant à jouer les machines de guerre électorales et à faire du juridique au lieu de revendiquer et de négocier des accords pour les salariés. Il faut néanmoins le faire, et le faire bien, car notre force dépend aussi de ces questions. »

Hervé Guillemin, USM 52
« La Haute-Marne compte moins de 200 000 habitants et voit son niveau d’emploi chuter pour cause de fermetures de sites, de départs en retraite, de ruptures conventionnelles masquant à peine des PSE, sans oublier un fort recours à l’intérim parfois aux limites de la légalité. Notre USM compte 20 implantations et nous comptons sur la Fédération pour nous aider face à cette situation. Au plan salarial, nous avons reporté les négociations sur la grille et la valeur du point pour attendre de voir l’ampleur du coup de pouce sur le Smic. Notre convention collective est en cours de toilettage et nous travaillons à améliorer notre accord prévoyance tout en nous préparant aux élections dans les TPE à la fin de l’année. »

Patrice Pambouc, USM 44
« Le mouvement syndical, et notre organisation, sont menacés par la loi de 2008 sur la représentativité. Il est aujourd’hui primordial d’être unis et de préserver notre indépendance. Les récents changements politiques en France n’ont pas mis un coup d’arrêt à la crise. Plusieurs PSE sont dans les tuyaux, et s’il faut maintenir notre capacité à négocier, de nombreux combats vont aussi devoir être menés pour défendre l’industrie et les salariés. Il faudra notamment s’opposer aux accords compétitivité-emploi et défendre nos conventions collectives territoriales. Dans ce contexte, ne pas avoir donné de consignes de vote pour les élections était le meilleur choix pour pouvoir s’opposer et faire valoir nos positions sans concessions. »

Jean-François Fabre, PSA, Sevelnord Valenciennes
« Depuis l’annonce du départ de Fiat, qui était présente en joint-venture avec Peugeot sur notre site et représente 20 % de notre production, l’avenir reste flou. Le rapprochement avec General Motors semblait ouvrir des perspectives, mais l’horizon est en fait resté bouché. La direction a profité de cette situation incertaine pour tenter de faire du chantage sur la mobilité, la flexibilité et la masse salariale. De nombreuses réunions ont déjà eu lieu, et les tentatives pour contourner FO en discutant avec des organisations non représentatives sont incessantes. Nous continuons de progresser en nombre d’adhérents, car les salariés savent que, si nous sommes d’accord pour écouter et négocier, nous ne braderons jamais leurs intérêts. »

Jean-Pierre Beck, Schaeffler, Haguenau
« Notre entreprise est dans une bonne situation, elle réalise des bénéfices importants et fait des provisions en conséquences. Problème : cela sert surtout à verser des dividendes aux actionnaires et l’on voit que la logique à l’œuvre est bien loin de la petite entreprise familiale. Au niveau territorial, notre USM travaille en étroite collaboration avec l’Union Locale de Haguenau et avec celle du Bas-Rhin. Nous faisons de notre mieux pour continuer l’œuvre de notre ami disparu Thierry Maurer. Mais les dossiers nationaux retiennent également notre attention, notamment les mesures annoncées sur les régimes de retraite, sur lesquelles il faut avancer plus vite. »

Michel Pontoizeau, Métaux de Nantes
« Nous sommes la première organisation syndicale chez Airbus Nantes. Le niveau de nos plans de charge est bon, mais 40 % de la charge est en flexibilité, ce qui ne facilite pas le maintien et la transmission des compétences. Sans compter qu’aujourd’hui, les délocalisations vers les zones low cost battent leur plein tandis que les élus locaux organisent un barnum médiatique aussi inutile qu’inefficace. De plus, il faut aussi se battre à l’extérieur pour éviter que les réformes ne soient des régressions, notamment celle des retraites, comme nous avons su le faire. Nous sommes tous des retraités en puissance. Si nous ne faisons rien, une part croissante des retraités d’aujourd’hui et de demain seront confrontés à la misère au terme d’une vie de travail. Nous devons réaffirmer avec force les fondamentaux du salaire différé. »

Philippe Gontier, Tokheim, Lesquin
« Face à la montée de l’individualisme et au populisme des autres organisations syndicales, nous avons su continué de revendiquer et de négocier. Voilà pourquoi nous avons remporté nos dernières élections avec 65 % des voix. La concurrence et les défis, nous en avons toujours eu sur notre route, mais nous avons su y faire face et rester majoritaire, malgré l’éclatement géographique des 1 100 salariés du groupe. Aujourd’hui, face à un marché en crise, notre direction veut réaliser des économies et augmenter son chiffre d’affaires en torpillant les acquis sociaux. Nous ne l’accepterons jamais, et les négociations en cours ont montré que la direction a bien pris la mesure de notre détermination. Que les métallos continuent à fabriquer des voitures, et nous continuerons à fabriquer des stations-services. »

Mohamed Basset, Renault Choisy-Le-Roi
« Nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes : la précarité toujours plus forte de l’emploi, qui touche particulièrement les jeunes, toujours trop ou pas assez diplômés ; une politique de formation en déclin qui laisse se perdre les savoir-faire ; un pouvoir d’achat faible et difficile à faire progresser ; la question de la pénibilité, qui n’est toujours pas vraiment reconnue. Face à cette situation, FO progresse, car les salariés attendent plus que jamais une aide et une protection que seule notre organisation sait vraiment apporter. Négocier, proposer, dialoguer, construire et, s’il faut, engager le rapport de force : ce sont les sources de notre succès et les valeurs qui nous rassemblent. Continuons de les faire vivre ensemble ! »

Bernard Tachoires, Astrium, DSC
« Nous n’avons pas attendu 2012 pour alerter l’opinion sur l’avenir de l’industrie et en particulier de l’industrie spatiale et de défense. L’espace n’est pas un luxe dont on peut se passer en temps de crise, mais un secteur d’avenir, créateur d’emplois et aux multiples retombées, bien au-delà de son périmètre. Un accès indépendant à l’espace doit être conservé, mais cela nécessite une vraie préférence européenne sur cette filière avec Ariane. Pour Astrium, si les marchés gouvernementaux étrangers nous sont en grande partie accessibles, des possibilités d’export existent pour les pays n’ayant pas d’industrie spatiale. Par notre présence sur tous les marchés, nous disposons d’atouts importants pour concurrencer les USA et les acteurs émergeants. Tout cela sera perdu si l’Europe n’investit pas pour les lanceurs de demain. »

Bruno Reynes, Airbus Toulouse
« Avec le succès de l’A320 NEO, nos prévisions de marché sont à la hausse. Mais la nouvelle chaîne d’assemblage pourrait bien ouvrir aux Etats-Unis, officiellement pour répondre aux commandes compagnies américaines, mais plus certainement dans le but pur et simple de délocaliser. Notre organisation rejette clairement la logique financière à l’œuvre ici, comme nous refusons la modération salariale et le gel des embauches quand la situation économique ne le justifie pas. Qu’il s’agisse des politiques d’austérité ou du dossier de la compétitivité, de lourdes menaces pèsent sur tous les salariés, qui ont besoin de notre organisation pour défendre leurs emplois et leurs sites. Dans ce contexte, nous devons être fermes et vigilants sur les négociations, et ne pas craindre le rapport de force quand la situation l’exige. »

Philippe Samson, Thalès Alenia Space, Cannes
« Avec le système de « supply chain », la sous-traitance est devenu un bon business, mais aussi un problème, comme notre organisation l’a démontré dans son dernier Livre blanc. Les gains annoncés sont rarement au rendez-vous, la qualité non plus, les entreprises perdent des activités et au final ce sont les salariés qui trinquent. Il ne faut rien lâcher sur ces dossiers qui obéissent à une logique purement financière, d’autant qu’un nouveau type de direction, composé essentiellement de financiers, justement, est en train de monter en puissance. Vu la place accordée à l’humain, il nous faudra beaucoup d’énergie pour faire avancer le dossier de la pénibilité. Et il faudra le faire ensemble, car face à la crise, si nous ne sommes pas unis, nous ne nous en sortirons pas. »

Jean-Jacques Leleu, Thirard/USM 80

« Majoritaire chez Thirard depuis 2003, notre organisation a conquis 62 % des voix lors des dernières élections. La confiance des salariés, nous l’avons gagné en négociant de nombreux accords –mutuelle, prévoyance, prime de vacances, treizième mois, etc.-, souvent seuls, et en défendant efficacement leurs intérêts. FO leur apporte du « plus » au quotidien et sur le long terme, et ils le savent. Cette année, nous demandons à ce que les salariés aient leur part sur les bénéfices réalisés par l’entreprise grâce à leur travail. Le but n’est pas de sortir les drapeaux, mais s’il le faut nous le ferons et nous aurons des résultats rapides. Saluons le travail réalisé par la Fédération avec le Livre blanc, le guide de la trésorerie et la préparation des élections dans les TPE, qu’elle est la seule à faire. Cette efficacité au service des adhérents et des salariés, c’est bien la marque de FO. »

Fabrice Gros, Legrand, Limoges
« Leader mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, Legrand a réalisé avec succès son introduction en bourse en décembre 2011. FO y pèse 18 % et aujourd’hui, nous avons du mal à contrer une direction qui a durci sa politique. La réduction des coûts est devenue effrayante, ce qui n’a pas empêché le licenciement de 800 personnes et des mesures de chômage partiel tout au long de l’année. Les salariés en souffrent et ressentent un manque de reconnaissance d’autant plus injuste que les succès du groupe reposent avant tout sur leurs efforts. Mais notre nombre d’adhérents augmente, nos actions de terrain devraient porter leurs fruits et nous comptons bien progresser, tant au plan local que national, lors des prochaines élections. »

Jean-Paul Delahaie, USM 59
« Forte de ses 107 implantations, notre USM poursuit son développement et travaille en lien étroit avec l’UD. L’automobile a une place importante dans notre territoire et aujourd’hui, nous sommes inquiets pour l’avenir de ce secteur et de ses emplois. L’emploi s’effondre chez les constructeurs. La situation est pire pour les équipementiers, par exemple Faurecia qui fabrique des sièges pour Sevelnord et prend de plein fouet la chute de son activité. Ajoutez les délocalisations qui frappent le secteur et vous comprendrez que la crise se paye chez nous au prix fort. Du coup, l’investissement dévisse aussi. Ce cercle vicieux génère stress et angoisse pour les salariés. Si la GPEC est défensive, il faut maintenant la rendre offensive afin d’éviter qu’elle ne finisse par devenir un outil de dégraissage des effectifs. »

Marc Biernat, USM 77
« Nos entreprises ne cessent de perdre des emplois, à cause des délocalisations, mais aussi, selon les directions, parce qu’il devient difficile de trouver des salariés compétents. Alors même que les fonds de la formation sont en train d’être siphonnés. De qui se moque-t-on ? Des salariés, pour lesquels nous négocions difficilement. La réalité n’est pas plus rose chez nos voisins allemands, qu’on nous cite toujours en exemple, mais qui connaissent une forte précarité du fait de l’absence d’une protection sociale comparable à la nôtre. N’oublions jamais que ce « modèle » allemand est critiquable. Et ne misons pas sur la conscience sociale des entreprises pour limiter les effets de la crise ; continuons de revendiquer et de négocier. »

Willy Duval, Valeo, Maine-et-Loire
« Notre département affronte moins de plans sociaux que prévu, mais de nombreux emplois restent menacés, notamment chez Technicolor (ex-Thomson) Angers, où les effectifs ont baissé de 80 % en 20 ans. L’automobile a perdu plus de 5 800 emplois en 10 ans, dont la moitié rien que sur les deux dernières années. La nécessité d’une véritable banque industrielle se fait plus que jamais ressentir, et il faut réfléchir plus avant à donner la possibilité à l’Etat de prendre le contrôle économique d’une entreprise quand la situation l’exige. Notre USM joue un rôle prépondérant sur notre territoire pour les négociations sur la convention collective. Nous continuons de créer des implantations et nos efforts de syndicalisation sont payants. Plus que jamais, nous devons être forts. »

Christian Merot, USM 49
« Nous faisons face aux conséquences d’une crise profonde. Partout en Europe, que ce soit dans les urnes ou dans la rue, les salariés expriment leur refus d’en payer le prix. Les implications qu’auraient le vote de la règle d’or ne doivent pas être sous-estimées, qu’il s’agisse de l’impact sur notre système de protection sociale ou sur la capacité des Etats à intervenir pour soutenir l’industrie. Les prêts accordés récemment par la BCE aux banques et l’utilisation qui en a été faite démontrent bien une réalité : quand ce sont les salariés qui revendiquent, cela coûte toujours trop cher. Pour refuser cela, nous devons nous développer, en particulier chez les cadres et chez les jeunes, nombreux dans notre entreprise, car ce n’est pas en étant minoritaires que nous pourrons peser. »

Lucienne Lemaire, Valéo, Blois
« La question des conditions de travail est centrale pour l’activité syndicale. Sur notre site, les femmes effectuent des tâches répétitives qui génèrent un stress et une fatigue qui poursuit les salariés au-delà de leurs heures de travail. Et l’augmentation des cadences n’augure rien de bon. Cela ne devrait-il pas être à l’entreprise de payer pour les arrêts maladie découlant de cette situation ? La fatigue dégrade tout et les conditions de travail sont plus que jamais un champ de lutte sociale. Notre organisation se bat avec lucidité sur ce dossier et doit continuer de le faire en faisant des propositions après concertation avec les salariés. Notre force, notre liberté et notre indépendance nous le permettent. »

David Elbaz, Sagem Communication, Asnières
« La situation est grave dans notre département : restructurations, délocalisations, PSE, employeurs peu scrupuleux… presque toutes les entreprises sont touchées. Il faut intervenir au plus haut niveau pour faire cesser ces pratiques. Ce n’est jamais facile, mais quand la solidarité FO est à l’œuvre, nous parvenons à faire reculer les directions. Il faut se battre contre la prédation d’entreprise à visée spéculative, car trop peu d’entreprises y survivent. L’Etat aussi doit prendre ses responsabilités sur ce sujet, car l’investissement productif et la réindustrialisation du pays passe aussi par des décisions politiques. De nombreux dossiers se traitant maintenant au niveau européen, c’est une bonne chose que FO garde toute sa place dans la grande famille syndicale européenne, en prenant toutefois soin de préserver sa liberté et son indépendance. »

Patrick Schorr, PSA, Mulhouse
« Lors de mon intervention au dernier congrès, j’avais exprimé mes inquiétudes sur l’emploi, le pouvoir d’achat, la compétitivité ou encore les retraites. Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée depuis. Rien n’a évolué dans le bon sens, ni dans l’intérêt des salariés. Sur notre site, nous avons perdu plus de 1 100 emplois, la production baisse et malgré le renouvellement de nos véhicules, nous subissons du chômage partiel. Heureusement que les accords signés par FO atténuent un peu les effets de la situation. Nous avons progressé aux dernières élections, de nouveaux adhérents nous ont rejoints, et si l’avenir reste incertain, notre force et notre détermination sont intactes. C’est en restant unis que nous pourrons continuer de mettre les mettre au service des salariés.

Eric Ziegler, USM de Midi-Pyrénées
« Notre région a créé son USM cette année et la Fédération a montré son souhait de voir cette nouvelle structure devenir un outil d’aide et de défense des salariés en même temps qu’un point d’ancrage pour la syndicalisation. Elle prend le relais des Métaux de Toulouse dans les différentes instances régionales et va donner une nouvelle dimension au travail de notre organisation. Mais rien ne remplacera le travail de terrain auprès des salariés et notre capacité à utiliser le rapport de force quand il le faut. Pour poursuivre le développement de FO, il nous faudra réussir les élections TPE de décembre. La Fédération réalise un énorme travail sur ce dossier. Ce sera à nous de le faire vivre sur le terrain, tout comme nous devons continuer de défendre l’industrie et les emplois en prenant en compte tous les aspects de ces dossiers, comme par exemple le problème de la sous-traitance. »

Eric Ponsardin, Krone, Boulogne-sur-Mer
« Notre groupe a opté pour une politique de rationalisation qui va se traduire par des restructurations. Du coup, l’emploi est menacé sur l’ensemble de nos sites. Les salariés français seraient trop chers, s’installer dans les pays de l’est permettrait de réduire les coûts et de standardiser la production en la recentrant sur un seul secteur d’activité. Ajoutez le non remplacement des départs en retraite, ainsi que le fait que l’entreprise est en train de transférer une large partie de sa richesse en Suisse, et vous comprendrez que nous devons exercer notre vigilance à tous les niveaux. Dans ce contexte social difficile, nous parvenons quand même à obtenir du concret pour les salariés, comme le montre les NAO de mars dernier. »

Sylvain Meallet, Nouvelle-Calédonie
« La métallurgie est très présente sur notre territoire, puisque 25 % des réserves mondiales de nickel sont situés en Nouvelle-Calédonie. Face à la demande croissante, l’activité se développe rapidement et nous devons faire face à de nombreuses problématiques. Le travail est très dur, d’autant que nous sommes assez isolés. Nous nous développons et nous avons d’ailleurs bénéficié de l’aide et de l’expérience de la Fédération à tous les niveaux. Et nous la solliciterons encore, car la défense de l’industrie et des salariés passe par la solidarité qui fait partie des valeurs incontournables de notre organisation. »

Sébastien Janowski, PSA, Valenciennes
« Depuis deux ans, nous avons boosté notre communication grâce aux réseaux sociaux comme Facebook, à Twitter, aux alertes SMS, à notre newsletter… Le travail de terrain reste prioritaire, et nous y faisons vivre le réformisme de manière offensive. Résultat : nous avons gagné 5 points aux dernières élections et notre nombre d’adhérents augmente. Au plan industriel, nous avons été d’abord choisis pour accueillir le nouveau projet de boîte de vitesses à double embrayage, synonyme d’investissement et d’emplois, avant que le dossier ne soit gelé. Aujourd’hui, nous attendons de voir ce qui sortira de l’alliance avec GM mais nous sommes d’ores et déjà prêts à agir pour préserver notre site et éviter une baisse d’effectifs que la direction prépare déjà en multipliant les entretiens disciplinaires. Nous ne laisserons pas faire ! »

Manuel Da Cruz, Schneider, coordinateur
« Nos négociations ont pour objectifs de parvenir à une base commune à toutes les entités de notre groupe en France, dans lequel FO pèse 23 %. C’est ce que nous avons fait avec l’accord GPEC, qui va permettre de créer près de 1 000 emplois. Face à une direction toujours plus mondiale, nous devons prouver que la méthode FO permet d’aboutir à des accords « gagnant-gagnant ». Pour nous développer, nous misons aussi sur la formation syndicale. Alors que les départs en retraite posent la question de la transmission de l’expérience syndicale, la formation de nos nouveaux élus est d’autant plus importante que nous sommes répartis sur près de 30 implantations… A ce niveau, tout comme dans le domaine juridique, l’aide de la Fédération est précieuse. »

Eric Gondy, Delphi, Blois / USM 41
« Notre site, qui développe et fabrique des injecteurs diesel, emploie près de 1 700 CDI, dont 600 ingénieurs. La concurrence syndicale est rude, et nous sommes souvent seuls quand il s’agit de combattre les projets de délocalisation en Turquie ou en Roumanie sur lesquels ne sont pas consultées les instances représentatives du personnel, car les autres organisations syndicales sont parfois prêtes à tout pour rentrer dans les bonnes grâces de la direction. Ce n’est pas la logique de FO. Avec l’aide de l’USM du Loire-et-Cher, récemment relancée, nous nous battons. Et même si nous n’avons pas pu empêcher une fermeture de site, nous créons de nouvelles sections et nous nous développons. Faire des élections TPE un succès sera d’ailleurs primordial pour que FO reste la première organisation syndicale dans la métallurgie. »

Patrick Gonzalès, Istres, Retraité
« Mon syndicat a été créé en 1968 autour des entreprises de l’aéronautique. Les anciens ont toujours été présents pour partager leur expérience et nous aider à traverser les âges et les combats. Ne vous passez jamais de ce qu’ils peuvent vous apporter. N’oubliez jamais que nos valeurs de liberté et d’indépendance sont nos meilleurs moyens de convictions et d’actions pour créer de nouvelles sections et développer notre organisation. Cette dynamique qui est la nôtre, il faudra la mettre à profit pour remporter les élections dans les TPE et d’être plus forts. Car c’est notre représentativité qui est en jeu. Aussi, nous ne pouvons pas nous rater. Il en va de l’intérêt de la métallurgie et de ses salariés. »

Raphael Frentz, GEA, Saint-Apollinaire
« Nous avons vécu une année charnière en 2011, avec l’arrivée d’une nouvelle direction dans une situation délicate. Il a fallu aller à l’épreuve de force face à un patron décidé à jouer les négociations à minima. Et au bout de deux jours de grève, nous avons obtenu ce que nous demandions sur les salaires et sur la prime. Moralité : dire qu’augmenter les salaires allait couler l’entreprise n’était qu’un prétexte. Les salariés font confiance à FO car ils voient notre détermination, notre sérieux et nos résultats. Mais nous ne sommes pas seulement un syndicat de combat. Nous sommes aussi une force de proposition, et nous l’avons également démontré. Alors que la crise fournit une excuse commode au patronat pour tenter de détruire notre système de protection sociale, nous devons continuer de revendiquer et d’obtenir des résultats. »

Mohamed Moutier, Hachette et Driout, Saint-Dizier
« Grâce à un solide travail de terrain, FO est l’organisation majoritaire dans notre entreprise et a repris le CE. Mais nous souffrons de la crise et nous avons dû opposer par deux fois notre droit de véto à des mesures de chômage partiel. Nous sommes également très mobilisés au niveau d’une enquête concernant le décès d’un salarié sur le site suite à un accident. Enfin, après une grève éclair, nous avons pu signer de bonnes NAO. Tout cela ne plaît pas à notre direction, qui fait tout pour déstabiliser les délégués FO. Nous lui avons déjà adressé un carton rouge mais elle espère toujours casser la contestation à la source. Or, la source, c’est FO, et, avec l’aide de la Fédération, nous ne nous laisserons pas faire. »

Pierre-Louis Montodon, Métaux d’Ancenis

« Je m’adresse à vous au nom des métallos de STX, qui sont dans une situation préoccupante. Détenu au 2/3 par un groupe coréen, STX a perdu deux importantes commandes en avril après que leur montage financier se soit écroulé, à cause de la frilosité des banques. Il est inacceptable que l’Etat, actionnaire de l’entreprise, n’ait rien fait pour éviter cet échec. C’est un chantier italien qui a récupéré les commandes car il a bénéficié du soutien adéquat. Quelle leçon pour la France ! Le chômage partiel grimpe donc en flèche chez STX, et la situation de ses sous-traitants est encore pire. Les métallos de STX réclament la nationalisation de leur entreprise, la mise en place d’une stratégie industrielle et des possibilités d’action. Sans quoi le dernier grand chantier naval français finira par disparaître. »

Saïd Andalousi, ArcelorMittal, Bourg-en-Bresse

« Le développement des structures territoriales que sont les USM est impératif, car elles ne sont pas seulement utiles pour les métallos et les entreprises, elles aident également notre organisation à se développer en montant de nouvelles sections syndicales. Dans notre département, l’USM est la base du développement syndical. C’est également un lieu d’aide et de partage d’expérience dont l’existence est primordiale. Si FO est aujourd’hui incontournable dans l’Ain, c’est parce que nous disposons d’une USM forte, animée par des militants motivés. »

Jean-Noël Laroche, Itron, Chasseneuil

« Notre entreprise a été assez ballotée après sa sortie du groupe Schlumberger, mais nous avons traversé la crise sans grands dommages et depuis 2010, la direction poursuit un plan destiné à transformer l’entreprise en géant. Le marché européen est en phase et les investissements sont là. Certes, cela représente beaucoup d’efforts pour les salariés, mais l’avenir se présente bien. Des recrutements sont en vue dans la R&D, nous attendons de nouveaux produits sur le site de Chasseneuil-du-Poitou ainsi que le renouvellement des compteurs électriques par ERDF, même si des questions financières retardent un peu la production. Notre organisation est réputée pour la qualité du travail qu’elle effectue sur les questions de droit du travail et elle a la confiance des salariés. »

Didier Foyer, Schneider, Angoulême

« Malgré les plans sociaux et les départs en retraite, notamment la fermeture du site de Cognac, nous continuons de progresser et nous restons l’organisation majoritaire dans l’entreprise. Actuellement, notre site se dirige vers une spécialisation à 100 % sur l’électronique, tandis que celui d’Espagnac devrait se consacrer exclusivement à la boutonnerie industrielle, ce qui pourrait rendre difficile l’accueil de nouveaux salariés dans ces deux entités. Nous négocions de nouveaux horaires et des augmentations de salaire, mais sans action forte, il n’est pas toujours facile d’aboutir. Il ne faut jamais reculer et faire ce qui doit être fait si nous voulons continuer de mériter la confiance des salariés. »

Antoine Mendes, Lear, Cergy

« Notre cycle électoral s’est enfin achevé et nous avons enregistré une belle progression puisque nous sommes à présent majoritaire chez Lear, alors que huit organisations syndicales avaient fait campagne sur le slogan « tout sauf FO ». Les salariés n’ont pas été dupes. Grâce à notre action, les NAO ont permis de bonnes augmentations salariales, ont fait évolué la prime de vacances, la prime transport et ont abouti à la mise en place du treizième mois, ainsi qu’à l’embauche de 30 intérimaires. Défendre les intérêts des salariés est la meilleure méthode pour gagner les élections. Nous apportons le changement par des solutions fiables et réalistes, en traitant toutes les problématiques et en obtenant des résultats. Nous sommes prêts à relever tous les défis et les salariés le savent. »

Jérôme Dubourg, ArcelorMittal, Fos-sur-Mer, FO Jeunes

« La communication entre les jeunes passent aujourd’hui majoritairement par les nouvelles technologies. Internet, téléphone portable, facebook, twitter… Si la culture syndicale s’acquiert par l’éducation, la famille ou les relations professionnelles, elle passe à présent également par ces vecteurs. Et si nous voulons toucher les jeunes et les amener à l’engagement syndical, il nous faut être présents sur ces supports. Pour le moment, ce sont justement les jeunes militants qui développent notre présence sur ces moyens de communication et relayent les messages de FO. Qui mieux qu’un jeune pour s’adresser aux jeunes, et qu’un métallo pour parler aux métallos ? FO Jeunes peut apporter beaucoup à cet égard, mais ne peut le faire seul. Les militants confirmés et les anciens ont aussi beaucoup à apporter. Nous devons avancer ensemble. »

Alain Seften, PSA, retraité
« Pourquoi et comment garder les anciens syndiqués ? Parce qu’ils gardent à cœur la défense des intérêts des salariés, mais aussi parce qu’ils restent eux-mêmes des salariés, leurs revenus étant constitués de salaires différés. Pour préserver l’avenir, on ne peut mépriser le passé, et la défense du présent ne doit pas faire oublier à chaque militant ce qu’il sera demain. Il y a aussi là une question de solidarité intergénérationnelle qu’on ne peut oublier. Si notre organisation ne se bat pas pour tous, alors elle ne se bat pour personne. De plus, les retraités sont la mémoire vivante du syndicalisme, de ses combats et de ses victoires, et aujourd’hui encore, leur expérience est précieuse. Leur place à la table de la grande famille FO ne peut et ne doit pas être la dernière. »

Dany Devaux, Aérolia, DSC
« En plus de ses trois sites en France, Aérolia est présent en Tunisie, au Canada et à Abu Dhabi. Et si nous sommes encore une filiale à 100 % d’EADS, c’est bien parce que FO, majoritaire chez Aérolia, a su faire échouer les projets de vente de site par le groupe. Aujourd’hui, le low cost est utilisé comme levier de compétitivité pour nous maintenir dans le cadre voulu par EADS. En Allemagne, Premium Aerotech a pourtant plus d’effectifs et connaît moins de délocalisations. La constitution d’une aérostructure française est une question de leadership industriel. Et si rien n’est fait, les conséquences pourraient être lourdes pour le groupe. Mais justement, quels choix fera notre nouvelle direction ? Celui de la continuité ou celui d’une vraie logique industrielle ? Le choix de FO est fait, et nous nous battrons pour qu’il devienne réalité. »

Michel Fortin, Métaux Région Parisienne
« La formation ne doit pas être réservée aux chômeurs. En 30 ans, près d’un million de salariés ont bénéficié d’un congé individuel de formation (CIF) pour se former, se reconvertir ou créer une entreprise. Partout en Europe, on envie notre outil de formation, qui est un atout pour le salarié et pour l’entreprise. A nous de le faire vivre, mais surtout de le défendre. Car on assiste à un pillage de ses fonds et on prend ensuite prétexte que les réseaux de formation ne prennent que 50 % des dossiers –justement par manque de moyens ! – pour les attaquer et tenter de les tuer. Au-delà, c’est la notion de paritarisme qui est en danger. La formation n’est pas seulement un filet de sécurité mais aussi une chance pour tous les salariés. Nous devons être force de proposition pour la défendre, dans l’intérêt de tous. »

Christian Girault, Métaux du Val d’Oise
« La frontière entre syndicalisme et politique est parfois mince, mais pas chez FO, et c’est une bonne chose. Les récentes élections ont été l’occasion, en ne donnant pas de consigne de vote, de réaffirmer notre liberté et notre indépendance. Ce refus du mélange des genres, nous sommes biens les seuls à nous y tenir, alors pourtant que c’est une condition sine qua non quand on veut défendre tous les salariés efficacement. Nous sommes irréprochables sur ce point et nous devons le rester, sans hésiter à mettre bon ordre quand il le faut. Ce sont dans ces principes que résident les clés de notre action et de nos succès. »

Laurent Bara, Constellium, Issoire

« Depuis 2003, nous avons assisté au massacre de Pechiney avec la complicité de l’Etat et de l’Europe, aux coupes dans l’emploi, au découpage de l’entreprise, au pillage de sa trésorerie et de ses brevets. Et après que les financiers et les spéculateurs ont eu terminé leur festin, c’est aux salariés qu’on a présenté l’addition. Et maintenant que les investissements techniques, puis les investissements de maintien, ont été stoppés, nous sommes dans la dernière phase de pressurage destinée à faire remonter le cash aux actionnaires. Les licenciements se multiplient alors qu’il n’y a pas de sureffectifs et c’est la collectivité qui va payer une partie des conséquences. Nous avons besoin d’aide. Le recul social ne se négocie pas, il se combat ! »

Grégory Minot, Toyota, Onnaing
« Notre site produit la Yaris et sa version hybride pour l’Europe au rythme d’un véhicule à la minute. Les conditions de travail sont difficiles : troubles musculo-squelettiques, stress, objectifs individuels inatteignables et pression constante sont sources de mal-être. Les départs volontaires sont nombreux. Nous pesons 29 % des voix, en constante progression. Mais pour discuter, il faut être deux et ce n’est pas souvent que nous avons un interlocuteur. Alors il nous faut parfois aller au rapport de force. En 2009, puis en 2011, nous n’avons pas reculé et nous avons fini par avoir gain de cause, en particulier avec la mise en place d’un treizième mois. Espérons que la direction a compris l’importance du dialogue social. Sinon, nous sommes toujours prêts à passer à l’action dans l’intérêt des salariés. »

Pierre Rayne, Monnaie de Paris, Pessac
« Nous sommes devenus un établissement public commercial depuis 2007 et nous sommes rattachés à ce titre à la convention de la métallurgie. Ce congrès fédéral de FO Métaux est donc le premier auquel nous participons. Sur notre site parisien, nous réalisons des bijoux, des décorations et médailles, tandis que le site de Pessac bat monnaie pour la France et différents pays. FO se développe avec constance dans notre entreprise grâce à l’aide de la Fédération et de l’USM de la Gironde. Notre méthode est simple : combat et contact. Mais elle est efficace puisqu’aujourd’hui nous avons conquis 42 % des voix et sommes l’organisation majoritaire dans l’entreprise. »

Brigitte Capelle, FO Cadres
« L’égalité homme/femme arrive trop souvent derrière de nombreux enjeux, alors qu’elle dépasse, et de loin, la simple comparaison entre les deux sexes. Elle se résume trop largement à la discrimination positive alors qu’il est davantage question d’adopter une gouvernance d’entreprise plus moderne, d’ouvrir les métiers et de changer les normes et les codes de fonctionnement, d’avoir une politique de management et de rémunération plus transparente… L’égalité ne concerne plus seulement les femmes. Les hommes aussi ne veulent plus forcément accomplir leur travail au détriment de leur vie privée et pouvoir eux aussi, par exemple, s’investir dans la paternité. Notre organisation se bat sur ces questions depuis longtemps et continuera de le faire. Le syndicalisme ne fait pas de distinction de genre : FO est le syndicat de toutes et tous les salarié(e)s. »

Géraldine Nivon, Valéo, L’Isle d’Abeau
« De trop grands écarts subsistent entre les femmes et les hommes au niveau de l’égalité professionnelle. Il faut une politique offensive sur ce sujet. C’est pour cela que nous avons lancé un plan d’action et obtenus sur plusieurs sites des enveloppes spécifiques pour réduire, voire supprimer, ces écarts. Lors des prochaines négociations salariales, il faudra avoir ce sujet en tête. Pour appuyer cette position, les salariés peuvent compter sur FO, majoritaire sur notre site avec 42 % des voix. Mais nous devons continuer à nous développer, notamment chez les cadres, car le monde de l’entreprise change et notre voix doit porter plus loin. Au niveau du groupe, nous en pesons 17 % et visons les 22 %. Elargir notre audience est impératif si nous voulons parvenir à ce niveau. »

Aydin Simseck, Hutchinson, Amilly
« Notre coordination s’est donnée pour objectif de développer FO sur tous nos sites, qui regroupent près de 10 000 salariés en France. L’activité est relativement diversifiée, mais on peut noter une dominante équipementier automobile. Si 2012 promet de ne pas être notre meilleure année, 2013 a de quoi inquiéter encore plus. La direction profite de la situation pour faire du chantage à la rémunération et tenter de réduire la question de la compétitivité au seul domaine des salaires. La Fédération refuse et dénonce cette logique avec force et constance. Il faut continuer de le faire et ne rien lâcher sur ce dossier. Il en va de l’intérêt de tous les salariés, bien au-delà de notre entreprise, et même de la métallurgie. »

Anne-Marie Chopinet, Gémalto, Gémenos
« La situation économique de l’entreprise est au beau fixe, et même en progression. C’est le résultat des efforts des salariés, qui n’en touchent pourtant pas la juste rétribution. Parce que nous sommes en butte à une direction qui maintient la pression sur les salaires en jouant la carte du chantage à la délocalisation tout en versant d’énormes dividendes aux actionnaires. Grâce à FO, les NAO ont abouti à juguler cette menace et à la promesse de ne fermer aucun site. Mais la R&D est réalisée de plus en plus à l’étranger, et la logique de restructuration permanente est source de pagaille et ne vise qu’à faire partir les salariés. Les relations sociales se tendent et nous devrons nous battre pour éviter que nos accords ne soient renégociés à la baisse. »

Patric Petetin, Eurocopter, Marignane, DSC
« Les réformes successives des retraites n’en finissent plus de démontrer leurs effets pervers. Beaucoup de salariés qui étaient partis en retraite après avoir racheté des trimestres, comme autorisé par la loi Fillon 2 de 2003, ont eu la mauvaise surprise de voir quelques années plus tard leurs droits bloqués et de se voir demander le remboursement des retraites perçues. En se saisissant du dossier, notre organisation a découvert que les pouvoirs publics avaient donné ces consignes car le dispositif coûtait trop cher ! Nous avons poursuivi notre démarche auprès du ministère du Travail et les premiers résultats arrivent. Nous devons continuer de nous battre pour que nos anciens puissent profiter de la retraite à laquelle ils ont droit. »

Michel Prost, PSA, Poissy
« Face à l’alliance entre PSA et GM, les salariés sont inquiets, car chaque groupe clame qu’il a des surcapacités en Europe et qu’il compte régler la question rapidement. Dans le domaine des achats ou de la logistique, des regroupements peuvent être bénéfiques, mais dans beaucoup d’autres domaines, plusieurs sites risquent de se retrouver en concurrence. Aujourd’hui, tous les projets sont bloqués jusqu’en octobre mais des menaces pèsent d’ores et déjà sur les sites d’Aulnay, de Rennes ou encore de Sevelnord. FO s’organise au niveau européen dans le cadre de IndustriALL. Pour nous, il n’y a pas de surcapacité : ce sont les constructeurs qui ont trop misé sur l’ouverture de sites en low cost ! Il nous faut étudier au plus vite des solutions pour maintenir tous les sites et éviter une casse sociale qui viendrait sinistrer des régions entières. »

Retour