Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

FO Métaux 510 - juillet/août - spécial congrès - partie 1

Ce numéro, publié en deux parties sur notre site, est spécialement consacré à notre XXIè congrès statutaire qui s’est tenu les 6, 7 et 8 juin au Parc des Expositions de Montpellier. Un congrès qui a mis en avant et à l’honneur les militantes et militants de la Fédération, car ce sont elles et eux qui œuvrent quotidiennement sur le terrain.

L'éditorial de Frédéric Homez

Un réel esprit de famille

Ce numéro est spécialement consacré à notre XXIème congrès statutaire qui s’est tenu les 6, 7 et 8 juin au Parc des Expositions de Montpellier. Un congrès qui a mis en avant et à l’honneur les militantes et militants de la Fédération, car ce sont elles et eux qui œuvrent quotidiennement sur le terrain.

A ce titre, notre premier slogan était « Notre Force : nos militants », avec en complément deux autres slogans. Le deuxième, « Notre enjeu : notre développement », était en relation avec nos objectifs et nos excellents résultats électoraux, avec en plus, car une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, une augmentation de nos adhérents avec une progression sur une année de 2 200 adhérents supplémentaires. Enfin, notre troisième slogan, « Notre combat : notre industrie, nos garanties sociales », exprime bien nos actions au quotidien et démontre notre volonté dans le chemin qu’il nous reste à parcourir sur ces sujets essentiels et incontournables pour les salariés, les retraités et les chômeurs.

Ce congrès restera dans les annales de la Fédération, et ce pour plusieurs raisons. Ce fut un congrès d’unité et de fraternité montrant combien les Métallos étaient soudés, avec un réel esprit de famille, ce qui a été remarqué à la fois par les différents invités, mais également par les intervenants et exposants extérieurs. Ce succès est aussi dû à des équipes organisatrices de choc. Nous en jugeons par ce que nous avons vécu, et aussi par les différents messages reçus. Nous tenons, au travers de cet édito, à remercier et à féliciter ces équipes qui étaient composées de l’USM de l’Hérault et de ses différents syndicats ainsi que l’équipe de l’USM des Bouches-du-Rhône composée de délégués d’Eurocopter et d’Arcelor. Par leur travail, leur militantisme et leur convivialité, ils ont démontré leur attachement à la Fédération et à l’ensemble des congressistes.

Au travers de nos délégué(e)s, nous avons eu de très nombreuses interventions qui ont complété et confirmé le travail d’équipe réalisé à tous les niveaux de notre organisation syndicale. Nos démarches en faveur de l’industrie et nos résultats sur la pratique contractuelle et conventionnelle ont démontré les « plus » que nous apportons aux salariés. Nous avons toutefois ressenti une inquiétude sur l’emploi, en particulier sur certains secteurs dont l’automobile, la sidérurgie et les fonderies.

Les délégués du congrès ont ensuite fixé, au travers de la résolution générale, notre feuille de route pour les trois prochaines années. Nous en rappelons ici les principaux titres : pour une politique industrielle pourvoyeuse d’emploi sur notre territoire ; pour une politique européenne de la croissance économique et sociale ; pour une politique salariale de relance, pour l’amélioration continue des conditions de travail ; pour la défense de notre système de protection sociale ; pour une formation professionnelle organisée pour rendre les salariés et les entreprises plus forts ; pour des relations sociales fondées sur la liberté et le respect ; pour une vie professionnelle d’évolution et respectueuse de toutes les différences ; pour une économie intégrant les jeunes, qui représentent notre avenir ; pour un renforcement de nos capacités d’action dans un cadre syndical européen et international rénové ; pour que vive le syndicalisme libre et indépendant par le développement de notre organisation syndicale.

Pour finir, nous avons profité de notre congrès pour mettre officiellement en ligne notre nouveau site internet ; un site ouvert à toutes et tous et un outil plus spécifiquement à l’usage de nos syndicats relevant de nos différents secteurs d’activité. Nous vous invitons à le consulter : www.fo-metaux.org ou www.fo-metaux.com.

La force dans l’unité et la fraternité

Le XXIè congrès de la Fédération FO de la métallurgie restera gravé dans la mémoire des militants. Durant trois jours au Parc des Expositions de Montpellier, du 6 au 8 juin, plus de 600 délégués pour 800 participants se sont retrouvés pour des échanges aussi riches et fructueux que passionnés, placés sous le signe de trois slogans : « Notre force : nos militants », « Notre enjeu : notre développement » et « Notre combat : notre industrie, nos garanties sociales ». De nombreux invités venant des Unions Départementales, des autres Fédérations et de la Confédération, dont son secrétaire général Jean-Claude Mailly, de syndicats étrangers ont répondu présent à l’invitation de notre organisation, de même que de nombreux anciens, dont Bernard Mourgues et Michel Huc, qui furent secrétaires généraux de la Fédération. Les très nombreuses interventions à la tribune ont montré la vitalité et le dynamisme de notre organisation et ont permis aux militants de s’exprimer sur tous les sujets qui font leur quotidien : salaires, emploi, retraites, délocalisations, stratégies et politiques industrielles, représentativité…
Le rapport d’activité et d’orientation a été adopté à 98,71 % et le rapport de trésorerie à 100 % ; encore mieux qu’en 2008 ! Les militants ont également discuté et approuvé à l’unanimité les modifications statutaires proposées par plusieurs syndicats et ont renouvelé les instances fédérales. La nouvelle CA Fédérale compte ainsi 46 % de nouveaux membres. Les métallos ont réélu Frédéric Homez comme secrétaire général pour un troisième mandat. Ils ont également pu découvrir le nouveau site Internet de la Fédération (www.fo-metaux.org ou www.fo-metaux.fr). Enfin, la soirée des militants leur a permis de célébrer leur unité et leur fraternité en mettant à l’honneur les talents musicaux des militantes et militants de la Fédération.

Maurice Bascoul : « Nous sommes fiers de vous accueillir »
Lors de son intervention, le secrétaire de l’USM de l’Hérault a dressé le tableau de la situation économique du département et a détaillé l’action de FO sur le territoire. « Être métallo ici n’est pas toujours facile. Plus de 75 % des entreprises sont des TPE et seules cinq dépassent les 500 salariés. Néanmoins, nous nous battons efficacement et parvenons à signer de bons accords. » L’USM joue ici pleinement son rôle en aidant à créer des syndicats et des sections syndicales. Il a rappelé que cette structure était un maillon essentiel pour la défense de la représentativité de FO et que la Fédération, en misant sur leur développement, avait su choisir la voie la plus efficace. « Plus largement, la défense de l’industrie est la seule façon de défendre les intérêts des salariés et de notre pays, a-t-il insisté. C’est la force de notre organisation que de ne jamais transiger sur ce choix. » Heureux d’avoir accueilli, pour son dernier mandat à la tête de l’USM, le congrès confédéral l’an dernier et le congrès fédéral cette année, il a également rappelé que FO était majoritaire dans son entreprise, l’équipementier pétrolier Cameron, depuis 1987.

Alain Cwick : « Montpellier renoue avec l’histoire »
« En accueillant ce XXIè congrès de FO Métaux, Montpellier renoue avec l’histoire » a déclaré le secrétaire de l’UD de l’Hérault Alain Cwick en souhaitant la bienvenue aux délégués. En effet, la capitale de l’Hérault avait déjà accueilli en 1902 le XIIIè congrès de la CGT, au cours duquel il était clairement apparu que le dualisme n’était plus possible, posant ainsi les bases de la Charte d’Amiens et de FO. Brossant le portrait d’une ville d’histoire, de culture, de partage et d’échange, il a également vanté l’hospitalité montpelliéraine, qui avait déployé tous ses charmes pour recevoir les métallos. Déplorant la mauvaise situation du département sur le front de l’emploi, avec l’un des taux de chômage les plus élevés de France, il a cependant rappelé que FO y était la première organisation syndicale et appelé les congressistes à tout faire pour qu’elle le reste, en commençant par conserver la liberté et l’indépendance qui sont une des sources de sa force.

Hélène Mandroux : « L’industrie doit avoir toute sa place »
La maire de Montpellier a présenté sa ville, la huitième de France, dont la forte démographie et le dynamisme constituent des atouts maîtres, qu’elle a toutefois tempérés en rappelant que le taux de chômage était ici le double de la moyenne nationale. « Même si soutenir les PME innovantes, qui font cruellement défaut dans notre pays, doit être une priorité, il ne faut pas oublier que c’est d’abord l’industrie qui est créatrice d’emploi et donc agir pour lui redonner toute sa place », a-t-elle déclaré. Revenant sur le rôle des régions, elle a rappelé qu’elles ont une large responsabilité dans le domaine de la formation mais a constaté que les emplois ont évolué et continuent de le faire toujours plus vite. Plaidant pour la nécessaire adaptation des formations au marché de l’emploi, elle a souligné l’importance du partenariat avec les organisations syndicales dans ce domaine et s’est félicitée de la place de cette thématique dans les positions et actions de notre organisation.

Jean-Pierre Moure : « La croissance de l’industrie porte l’essor français »
Le président de la communauté d’agglomération de Montpellier a accueilli les congressistes en soulignant la proximité de vue existant entre la Fédération FO de la métallurgie et la structure qu’il préside : « Le thème sous lequel vous avez placé votre congrès –la défense de l’industrie et des garanties sociales- est l’un de ceux que nous défendons également au quotidien sur notre territoire. La croissance de l’industrie porte l’essor français, et nous devons le dire haut et fort ! » Il a brièvement présenté la situation de l’agglomération montpelliéraine, où seuls 6 % des emplois sont liés à l’industrie, et a rappelé la fragilité économique d’un territoire ne disposant pas d’une industrie forte. « L’avenir ne réside pas seulement dans les PME innovantes et non délocalisables, les grandes entreprises restent un point d’ancrage incontournables pour notre territoire. » Il s’est élevé contre la désindustrialisation, appelant à donner la priorité à l’emploi en France. A cet égard, il a insisté sur le rôle que les collectivités locales ont à jouer, ajoutant que l’avenir passait par la concertation avec les organisations syndicales.

Hommage aux disparus
Le trésorier fédéral Hervé Perier a rendu hommage aux militants qui nous ont quittés depuis le dernier congrès mais restent présents dans nos cœurs. Après une minute de silence en leur mémoire, il a dédié ce congrès fédéral à Antoine Laval, disparu en 2009, et qui fut, au poste de secrétaire général de la Fédération, un des artisans du succès de FO Métaux au fil des années. Hervé Perier a également souhaité la bienvenue aux invités des organisations syndicales étrangères, aux anciens et aux représentants de la Confédération FO, des Fédérations et des UD venus assister aux travaux des congressistes.

Rapport introductif de Frédéric Homez
FO Métaux publie ci-après le texte du rapport introductif présenté par le secrétaire général de notre organisation lors de l’ouverture des travaux de ce XXIè congrès fédéral.
In extenso

Le site web fait peau neuve
Le secrétaire fédéral en charge de la communication Jean-Yves Sabot et la déléguée fédérale Aude Pinguenet ont lancé en direct le nouveau site Internet de la Fédération. Un événement largement attendu par les militants à l’heure où la communication passe chaque jour davantage par le Web, mais aussi le résultat d’un travail de longue haleine. Plus ergonomique, plus simple, plus complet et plus intuitif, ce nouvel outil a fortement impressionné les militants. « Ce site a vocation à être davantage au service des adhérents et des syndicats et va devenir une référence, a expliqué Jean-Yves Sabot. Il inaugure une nouvelle ère dans notre communication. » Outre la possibilité de suivre l’actualité en temps réel, le nouveau site offre également une base de données extrêmement riche puisqu’il regroupe déjà près de 800 accords collectifs ou d’entreprises, qui va être complétée au fil du temps. « La richesse de ce site dépend pour une large de part de vous, a lancé Jean-Yves aux participants. Faites remonter l’information à la Fédération, mettons en place des synergies et amenons ensemble la communication syndicale à un nouveau niveau ! » Il a conclu en insistant sur le caractère évolutif du site, qui devrait proposer prochainement de nouveaux outils, notamment pour la fabrication de tracts en ligne.

Une organisation impeccable
Au cours des débats, les délégués n’ont pas manqué de féliciter l’équipe organisatrice, qui a beaucoup contribué à la très haute qualité de ce congrès. Les militants de l’Hérault, emmenés par Michel Lopez, et secondés par ceux des Bouches-du-Rhône avec à leur tête Gérard Ciannarella, ont mis les bouchées doubles pour faire de ce rassemblement une réussite de chaque instant. Leur disponibilité, leur efficacité, leur gentillesse et leur dévouement laisseront à tous les participants un souvenir des plus chaleureux de ce congrès montpelliérain.

Ils restent militants
Le secrétaire général Frédéric Homez et les intervenants à la tribune ont rendu un hommage appuyé à l’action menée et au dévouement à notre organisation des membres du bureau fédéral Florent Clariana et Michel Maingy, qui participaient à ce titre à leur dernier congrès avant de profiter d’une retraite bien méritée, et de Pierre Edelman et Julien Talavan. Mais la fin de la vie active ne signifie pas pour autant la fin du militantisme pour nos quatre amis, qui restent avant tout des militants FO et entendent bien continuer de participer aux activités de la Fédération et de se mobiliser pour défendre l’industrie et les intérêts des salariés.

Jyrka Raina (FIOM) : « L’industrie, notre combat à tous »

Lors de son allocution, le secrétaire général de la Fédération Internationale des Organisations des travailleurs de la Métallurgie (FIOM) a salué l’action de FO Métaux pour la défense de l’industrie et a appelé les métallos à tenir toute leur place dans une époque de changement où se joue leur avenir.

Apportant aux congressistes le salut des cinq continents, le secrétaire général de la FIOM s’est réjoui de compter notre organisation parmi les membres de la grande famille mondiale de l’industrie et a rappelé que cette dernière s’apprêtait à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire le 20 juin à Copenhague. Ce jour-là doit se tenir le congrès fondateur de l’IndustriALL Global Union, réunion des trois fédérations syndicales internationales : FIOM pour la métallurgie, ICEM pour la chimie-mines-énergie et FITTHC pour le secteur textile, cuir et habillement. Le géant syndical représentera 50 millions de syndiqués dans près de 140 pays. « Notre première mission est de s’assurer que tous les salariés du monde peuvent adhérer à une organisation syndicale, a déclaré Jyrka Raina, ce qui ne sera pas facile, notamment dans des pays où la liberté syndicale est bafouée, comme l’Arabie Saoudie ou la Corée du Sud. Nous devrons répondre à ces violations du droit des salariés par une campagne puissante, novatrice et visible, et c’est en étant unis que nous y parviendrons. »
Il s’est ensuite félicité de voir la défense de l’industrie érigée en priorité par FO Métaux, « notre combat à tous », et a salué les nombreuses initiatives de notre organisation au plan européen et international ainsi que son engagement dans ces domaines. Mais l’action d’une organisation syndicale se situe avant tout dans un cadre national, et le secrétaire général de la FIOM a rendu hommage au travail réalisé par la Fédération FO de la métallurgie dans son Livre blanc pour la défense de l’industrie – Acte III, tant sur le fond que sur la méthode. « Il ne s’agit pas seulement de s’opposer quand on est syndicaliste, mais aussi de proposer des solutions et de revendiquer pour une industrie forte. Cette philosophie, qui voit dans l’industrie un moteur pour la création d’emplois stables et durables, est aussi celle de notre organisation. » Il a également rappelé la nécessité de lutter contre la précarité, notamment en participant à la Journée mondiale pour le travail décent du 7 octobre.
Au-delà, il a évoqué la situation internationale, fustigeant les politiques d’austérité à l’œuvre dans de nombreux pays à l’heure où il faut plus que jamais miser sur la R&D, l’emploi durable et la confiance dans l’industrie pour restaurer la croissance. « Mais les choses bougent, s’est-il réjoui. Espagne, Canada, Grèce, sans oublier le Printemps arabe : ces multiples combats montrent la colère des peuples face aux inégalités et à l’absence de démocratie. Nous devons aider à canaliser cette indignation pour faire avancer le changement et renforcer notre légitimité en étant l’un des porte-parole de ce mouvement planétaire. » Il a conclu son intervention en soulignant que, par son action pour le développement syndical, notamment dans les pays de l’est, FO Métaux était un des piliers de l’action syndicale internationale. Au niveau français, il a vanté l’immense potentiel de l’industrie tricolore et a expliqué que, grâce à l’action de notre organisation, il ne voyait que des raisons de croire à son avenir.

Ulrich Eckelmann (IndustriALL Trade Union) : « Apporter des solutions aux défis de demain »

Lors de son intervention, le secrétaire général d’IndustriALL Trade Union a appelé les organisations syndicales européennes à renforcer leur union pour rester forces de proposition et aider à refuser l’austérité.

Le secrétaire général de la nouvelle Fédération européenne de l’industrie a débuté son intervention en évoquant la situation économique et industrielle du vieux continent. Erosion de la protection sociale, rejet de l’austérité par les citoyens, nécessité de garantir le système bancaire, les pays et même la monnaie : « Nous avons connu des jours meilleurs, mais face à la situation actuelle, notre action et notre réflexion n’en sont que plus importantes et nécessaires. Les organisations syndicales ont le devoir de porter et d’incarner l’espoir en apportant des solutions pour relever les défis de demain. » Et pour cela, il est important d’être forts et donc d’être unis. L’industrie européenne n’a plus de frontières. Il faut en tirer les conclusions qui s’imposent et être capables d’élaborer les réponses appropriées si l’on veut pouvoir relever les challenges qu’affrontent chaque jour les métallos. L’industrie a une part essentiel dans la croissance économique, c’est pourquoi les organisations syndicales européennes doivent parler d’une seule voix pour réclamer une politique industrielle durable qui préserve l’emploi et prépare l’avenir. Il s’agit d’un enjeu stratégique vital pour tous les pays du continent.
Revenant sur la logique qui a présidé à la naissance d’IndustriALL Trade Union, il a expliqué que le rapprochement de secteurs complémentaires, avec l’industrie en position centrale, apportait une nouvelle cohérence et permettrait de développer des synergies entre les différentes organisations syndicales. « Nous pourrions d’ailleurs envisager d’appliquer ce principe de manière encore plus large, a-t-il déclaré : nous sommes présents dans près de 600 comités européens de groupe sur 1 000 et nous ne comptons pas nous en tenir là. »
Relevant la part de responsabilité des gouvernements européens dans la crise actuelle, il a exprimé son espoir face à la mobilisation des citoyens, dans les urnes ou dans la rue, pour exiger le changement et refuser l’ultralibéralisme. Il a exhorté les organisations syndicales de tous les pays à jouer leur rôle dans ce mouvement. « En proposant des solutions pour en finir avec l’austérité et renouer avec la croissance et la confiance, nous devons promouvoir une gouvernance économique et financière reposant sur des bases justes et démocratiques. Mais ce n’est que si nous agissons ensemble que nous parviendrons à accompagner cette nécessaire évolution », a-t-il plaidé.

Jean-Claude Mailly : « Il faut condamner l’austérité ! »

Le secrétaire général de la Confédération FO a consacré une large partie de son intervention à la situation économique et ses conséquences. Il a également rappelé que la force de notre organisation repose sur une indépendance jamais démentie et avec laquelle il ne faut jamais transiger.

C’est en félicitant l’équipe fédérale nouvellement élue et en saluant le poids et le dynamisme de FO Métaux au sein de la Confédération FO que Jean-Claude Mailly a débuté sa prise de parole. Faisant un retour sur les débuts de la crise en 2007, il a rappelé que FO avait tout de suite fait part de son analyse sur la situation. « Nous avions raison en expliquant qu’il s’agissait là d’une crise profonde et durable du système et du capitalisme qui exigerait des ruptures pour en sortir, a-t-il expliqué. L’ensemble des responsables politiques nous répondaient alors que la France serait moins touchée, grâce à ses amortisseurs sociaux. Mais nous savions bien que notre système de protection sociale serait attaquée rapidement et n’en sortirait pas indemne. La suite des événements ne nous a malheureusement pas donné tort. » Aujourd’hui, malgré quelques déclarations d’intention lors de sommets internationaux, rien ou presque n’a changé. Les paradis fiscaux sont toujours là. Des milliards échappent toujours aux finances publiques. Les profits sont toujours privatisés et les dettes toujours transférées à la collectivité.
Au niveau européen, le constat n’est pas plus réjouissant. De nombreux pays, Grèce et Espagne en tête, sont à la limite de la banqueroute et le risque est réel de les voir sortir de la monnaie unique. « Dès la mise en place de l’Euro, tout le monde savait pourtant qu’il existait des différences entre les pays. Mais c’était une démarche consciente, un choix fait au nom du libéralisme économique. Faire sortir ces pays de la zone euro serait une erreur mais aussi une punition pour les salariés, qui ont déjà bien assez souffert de ces choix qu’ils n’ont pas faits et qu’ils ont pourtant déjà payés. Il faut condamner l’austérité ! » a-t-il martelé, déplorant que la Banque Centrale Européenne n’ait pas la possibilité d’aider les entreprises en difficulté alors que les banques reçoivent des milliards sans qu’il soit possible de contrôler leur utilisation. Dès lors se pose une question : faut-il renégocier les traités européens ? Sachant que ce n’est pas en augmentant la flexibilité et en détruisant les réglementations qu’on sortira de la crise, et qu’en l’absence de changement notre modèle de société et de démocratie court un grave danger, le secrétaire général a répondu par l’affirmative.
Jean-Claude Mailly est ensuite revenu sur les élections françaises de 2012 pour rappeler à tous ce qu’est l’indépendance de FO et en quoi elle fait sa force. « Comment critiquer, revendiquer, s’opposer si besoin, quand on a appelé à voter pour le pouvoir en place ? Comment être libre d’agir en syndicat responsable dans ce cas ? Être indépendant ne signifie pas être neutre ou sans opinion, mais c’est à chacune et chacun de décider en son âme et conscience à qui donner sa voix. Voilà pourquoi nous n’avons pas et ne donnerons pas de consigne de vote pour des élections. » Il a d’ailleurs précisé que si les contacts avec les pouvoirs publics étaient pour le moment encourageants, notre organisation n’en restait pas moins vigilante, en particulier sur le dossier des retraites et sur le Smic. Il a rappelé les demandes de FO sur ces points : préserver le système de retraite par répartition, baisser la durée de cotisation, obtenir le retour à la retraite à 60 ans à taux plein et garantir le financement de la sécurité sociale en faisant la chasse aux exonérations fiscales ; parvenir progressivement à ce que le Smic atteigne 80 % du salaire médian en France. Enfin, il a insisté sur l’enjeu que représentent les élections dans les TPE à la fin de l’année pour FO et exhorté les militantes et les militants à s’impliquer activement afin que ce scrutin soit un succès pour notre organisation.

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