Avec la proclamation des résultats du scrutin TPE (Très Petites Entreprises) le 16 avril dernier, c’est le troisième cycle de mesure de la représentativité syndicale (2017-2020) qui s’achève. Les chiffres définitifs devraient être connus dans les prochaines semaines.
Ces élections TPE appellent plusieurs constats de la part de notre organisation syndicale. Il faut, en premier lieu, déplorer la faiblesse du taux de participation (5,44%) cette année, qui ne cesse de décliner depuis la première édition de ce scrutin, en 2012.
Comme l’a fait remarquer notre Confédération, « les conditions dans lesquelles s'est déroulée cette élection en sont bien évidemment en partie responsables. La crise sanitaire a généré du retard dans la tenue du scrutin, et conduit à l’éloignement des salariés de ces considérations électorales. De nombreuses difficultés dans l'acheminement des votes ont également participé de ces difficultés. Sans compter tous les salariés de TPE mis en activité partielle depuis un an. Dans ce contexte, avec 13,84% des voix, FO progresse légèrement (contre 13,01 % lors du précédent scrutin). »
Nous notons avec satisfaction que dans la métallurgie, en s’établissant au niveau national à 17,88 %, FO Métaux progresse de 1 point et conserve sa troisième place, talonnant la CFDT, à moins d’un point. Nous gagnons également du terrain dans 42 départements, avec des hausses allant de 0,65 à 23,07 points selon les conventions collectives territoriales. En passant de 18,41 % à 19,69 %, la branche des services de l’automobile conforte sa deuxième place.
Notre organisation fait un bond remarquable dans des branches comme le machinisme agricole (où FO passe de 14,08 % à 26,36 %, nous plaçant au rang 1 ; idem pour la BJOP (bijouterie-joaillerie) avec un score presque doublé, de 16,79 % à 32,95 %), ou encore la Récupération (où notre organisation passe de 17,83 % à 36,36 %). Ces belles performances sont d’abord celles de l’ensemble des structures de notre organisation, et de nos militantes et militants, qui ont su se mobiliser pour valoriser notre syndicalisme par une action continue d’information, de conseil et de proximité.
L’on ne saurait se contenter de ces résultats, qu’il faut cependant saluer.
Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faille adopter les façons de faire d’autres organisations dans le seul but d’élargir notre audience, au risque d’y perdre notre âme, notre ADN, notre identité de syndicat réformiste. FO a privilégié la proximité et le terrain syndical là où d’autres ont cédé à un ciblage marketing électoraliste. Au-delà de la méthode, c’est d’abord d’une conception du syndicalisme qu’il est question, et dont nous devons rester fiers.
C’est par cette présence quotidienne des métallos FO aux côtés des salariés que notre organisation les défend efficacement en prenant en compte les réalités des entreprises sans démagogie et dans un esprit de dialogue social qui produit des résultats concrets, tangibles, sous la forme d’accords améliorant leurs conditions de travail et de rémunération.
Car derrière ce scrutin à la trop faible participation, notre organisation syndicale voit aussi la confirmation de la grande fragilité dans laquelle se trouvent trop de salariés de TPE, en particulier depuis un an, et n’en ressent que plus fortement la nécessité de les défendre avec toujours plus de détermination.
Cette élection présentait de réels enjeux sociaux et était essentielle pour les salariés, qui n’ont pas d’autre représentation dans leurs entreprises. Comme trop souvent, seules les organisations syndicales se sont impliquées pour ces élections professionnelles qui, comme expression de la démocratie représentative, méritaient mieux.
A bien y réfléchir, alors que s’ouvre une année électorale en France, le scrutin TPE renvoie à une question plus profonde, directement posée à nos gouvernants : quel modèle de société et de démocratie entend-on faire vivre dans notre pays ?