Ce communiqué est tiré du texte du livre Blanc qui sera publié par la Fédération FO Métaux à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017.
Ce communiqué est tiré du texte du livre Blanc qui sera publié par la Fédération FO Métaux à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017.
Depuis sa création, FO Métaux défend l’industrie et les emplois mais s’inquiète du laisser-aller des politiques et des bradages d’activités menés par certains PDG. Au fil des années, et au regard de l’analyse que nous portons sur l’actualité industrielle, nous notons que les différents gouvernements et leurs interventions étatiques se réalisent toujours dans l’urgence ou la précipitation.
Depuis 2007, à chaque élection présidentielle, la Fédération FO Métaux publie un livre Blanc pour la défense de l’industrie, et depuis les états généraux de l’industrie en passant par la conférence nationale de l’industrie, et le conseil national de l’industrie, des échanges et des actions ont été menés. Malheureusement, et malgré les travaux réalisés par le CNI, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas suffisamment entendus par nos gouvernants.
Un constat : certes l’État ne peut pas tout régler et nous ne disons pas que rien n’a été fait, mais depuis le début du quinquennat, et hormis les aides accordées aux entreprises pour retrouver les marges nécessaires, cela ne bénéficie pas à l’industrie française et à l’emploi.
De plus, si nous analysons les différents dossiers industriels, nous déplorons :
⇨ Le désengagement de l’État d’EADS devenu depuis Airbus Group, qui risque, en cas de retournement de situation, de peser à terme négativement sur l’industrie aéronautique.
⇨ L’épisode douloureux de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange .
⇨ Concernant l’automobile, les attaques envers le diesel alors que les technologies ont évolué n’ont plus lieu d’être, au risque de mettre en difficulté ce secteur.
⇨ Sur le nucléaire, le démantèlement d’Areva et le manque de suivi, alors que l’État est actionnaire, laissent peser de lourdes incertitudes pour ce groupe.
⇨ Pour le ferroviaire et plus particulièrement Alstom, l’État et les politiques à tous les niveaux, après les interventions de FO Métaux depuis trois ans, sont bien au courant de la situation de cette entreprise et la filière. Le démantèlement du groupe avec la vente du secteur énergie, et le manque de commandes afin de permettre aux sites français de passer un cap difficile de baisse des charges, n’est pas une surprise. D’ailleurs, lors de nos différentes rencontres, nous avons souvent entendu les politiques se rejeter les responsabilités pour le passage des commandes qui aurait pu éviter cette actualité douloureuse. Ce réveil politique nous laisse donc plus que perplexes pour l’avenir de l’industrie.
Au regard des différents dossiers industriels cités mais également concernant la vente de Morpho, société du groupe de Safran, l’inquiétude grandit sur le risque pour de nombreux secteurs de transfert de technologies, des savoir-faire, et des compétences de l’industrie française dans son ensemble vers l’étranger.
FO Métaux ne nie pas les besoins des entreprises d’obtenir des marchés dans le monde, mais quand les commandes apportent du chiffre d’affaires et non des fabrications sur notre territoire, et que les technologies se transfèrent de fait, nous ne pouvons pas être d’accord car sur le long terme, ce sont l’industrie française et les emplois qui trinquent !
FO Métaux attend des gouvernants et des candidats à l’élection présidentielle un sursaut patriotique pour une stratégie industrielle de long terme. L’industrie ne doit pas subir les aléas politiques. FO Métaux demande :
⇨ Des États généraux du ferroviaire avec tous les acteurs concernés ;
⇨ Au gouvernement de répondre aux inquiétudes pesant sur STX (chantiers navals de l’Atlantique) qui a un important carnet de commandes mais qui est en vente ;
⇨ D’intervenir sur la vente de Morpho, et de réfléchir sur le risque de démantèlement du groupe Safran ;
⇨ Au gouvernement d’exiger du Medef une négociation interprofessionnelle concernant les questions de la sous-traitance, car dans tous les dossiers industriels, le tissu des PME souffre également.
Pour conclure, FO Métaux demande l’arrêt du bradage de l’industrie française et des engagements réels en faveur de l’emploi et en exigeant des contreparties de la part des entreprises qui perçoivent des aides financières de l’État financées par les impôts.
Paris, le 14 septembre 2016
Contact :
Frédéric HOMEZ – Secrétaire Général