Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Après la Covid, le retour de réformes injustes ?

Depuis les différentes étapes du déconfinement, et en amont des élections régionales et départementales, le chef de l’Etat et son gouvernement tentent de remettre sur le devant de la scène des réformes injustes sur le plan social et contreproductives quant à une lutte efficace en faveur de l’emploi.

Face à ce constat, nous rappelons notre opposition à la dernière réforme des retraites, passée en force avant la crise sanitaire puis mise de côté, et qui prévoit une retraite universelle à points en regroupant tous les régimes existants.

Nous nous opposons à la diversion actuelle du chef de l’Etat et de son gouvernement, qui tentent donc de réintroduire cette réforme par un éventuel allongement de la durée de cotisation pour un départ à 64 ans. Le système universel par points ne résoudrait en rien les difficultés que les salariés peuvent rencontrer au moment de la retraite ; bien au contraire, il les aggraverait.

Le problème de fond n’est pas celui de la retraite, mais bel et bien de l’emploi.

C’est pourquoi, tout comme le prône notre Confédération, la mère des réformes doit être celle de l’emploi.

Malheureusement, le gouvernement n’en prend pas le chemin, et ce n’est pas avec le passage en force du gouvernement, avant la crise, sur la dernière réforme tant décriée de l’assurance-chômage, qui avait été elle aussi reportée et mise de côté, qu’il donnerait un emploi à celles et ceux qui en ont le plus besoin.

Et ce n’est pas non plus en réduisant les droits des chômeurs et des demandeurs d’emploi que tout se réglerait, notamment pour les plus jeunes qui sont souvent en situation de précarité. Pour faire suite à plusieurs actions et interventions de notre organisation syndicale, aux différents recours de notre Confédération et de plusieurs autres organisations syndicales, nous actons positivement la suspension, par le juge des référés du Conseil d’Etat, de la réforme de l’assurance-chômage qui devait s’appliquer au 1er juillet.

Elle prévoyait entre autres de nouvelles règles de calcul du montant de l’allocation chômage qui devaient entrer en vigueur à cette date.

C’est un revers pour le chef de l’Etat et son gouvernement sur cette réforme injuste. Toutefois, nous devrons rester vigilants quant aux suites qui seront données sur le fond à cette réforme par le Conseil d’Etat.

Face aux différents enjeux liés à ces réformes, et afin de garder les curseurs et amortisseurs sociaux qui ont toujours démontré leur efficacité, nous revendiquons de mettre au cœur des débats la question primordiale de l’emploi, qui serait bénéfique sur le plan économique et social.

Quant à l’actualité et aux résultats des élections régionales et départementales, qui ont vu un taux d’abstention très élevé, la classe politique française devrait réfléchir à la crédibilité qu’elle représente réellement ainsi qu’aux réformes qu’elle impose en pensant avoir raison à elle seule.

Pour les citoyens, c’est un droit auquel nous restons attachés pour la démocratie ; la sanction des urnes est l’un des moyens d’exprimer le mécontentement et le ras-le-bol, qui ne s’expriment pas forcément par la grève ou dans la rue.

Pour revenir à l’emploi, et plus particulièrement à l’évolution annuelle du nombre de salariés de la Métallurgie, nous avons enregistré une évolution positive des effectifs pour les années 2017 (+ 4 331), 2018 (+ 6 199) et 2019 (+ 3 006) pour un effectif total de 1 355 567 salariés.

Si nous notons positivement l’augmentation des effectifs de la Métallurgie sur ces trois années, nous resterons attentifs sur leur évolution pour les années 2020 et 2021, liées à la crise sanitaire et à l’ensemble des mesures prises pour maintenir les compétences et les emplois dans les entreprises.

C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de ne pas arrêter, du jour au lendemain, toutes les aides attribuées aux entreprises et aux salariés afin de soutenir les secteurs en difficulté et avec l’objectif de préserver notre industrie.

Nous rappelons également notre revendication de conditionner les aides à des engagements et des contreparties en faveur de l’emploi, des investissements, de la recherche et du développement.

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