Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE DÉSERT ?

L’équipage qui a parcouru les sables du Maroc lors du 31ème Rallye des Gazelles en portant les couleurs de FO Métaux, du 18 mars au 2 avril, a émergé des dunes du désert en réalisant un joli tour de force avec un classement dans le haut du tableau. Après avoir relaté la genèse de leur participation et avoir couvert leur périple, FO Métaux tire le bilan de la course.

Elles auront tout surmonté : au fil des centaines de kilomètres dans le désert marocain, Fikria Mijic et Fabienne Devaux, métallos FO de Stellantis Poissy qui participaient cette année au Rallye Aïcha des gazelles du 18 mars au 2 avril, ont affronté dunes, passages rocailleux, herbes à chameaux, choux fleurs du désert et même une tempête de sable !

Leur performance aura été à la hauteur de leur investissement et de leur enthousiasme, puisqu’elles se sont classées 30ème sur les 194 équipages participant à la course (18ème au classement « première participation »).

Sans aller jusqu’à faire l’éloge de la lenteur, ce rallye ne faisait pas non plus celui de la vitesse, mais plutôt de la navigation, à l’ancienne, sans GPS. Pour cette épreuve 100 % féminine classée dans la catégorie des courses d’orientation, le but était d’arriver à trouver dans le désert différents points de passage, armé d’une simple carte et d’une boussole.

 

Traquées par GPS, les voitures qui parcouraient le moins de kilomètres pour atteindre les différentes étapes étaient celles qui recevaient le moins de points de pénalité. Et à ce petit jeu, Fikria et Fabienne ont su joliment tirer leur épingle, ce qui n’avait rien d’évident au vu des conditions dans lesquelles se déroulait la compétition.

Women vs. wild

Après avoir retrouvé l’ensemble des participants à Nice le 18 mars pour un départ le lendemain, les deux métallos et leur voiture ont embarqué pour une traversée jusqu’à Tanger, suivie de deux jours de route pour rejoindre Erfoud, dans le sud du Maroc, où les attendait le premier campement.

Au revoir les téléphones portables, confiés aux bons soins des organisateurs : les seules nouvelles du reste du monde seraient pendant les 15 jours suivants de courts messages de leurs familles transmis sur papier par le staff du Rallye.

Sur le campement, la journée commençait rarement après 5h du matin. A peine la ligne de départ franchie, il faut s’orienter, lire le terrain pour y trouver le chemin le meilleur et le plus court, voir la voiture s’ensabler et l’arracher au désert, gérer les crevaisons, le bruit, la fatigue, le sable qui s’insinue partout sans oublier une chaleur de four et des repas sous forme de rations militaires pour seul réconfort, à raison d’une dizaine d’heures quotidiennes derrière le volant.

 

La journée ne s’arrêtait d’ailleurs pas à l’arrivée de l’étape, puisqu’il fallait ensuite amener le véhicule à l’atelier mécanique, monter le bivouac, pointer son kilométrage du jour et tenter une douche dans les conditions les plus spartiates. La situation était encore plus exigeante lors de deux épreuves « marathon » étalées sur deux jours en totale autonomie et comprenant une nuit en plein désert. Epuisante tant sur le plan physique que psychologique, chaque journée représentait donc une solide performance humaine !

Femmes au volant, FO au tournant

Si elle a permis à Fikria et Fabienne de réaliser un rêve qu’elles portaient depuis plusieurs années, la course a aussi montré à l’ensemble des participantes le syndicalisme sous un jour différent. Gentiment raillé ou moqué lors des premiers tours de roues, l’équipage FO a fait la différence et forcé le respect de ses concurrents.

Dans un rallye où les ouvrières sont plutôt rares, leur endurance, leur ténacité mais aussi leur énorme capacité à aider les autres, à tisser des liens et à mobiliser les meilleures ressources pour atteindre un objectif commun ont été remarquées et saluées.

Dans un environnement hostile où les masques tombent pour ne laisser voir que l’essence profonde de l’humain, elles se sont démarquées par leur authenticité et leur sens du collectif, faisant vivre les valeurs de notre organisation de la plus belle des manières qui soit.

 

Et si la route n’a pas été exempte de tensions occasionnelles entre les deux métallos, portant chacune une vision de la course, de la performance et de l’accomplissement, face à elles-mêmes dans la solitude du désert, elles ont à chaque fois su, en syndicalistes accomplies, se retrouver, s’entendre et s’unir pour surmonter les épreuves et atteindre coûte que coûte leurs objectifs communs.

L’aventure a également eu pour les deux femmes un impact que Fikria n’hésite pas à qualifier de métamorphose : « Le verre qui était avant toujours à moitié vide est à présent à moitié plein, se réjouit-elle. A devoir en permanence trouver des solutions à chaque problème et y parvenir, nous en ressortons avec la conviction que rien n’est hors de portée ! »

Objectif 2023 ?

Le retour à la réalité a constitué une épreuve en soi pour les deux femmes, une fois passé la ligne d’arrivée. Elles ont eu la joie d’y retrouver Brahim Ait-Athmane, ami et secrétaire FO du syndicat Stellantis Poissy, ainsi qu’Olivier Lefebvre, délégué syndical central FO Stellantis, venus les accueillir à Essaouira le 2 avril pour la cérémonie de clôture et de remise des prix.

Pas encore totalement sorties du désert, Fikria et Fabienne n’ont d’ailleurs rallumé leurs smartphones tout juste récupérés que le lendemain, comme pour prolonger encore un instant ce moment hors du temps…

Mais à peine remises de leurs émotions, elles n’ont pas caché n’avoir qu’une envie : repartir ! Peut-être l’année prochaine, qui sait ? A la catégorie électrique, qui est présente depuis quelques éditions, devrait s’ajouter en 2023 celle des véhicules à hydrogène. De quoi voir large dans la quête d’une prochaine monture pour chevaucher à nouveau les dunes du Maroc…

Retrouvez toute l'aventure de Fikria et Fabienne en photo en cliquant sur ce lien

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