En redressement judiciaire depuis le mois de janvier, TIM, fabricant de cabines d'engins qui emploie 470 salariés à Quaëdypre (Nord), attendait la sentence du tribunal de commerce de Lille et qui devait décider de la vie ou de la mort de l’entreprise. Le 26 juillet, la décision a soulagé les métallos : TIM est sauvé.
Pour les salariés de TIM, le mois de juillet aura été placé sous le signe de l’angoisse et de l’incertitude avant d’apprendre que l’entreprise était sauvée. La période d’observation décrétée par le tribunal de commerce de Lille dans la foulée du placement en redressement judiciaire en janvier dernier s’achevait et les offres de reprises étaient toujours assorties de conditions suspensives, ce qui a conduit le tribunal à repousser plusieurs fois sa décision. Autre problème pour les métallos FO : l’un des deux repreneurs potentiels, le groupe allemand Fritzmeier, était également l’actuel possesseur de l’entreprise et celui qui l’avait conduit à cette situation catastrophique. De l’autre côté, l’offre de l’homme d’affaires bulgare Fil Filipov pour le groupe Atlas, qui prévoyait de reprendre la quasi-totalité des salariés et d’investir pour remettre le navire TIM à flot. Il ne manquait plus que quelques millions pour valider cette offre soutenue par les salariés et les élus locaux.
« Je sais que la société est valable et peut être sauvée », a déclaré M. Filipov au cours de la procédure, jugeant que la situation actuelle n'était « pas la faute des ouvriers ou des clients, mais celle des dirigeants qui n'ont pas livré les bons produits à temps, alors les clients, ils s'en vont ». Comme l’expliquait le délégué syndical FO TIM Christophe Fournier, « M. Filipov compte préserver nos emplois, c'est très important. Avec l'offre de Fritzmeier, nous avons quelques doutes puisqu’il est question de licencier 200 personnes tout en espérant continuer à produire dans de bonnes conditions, ce que le groupe sait être impossible ».
Restait donc la question des conditions suspensives qu’il fallait lever. Le 13 juillet, la région a accepté par écrit le principe d’un prêt remboursable de 3 millions d’euros à Filipov. Le reste des 8,2 millions d’euros que l’industriel bulgare veut mettre dans le projet pourrait bien provenir d’un arrangement commercial avec Caterpillar, le principal client de TIM. Quelques jours plus tard, tout semble s’écrouler : le tribunal repousse sa décision, estimant les garanties des deux projets insuffisantes. Excédé, M. Filipov menace de se retirer et il faut toute la force de persuasion de FO, aidée par les élus locaux, pour qu’il maintienne son offre et que s’éloigne le spectre de la liquidation. Le 26 juillet, c’est la délivrance : l’offre de M. Filipov, qui prévoit de reprendre l’intégralité des ouvriers et 50% des cadres, soit 446 salariés sur 470, est acceptée par le tribunal. « Nous sommes soulagés, se réjouit Christophe Fournier. C’est la fin d’un long et difficile combat. Pour autant, nous ne sommes pas dupes et resteront vigilants. Pour le moment, nous avons de gros défis à relever car l’outil de travail est en piteux état mais nous sommes plus motivés que jamais et ferons tout pour que TIM reparte de plus belle ! »