Dans la continuité de notre édito du mois dernier et de notre opposition à la réforme des retraites, nous devons faire entendre plus largement encore notre mécontentement en mettant, comme le proposent les confédérations syndicales au titre de l’unité et de l’intersyndicale, la France à l’arrêt le 7 mars.
Pourquoi cette décision unanime de l’ensemble des organisations syndicales ? Malgré les cinq journées de manifestations massives des 19 et 31 janvier, puis des 7, 11 et 16 février, qui ont rassemblé des millions de salariés, jeunes, retraités, commerçants, etc., malgré aussi des sondages montrant des Français toujours plus défavorables au projet du gouvernement voulu sous l’impulsion du président de la République, l’exécutif balaie d’un revers de main la colère qui s’exprime dans notre pays. Ce qui pose un réel problème et révèle un déni de démocratie quand ce même exécutif explique que les manifestations ont été importantes et qu’il ignore les organisations syndicales et toutes celles et ceux qui manifestent.
Bien encadrées, responsables, déterminées et respectueuses des valeurs de la République, ces manifestations se sont déroulées dans le calme et nous souhaitons que cela reste ainsi. Contrairement aux responsables politiques qui ont montré dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, lors des débats du premier examen de cette réforme, une image déplorable avec des propos injurieux et à la limite de la violence que nous combattons, la vision de la société que nous défendons et dans laquelle nous aspirons à vivre est celle où prévaut le respect des femmes et des hommes de notre pays. Les désaccords peuvent s’exprimer, mais la violence verbale et physique sera toujours condamnée par notre Fédération.
A FO Métaux, nous défendons notre industrie et nos emplois ainsi que l’outil de travail. Notre force, ce sont les salariés qui créent la richesse des entreprises et de notre économie. En ce sens, nous œuvrons au quotidien pour obtenir face à l’inflation des accords salariaux et de meilleures conditions de travail. Si nous précisons ce point, c’est pour indiquer que le 7 mars, nous appelons nos syndicats à ne pas mélanger les sujets et à déposer une seule revendication auprès des ressources humaines : le retrait du projet de réforme de retraite, en particulier le refus de tout recul de l’âge de départ à la retraite et d’allongement de la durée de cotisation.
Tout comme le 14 février lors de la réunion de la commission exécutive confédérale de FO, le 15 février toutes les Fédérations de FO se sont réunies au siège de notre Confédération pour déterminer les suites à donner aux quatre premières manifestations, et ce avant même la manifestation du 16 février qui a vu de nombreux salariés et personnes qui n’avaient pas participé aux premières manifestations exprimer leur opposition à ce projet de réforme injuste et inacceptable.
Dans ce cadre, nous appelons nos syndicats et sections syndicales, les militantes et militants à œuvrer au sein des entreprises pour tracter, communiquer, expliquer en utilisant les affiches et argumentaires élaborés par notre Confédération et par notre Fédération, qui ont été transmis aux structures de FO pour convaincre et appeler les salariés à la grève le 7 mars. Tout comme nous leur demandons d’aider les Unions Départementales de FO à mettre en œuvre différentes formes d’initiatives pour convaincre toute la population française et les acteurs économiques (commerçants, agriculteurs, entreprises, etc.) de nous rejoindre dans notre action du 7 mars pour le retrait de ce projet de réforme des retraites.
Pour faire reculer l’exécutif, qui a commencé à réagir à l’annonce du 7 mars en contactant enfin, par l’intermédiaire de la Première ministre, les organisations syndicales et en s’inquiétant de la dynamique engagée lors des premières manifestations et de la forme que pourrait prendre cette nouvelle journée d’action, il faut impérativement que le 7 mars soit une réussite totale. Cette journée doit enclencher une nouvelle dynamique pour que le gouvernement retire son projet injuste et inacceptable qui risque, de plus, d’accroître les inégalités pour les femmes. A ce titre, et dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme, nous avons réalisé un tract pour expliquer cette injustice qui ne fait qu’amplifier notre opposition à cette réforme et fera l’objet d’une journée de mobilisation spécifique le 8 mars.