Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Retraites : La mobilisation se poursuit

Après plus de deux mois, et dès le 19 janvier, à l’appel d’une intersyndicale interprofessionnelle unie, des millions de salariés, de jeunes et de retraités ont exprimé au cours des dix mobilisations nationales et des nombreuses actions syndicales quotidiennes leur refus catégorique du recul de l’âge de départ en retraite et de l’allongement de la durée de cotisation.

Face à ces mouvements sociaux largement confortés et renforcés par les sondages successifs, le gouvernement, toujours aussi sourd et irrespectueux vis-à-vis des organisations syndicales et des Français, a choisi le passage en force, d’abord au Sénat avec l’usage de l’article 44-3 pour écourter les débats, puis le 16 mars à l’Assemblée nationale avec le 49-3 afin de faire adopter sa loi sans passer par un vote du Parlement, ce qui a provoqué dans la foulée une colère grandissante et un mécontentement, avec des mouvements populaires incontrôlés.

Pourtant, l’intersyndicale interprofessionnelle, exemplaire et responsable, dans le cadre des manifestations pacifiques et bien encadrées, a maintes fois rappelé les risques d’explosion sociale, d’escalade et de radicalisation qu’allaient engendrer ce mépris du monde du travail et ce déni de démocratie sociale.

Le gouvernement en porte seul la responsabilité, sachant que cette réforme des retraites n’est pas l’urgence du moment.

Les priorités restent les questions de l’emploi et du pouvoir d’achat, ce dernier étant le vecteur de la croissance nécessaire à notre économie, qui permettrait d’apporter, de plus, des solutions aux problèmes dits de « financement » des retraites.

Cette réforme, inutile, injuste et brutale, est désormais plus que jamais démocratiquement contestable. Le 20 mars, à l’Assemblée nationale, l’une des deux motions de censure présentées a failli, à neuf voix près, faire tomber le gouvernement.

Le président de la République et son gouvernement auraient dû s’interroger et réfléchir sérieusement pour s’en sortir la tête haute en comprenant la nécessité de retirer le texte.

Ce qui n’a malheureusement pas été le cas, vu l’allocution du président de la République du 22 mars, pleine de propos incompréhensibles et inacceptables remettant au contraire de l’huile sur le feu. Nous notons avec satisfaction le recours de l’intersyndicale auprès du Conseil constitutionnel, qui est une action supplémentaire pour aboutir au retrait de cette réforme des retraites.

Dans tous les cas, et ce quelle que soit l’issue, nous serons toujours en désaccord face à un recul de l’âge de départ en retraite et à l’allongement de la durée de cotisation. Après le succès des mobilisations des 23 et 28 mars et en tenant compte, ces derniers jours, d’une colère populaire toujours vive, les tentatives de l’exécutif de se rapprocher des organisations syndicales semblent illusoires.

Toutefois, la Première ministre, à sa demande, devait recevoir le 5 avril l’intersyndicale sans pour autant vouloir rien lâcher, alors que l’intersyndicale se rend à cette réunion pour demander le retrait de cette réforme.

Quoi qu’il en soit, nous entendons poursuivre la mobilisation jusqu’au retrait de la réforme et appelons nos syndicats et adhérents, les salariés, les jeunes et les retraités, à participer dans le respect, le calme et la détermination de toutes et tous qui ne faiblit pas, le 6 avril, à une nouvelle journée de mobilisation et de grève décidée par l’intersyndicale pour réaffirmer avec force notre désaccord.

Et nous nous insurgeons contre le déni de démocratie de l’exécutif et condamnons toutes les formes de violence vis-à-vis des personnes ainsi que la destruction des biens et lieux publics qui sont, dans la vie quotidienne, des services nécessaires apportés aux citoyens de notre pays. A ce titre, nous rappelons notre soutien au service public.

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