Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Retraites, la mère des batailles

Au revoir 2022 et vive 2023 ! Nous profitons de l’occasion pour vous souhaiter à toutes et à tous une très bonne année en espérant que vous avez pu passer de très bonnes fêtes de fin d’année entre famille et amis. En cette période traditionnelle des vœux, s’il fallait n’en faire qu’un, nous souhaiterions que le président de la République abandonne sa réforme sur les retraites qui n’a aucun sens, en particulier « l’allongement de l’âge de la retraite à 65 ans et l’augmentation de la durée de cotisation ».

Pour FO comme pour toutes les organisations syndicales, unanimes sur ce point, c’est inacceptable et c’est non. Alors oui, il y a parfois des vœux qui se réalisent, mais nous ne sommes pas dupes et nous savons toutes et tous qu’il va falloir certainement se mobiliser massivement pour contrer cette réforme sur les retraites.

Vu les deux derniers communiqués intersyndicaux et l’accord unanime de toutes les organisations syndicales, il faudra rester sur les mots d’ordre en opposition au recul de l’âge légal de départ à 65 ans et contre l’allongement de la durée de cotisation.

Comme vous le savez, le président de la République a reporté l’annonce de cette réforme du 15 décembre au 10 janvier et ensuite il essaiera sûrement de passer en force alors même que 77 % des Français sont contre.

A ce titre, un message de FO Métaux au plus haut sommet de l’Etat : « Monsieur le président de la République, vous qui avez soi-disant tiré le bilan de votre premier quinquennat en promettant un changement de méthode pour le deuxième, il est temps de donner un espoir aux Français en abandonnant votre réforme sur les retraites.

Il y en a déjà eu beaucoup trop et vous n’êtes pas obligé de faire comme vos prédécesseurs qui ont voulu marquer leur quinquennat par une réforme des retraites et n’ont abouti qu’à des reculs sociaux. Cela vous évitera peut-être aussi de revivre, dans un contexte inflationniste et de tension, l’organisation de mouvements incontrôlés qui voient la casse comme le seul moyen de se faire entendre. Votre priorité doit être le plein-emploi et rien que le plein-emploi. »

Alors pourquoi notre opposition ? Tout d’abord, il faut savoir entendre raison quand plus de 70 % des Français sont contre une réforme ne contenant que des dispositions injustes.

Certes, le président de la République nous rétorquera : « J’ai été élu sur mon programme ». Eh bien non, vous avez été certainement élu démocratiquement, mais le deuxième tour n’était pour la majorité des Français qu’un front républicain face aux extrêmes, que vos pratiques et vos projets ne font que renforcer, et non un vote d’adhésion.

Quant au plein-emploi, nous savons qu’aujourd’hui une personne sur deux qui liquide sa retraite n’est plus en emploi mais, soit au chômage, soit en arrêt maladie, soit en invalidité ou bénéficie des minima sociaux, et que 825 000 emplois seniors créés rapporteraient 50 milliards d’euros, soit plus du double de ce que votre réforme promet d’économies.

Nous le savons toutes et tous, alors même que les entreprises se séparent en priorité des seniors parce qu’ils sont prétendument « non rentables », il faut au contraire non seulement permettre le départ en retraite à un âge raisonnable, et certainement pas à 65 ans vu l’usure professionnelle dans certains métiers, mais il faut aussi embaucher des jeunes pour transmettre les savoir-faire et les compétences, voire réinstaurer des systèmes de départs anticipés type ARPE, où chaque départ est compensé par une embauche.

Pour cela, une seule voie : celle du dialogue social, grand absent du dossier des retraites, qu’on ne peut remplacer par des concertations vides de toute marge de manœuvre. Si vous choisissez de l’emprunter, vous savez où nous trouver.

Si la réforme des retraites reste pour le gouvernement la mère des réformes, pour FO, et comme le dit notre Confédération, elle sera la mère des batailles. Pour FO Métaux, si le président de la République abandonne son projet de réforme des retraites, cela sera tout à son honneur et nous évitera de « mettre le bazar » dans un contexte économique non favorable et qui pourrait impacter fortement les productions dans les entreprises.

Dans le cas contraire, les métallos lancent un avertissement solennel : nous n’hésiterons pas à nous mobiliser et, si nécessaire, à appeler à la grève si le gouvernement s’entête à vouloir aller jusqu’au bout de cette réforme.

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