Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Industrie, énergies : nos exigences

La composition du premier gouvernement avec comme Première ministre Mme Elisabeth Borne, annoncée le 20 mai avant les élections législatives, nous a surpris dans l’attribution des ministères et plus particulièrement le fait de ne plus avoir un ministre en charge de l’industrie ou même dédié.

Nous avons pris acte du ministère étendu et attribué à M. Bruno Le Maire avec comme intitulé : ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

Nous en déduisons, de fait, que c’est ce ministère qui aura en charge l’industrie, même si nous avons appris par la suite la nomination de Roland Lescure comme ministre délégué à l’industrie.

Pour notre Fédération, l’industrie demeure vitale et prioritaire pour notre économie et notre pays, et ce dans le cadre de la défense de l’industrie et de ses emplois.

Il est intéressant de citer dans ce ministère la souveraineté industrielle, surtout après la mise en évidence par la pandémie et la guerre en Ukraine de la mainmise de l’Asie sur certains composants et d’autres pays pour les matériaux rares.

Certes, il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais il est déplorable de constater qu’il aura fallu plusieurs crises pour qu’une partie de la classe politique s’en rende compte et s’intéresse réellement à l’industrie et aux conséquences insoutenables des délocalisations, qui engendrent une dépendance catastrophique empêchant notre pays de pourvoir à ses propres besoins.

Nous solliciterons à nouveau les responsables politiques concernés afin d’avoir un avis sur notre Manifeste pour une industrie verte, qui avait été envoyé aux candidats à l’élection présidentielle, mais aussi par rapport à la décision de la Commission européenne du 8 juin sur l’arrêt des ventes de voitures neuves essence et diesel à partir de 2035, ce qui risque de détruire de nombreux emplois et un pan de notre industrie.

Depuis de nombreux mois, nous avons dit à maintes reprises que nous étions en désaccord sur cette proposition de la Commission européenne mais, et c’est un comble, cette confirmation porte aussi sur les moteurs hybrides, ce qui est insupportable et compromet une transition efficace, tant sur le plan social qu’industriel, entre le thermique et l’électrique, ou d’autres technologies.

Faut-il aller vers le tout électrique sans en mesurer toutes les réelles conséquences ? Pour FO Métaux, c’est non !

Que dire aussi des trois leaders de l’énergie qui, dans la tribune d’un journal, nous expliquent qu’il faut, face à la crise, consommer autrement afin de ne pas risquer une rupture de notre réseau électrique ? Pour FO Métaux, cela renforce notre inquiétude !

En période hivernale et de grand froid, il est conseillé de ne pas brancher certains appareils ménagers, et demain il faudrait aller vers le tout électrique et, de surcroît à en croire certains, sans nos centrales nucléaires ? Pour FO Métaux, c’est toujours non, car il faut un mix d’énergies et de technologies pour éviter une catastrophe et la dépendance à d’autres pays.

Face à ces incertitudes et incohérences, nous affirmons qu’il faut laisser du temps au temps pour que les constructeurs automobiles, en plus de l’électrique, trouvent d’autres technologies, et que le gouvernement mesure les réels enjeux à la fois pour adapter notre énergie, nos infrastructures et enfin réponde à la demande des consommateurs qui ont besoin d’être rassurés, tant sur l’autonomie des véhicules que sur la possibilité d’acheter ces véhicules électriques qui ne seront pas à la portée de celles et ceux qui restent proches du Smic.

En ce sens, et en réaction à l’actualité et à la forte inflation qui pourrait atteindre les 6 à 7 % d’ici la fin de l’année, la question du pouvoir d’achat demeure plus que jamais une de nos priorités.

Nous reviendrons sur cette question centrale du pouvoir d’achat à laquelle le gouvernement prévoit de répondre par une loi.

Comme nous le disons souvent, ce qui est bon à prendre est toujours pris, mais cela ne doit pas être au détriment des négociations salariales, des augmentations salariales et de notre système de protection sociale collective.

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