Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

Coronavirus: les métallos FO fabriquent des respirateurs

D’ici la mi-mai, l’industrie française devrait produire près de 10 000 respirateurs artificiels pour pallier à l’actuelle faiblesse d’équipement des hôpitaux en la matière. Pour y parvenir, un consortium impliquant PSA, Air Liquide, Valeo et Schneider Electric s’est mis en place. Derrière l’initiative, une idée de FO…

Lorsque, à la mi-mars, l’Italie a sollicité l’industrie automobile pour aider à la fabrication de respirateurs artificiels, dont manque cruellement le pays, Fiat a répond positivement et plusieurs autres pays, comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, pouvoirs publics et industriels se sont rapprochés pour lancer des initiatives semblables. En Chine, le constructeur automobile BYD s’est lancé dans le médical dès le 8 février et revendique aujourd’hui la production quotidienne de cinq millions de masques et 300 000 flacons de désinfectant. Et en France ? En ce début avril, PSA a annoncé s’être associé à Valeo et Schneider Electric ainsi qu’Air Liquide pour la production de respirateurs, avec l’objectif de passer de 200 appareils par an à près de 10 000 en un mois et demi.

« Lorsque j’ai vu l’information sur l’initiative italienne, confie Brahim Aït Athmane, délégué syndical FO à PSA Poissy, je l’ai fait remonter à notre Délégué Syndical Central Olivier Lefebvre, qui l’a partagée avec notre direction, laquelle a accueilli positivement l’idée. » Et voilà comment, le 1er avril, une cinquantaine de salariés de PSA Poissy, tous volontaires, ont commencé à travailler sur la fabrication de blocs mécaniques de respirateurs dans un atelier de 1 000m2, tandis que 50 autres prêteront main-forte à la ligne d’assemblage des appareils de l’usine Air liquide d’Antony (Hauts-de-Seine). Valeo, de son côté, apporte son savoir-faire logistique pour coordonner les 100 fournisseurs des 300 composants des deux types de respirateur qui seront fabriqués.

Pour réaliser l’opération, il a fallu concevoir et créer un atelier de montage, mettre au point la chronologie des opérations et le contrôle qualité en partant de zéro. C’est ce à quoi s’est employé Franck Guérin, coach des ateliers de fabrication pour l’appropriation des outils, mais également secrétaire de l’USM78. « Nous allons monter en puissance et comptons bien parvenir à produire 300 sous-ensemble par jour sur huit lignes, révèle-t-il. Nous pouvons être fiers d’avoir relevé le défi. » Et il n’est pas le seul métallo FO impliqué dans l’initiative, loin de là. Pendant que l’atelier prenait forme, une équipe de PSA Poissy est allé chez Air Liquide pour apprendre à fabriquer le fameux bloc mécanique. Chaque jour, six moniteurs ont ainsi été formés par le salarié d’Air Liquide qui maîtrisait le processus. Parmi eux, Stéphane Denis, moniteur sur la ligne de montage groupe avant et militant FO. « C’est un véritable challenge, confie-t-il. Le montage est assez technique, intégralement fait à la main, proche de l’orfèvrerie dans la minutie qu’il requiert. » Les volontaires ne manquaient pas, et il a fallu sélectionner les profils les plus adaptés à ce travail. Comme Franck et Stéphane, tous ont revendiqué leur volonté d’aider et d’être utile en cette période de crise. « Cette initiative traduit l'élan de solidarité et la générosité des salariés de PSA Poissy en cette période si particulière, commente Brahim Aït Athmane. C’est aussi la reconnaissance du savoir-faire et de l’adaptabilité des salariés du site de Poissy, qui avant même l’annonce, a vu des volontaires se manifester par solidarité pour la nation. » Chez Schneider Electric également, l’engagement citoyen est de mise, puisque près de 126 salariés, parmi lesquels des métallos FO, se sont portés volontaires pour participer à l’opération.

A noter également que dans un autre projet baptisé « Makers for Life » et coordonné par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Renault s’est associé, à une échelle moins industrielle, à Michelin et à STMicroelectronics pour fabriquer 500 respirateurs. Renault a rejoint le projet Makers for Life installé à Nantes pour lancer la production de respirateurs artificiels avec l'objectif d'en fabriquer 500 et surtout de démarrer la production avant la fin de cette semaine. L'industriel a mis à la disposition de l'association sa force d'ingénierie, ses compétences en termes de centrale d'achat et de chaîne d'approvisionnement, ainsi que des locaux pour la mise en production. Enfin, Renault offre à Makers for Life son expertise en matière de conception 3D

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