FO s’inquiète de la nouvelle stratégie du groupe en termes de Recherche et Développement et des conséquences sur l’industrie en France.
FO s’inquiète de la nouvelle stratégie du groupe en termes de Recherche et Développement et des conséquences sur l’industrie en France.
C’est à sa demande que la Fédération FO de la Métallurgie a été reçue, le 17 octobre à Bercy, par Aloïs Kirchner, directeur de cabinet de la secrétaire d’Etat à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Les motifs d’inquiétudes portés par FO au ministère étaient nombreux, et parmi eux, la dégradation alarmante de la Recherche et du Développement chez Schneider Electric en France.
Frédéric Homez, secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie, et Emmanuel Da Cruz, coordonnateur des syndicats FO du groupe Schneider, ont plaidé pour le maintien en France des emplois actuels de R&D, des fonctions ‘corporate’ et des emplois de l’outil industriel ; ce dernier se répartissant sur 26 usines et centres de logistiques.
Inquiète des annonces de cet été, annonces faites par des dirigeants du groupe aux « journées investisseurs » visant de nouveaux objectifs très ambitieux pour l’atteinte d’un EBITA* de 17 %, presque deux points de plus que l’année exceptionnelle de 2018 : Une délégation de 200 élus des syndicats FO, essentiellement issue des sites normands, dijonnais et charentais, est mobilisée ce jour, lundi 4 novembre, autour du Centre de Logistique d’Evreux pour venir interpeller la Direction du Groupe en France venue « inaugurer » le site autour de « l’expérience logistique du futur » par Schneider.
FO s’inquiète de cette nouvelle stratégie qui a pour conséquence le transfert de la R&D des produits fabriqués, à ce jour, en France vers l’Asie et demande à la présidente du Pays France, Christel Heydemann, d’apporter le plus rapidement possible la vision claire de cette transformation sur l’emploi en France.
Comment doit-on comprendre que la direction d’un groupe comme Schneider Electric, fleuron français du CAC 40, ne présente pas sa nouvelle stratégie « régionalisée » et ses conséquences sur les pays, dont la France, pays fondateur du groupe.
Comment un groupe comme Schneider, bénéficiant du Crédit Impôts Recherche (CIR) à hauteur de 40M€ tous les ans, peut-il utiliser dorénavant cet argent, issu de la contribution des citoyens Français, pour développer, industrialiser, et fabriquer ses nouveaux produits en Asie ?
Le PDG du groupe, Jean-Pascal Tricoire, souhaite diminuer drastiquement l’empreinte carbone dans tous les pays. Comment imaginer que les nouveaux produits seront totalement fabriqués en Asie, pour ensuite être transportés en grandes quantités en Europe, et donc en France ?
A celles et ceux qui font croire que FO serait contre des mesures en faveur de l’environnement et du climat, nous, à FO Métaux, opposons le slogan : la défense de l’environnement doit se faire avec l’industrie et non contre l’industrie !
Pourtant, FO s’est engagée en 2019 dans des négociations d’accords de performance, directement issus des réformes Pénicaud, pour défendre l’emploi sur plusieurs sites : Gournay (76), Chasseneuil (86), Chalon (71), Dijon (21) et L’Isle-D’espagnac (16).
Surpris du report des négociations qui devaient s’engager à la rentrée de septembre 2019, les représentants FO sont très inquiets de ce changement de « stratégie sociale ». Inquiétudes confirmées lors du dernier CSE Central, où la Direction Europe de la Supply Chain a affirmé travailler sur le redéploiement de l’outil industriel en Europe autour de nouveaux équilibres : France vers l’Europe de l’Est et Europe vers l’Asie, laissant supposer des annonces de délocalisations de charges de production hors de France.
De 2011 à 2018, le nombre d’emplois du groupe en France est passé de 19 000 à 15 000 salariés CDI. Malheureusement, les nouvelles restructurations (fermetures de sites, plans de réductions d’effectifs basés sur le volontariat) et la cession de sites ou activités non stratégiques ou faiblement rentables accentuent la baisse active du nombre de salariés d’environ 500 emplois par an…
Quel est le véritable objectif pour la France en termes d’emplois pour un groupe dont la plupart de ses dirigeants sont basés à Hong Kong ? FO Métaux comprend très bien les enjeux industriels internationaux, mais ils ne doivent pas se faire au détriment de la France.
Pour FO, la direction doit apporter une vision claire « aux survivants » sur sa nouvelle stratégie « Multi Hub » vers le « Multi Local », c’est-à-dire les salariés qui restent, et cela au travers de leurs instances représentatives du personnel : CSE Central Schneider, Comité de Groupe France et aussi au Comité d’Entreprise Européen, clairement non informés à ce jour !
FO demande le maintien des emplois de R&D afin de continuer de développer de nouveaux produits en France, de les industrialiser et de les fabriquer dans les usines françaises.
Il est indispensable qu’un fleuron de l’industrie française s’engage au maintien de l’emploi en France, autour du « Pacte Productif » lancé par le président de la République qui souhaite que la France produise plus pour obtenir le plein emploi en 2025 !
FO Métaux soutiendra toutes décisions qui contribueront à produire davantage sur notre territoire et à défendre notre industrie et les emplois d’aujourd’hui et de demain. Schneider doit montrer l’exemple et répondre à l’objectif du Pacte productif en produisant plus en France pour contribuer au plein emploi voulu par le président de la République.
* EBITA : Bénéfice avant Intérêts, Impôts et Amortissements
Paris, le 4 novembre 2019
Contacts :
Emmanuel DA CRUZ – Coordinateur FO Schneider Electric ; Secrétaire Fédéral
Tél : 06.30.37.69.36
Eric KELLER – Secrétaire Fédéral en charge du secteur Electrique
Tél : 06.82.66.65.13