Fédération FO de la Métallurgie

L’efficacité réformiste

Dossier/Evénement

AVEC FO, POUR LA SOUVERAINETE INDUSTRIELLE

Dans son combat pour le maintien de l'industrie sur notre territoire, notre organisation remporte des victoires. Pour autant, beaucoup reste à faire pour que les impératifs de relocalisation soient pris en compte et que soit assurée la souveraineté industrielle de notre pays.

Nos actions quotidiennes pour défendre, préserver et développer notre industrie ne se font pas sans mal. Fort heureusement, nous engrangeons, avec nos syndicats et nos délégués FO, des victoires sur des dossiers industriels, dont les Chantiers de l’Atlantique, la CNIM et Photonis.

Par nos interventions auprès des politiques tant nationaux, régionaux que locaux et notre détermination collective au sein de FO, nous avons pu contribuer à sauver ces trois fleurons industriels.

Nous avons ainsi évité la mainmise de pays étrangers qui auraient fini soit par piller les savoir-faire et les technologies des Chantiers de l’Atlantique, soit par démanteler la CNIM, avec les risques pesant sur ces différents secteurs stratégiques pour notre pays, ou encore s’approprier l’optronique de Photonis, pourtant capitale pour l’armée française.

Pour autant, avec nos représentants, nous resterons prudents sur le devenir de ces trois fleurons industriels, car, par exemple, à la suite de l’échec du rachat par Ficantieri des Chantiers de l’Atlantique, nous nous étonnons de l’intérêt soudain de l’un des actionnaires de Bricorama pour l’industrie navale.

Tout comme après l’échec du rachat par un groupe américain, nous nous interrogeons sur la reprise rapide de Photonis par le fonds européen HLD. Il aurait apparemment une vision industrielle de long terme et des engagements de doubler le chiffre d’affaires d’ici 5 à 10 ans avec un renforcement de la R&D.

Sur d’autres dossiers industriels, nous contribuons à peser sur les décisions politiques et sur les industriels afin d’essayer de s’orienter vers une stratégie industrielle intégrant les enjeux de relocalisation ou de localisation nécessaires pour éviter les ruptures d’approvisionnement et la dépendance de l’industrie française et européenne envers les pays asiatiques.

Prenons là aussi un exemple récent : en pleine crise sanitaire mondiale, les constructeurs et les équipementiers automobiles européens sont impactés depuis plusieurs semaines par un phénomène conjoncturel industriel dépendant en particulier du bon vouloir et des choix d’un fournisseur asiatique !

Au regard de l’actualité, les constructeurs et les équipementiers français ne sont malheureusement pas épargnés par la pénurie de composants automobiles, avec les impacts forts que cela peut engendrer sur la production des véhicules et la désorganisation du travail dont les salariés ne sont pas responsables. Cette tension d’approvisionnement, dont les causes sont multifactorielles, traverse en fait de nombreux secteurs industriels depuis plusieurs mois déjà. Or, l’intégration accrue de nouvelles technologies incluant des circuits intégrés dans les véhicules, couplée à une forte hausse de la demande ainsi qu’à la pandémie mondiale de la Covid-19, mettent en exergue les nombreuses difficultés d’approvisionnement de ces matières.

En effet, 70 % des commandes dépendent d’un seul fournisseur : le taiwanais TSMC.

La question récurrente soulevée par notre Fédération de la souveraineté industrielle de la France se pose donc à nouveau, soulignant une fois de plus les nombreuses lacunes des stratégies nationales et européennes. La pénurie de semi-conducteurs est un sujet porté par FO Métaux au sein de la PFA (Plateforme automobile) dans le cadre de la négociation d’un avenant au Contrat Stratégique de Filière signé en 2018 entre les différents partenaires du secteur de l’automobile.

Nous porterons également ce sujet par le biais du CSF électronique qui doit se réunir début mars.

Dans la foulée des difficultés liées aux semi-conducteurs, nous avons proposé un groupe de travail à Bercy pour réfléchir à une stratégie nationale.

Nous avons appris qu’une réunion avait eu lieu le 10 février à Bercy avec les constructeurs, la PFA de l’automobile et le CSF électronique, mais malheureusement sans les organisations syndicales !

Nous allons donc défendre, dans le cadre des prochaines réunions du Conseil National de l’Industrie (CNI), nos positions pour une stratégie industrielle nationale et européenne.

Le 16 février, nous avons noté avec satisfaction que pour les composants électroniques, Bruxelles et Paris veulent une filière européenne pour l’automobile, ce qui est de bon augure, tout en sachant que de nombreux autres secteurs industriels français ont également besoin des composants électroniques et qu’il faudra donc élargir cette ambition.

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